jeudi 13 février 2014

Touba, future pôle de développement religieuse d'une ville [par Seydina Ousmane Sylla ]

La communauté rurale de Touba, deuxième ville du Sénégal sur le plan démographique, doit changer de statut.
Aujourd’hui, Touba est composé de milliers de villages. ‘C’est pourquoi, Touba ne peut plus continuer à être une communauté rurale. Si vous prenez le département de Mbacké, le chef-lieu de département qui se trouve être Mbacké est dans le territoire physique de Touba. Vous voyez que Mbacké, qui est une commune, se trouve dans Touba. Alors que Mbacké ne correspond même pas à un quartier de la ville sainte. Je pense que, physiquement, Touba ne doit plus être une communauté rurale. Démographiquement, Touba, qui est la deuxième ville du Sénégal, ne doit plus être une communauté rurale.

La ville de Touba a été fondée en 1887 par le cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul qui a été mis en exil dans ce qui était auparavant une forêt ; avec ses disciples, il a construit cette ville. La ville de Touba est de nos jours l'une des plus grandes villes du Sénégal, de par sa démographie, son activité économique surtout tertiaire.

Quand expansion démographique rime avec croissance économique:
L’explosion démographique de Touba s’est amorcée depuis les années 70 et continue de nos jours à interpeller les démographes et les sociologues. Ce boom démographique s’explique par trois paramètres : Le dépeuplement de certains villages situés autour de Touba et même d’ailleurs au profit de ce dernier pour des raisons d’ordre économique. CE phénomène, s’ajoute le retour à la terre sainte de migrants mourides qui, dans les années 60 et 70, sont partis massivement vers Dakar et d’autres villes pour y exercer le commerce. Ce mouvement s’est même étendu sur le plan international dans les années 80 qui a vu l’émigration massive des mourides vers les pays d’Afrique puis d’Europe (France, Italie, Espagne…). Contrairement à l’immigration asiatique vers l’Europe ou celle européenne vers l’Amérique, l’immigration sénégalaise, plus particulièrement mouride, aspire à revenir vers son pays d’origine et aujourd’hui, pour la plupart, vers Touba. Ce retour se fait, dans un premier temps, par la construction dune maison à Touba, l’implantation de la famille et la mise en place d’une activité économique qui, pour l’instant, est essentiellement commerciale. Quel que soit le jugement sur le caractère productif, rentable ou non de ces investissements, il y a lieu de constater une croissance importante des besoins sur tous les plans : croissance des besoins dans le domaine du matériel de production et des besoins en alimentation, en téléphonie, en électricité, en eau. Certaines entreprises ont très vite senti l’intérêt qu’il faut porter sur cette vitalité économique et ont commencé à trouver des réponses aux besoins économiques des populations. Selon l’Agence Nationale de la Statistique, le recensement de 2004 indiquait que le département de Mbacké, rattaché à Touba, avait une population de 629 330 habitants ; une situation qui, de facto, propulse Touba au rang de 2e ville du Sénégal, tant sur le plan démographique qu’économique.
Jamais les zones urbaines n'ont suscité autant d'intérêts contradictoires et d'inquiétudes que ces dernières années. Les centres-villes sont aujourd'hui coincés entre la tentation de la fuite en avant "faire comme si de rien n'était" et la nécessité de garantir l'avenir en répondant au double défi: développer un espace de vie, pour y maintenir et attirer des habitants, et assurer un développement économique durable.

Lieu de rencontre des malades et médecins, terreau du développement de la sante, l'hôpital de Djanatou Mahwa  est le porte-drapeau du développement et de la bonne santé d'un bassin de vie. Elle constitue un indicateur de qualité pour les malades et visiteurs étrangers et un repère d'identification médicale  pour la population locale. Le rayonnement d'un centre-ville n'a d'égal que sa fragilité et sa complexité. C'est un espace de vie multifonctionnel, multiculturel où les risques de conflits entre acteurs et utilisateurs sont nombreux. Et si l'Etat du Sénégal prendra en charge les médecins de l'hôpital il n'y aura plus de problème sanitaire ou salaire.

Ce lieu de vie implique un mode de gestion spécifique basé sur un partenariat public-privé doté d'une vision globale et cohérente: la gestion de l'hôpital Djanatou Mahwa

Le développement d’un hôpital ou d'un centre de recherche dynamique implique de mener des actions. Le succès de la gestion de l'hôpital repose sur la pérennité et la cohérence de l'action. Ce type de management doit donc disposer de moyens efficaces et structurels.

L'expérience nous prouve qu'il est souvent plus facile de convaincre de réaliser de grands projets de rénovation urbaine impliquant des budgets considérables que de trouver des moyens, nettement plus modestes, pour assurer un entretien quotidien efficace d’un hôpital. L'hôpital est le centre de recherche scientifique le plus utile dans une ville. Elle mérite donc une attention particulière. Des équipes d'intervention rapide en partenariat public-privé peuvent renforcer le travail effectué par l'autorité publique et garantir la qualité de l'espace public. Les propriétaires doivent veiller à entretenir leur bâtiment. L'investissement privé doit être encouragé et soumis à des règles claires en termes d'urbanisme. Des incitants financiers peuvent ainsi être mis en place; un accompagnement à la rénovation des centres de recherches scientifique et médicale peuvent être proposé.

Seydina Ousmane Sylla Mbakoll
University of Colorado at Denver
Médical Center/département science

1 commentaire:

  1. OK DIEUREUDIEUFF OUSMAN GEUSTOU BI RAFèTTNA Tè WORNA CI KANAM CI KAW LOU BAKH

    RépondreSupprimer