jeudi 15 mai 2014

Touba a bel et bien un statut particulier [Par Cheikh CISSE]

Touba a bel et bien un statut particulier, et nul n’est besoin de la comparer à Paris ou la Corse pour le justifier. Car, à Paris comme en Corse, les voix sont discordantes au niveau local alors qu’à Touba la totalité de la population se reconnait dans les décisions du Khalife Général des Mourides. Cela est suffisant pour lui conférer un statut très particulier.

Dans une démocratie, c’est la volonté de la majorité qui l’emporte sur le reste. Autrement dit, on ne peut imposer aux citoyens desrègles qui ne les conviennent pas. Si la loi est supposée être une expression de la volontédes individus, elle ne peut être de mise que si leur « représentant » les ont consultés au préalable. L’assemblée nationale ne peut donc rien conclure de global étant donné que le député est plus un commissaire qu’un mandataire du peuple, dont les votes sont nuls et non avenus s’ils ne reflètent que sa volonté individuelle. Pour pouvoir porter la voix du peuple, les députés devraient consulter les délégués de quartier de leur collectivité, en la leur expliquant dans un langage clair et précis l’esprit de la loi qu’il doit voter. C’est pour cela que seul le suffrage universel peut être considéré comme l’expression de la volonté générale du peuple.Alors, si le respect de la démocratie exige que la minorité se range derrière la majorité pour ne pas entraver l’application de leur volonté ; au nom de ce même respect de la démocratie on ne devrait pas imposer à une communauté une loi qu’elle rejette et dont l’application dans ce lieu précis ne profite en rien le reste du pays. Les élections locales concernant chaque collectivité à titre individuelle, comment est-ce que la liste de Touba qui fait unanimité au sein desa population peut faire l’objet de tout un débat. Cela en vaudrait la peine si au moins quelques voix venant de Touba s’étaient levées contre cette liste. Le seul fait que la totalité de la population (donc masculine comme féminine) de Touba se reconnait et accepte sans réserves la liste proposée par le Khalife, la rend valide. Et à force de vouloir opposer une communauté musulmane à une autre, on finit par combattre l’islam dont on veut se reconnaitre.

Touba constitue un rempart face à la monte de la franc-maçonnerie en Afrique et particulièrement au Sénégal. Les dirigeants occidentaux ont profité de la violence d’une petite minorité de musulmans (radicaux) pour diaboliser l’islam. Aujourd’hui les jeunes européens ou américains grandissent avec le stéréotype du musulman barbu et barbare. Face à cette campagne dénigrement orchestrée par les media occidentaux, Serigne Touba apparait comme un modèle de non-violence pouvant servir de porte d’entrée à l’islam pour leur jeunesse en quête de repères. C’est n’est pas pour rien que M6 avait fait un reportage dénégatoire sur le Mouridisme, faisant fi des enseignements et préceptes islamiques de Cheikhoul Khadim. Cette instrumentalisation vise à diaboliser, à son tour, ce qu’ils appellent « l’islam modéré » ayant réussi à donner une mauvaise image de l’islam orientale. Pour finir leur enracinement en Afrique, les loges franc-maçonniques qui se sont déclarés ennemis jurés de l’islam utilisent aujourd’hui des moyens invisibles mais assez destructrices comme des lois sur la parité, la légalisation de l’homosexualité, etc. Touba constitue un rempart par ce qu’on y applique la charia qui n’est rien d’autre que la règlementation des aspects de la vie des musulmans.Il n’est écrit nulle part que la charia consiste obligatoirement à couper des mains et des têtes. Le niveau, l’intensité ainsi que l’étendue du pouvoir normatif de la charia est tributaire de l’histoire et de la culture des populations concernées. Appliquer la charia, revient à définir des règles qui seront en phase avec la culturelle du peuple tout en protégeant l’islam de toute aliénation. 

C’est pour cela que le refus du Khalife d’appliquer une loi votée pour les beaux yeux des organisations féministes relève d’un souci de protection de notre religion. Cela constitue un acte guerrier que tout musulman devrait saluer, à défaut de participer au combat contre la parité qui, dans sa volonté de vouloir imposer une égalité homme-femme quelque soit le potentiel de cette dernière, constitue une entrave au développement. Cette parité ne peut non plus exister dans un pays où la femme se laisse entretenir par époux(au nom de la religion) et ne pense qu’à gaspiller le peu qu’elle gagne ou qu’on lui donne dans des mondanités. Non Sira, la parité, concoctée dans un Occident qui s’athéise et se démoralise ne peut en aucun cas être acceptée dans pays musulman qui vu naître les plus grands joyaux de l’islam de tous les temps.

Cheikh CISSE
sheikhcisse@hotmail.com

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