mardi 20 août 2013

BIOGRAPHIE DE SERIGNE MAME MOR DIARRA BOROM SAM "MAGUI MAG"

Cheikh Mouhamdou Diarra est fils de Mouhammad MBACKE, appelé Momar Anta Saly fils de Mame Balla Aïcha Mbacké fils de Mame Maharram Mbacké, fils de Habiboul Lahi , fils de Mouhamadoul Khayri fils de Sahid fils de Ousmane originaire du Fouta. Il a vu le jour en 1848 à Mbacké Baol. Sa mère, Sokhna Mariama Bousso, connue sous le nom de « Jâratul Lâh »( la voisine de DIEU) est fille de Cheikh Mouhamadou Bousso connu sous le nom de Mabousso Awa Mbaaye ,fils de Matabara Bousso fils de Hammad fils de Alioune fils de Ousmane fils de Ibrahim. Sa grand-mère maternelle est Sokhna Asta Wallo Mbacké qui était connue pour sa maîtrise du saint coran. Elle s’adonnait à la formation des sciences religieuses (Législation islamique, Théologie, Politesse légale, etc.) et une profonde maîtrise de la pratique du Soufisme.
ORIGINE ET NAISSANCE DE MAME MOR DIARRA 
Serigne Mame Mor Diarra s’appelle en réalité MOHAMED, mais la tradition voulait que tous ceux qui portaient ce nom soient appelé MOR, titre qui signifiait autrefois “SERIGNE” (marabout). DIARRA fut le nom de sa mère raison pour laquelle il était appelé MAME MOR DIARRA pour l’identifier par rapport à sa mère. Il était aussi appelé BOROM SAHM pour montrer l’appartenance de ce quartier de Touba à Mame Mor Diarra. Donc son vrai nom est MOUHAMED IBN MOUHAMED IBN HABIBOULAH (comme le nom de CHEIKH AHMADOU BAMBA).
FORMATION ET PREMIERES RESPONSABILITES DE MAME MOR DIARRA 
C’est à MBACKE que MAME MOR DIARRA a débuté ses études coraniques y compris les sciences et connaissances islamiques. Son père fut son maitre avant que son oncle SERIGNE BOUSSOUBE lui donna à son tour des connaissances religieuses approfondies. Il fut aussi le compagnon de son père quand il allait a la rencontre de MABA DIAKHOU BA au Saloum. Par la suite MAME MOR ANTA l’amena à MBACKE. C’est durant cette même année, en 1304 de L’hégire (année 1888) que son oncle maternel Serigne BOUSSOBE fut de retour à MBACKE. Durant cette période Serigne BOUSSOBE lui confia qu’il commençait a prendre de l’âge. Pour ce faire il lui conseilla de s’installer a MBACKE plus précisément dans un lieu ou il y avait un arbre appelé ‘’KHEWAR’’ (MBACKE KHEWAR) tout en lui confiant ses disciples qui l’avaient accompagné lors de son voyage au SALOUM, en lui faisant savoir qu’il les lui réclamera le jour du jugement dernier. C’est ainsi que BOROM SAHM s’était installé à MBACKE KHEWAR.
ORIGINE ET FONDATION DE MBACKE BAOL 
MAME MARAM, ancêtre de MAME MOR DIARRA fut le fondateur de MBACKE BAOL en 1194 de l’hégire. A sa mort son fils AHMADOU FARIMATA MBACKE hérita de MBACKE pendant une durée de trente ans. Après la mort de son premier successeur, son second fils IBRAHIMA AWA NIANG succéda a son frère pendant trente ans lui aussi. IBRHIMA AWA fut l’ancêtre de MBACKE DIMB parce qu’il fut le père de MODOU DIE, fondateur de MBACKE DIMB. Après sa mort son petit frère MAME BALLA AICHA, fils de MAME MARAM lui succéda pendant 28 ans, du fait que son fils MAME ABDOU KHADRE fut tue par des ‘thiedo’’ (animistes) ce qui fut a l’origine de son exil à Ngaye ou il mourut deux ans plus tard en 1284 de l’hégire. A cette époque le pays fut très perturbé, ce qui poussa d’ailleurs les marabouts à aller prêter mains fortes a TAFSIR MABA DIAKHOU BA Roi du Nioro du Rip, pour le soutenir dans la guerre sainte. MBACKE resta alors 21ans sans successeur ni habitants. Longtemps après DAME SEYNABOU MBACKE revint a MBACKE et la ville recommença ainsi a être habité a nouveau.
MAME MOR DIARRA UN EDUCATEUR INCONTOURNABLE Fidele à sa mission, BOROM SAHM était un éducateur de référence qui ne lésinait pas sur les moyens à déployer au service du monde musulman. De grandes figures religieuses sont passées dans son école, on peut citer le grand cheikh fondateur du Mouridisme CHEIKH AHMADOU BAMBA MBACKE, son jeune frère. D’autres également ont eu le privilège de bénéficier de ses enseignements comme par exemple MAME CHEIKH ANTA, SERIGNE AFIA MBACKE, SERIGNE MASSAMBA MBACKE, SERIGNE FALLOU MBACKE, SERIGNE MBACKE BOUSSO pour ne citer que ceux la.
A cette effet, beaucoup de DAARAS (groupes de personnes ayant en leur tête un responsable ordonnant les activités et comportements) ont été crées par le saint homme à travers le pays pour y dispenser l’enseignement coranique, les sciences religieuses et leur inculquer l’éducation islamique mouride. MAME MOR DIARRA avait saisi que l’Homme est une dualité et qu’il ne saurait vivre uniquement dans une attitude de contemplation ; ainsi donc l’adepte mouride assure le salut de son âme non seulement d’une vie faite de prières mais aussi d’actes et d’épreuves. Comme l’a fait son frère CHEIKH AHMADOU BAMBA, il a voulu donné à l’Homme une nouvelle conception multidimensionnelle par laquelle il s’organisera afin de parvenir à cet état de l’avènement de l’homme parfait réconcilié avec lui même, avec ses semblables et avec DIEU le SUPREME, l’OMNIPOTENT, l’AUDIENT, l’OMNIPRESENT et l’OMNISCIENT. C’est ainsi qu’il a crée les Daaras de MBACKE KHEWAR, SAHM, MISSIRAH, NDOOK, BOUCHRA…
MAME MOR DIARRA MBACKE BOROM SAHM : UN FERVENT CROYANT
BOROM SAHM, toute sa vie durant, n’a jamais été vu ou entendu faire quelque chose qui déplaisait à DIEU et son PROPHETE (PSL). Rien ne s’interposait entre lui et ses semblables encore moins entre lui et le Tout Puissant si ce n’est le prier et le vénérer. Il se faisait violence pour accomplir convenablement ses devoirs envers son Seigneur. C’était une habitude chez lui de nourrir tous ses confrères avec les moyens qu’il disposait. On dit d’ailleurs qu’il n’hésitait pas à donner une quantité importante de mil accompagnée de chèvres et de moutons, sans compter ce qu’il donnait pour le diner à la maison.
En ce qui concerne le côté spirituel comme l’a raconté Serigne BASSIROU MBACKE dans son ouvrage intitule MINANOUL BAKHIL KHADIM, MAME MOR DIARRA ‘’MAGUI MAG’’ se consacrait toutes les nuits à faire des prières surérogatoires (NAWAAFIL),il faisait toutes les nuits 100 rakas en lisant tout le Saint Coran, mieux encore ,il rassemblait des personnes pour des séances de récital du livre saint et aussi des ZIKR( évocation des noms de DIEU) jusqu’a l’aube ; Donc on peut en déduire que MAME MOR DIARRA nourrissait corps et âme dans la mesure où il donnait suffisamment à manger et empêchait de dormir en donnant ainsi les moyens de se rapprocher de plus en plus du CREATEUR SUPREME. Quant a la bonté de MAME MOR DIARRA tout le monde en était conscient et pouvait en témoigner. DIEU le tout puissant a confirmé cela par la voix de Serigne AMSATOU LO qui dit : ’’on ne doit pas passer la nuit la où l’on ne veut pas rencontrer la mort’’ et MAME MOR DIARRA était quelqu’un qui croyait fermement a cet enseignement raison pour laquelle il n’a jamais cessé de prier et de vénérer le TOUT PUISSANT ALLAH. Il a vu juste et DIEU lui a rendu grâce. Et rares sont ceux qui ont cette chance. En fait, il a obtenu cette grâce les nuits pendant lesquelles il donnait à diner et distribuer des parties du SAINT CORAN jusqu’au petit matin.
Mame Mor Diarra a toujours privilégié le statut de disciple de Cheikh Ahmadou Bamba que le droit d’aînesse. Dans ses relations entre maître et disciple, il recevait des recommandations du Cheikh qu’il s’empressait d’exécuter en parfaite conformité. Cheikhoul Khadim alors en Exil au Gabon lui adressa une correspondance pour lui donner des recommandations et lui confier des responsabilités. Dans cette correspondance, le Cheikh lui recommande la piété et lui demande d’être uni avec ses frères dans la même cause. Il lui demandait également d’être indulgent envers eux tout en sollicitant que ces derniers lui accordent tous les égards. A son retour d’exil en 1902, dans toutes localités où le cheikh Ahmadou Bamba séjourna, il lui rendait visite régulièrement et lui donnait des hadiyas. Des fois, il lui envoyait des délégations lourdement chargés de présents. Les agents de renseignements qui faisaient des rapports journaliers sur les activités de Cheikhoul Khadim à Thiéyène mentionnent à plusieurs reprises son nom dans le journal. Dans la rubrique renseignement sur Ahmadou Bamba on note dans les archives nationales du Sénégal : « 7 novembre 1908 Cheikh Mamor Diarra du village de Mbacké (Baol Oriental) accompagné de 10 personnes est venu voir le marabout qui est son frère cadet » (source archives du Sénégal)
Le 16 septembre 1907 il est mentionné dans la fiche de renseignement accompagné 20 cavaliers et 11 personnes transportant des présents. Le 02 mai 1908 le journal nous apprend qu’il a envoyé un émissaire avec d’importants présents au Cheikh. Le 04 mai 1908 on le signale venant de Niakhar avec des présents dont des chevaux. Il était également accompagné de plusieurs personnes. Le 21 octobre 1908, il envoie sont fils Momar Sokhna MBACKE avec des présents et une somme importante d’argent. Le 03 novembre il rend visite au Cheikh accompagné de 10 personnes venant de Mbacké Baol.
Durant la période de 1912 à 1927 coïncidant avec l’étape de la résidence surveillée du Cheikh à Diourbel qui dura 15 ans, il lui rendait visite continuellement. Le Cheikh le retenait des jours voire des mois avant de le laisser retourner à nouveau sur Mbacké. Par la fréquence des visites et la durée des séjours à Diourbel, il a été obligé d’y trouver une résidence non loin de la concession de Cheikhoul Khadim. Cette situation dura jusqu’à son rappel à DIEU qui eut lieu une nuit du lundi 20 Shawwâl 1339 de l’hégire soit le 27 juin 1922 à Mbacké Baol à l’âge de 75 ans. Le cheikh donna recommandation de l’inhumer dans les cimetières de Mboussobé auprès de son oncle l’érudit Serigne Mboussobé.
Serigne Mouhamadou Diarra est connu par tous pour sa générosité. Une qualité qui faisait de lui un recours de tous les démunis et pauvres. Il est rapporté qu’en toute saison quelle que soit la période, il préparait chaque nuit un repas en guise de dîner pour d’éventuels voyageurs et pour les démunis. Il était très tendre et compatissant envers tous. Une attitude qui faisait que ceux qui le fréquentaient étaient toujours frappés par son visage toujours rayonnant, sa douceur et son calme. Ce calme légendaire qui lui permit de dominer toutes les situations malgré le contexte très tendu de l’époque avec les exactions de guerriers de l’aristocratie d’une part et les velléité de domination de l’administration coloniale d’autre part.
Ce caractère compatissant n’était cependant pas obstacle un obstacle à son courage et à son devoir de responsable dans les multiples situations qui se présentaient à lui dans le fief de Mbacké Baol où il était le premier personnage. La noblesse de caractère est une expression qui résume sa vie et son attitude. L’intensité de son adoration de DIEU peut se lire dans ce témoignage éloquent que fit Cheikh Mouhamed Al Bachir dans son ouvrage « Minanul BAqil Qadîm « Cheikh Mamor Diarra, le frère germain de notre Cheikh, est de ceux qui accomplissaient de fréquentes prières nocturnes, qui récitaient le Coran, très souvent et dont le wird consistait en cent (100) génuflexions (Rakkas) ». Aujourd’hui, la chambre où il effectuait cette centaine de rakkas est toujours là comme un témoin de tant de dévotion.
PRIERE DE RECONNAISSANCE ET DE TÉMOIGNAGE ENVERS BOROM SAHM 
Après avoir informé SERIGNE MODOU MOUSTAPHA de la disparition de BOROM SAHM, il lui fit la Marsiyyah (poème que SERIGNE TOUBA les ordonna de faire a la mémoire de BOROM SAHM, lui et ses compères) cela traduisait le profond attachement et l’amour que le premier khalife de SERIGNE TOUBA avait pour MAGUI MAG (aîné d’un grand) comme on aimait appelé MAME MOR DIARRA. Prions pour le khalife et que DIEU lui rende grâce. Dans la même lignée, SERIGNE MOUHAMADOU FADILOU, lui aussi, après avoir été mis au courant, n’avait pas hésité à faire sceller son cheval pour aller présenter ses condoléances. En cours de route, il lui fit aussi la Marsiyyah. Ceci montre encore une fois cet amour que ressentait SERIGNE FALLOU pour MAME MOR DIARRA ; prions pour le deuxième khalife de CHEIKHOUL KHADIM. Ainsi tout le monde était au courant de l’étroite relation, la complicité qui liait MAME MOR DIARRA à SERIGNE FALLOU. SERIGNE TOUBA avait confié ce dernier a BOROM SAHM pour qu’il lui inculque la connaissance coranique et la science religieuse, donc SERIGNE FALLOU fut disciple de MAME MOR DIARRA durant une partie de ses études. Quant à SERIGNE CHEIKH THIORO MBACKE qui est son jeune frère, il lui fit pour sa part laMarsiyyah pour symboliser son amour et son affection à BOROM SAHM. SERIGNE BASSIROU également n’a pas tari d’éloges sur la personne de BOROM SAHM dans son livre intitule MINANOUL BAHIL KHADIM. SERIGNE MOUHAMADOU DEME lui aussi avait dit “qu’on ne peut trouver que chez MAME MOR DIARRA la vraie connaissance et la foi. En ce qui concerne SERIGNE TOUBA, il disait que son frère était un miracle, un don de DIEU, il n’hésitait pas a l’assimiler à du “ DAA” de l’encre inépuisable. Il ajouta que parler de MAME MOR DIARRA de manière exhaustive n’est pas chose facile.

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