« Nous
devons nous souvenir de la mort à tout moment. Elle est inéluctable.
Chacun de nous sera seul à vivre son agonie, chacun de nous sera seul à
vivre sa mort, chacun de nous sera seul dans sa tombe et rien, si ce
n’est ses propres œuvres, ne le trouveront à l’intérieur de cette
tombe ». Serigne SAAM MBAYE
14 Mars 1998 – 14 Mars 2014 : Déjà 16 ans que Serigne Saam MBAYE nous quittait !
Que les années passent vite !
Qu’elles sont nombreuses ces personnes
qui écoutent aujourd’hui Baay Saam et qui croient encore qu’il est
toujours vivant ! Combien de témoignages, aussi élogieux qu’instructifs
les uns que les autres, j’ai pu collecter depuis la publication de mon
premier essai sur la « Vie et l’Œuvre » de cet homme
multidimensionnel ? Cela fait pourtant 16 ans aujourd’hui, jour pour
jour, que Serigne Saam MBAYE avait « symboliquement » tiré sa révérence à
l’instar des grands hommes de DIEU qui l’ont précédés dans cette
mission d’éduquer, d’enseigner et de vulgariser la parole du
Tout-Puissant.
Est-il prudent de ma part de vouloir
parler de Baay Saam MBAYE, un Saint parmi les Saints choisis par le
Tout-Puissant pour éveiller les peuples et rénover les enseignements de
l’Islam, à l’aune du 3ème millénaire ? Ne suis-je pas entrain
de commettre un sacrilège en me limitant simplement à relater le peu de
choses que je pense connaitre de lui ? Si petit qu’il ne fait même pas
le millième d’une goutte d’eau prélevée de l’un des océans les plus
abondants du monde. Alors, veuillez pardonner chers lecteurs ma témérité
intellectuelle et comprenez également ce désir profond de vouloir bien
faire qui m’anime. Je suis tout à fait conscient qu’il est souvent
difficile de parler ou d’écrire sur quelqu’un pour qui l’on n’a que de
l’estime et de l’admiration. Il est d’autant plus ardu, lorsque celui-ci
se situe à des longueurs d’avance inestimable de tout ce que l’on peut
dire sur lui ou de lui.
Effectivement, c’est un risque réel de
vouloir parler de Serigne Saam MBAYE, vu l’immensité et la profondeur de
sa pensée, l’universalité et la portée de son discours, l’étendu et le
niveau de connaissance élevé de son auditorat. Faisant partie des plus
ignorants de ses disciples, je demande aux lecteurs de ce texte d’être
indulgents à mon égard. Je suis simplement animé par le souci de vouloir
partager avec vous ce sentiment indescriptible que je ressens au plus
profond de moi. Nous rappeler toujours de l’œuvre des Grands hommes est
également une recommandation divine « Wa Zakir fa Ina Zikra Tanfahoul
Mouh minine » comme nous l’a si bien appris Baay Saam, le Rénovateur.
Une histoire exégétique, un parcours exemplaire et une vie pleine de succès
Serigne Saam est le fils de Sokhna Fatou
Thiam (femme pieuse et déférente) et de Mame Cheikh Ahmadoul Kabir
Mbaye (savant et érudit de haut rang). Son vrai nom est Serigne Mame Mor
Diarra Mbaye et il est l’homonyme du frère ainé de Serigne Touba Cheikh
Ahmadou Bamba Khadimou Rassouloulahi (RTA). Pour l’histoire, Serigne
Mame Mor Diarra Mbacké était aussi appelé Serigne Saam par référence au
village éponyme qu’il avait crée et dans lequel il s’était installé avec
sa famille. Comme il était de coutume à l’époque, les villages
nouvellement crées s’identifiaient souvent aux noms de leurs fondateurs.
C’est pourquoi Serigne Mame Mor Diarra Mbacké était appelé « Borom
Saam » ou « Serigne Saam » pour les fidèles et disciples. Cette
appellation qui restera à jamais liée à l’image de Baay Saam Mbaye
finira par éluder son nom originel. Une interprétation gnostique
renseigne que Mame Mor Diarra Mbacké est revenu solliciter auprès de
Mame Cheikh Mbaye, un an après sa disparition, de lui donner le nom de
son fils.
Le recours au calendrier historique a
permis de situer la naissance de Serigne Mbaye au mois de février 1922 à
Louga dans le Ndiambour. Les nombreux témoignages recueillis sur sa
date de naissance indiquent en effet qu’il serait venu au monde au
lendemain des rappels à Dieu de Mame Elh Malick SY (RTA) et de son
homonyme Serigne Mame Mor Diarra Mbacké en 1921. Serigne Ibrahima Mbaye,
un des fils de Baay Saam, nous apprend qu’il a recueilli auprès de son
illustre père, qu’il serait venu au monde un jour de vendredi, journée
de bienfaisances et de prières collectives pour tous les musulmans du
Monde.
De nombreux faits marquants, ainsi
qu’une succession d’évènements aussi mystérieux qu’ésotériques les uns
des autres, ont jalonné la venue au monde de Baay Saam. Nous préférons
les taire ! Retenez juste que c’est déjà très jeune qu’il s’était
distingué des autres. Mame Cheikh Mbaye Kabir disait d’ailleurs de lui,
« il est certes très jeune, mais sachez que c’est un érudit ». Tous ceux
qui ont eu à le côtoyer durant sa vie savent avec pertinence qu’il
dépassait de loin sa génération.
Un dépassement perceptible à travers la
profondeur de ses pensées, le niveau élevé de ses connaissances les plus
pointues, sa grande ouverture d’esprit et surtout son accessibilité
bienveillante eu égard à son rang élevé parmi les Saints et à un emploi
du temps très corsé. Cela ne saurait assez surprendre si nous remontons
le fil de l’histoire avec une descendance qui le relie à Seydina
Aboubacar Sadikh, fidèle compagnon du Prophète (PSL) et premier Calife
de Islam. Cette filiation généalogique renseigne à bien des égards des
immenses qualités humaines de l’homme multidimensionnel qu’il était et
reste encore. Si Baay Saam a aujourd’hui cette envergure internationale,
c’est parce qu’il était un digne héritier de Seydina Aboubacar.
Mame Cheikh Mbaye dans son poème intitulé Qālū la anta Sabiyun nous apprend : « Inna
banū Bakrine Al- Ma-rūfu magdu duhum. Ila dunal Hilmou çumal Mane çibul
Hanlii. Walam Yazal Min’aa Khātou sahi doun sanadoun fi kouli dahriin
kabiiroun bi nafsi wal halii ». Autrement dit « notre filiation nous
relie à la famille de Seydina Aboubacar. La connaissance et la très
haute fonction en Islam sont un legs historiquement hérité de nos
aïeuls. DIEU a honoré notre famille en la dotant, à chaque époque, de
brillants érudits qui répondront aux questionnements les plus
hermétiques de leurs temps ». Ceux qui connaissent bien Baay Saam savent
pertinemment qu’il est l’illustration parfaite de ce passage ! Y’a-t-il
encore une question religieuse contemporaine pertinente à laquelle il
n’a pas répondu ou sur laquelle il n’a donné la position de l’Islam ? Là
où l’écriture résiste difficilement à l’historiographie et à la vétusté
de la matière, la force de la parole et du discours permet sans
conteste d’actualiser de manière audible les connaissances les plus
anciennes. Ainsi, il suffit tout simplement aux plus sceptiques de
revisiter sa médiathèque ou de faire recours à ses cassettes pour se
rendre à l’évidence. Serigne Saam n’a omis aucune question religieuse
pertinente !
Ne dit-on pas d’ailleurs des Moudjadid
qu’ils répondront à toutes les questions de leur époque comme l’ont déjà
fait Oumar Ibn Abdoul Aziz, Aboul Hassan’Al Chari, Ibnou Souraïdji, Al
Bakhou Lani, As Souhlouki, Al Israhili, Imam Ghazali, Imam Chafii entre
autres ? Afin d’accomplir pleinement sa mission, Serigne Saam a toujours
mis en avant cette attribution populaire qui le conçoit simplement
comme un « conférencier » ou un « islamologue ». Il a réussi à
parachever sa mission en se déviant totalement des richesses mondaines
alors que celles-ci s’offraient gracieusement à lui. Cela ne surprend
pas, car il a été moulé et éduqué dans un environnement hostile à toutes
formes de succès ne relevant pas du domaine divin. Dans un de ses
poèmes Cheikh Mouhamadoul Kabir écrit : « Ne cherche de richesse en ce monde que le strict nécessaire pour assurer la survie de ta famille ».
Qui connait ou entend parler Baay Saam, sait qu’il évoque souvent cette
idée dans ses conférences et écrits (cf. l’introduction qu’il a rédigée
dans la version française du Massalik-Al-Jinaan de Cheikh Ahmadou
Bamba».
Son rôle en tant que Rénovateur
consistait à enseigner et à professer par la parole, corrélativement aux
exigences de son époque. Une époque marquée par une avancée
spectaculaire des technologies de l’information et de la communication,
l’émergence d’une nouvelle « ère » dite du numérique et surtout une
forte floraison des réseaux sociaux ! Ces canaux sont aujourd’hui les
médiums par lesquels transitent l’essentiel des enseignements de Baay
Saam. Combien de sites internet véhiculent ses conférences et
causeries ? Combien de profils s’identifient à son nom sur facebook et
tweeter ? Dorénavant, chaque génération se dira qu’il était
effectivement venu pour elle ! Tellement ses propos sont d’actualités !
Je me réserve cette fois-ci de revenir
sur sa quête perpétuelle de connaissances qui l’a conduite vers divers
horizons, conformément à la recommandation prophétique « Hūt loubul
Himmā wa law bi Sin » (allez chercher de la connaissance même si c’est
en Chine). De Coki en Tunisie en passant par Saint-Louis, Mauritanie et
Algérie, Baay Saam n’a cessé d’impressionner son monde du fait de sa
sagacité intellectuelle ! Il est l’un des rares « disciples » que son
ancien « maitre » au Daraa de Coki, Serigne Modou Sakhir Lo, a dédié un
poème spécial pour le féliciter et magnifier sa brillance d’esprit.
Serigne Saam était dépositaire d’immenses formes de connaissances
religieuses dans des domaines aussi complexes que le « Nahu » la
Grammaire Arabe, le « Fikh » la Jurisprudence Islamique, le « Tawhid »
l’Unicité ou la Théologie musulmane, le « Tazawouf » Soufisme ou encore
le « Tarikh » l’Histoire. Ces domaines, notamment le « Tazawouf »,
étaient peu explorés au Sénégal par les intellectuels musulmans de
l’époque et il fallait avoir quelqu’un de la trempe de Baay Saam pour
ressortir l’essence réelle des rares écrits qui existaient dans ce sens.
Nous devons à la vérité de dire que si le « Tazawouf » a connu
aujourd’hui cet essor au Sénégal, le travail remarquable de Baay Saam en
est pour quelque chose.
Baay Saam était aussi un Professeur hors
pair qui, en dehors des conférences qu’il donnait partout à travers le
monde, s’était également consacré à l’enseignement et à la formation. Ce
fut un sacerdoce pour lui ! A l’Université de Dakar où il était recruté
comme Professeur au département d’Arabe, les témoignages de ses
étudiants sont forts éloquents. A Louga où il enseignait les différentes
branches de la science Islamique, ses disciples font partie aujourd’hui
de l’élite intellectuelle musulmane la plus sollicitée du pays. En
dehors de ses connaissances livresques acquises auprès de grands érudits
et après d’énormes efforts consentis dans la recherche, Serigne Saam
était également dépositaire de connaissances transcendantales dépassant
de loin celles relevant du réel et/ou de l’ordinaire. Les esprits avisés
comprendront sans nul doute la quintessence de ma pensée.
Si Serigne Saam était d’une autre
nationalité, il aurait déjà fait l’objet de nombreuses publications à
l’instar des Hassane El Banna et autres ! Le Dr. Thierno Ka a raison
lorsqu’il affirmer sans ambages que « Les grandes figures de l’Islam
en Afrique sont la plupart du temps d’une importance toute capitale. Et
pourtant elles demeurent insuffisamment connues. Cela s’explique par le
fait qu’une grande partie d’entre elles avait préféré cacher leur gloire
spirituelle et sociale ». Serigne Saam faisait surement partie de
ce lot, il avait sciemment caché ses gloires spirituelles pour pouvoir
dérouler tranquillement sa mission sur terre.
Si nous connaissions véritablement sa
vraie valeur et sa grandeur spirituelle, nous nous serions empressés de
faire de lui notre intercesseur auprès de la meilleure des Créatures !
Comme il le disait «Buntu tekhé ku ça taxaaw beugue dougu dangaay am
çābi. Am çābi moy taaxa meuneu ubbi. Çabi bi mooy degg ndiguēl ak sopp
Serigne bi». Ces clefs d’une réussite spirituelle dont il fait
allusion sont encastrées dans ses nombreuses cassettes et la voie qui
mène vers cette direction y est clairement balisée.
Ce n’est pourtant pas trop tard pour
nous tous, car Baay Saam en tant que « Rénovateur » est éternel comme le
confirme la résonnance de sa voix tous les jours dans divers lieux de
convergence populaire. Individuellement ou collectivement, l’œuvre de
Baay Saam est appropriée et vulgarisée par tout un chacun à travers
divers canaux (radios, télévision, internet…). Serigne Ablaye Diop Saam
nous rappelait récemment lors d’une rencontre regroupant les disciples
et sympathisants du Saint homme que Serigne Saam avait l’habitude de
dire qu’il arrivera un moment où ses cassettes joueront de vrais rôles
de « Cheikhou Tanhlim », de « Cheikhou Tarbiya » et de « Cheikhou
Tarkhiya ». Baay Saam lui-même en faisait allusion dans «Umū Aluful Mukhtari » où il parle des bienfaits de ses cassettes et du rôle important qu’elles joueront dans le futur.
Sa douce voix résonnante, pleine de pieuté et de piété, est
l’illustration parfaite du rôle de « Cheikhou Tarkhiya » des cassettes.
N’est-pas le Cheikhou Tarkhiya est celui qui, dès qu’on est en face de
lui, nous fait inéluctablement penser au Tout-Puissant ? La voix de
Serigne Saam fait ce même effet chez les personnes qui l’écoutent et qui
lui prêtent une attention particulière. Il avait l’habitude de dire que
« la bonne parole puisée du for intérieur de l’être, n’aura pour réceptacle qu’un cœur purifié d’une personne pleine de sagesse» !
La nouvelle de son rappel à Dieu a
plongé la communauté musulmane dans un émoi intense ; et ses disciples
se trouvaient dans un état de profonde torpeur et dans une sorte de
déperdition totale. Dans l’atmosphère ambiante de ce samedi 14 Mars
1998, la consternation a été partout de mise et le sentiment de manque
envahi les cœurs de ses fidèles disciples et admirateurs. Le recours à
ses enseignements nous a permis tout compte fait, de transcender la
psychose née de l’annonce de son élévation au Paradis, non pas parce que
nous n’avons pas connaissance de son éternité, mais du fait que nous
ressentons un manque affectif de cette partie de nous-mêmes nous quitter
subrepticement. Serigne Sam est certes parti comme tout humain, « Kulu
nafsiin Zahikhatil mawty », mais nous sommes convaincus qu’il demeurera
éternellement dans ce monde au profit de la génération actuelle et de
celle à venir.
Rendre hommage à Baay Saam, c’est
également remercier ces personnes qui ont eu très tôt l’intelligence et
la présence d’esprit d’enregistrer toutes ses conférences et autres
causeries, quel que soit l’endroit où elles se tiennent. Je veux nommer
feu Serigne Daam Seye, un nom que l’auditoire et les fervents disciples
de Baay Saam avaient l’habitude d’entendre de la bouche du Saint-homme.
Qu’ALLAH le Tout-Puissant, lui accorde Sa Grace et Sa Miséricorde en
l’élevant au rang de ceux qui ont dignement accompli leurs missions avec
dévotion ! Quant à Serigne Mouride Fall, nous ne cesserions jamais de
prier pour que DIEU lui prête une longue vie, une vie auréolée de bonté,
de succès et surtout d’accomplissement parfait de ses missions.
M. Abd’ALLAH CISSE Saam, Sociologue.
Doctorant-chercheur au LGRS (IFAN-Cheikh Anta Diop)
Tel : (221) 77 443 0644 / (+221) 70 641 5101
Courriel : abdoulayecissesam@gmail.com
Dieuredieuf Serign Abd'Allah pour votre hommage a Baay Saam (RTA). Nombreux sont ceux qui sont sur la voix du sirat al mustaqim, té guinaw BOROM swt, ils y sont avec l'aide de Serigne Sam (RTA).
RépondreSupprimerQuand je quittais le Senegal a l'age de 17, un cousin m'a donné une vingtaine de cassettes de Baay Saam (RTA). Avant j'entendais dans les radios et autre mais meussou ma tokk téwlou boubakh wakhtaan. Mais arrivé au USA, j'ecoutais ces cassettes chaque jour que Dieu fais, en un moment donné je l'ai avais mm memorisé presque. Et j'ai remarquais ce que ca faisait chez moi. Sama beug Yallah dafa yok, sama beug Yonénti bi yok, Sama beug Serigne Touba yok.
On ne cessera de prier pour lui, di gnane Borom bi yok ay léram té tass gnou si barké waam