A notre connaissance, Sokhna Diarra est la seule femme dans l’histoire
de l’Islam à bénéficier d’une Ziarra (Magal) et d’une telle aura. Cette
ziarra croît d’année en année en ampleur, en importance et en nombre de
pèlerins.
Il est peut-être bon de signaler que, contrairement à tous les autres
Magal qui commémorent un événement relatif à la vie de la communauté,
celui de Porokhane ne correspond à aucune circonstance. Il n’a pour but
que de rendre hommage à la Sainte Mère du Maître Vénéré Khadimou
Rassoul. Ainsi, quand tous les autres Magal ont lieu à une date fixe de
l’année, déterminée en fonction du calendrier lunaire, celui de
Porokhane peut avoir lieu à n’importe quel moment de l’année. La
détermination de la date à laquelle il se tient est du ressort de la
famille de Serigne Bassirou MBACKE, évidemment avec l’aval du Khalife Général des Mourides.
D’ailleurs, nous tenons d’une voix autorisée, Serigne Bassirou MBACKE
Ibn Serigne Moustapha Bassirou, plus connu sous le surnom de Serigne
Bass Porokhane la relation de l’historique de cette grande ziarra,
assortie d’une intéressante description des lieux.
Le Mausolée de Mame Diarra est le centre de gravité de Porokhane dont il fait d’ailleurs la renommée.
L’illustre sainte y fut inhumée vers 1866. Le village était retombé
dans l’oubli après la mort de Maba Diakhouen 1867 : tous les guerriers
et chefs religieux qui avaient participé à sa Djihad avaient regagné
leur terre d’origine et Mame Mor Anta Sally, père du fondateur du
mouridisme que Maba avait installé à Porokhane avec sa famille, était
retourné au Cayor avec Lat Dior.
Parmi les rares personnes qui étaient restées sur le terroir, il y
avait un certain Cagny, d’éthnie ouolof. Chaque nuit, une lumière
lointaine lui apparaissait à l’Ouest de sa maison. Quand en 1912, Cheikh
Ahmadou BAMBA revint de sa déportation en Mauritanie, Cagny se rendit
auprès de lui à Diourbel pour s’en ouvrir à lui de ce phénomène. Le
Cheikh lui fit, ainsi qu’à ses compagnons de voyage, une description de
tous les objets qui matérialisaient la tombe de Sokhna Diarra.
Aussitôt celle-ci localisée, sur la base des indications fournies par
le Cheikh, Cagny n’eut plus ses visions. Par la suite, Cheikh Ahmadou
BAMBA dépêcha son fils, le savantissime Serigne Bassirou sur les lieux.
La tombe fut entourée de piquets en bois et, chaque année, Serigne
Bassirou revint s’y recueillir.
Après le rappel à Dieu du Cheikh, une dizaine de ses talibés habitant
le Saloum demanda à Serigne Bassirou l’autorisation d’organiser un
Magal (commémoration) à Porokhane. C’était le point de départ d’une
manifestation annuelle qui allait connaître la fantastique ampleur que
nous observons aujourd’hui.
Serigne Bassirou fit construire une concession dans le village et, en 1952, il y dirigea personnellement son premier magal.
Lorsqu’en 1966 Serigne Bassirou disparut, son fils aîné Serigne
Moustapha Bassirou prit le relais. Il donna une nouvelle impulsion au
Magal de Porokhane. Il commença par réorganiser le village. Ensuite il
fit reconstruire le mausolée, d’abord en 1971 et une seconde fois en
1983 (c’est l’édifice tel que nous le connaissons aujourd’hui.) Déjà en
1970 il y avait fait construire une résidence. C’est en 1983 que fut érigée la majestueuse mosquée qui jouxte le Mausolée.
Rappelé à Dieu en Septembre 2007, ce grand exploiteur agricole et fervent érudit de l’Islam a été succédé au Khalifat par Serigne Mountaga Bachir MBACKE.
Rappelé à Dieu en Septembre 2007, ce grand exploiteur agricole et fervent érudit de l’Islam a été succédé au Khalifat par Serigne Mountaga Bachir MBACKE.
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