mardi 24 décembre 2013

RETOMBÉES ÉCONOMIQUES: Le Magal a généré près de 200 milliards FCFA

Président du Comité d’organisation du Magal et porte-parole du Khalife général des mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre soutenait, en marge de la réunion nationale consacrée aux préparatifs de cet événement religieux, que l’économie sénégalaise est plus que fouettée durant cette période. La preuve, pas moins de 200 milliards F Cfa ont été dépensés pendant la présente édition. Comme quoi, l’ancien chef de l’Etat sénégalais, Me Abdoulaye Wade, avait raison de dire que «le mouridisme est une richesse enfouie dans un pays pauvre».

Excepté son caractère religieux, le Magal de Touba impacte positivement sur l’économie sénégalaise. Rien que pour l’édition 2013, l’organisation du Magal a coûté plus de 100 milliards Cfa. Serigne Abdou Lahad Mbacké Gaindé Fatma, le président de la cellule de communication et culture du Magal, avance même, come fruit de la contribution de différents partenaires, le chiffre de 200 milliards F Cfa. Ce qui atteste que c’est toute l’économie du pays qui est mobilisée en période de Magal. Quid des quatre millions de personnes que le Magal draine chaque année ? Pour certains économistes, le Magal reste ce que le pèlerinage à la Mecque était pour l’Arabie Saoudite, en termes d’apport et d’impact économique, avant la manne du pétrole. En effet, pour certaines entreprises, cet événement religieux est même vital «car pouvant représenter jusqu’à 60% de leur chiffre d’affaires annuel». Le Magal constitue également un moment où se rencontrent beaucoup d’hommes d’affaires pour nouer des partenariats divers. Certainement de nouvelles entreprises naissent de ces rencontres d’affaires durant le Magal. C’est le secteur du Commerce qui, sans doute se taille la part du lion dans cette tentative d’analyse des retombées du Grand Magal. En effet, pendant des semaines avant le Magal, la ville sainte se transforme en un véritable souk.

«5 millions de clients»

Presque tout se vend comme de petits pains pour un immense marché de plus de 4 millions de clients potentiels. «Près de 5 millions de pèlerins», avance Abdou Lahad Mbacké Gaindé Fatma. Qui précise que «c’est aussi autant de consommateurs de produits, ce qui donne les différentes raisons justifiant les importantes recettes tirées du Magal qui fait participer toute une chaine de main d’œuvre, mais surtout de commerçants». D’ailleurs, des études effectuées par certains cabinets du milieu financier révèlent que «chaque pèlerin dépense au moins 70.000 F Cfa. Sur les 600 milliards F Cfa que génèrent les transferts d’argents au Sénégal, plus de 30% de cette manne financière sont produits par Touba où les institutions financières encaissent de fortes sommes d’argent envoyées de l’étranger. Beaucoup d’industries du Sénégal connaissent également leur meilleure période de vente pendant le Magal. Les usines pour la fabrication de nattes, d’ustensiles de cuisine, de glace, de matelas, d’eau minérale et autres produits ne parviennent pas, en général, à satisfaire la forte demande. L’agriculture, l’élevage et l’aviculture sont également très florissants avec le Magal. La consommation de couscous sénégalais, donc du mil, est à son plus haut niveau. Les sociétés avicoles préparent des bandes de poussins chair spécialement pour le Magal, tellement la demande est forte.

Levier économique

Pour les éleveurs aussi, l’événement constitue une période de traite. Les meilleures têtes de leurs troupeaux sont réservées à la vente à Touba, car les mourides ont l’habitude d’acheter de gros bœufs pour le Magal, communément appelé «Nagu Magal». Le secteur des Télécoms n’est pas en reste. Durant le Magal, la ville sainte devient le numéro un au Sénégal, et certainement en Afrique, pour le nombre d’appels entrants et sortants. Ainsi, un opérateur téléphonique augmente le nombre de ses antennes à Touba appelées Bts, de 134 en temps normal à 253, durant la période du Magal et un rush de 180% sur son réseau 3G. Selon une étude non exhaustive des Douanes sur les importations, en décembre 2012, donc à un mois du Magal, il a été noté «une augmentation du volume des importations de 67,2% et une chute de près de 33% le 1er janvier 2013, c'est-à-dire un mois après le Magal». Pour la présente édition, la douane a noté, durant les 12 premiers jours du mois de décembre 2013, «une augmentation du volume des importations de 115%. En tout cas, les retombées économiques du Magal sont considérables, notamment en matière de consommation. Et, tous les économistes vous diront que «la consommation est un des moteurs pour stimuler une économie». De ce point de vue, le Magal est un formidable levier économique pour notre pays.

Source: rewmi.com

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