« Et c’est un devoir envers Allah pour les gens qui en ont les moyens d’aller faire le Hajj de la Maison » S 3 V 97.
Le Pélérinage est une valeur de l’Islam, un des moments
privilégiés de communion de la Umma Islamique et un des temps forts de
glorification et d’adoration de Dieu. Le statut de la Mecque ainsi que
la place qu’elle occupe dans l’Islam sont connus de tous c’est le
Seigneur qui l’a choisit et lui a confié son statut.
« La première maison qui ait été édifiée pour les gens,
c’est bien celle de Bakka (la Mecque) la bénie et une direction pour
l’univers. Là sont des signes évidents, parmi lesquels l’endroit où
Abraham s’est tenu debout et quiconque y entre est en sécurité. Et
c’est un devoir envers Allah pour les gens qui en ont les moyens
d’aller faire le Pélérinage de la maison. Et quiconque ne croit pas ...
Allah se passe largement des créatures. » S 3 V 96 - 97.
Ainsi, c’est cette primauté qui a conféré sans doute à la Mecque le statut de Mère des cités Bénites « Ummul Qurâ ».
Dans son sermon à l’occasion de L’Aïd El Fitr (Korité)du
7 mai 1989, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké alors Khalif Général des
Mourides nous donne des enseignements édifiants.
« Ce n’est que la Kaaba que DIEU a
édifiée ici (sur terre) ; et lorsqu’IL l’ y édifia les anges la
contruisîrent en rubis, et que survint le déluge de Noé, IL (DIEU)
l’éleva (au Ciel) au lieu qui lui plût. C’est avec l’avènement des
prophètes Abraham et Ismael, lorsque DIEU assigna Ismael à vivre en ce
lieu, qu’IL ordonna à Abraham de s’y rendre et envoya Gabriel qui fut
de ceux qui avaient implanté la Kaaba pour qu’il lui retraçât les
limites d’antan sur lesquelles Abraham se basa pour la reconstruire.
Donc cet édifice est l’oeuvre de nos ancêtres Abraham et Ismael. »
Ceci est confirmé par le Saint-Coran :
« ...quand Abraham et Ismael élevaient la fondation
de la Maison, ils disaient : SEIGNEUR, reçois de nous cette Maison car
TU es Audiant et Voyant , Fais aussi que nous Te soyons consacrés » S2
V127-128).
C’est ainsi qu’Abraham s’y établit sur ordre de son
Seigueur, y assignant une partie de sa famille dont son épouse Hajar, la
mère d’Ismael. Le Coran poursuit et nous éclaire sur les
recommandations du Tout Puissant à l’endroit de ses Prophètes après
l’édification du temple de DIEU dans Cette Cité Bénite :
« Et lorsque Nous indiquâmes à Abraham la place de
la maison (La Kaaba), ne m’associe rien et purifie ma Maison pour ceux
qui font les sept tours rituels autour de la Kaaba (les pèlerins) et
ceux qui se dressent, se courbent et se prosternent (les prieurs) » S 22
V26.
C’est cette foi qu’Abraham observa comme le lui a
recommandé son Seigneur en reconstruisant le temple. C’est sur cette
terre de la Mecque qu’il fera preuve de grandeur d’âme, de foi et de
résolution dans l’accomplissement de la recommandation de DIEU
consistant à sacrifier son fils Ismael. Dans ce désert où il a peiné
pour sa subsistance, dans de dures conditions de vie pour sa famille,
lorsqu’ils eurent achevé l’édifice, il leva les mains tournant son
visage vers le ciel implorant ardemment son Seigneur en ces termes :
« Fais de ce lieu un pays sûr et éloigne-moi ainsi que mes enfants du culte des idoles » S14 V35.
Une prière à coup sûr exaucée par son Seigneur qui lui adjoignit une autre recommandation.
Le Seigneur dit dans le Coran s’adressant à Abraham :
« Lance un appel parmi les gens pour les inviter au
Pèlérinage et ils viendront à Toi à pied et sur toute monture venant de
toutes les grandes routes les plus reculées... »
« Afin qu’ils assistent à des choses pleines de profits pour eux et que dans des jours bien connus (ayyâmin maclûmât) ils invoquent le nom de DIEU sur les bêtes de troupeaux qu’ALLAH leur a attribuées » S22 V27-28.
Aujourd’hui, l’essentiel des rîtes du Pèlerinage
renferment le rappel des épreuves endurées dans la foi par un des
apôtres doués de constance « Awlul cAdhm » : le Prophète Abraham, mais aussi son fils Ismael, Prophète à la foi inébranlable de même que la vertueuse Hajar.
Ainsi :
le puits de Zam-zam,
le puits de Zam-zam,
la marche entre çafâ et Marwa,
la lapidation des jamrâtes,
le sacrifice le jour de l’Aid El kabir,
la prière au Maqâm Ibrahim
sont autant d’actes qui rappellent leur foi commune, et
nous édifient davantage sur le sens du Pèlerinage. Cette vieille
tradition et ce temple qui faisait la fierté des arabes, avaient fait de
la Mecque un lieu de retrouvailles chaque année pour le Pèlerinage.
Au fur et à mesure, cette pratique sera corrompue avec
le temps, et le paroxysme sera l’instauration d’un polythéisme
matérialisé par le culte des idoles dans ce temple pourtant si béni.
C’est avec le Prophète Mouhammad (Paix et Salut sur Lui)
notamment lors de la conquête de la Mecque, que le temple sera
purifié, et les rîtes sacralisés tels que nous les pratiquons
aujourd’hui. En effet l’institution du Pèlerinage en tant qu’obligation remonte en l’an 9 de l’hégire (631).
Chaque année au mois béni de Dhul Hijjah, les musulmans
perpétuent cette tradition. Cette pratique d’adoration qui est un des
cinq piliers de l’Islam est instituée dans un mois sacré de l’année.
Elle a lieu dans un intervalle de temps qui renferme de façon attestée
des faveurs et des bénédictions de DIEU.
D’après Ibn Abass, sur lui l’agrément de DIEU, le Prophète (Paix et Salut sur Lui) a dit :
« Il n y a aucun jour où les actions vertueuses faites qui sont autant
aimées de DIEU que pendant ces jours-ci : les dix premiers jours de
Dhûl hijjah. Ils dirent Ô Messager de DIEU, même le Jihâd (guerre
sainte) dans la voie de DIEU ?
Il dit :
même le jihâd dans la voie d’ALLAH le Très Haut, excepté si un homme
sort (pour la guerre sainte) avec son âme et sa richesse puis ne
retourne avec aucun des deux. » (Boukhari - Abou Daoud et d’autres).
Ainsi le but principal du Pèlerinage est de plaire à
DIEU, mais aussi de chercher l’absolution des péchés que peut procurer
un pèlérinage observé selon les normes établies par DIEU.
Le Prophète (Paix et Salut sur Lui) a dit :
« Quiconque accomplit le Pèlerinage et s’abtient de toute obscénité et
libertinage, sort de ses péchés pur comme le jour de sa naissance »
(Boukhari et Mouslim).
Il dira ensuite dans un autre hadith rapporté toujours par Boukhari et Mouslim :
« Le Pélérinage accueilli avec faveur de DIEU n’a pas moins de récompense que le Paradis ».
Enfin, dans son célèbre ouvrage « Ihyâ ‘u culûmu-d-Dîn (Revivification des sciences de la religion), l’Imam Al Ghazali rapporte ce célèbre hadith :
« Celui qui sort de sa maison, afin d’effectuer le grand ou le petit
Pèlerinage, et meurt en cours de chemin, obtiendra la récompense du
pèlerin qui a effectué le grand et le petit Pèlerinage jusqu’au jour de
la résurrection ».
Le Pèlerinage, c’est aussi la visite à Médine ; une cité chère à l’Envoyé de DIEU qui a dit :
« Celui qui me rend visite après mon rappel à DIEU, serait comme s’il m’avait rendu visite de mon vivant ».
Et la récompense de la visite de la meilleure des
créatures vaut bien le déplacement quel que soit l’éloignement du lieu
où réside le pèlerin. La récompense de cette visite n’est pas moins que
le Paradis comme l’a déclaré l’Elu de DIEU :
« Si un homme me rend visite et ne se soucie que de ma visite, il a droit à ce que j’intercède en sa faveur ».
A la réponse à un de ses disciples, Cheikh Ahmadou Bamba nous donne un enseignement pertinent dont voici un extrait :
« La bénédiction s’acquiert en marchant ou en foulant le sol de la
Mecque ou de Médine, en apercevant la Mosquée du Prophète, sa Chaire de
prédication, son Sépulcre, les endroits où il s’asseyait, les objets
qu’il a touchés de ses mains, ce qu’il a foulé de ses pieds, les
piliers sur lesquels il s’appuyait quand l’Archange Gabriel (Jibril) lui
apportait la révélation. Les compagnons et les chefs des musulmans
prenaient en considération l’ensemble de tout cela ».
Madinatul Munawwara (la Cité illuminée), c’est aussi les
tombeaux de la sainte famille du Prophète et de ses vertueux
compagnons.
Dans son Ihyâ, l’Imam Al Ghazali compte comme pratiques louables de :
Prononcer les implorations près de la chaire ;
Visiter le jour du jeudi les tombes des martyrs ;
Effectuer la prière du matin à la mosquée du Messager
d’ALLAH, visiter les tombes, puis retourner à la Mosquée pour effectuer
la prière du midi en commun ;
Sortir chaque jour à Baqi (un cimetière à Médine) après
avoir salué le Messager (qu’ALLAh le bénisse et le salue), afin de
visiter la tombe de Al Hassân bin Ali (qu’ALLAh l’agrée), Uthmân, Ali
bin Al Hassân bin Ali, Mouhammad bin Ali, Ja’ffar bin Mouhammad et Al
Abass (que DIEU les agrée) ;
Prier à la mosquée de Fatima (qu’Allah l’agrée), et
visiter la tombe d’Ibrahim le fils du messager d’Allah, et de Safia, la
tante paternelle du Prophète (qu’Allah le bénisse et le salue).
Source: htcom.sn
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