jeudi 27 février 2014

Témoignage d’Antoine Lasselves sur le mode de vie de Cheikh Ahmadou Bamba


Les petites baraques en planches que contient en si grand nombre, la grande enceinte de tôle ondulée dont l’existence effraye pas mal de personnes qui y voient une puissante fortification, ces petites baraques, dis-je, renferment surtout des livres. Une quarantaine de cases indigènes réunies dans une enceinte du village de Touba sont aussi pleines de livres arabes, renfermés dans des malles de toutes dimensions ; des copistes maures sont toujours occupés à lui copier des manuscrits en les enjolivant d’arabesques coloriés.

Il partage son temps entre la lecture, l’enseignement qu’il donne le plus souvent en plein air, se servant du sol sablonneux comme d’un tableau sur lequel il trace avec son doigt de petits schémas destinés à appuyer des démonstrations et à aider la mémoire de ses auditeurs. Il fait de longues promenades dans les allées ménagées entre les tapades de tôles de l’entourage de son campement, se livrant à la méditation et cherchant surtout à se soustraire à la vue de ses fidèles et des nombreux quémandeurs qui l’assaillent. C’est surtout dans ce but qu’il a fait de si hermétiques clôtures.

Tout l’argent dont il peut disposer est employé en aumône, en cadeaux à ses cheikhs, à l’entretien de certains de ses parents et ses fidèles, en achats de matériaux pour l’embellissement ou l’agrandissement de son campement, en achat de livres, de divers objets tels que lits, lampes, malles, etc.

Antoine Jean Martin Arthur LASSELVES 
Administrateur du Cercle de Diourbel (1913-1915)

Source: Khadimrassoul.net

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