Touba
a bel et bien un statut particulier, et nul n’est besoin de la comparer
à Paris ou la Corse pour le justifier. Car, à Paris comme en Corse, les
voix sont discordantes au niveau local alors qu’à Touba la totalité de
la population se reconnait dans les décisions du Khalife Général des
Mourides. Cela est suffisant pour lui conférer un statut très
particulier.
Dans une démocratie,
c’est la volonté de la majorité qui l’emporte sur le reste. Autrement
dit, on ne peut imposer aux citoyens desrègles qui ne les conviennent
pas. Si la loi est supposée être une expression de la volontédes
individus, elle ne peut être de mise que si leur « représentant » les
ont consultés au préalable. L’assemblée nationale ne peut donc rien
conclure de global étant donné que le député est plus un commissaire
qu’un mandataire du peuple, dont les votes sont nuls et non avenus s’ils
ne reflètent que sa volonté individuelle. Pour pouvoir porter la voix
du peuple, les députés devraient consulter les délégués de quartier de
leur collectivité, en la leur expliquant dans un langage clair et précis
l’esprit de la loi qu’il doit voter. C’est pour cela que seul le
suffrage universel peut être considéré comme l’expression de la volonté
générale du peuple.Alors, si le respect de la démocratie exige que la
minorité se range derrière la majorité pour ne pas entraver l’application
de leur volonté ; au nom de ce même respect de la démocratie on ne
devrait pas imposer à une communauté une loi qu’elle rejette et dont
l’application dans ce lieu précis ne profite en rien le reste du
pays. Les élections locales concernant chaque collectivité à titre
individuelle, comment est-ce que la liste de Touba qui fait unanimité au
sein desa population peut faire l’objet de tout un débat. Cela en
vaudrait la peine si au moins quelques voix venant de Touba s’étaient
levées contre cette liste. Le seul fait que la totalité de la population
(donc masculine comme féminine) de Touba se reconnait et accepte sans
réserves la liste proposée par le Khalife, la rend valide. Et à force de
vouloir opposer une communauté musulmane à une autre, on finit par
combattre l’islam dont on veut se reconnaitre.
Touba
constitue un rempart face à la monte de la franc-maçonnerie en Afrique
et particulièrement au Sénégal. Les dirigeants occidentaux ont profité
de la violence d’une petite minorité de musulmans (radicaux) pour
diaboliser l’islam. Aujourd’hui les jeunes européens ou américains
grandissent avec le stéréotype du musulman barbu et barbare. Face à
cette campagne dénigrement orchestrée par les media occidentaux, Serigne
Touba apparait comme un modèle de non-violence pouvant servir de porte
d’entrée à l’islam pour leur jeunesse en quête de repères. C’est n’est
pas pour rien que M6 avait fait un reportage dénégatoire sur le
Mouridisme, faisant fi des enseignements et préceptes islamiques de
Cheikhoul Khadim. Cette instrumentalisation vise à diaboliser, à son
tour, ce qu’ils appellent « l’islam modéré » ayant réussi à donner une
mauvaise image de l’islam orientale. Pour finir leur enracinement en
Afrique, les loges franc-maçonniques qui se sont déclarés ennemis jurés
de l’islam utilisent aujourd’hui des moyens invisibles mais assez
destructrices comme des lois sur la parité, la légalisation de
l’homosexualité, etc. Touba constitue un rempart par ce qu’on y applique
la charia qui n’est rien d’autre que la règlementation des aspects de
la vie des musulmans.Il n’est écrit nulle part que la charia consiste
obligatoirement à couper des mains et des têtes. Le niveau, l’intensité
ainsi que l’étendue du pouvoir normatif de la charia est tributaire de
l’histoire et de la culture des populations concernées. Appliquer la
charia, revient à définir des règles qui seront en phase avec la
culturelle du peuple tout en protégeant l’islam de toute aliénation.
C’est pour cela que le refus du Khalife d’appliquer une loi votée pour
les beaux yeux des organisations féministes relève d’un souci de
protection de notre religion. Cela constitue un acte guerrier que tout
musulman devrait saluer, à défaut de participer au combat contre la
parité qui, dans sa volonté de vouloir imposer une égalité homme-femme
quelque soit le potentiel de cette dernière, constitue une entrave au
développement. Cette parité ne peut non plus exister dans un pays où la
femme se laisse entretenir par époux(au nom de la religion) et ne pense
qu’à gaspiller le peu qu’elle gagne ou qu’on lui donne dans des
mondanités. Non Sira, la parité, concoctée dans un Occident qui
s’athéise et se démoralise ne peut en aucun cas être acceptée dans pays
musulman qui vu naître les plus grands joyaux de l’islam de tous les
temps.
Cheikh CISSE
sheikhcisse@hotmail.com
sheikhcisse@hotmail.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire