SERIGNE IBRA MBACKE «NDAR» (17 avril 1905 – 4 septembre 1987)
La journée du 04 septembre est dédiée
cette année à Serigne Ibra Mbacké Ndar fils de Cheikh Sidy Moctar
Mbacké. En choisissant de réactualiser l’image d’une aussi forte
personnalité qui a marqué de son empreinte indélébile la vie du
mouridisme, le Kurel des deux rakkas magnifie également à travers
Serigne Abdoulaye Fall Ndar, fils de Cheikh Ibra Fall, le legs immense
dont le Serviteur agréé du Prophète Muhammad (spl) a gratifié cette
terre de tradition islamique et tournant historique dans l’émergence du
mouridisme.
1 – DE NDAR A GAWANE
Serigne Ibra Mbacké Ndar naquit 10 années
après le départ d’exil de Serigne Touba conséquence punitive du haut
fait de résistance accompli à travers la prière symbolique dans le
bureau du gouverneur, en plein contexte d’absolutisme colonial. Fils de
Mame Cheikh Anta Mbacké, de par sa mère Soxna Marèma Ndiaye, il est Issu
des souches profondes de la société Saint-Louisienne aux multiples
foyers d’enseignement coranique et d’éducation islamique en rempart
contre l’acculturation occidentale prônée par la civilisation du
colonialiste.
En premier descendant de la lignée de
Muhaarem à voir le jour dans la ville lumière, il a effectué dés le bas
âge le cursus d’humanité coranique complète suivie de l’immersion en
sciences religieuses jusqu’à l’adolescence auprès de Serigne Touba. De
par son statut de citoyen français né dans une des quatre communes qui
lui donnait des droits à l’époque, il sut remplir des missions les plus
délicates.
Fils choyé du Cheikh Sidy Moctar Mbacké
dit Borom Gawane dignitaire mouride fabuleux issu des tréfonds du Baol
et personnification de l’accomplissement humain à côté de son frère
divin Serviteur du Prophète, Serigne Mouhamedou Mbacké dit Serigne Ibra
Ndar, malgré son extraction urbaine, avait tourné le dos à tant de
privilèges dus à son rang social et aux avantages liés à son standing
familial. Pour les nouvelles générations, ce n’est qu’en 1975, lorsqu’il
a été promu à la tête de la grande famille en tant que troisième
khalife de Darou Salam, ce premier bastion créé par Cheikh Ahmadou
Bamba, que Serigne Ibra Mbacké Ndar a été révélé à toute la communauté
mouride.
Vite reconnu comme l’un des prolongements
les plus performants dans la poursuite de l’œuvre du Cheikh Sidy Moctar
Mbacké dit Borom Gawane, il insufflé à son khalifat l’empreinte de son
expérience et la portée des attentes des talibés.
Cumulativement à cette notoriété
familiale et sociale, il assumait dans la hiérarchie interne des
descendants de l’aïeul Mame Mor Anta Saly Mbacké, le titre respecté de
doyen d’âge et conseiller de proximité de tous ses cousins et cousines
,notamment Cheikh Abdoul Ahad Mbacké khalife général des mourides de
l’époque, l’imam Cheikh Abdou Khadir Mbacké ou Serigne Mortada Mbacké,
Sokhna Momy Mbacké et Sokhna Astou Gawane. Compagnon de Serigne Cheikh
Mbacké Gaindé Fatma à travers moult tribulations en Afrique et dans le
monde, Serigne Ibra Mbacké fut un éclaireur et un pionnier pour avoir
été parmi les premiers Mbacké-Mbacké à explorer le continent en
ambassadeur itinérant.
Cependant, malgré la profondeur et
l’immensité spectrale de son rayonnement social et religieux, Serigne
Ibra Ndar reste méconnu. Tant dans sa dimension intellectuelle de
l’autodidacte bien ancré dans sa culture, son ouverture au monde
contemporain que par le rôle stratégique qu’il a joué dans l’évolution
du mouridisme auquel il a consacré sa vie son expérience et tous ses
biens.
Le présent document destiné à mieux le
faire connaitre en résume les multiples facettes de ce précurseur
unanimement reconnu pour sa simplicité, sa sobriété, son humilité et sa
rigueur. Il résume les axes marquants de sa vie qui, bien que voulue
discrète, a balisé la voie pour les générations futures et posé des
jalons aujourd’hui largement fructifiés par, ses héritiers, sa famille
et ses disciples. Espérant ainsi contribuer à partager l’exemplarité de
sa vie avec tous les pèlerins de Saint Louis et au-delà toute la
communauté mouride et musulmane, nous convoitons par sa baraka,
l’intercession de Khadimou Rassol et l’assistance de Borom Gawane pour
tous ceux qui viendront s’associer au recueillement de la nuit du 04
septembre qui lui est dédiée sous l’égide de Serigne Touba Cheikh Sidy
Moctar Mbacké, khalife général des mourides.
2 – DE SES ORIGINES SAINT-LOUISIENNES A SON ETABLISSEMENT A DAKAR
Mame Marème Ndiaye
Parmi les relations étroites
qu’entretenait Serigne Touba avec les érudits de Saint Louis, le Cadi
Serigne Ndiaye Sarr, détenteur d’une cinq plus grandes bibliothèques
privées en Afrique de l’ouest, lui était particulièrement attaché à
l‘époque où les ouvrages de référence de l’islam étaient rares et
introuvables dans le commerce. Lors de son internement en 1895 dans la
capitale coloniale, ce dernier à la tête des notables, avait même
interféré auprès des autorités françaises pour solliciter sa grâce.
Naissance à SINDOONI
Mais Cheikh Ahmadou Bamba qui s’était
déjà engagé à subir les épreuves en contrepartie de sa mission avait
rejeté la condition préalable de demande d’excuse avancée par les
médiateurs. Après son retour d’exil et avant son départ en Mauritanie,
il convoqua les membres de la famille du Cadi décédé durant son absence
et choisit de donner sa veuve Soxna Marème Ndiaye en mariage à son frère
Cheikh Anta Mbacké. En établissant ainsi ce lien de parenté direct,
Serigne Touba honorait également les services que lui avait été
auparavant rendus par cette femme exemplaire qui lui sera dévouée toute
sa vie.
C’est de ce second lit que naquit un
autre garçon le 17 avril 1905 après l’ainé Oumar Sarr issu du Cadi
Serigne Ndiaye Sarr. Quelques jours après cet évènement heureux, les
frères Mor Diarra Mbacké et Thierno Ibra Faty Mbacké débarquèrent dans
le quartier populeux de Sinedooni, escale sur la route de Saout el Mah
en Mauritanie où ils devaient rejoindre le Cheikh Mouhammedou Bamba
Mbacké. Ils firent baptiser ce fils prodige du nom de Mouhammedou Mbacké
tel que consigné à l‘état civil. Cependant, du fait que Mame Thierno
Ibra Faty avait sollicité son parrainage, le pseudonyme de Serigne
Ibra qui lui est resté indissociable.
UNE EDUCATION COMPLETE ET PLURIELLE
A l’âge de sept ans, Serigne Ibra Mbacké
fut amené à Diourbel par sa mère. Serigne Touba qui venait de
s’installer dans les lieux de sa dernière résidence surveillée en 1912,
formula des prières prémonitoires pour Soxna Marèma Ndiaye en retour
d’innombrables services et cadeaux que cette fidèle n’a cessé de lui
gratifier tant à Saint Louis qu’en Mauritanie ou au Joloff. Serigne Ibra
Mbacké fut par la même occasion confié au daara du docte Serigne
Bassirou Mbacké pou l’apprentissage du saint Coran.
En 1917, de retour à Saint Louis après
cette formation de base, il fut conduit à Bout Limit, en Mauritanie
auprès du Cheikh Mouhammed Saline Ibn Mahmout Salim. Durant cinq ans, il
s’est employé à investir les sciences religieuses jusqu’à la maitrise
parfaite. Accusant ainsi un cursus complet, il a renforcé son éducation
auprès des grands lettrés de Saint Louis avant de retourner se
perfectionner auprès de Serigne Touba qui l’intégra dans son entourage.
Jouissant du statut de citoyen français
tel qu’imparti aux natifs des quatre communes, il chercha en assurer
toutes les obligations une fois revenu dans sa ville natale après la
disparition de Serigne Touba. Ce qui lui valut plus tard de s’engager
dans l’armée coloniale où son passage fut cependant des plus brefs.
Autodidacte acharné dans l’environnement urbain, par son intelligence et
sa perspicacité, il se forgea une vaste culture générale fut un atout
précieux dans les multiples interventions, démarches et initiatives de
la communauté mouride. Déjà préparé à cette fonctionnalité en tant que
l’un des derniers commissionnaires de Serigne Touba, il devint au fil du
temps, l’intermédiaire et le médiateur incontournable de la communauté
mouride.
Lorsque son père Cheikh Sidy Moctar
hérita des démêlés que son frère Ahmadou Bamba avait avec les autorités
coloniales, le rôle de Serigne Ibra Mbacké Ndar nanti du statut de la
citoyenneté française fut capital pour son assistance dans les geôles
Saint Louisiennes.
Pour rompre cette proximité familiale, l’administration l’a envoyé en exil à Ségou en 1930.
AVEC SES CONTEMPORAINS
A -Ses relations avec la grande famille de Serigne Touba
Il était lié d’amitié avec
toute la famille de Serigne Touba dont il était le correspondant
incontournable notamment dans leurs déplacements à Saint Louis, à Dakar
et à travers les pays africains et arabes. Serigne Abdoul Ahad gardait
ce contact permanent. En tant que khalife général des Mourides, ses
visites inopinées à la résidence du quartier Bène Tally s’effectuant
avant le réveil du voisinage. Il en est de même pour Serigne Abdou Khadr
Mbacké et toute la descendance de Mame Mor Anta Saly confondue.
Sa famille se rappelle encore de
l’impossible étape que voulait effectuer Serigne Abdou Khadr auprès de
lui et qui en a été empêché par les routes rendues impraticables par la
pluie. Pour matérialiser ses intentions, Serigne Abdou Khadr à qui il
avait confié deux e ses fils, lui envoya la djellaba qu’il portait. Lors
de ses funérailles, au dessus des témoignages qui fusaient partout sur
sa sociabilité et son altruisme, Serigne Souhaibou Mbacké révéla que
Serigne Mbacké a rendu des services importants à chacun des membres de
la famille de Serigne Touba.
Avec Serigne Fallou Mbacké qui était à
son époque au centre de cette relation poursuivie par ses cadets,
l’histoire retiendra que Serigne Ibra Mbacké jouissait d’une estime
particulière. De leurs innombrables rencontres ont fusé plusieurs
anecdotes dont la plus édifiante sur sa foi et son attachement à guide
charismatique fut captée le jour où Serigne Fallou lui avait demandé
d’exprimer son vœu le plus cher.
Alors que d’aucun s’attendait à entendre
Serigne Ibra Mbacké convoquer les choses matérielles de ce bas monde, le
fils de la fervente Soxna Marèma Ndiaye déclara : «Sayo sothio,
déma dadialèle déssit yi makoy barkélo» ; (traduction : que chaque fois
que tu te cures les dents, j’en collecte les salives pour m’en
affecter)
La réponse de Serigne Fallou fut indicatrice quant à la perspicacité et l’humilité: «Ibra dofodé, Ibra dofodé ndékété» (Ibra, tu es loin d’un attardé mental, très loin… ».
Ce dialogue imagé traduit l’immensité des
dons spirituels de Serigne Fallou d’une part et de l’autre la
perspicacité mystique de Serigne Ibra. Très lié à Serigne Saliou Mbacké
qui deviendra Khalife général des mourides en 1990, après lui avoir
donné le nom à un de ses fils, il le lui a confié pour son éducation
religieuse.
Ses relations avec ses cousines étaient tout aussi empreintes de la même profondeur.
En 1953, Soxna Mouslimatou Mbacké lui
fut donnée en mariage par Serigne Fallou et en 1960, toujours dans la
pure tradition de lévirat de la famille, une des veuves de Serigne
Abdourahmane Mbacké lui fut affectée.
Quant aux filles cadettes de Serigne Touba dont Sokhna Astou Gawane Mbacké la sainte et érudite, Sokhna Moumy Mbacké à la sagesse infinie et
Sokhna Maïmouna Mbacké la cadette qui a
hissé la noblesse coranique encore plus haut, Serigne Ibra était le
frère, le conseiller et l’intarissable personne ressource.
Cette entente d’une étroite complicité avec la famille de Serigne Touba se perpétue aujourd’hui entre leurs descendants.
Entre autres articulations majeures
évènementielles, le fils aîné de Serigne Abdou Khadr vient rendre
visite, chaque année, à Serigne Mamoune Mbacké dans son fief de Keur
Massar.
B – Ses relations avec ceux de sa génération
En homme de son temps imbu de valeurs morales et religieuses, Serigne Ibra Mbacké aura traversé le 20ème
siècle en hauteur. Si de son origine religieuse, il en avait puisé
toutes les forces spirituelles, de par son extraction urbaine, il avait
cultivé les principes de modernité tout en refusant de tomber dans ses
travers. Très tôt il savait manier les engins les plus sophistiqués et
ses amis s’émerveillaient de le voir démonter un véhicule ou un moulin à
mil et procéder lui-même à sa réparation. Son culte du travail inspiré
des fondements du mouridisme l’avait converti en travailleur
infatigable qui s’insurgeait contre l’oisiveté et le l’argent facile.
Fidèle à l’amitié, il entretenait des
relations continues avec ses amis d’enfance. Parmi ceux-ci, on peut
citer le professeur Cheikh Anta Diop, homonyme et son père et très
attaché à la famille. Il y’ à aussi El hadji Mass Diokhané, ancien
directeur de la radio et premier commissaire général au pèlerinage à la
Mecque. Tout comme Ousmane Camara premier procureur général à la cour
suprême, Me Hady Niang, Coumba Dème mère du président Abdou Diouf, les
anciens maires de Saint Louis Macodou Ndiaye, Iba Tall et Abdoulaye
Chimère Diaw, André Guillabert ou El Hadji Bibi Ndiaye.
La liste est très longue avec tous ceux
avec qui il a partagé la prime jeunesse ou parcouru un long cheminement
tant à Saint Louis qu’à Dakar bien longtemps avant la propulsion de ces
figures au devant de l’histoire contemporaine.
Organisateur méthodique et
rigoureux, il se voulait surtout discret et efficace, ce agriculteur
et opérateur économique, ce citoyen modèle libre dans ses convictions,
n’avait jamais voulu baisser la garde de la dignité face aux intérêts ou
avantages que son rang social pouvait lui octroyer vis-à-vis des
gouvernants. Dynamique, entreprenant et homme avisé politiquement des
mutations économiques et sociales, il a été parmi les premiers Mbacké
Mbacké à sillonner l’Afrique ou le Moyen orient. Avec Serigne Cheikh
Mbacké Gaindé Fatma, il se confondait dans la capacité d’initiative
propre au mouridisme entreprenant qui avait suscité la création de
plusieurs sociétés dont la Sicap. Dans la prospective du développement
de la vallée du fleuve Sénégal, il fut aussi parmi les pionniers à y
exploiter des périmètres rizicoles.
SON KHALIFAT
A son accession au khalifat en 1975 après
son El hadji Serigne Tacko Mbacké, il a déclaré à sa famille arrêter la
construction des nouveaux appartements qu’il avait entamés pour ne se
consacrer désormais exclusivement à la réalisation des objectifs
communautaires pour lesquels il était investi. Une fois dans les
quartiers de Mame Cheikh Anta à Darou Salam, Serigne Ibra pour qui
l’utilisation de l’argent s’arrêtait à satisfaire les besoins
essentiels, reprit le flambeau des contributions à l’œuvre de Serigne
Touba.
Son khalifat entre 1975 et 1987 fut
entièrement compris dans le règne de Serigne Abdou Ahad Mbacké, connu
pour son intégrité morale et sa rigueur intellectuelle avec qui il
partageait le culte des performances dans la continuité de l’œuvre de
Borom Touba. C’est sous ce magistère que fut engagée la phase décisive
d’urbanisation et d’extension de la capitale du mouridisme en plus de la
construction de plusieurs infrastructures : bibliothèque, Keur Serigne
Touba, extension de la grande mosquée, université, voiries etc.
Tout en doublant voire triplant le
montant des contributions imparties à Darou Salam, Serigne Ibra Mbacké y
ajouta le renouvellement des tapis persans à l’intérieur de la grande
mosquée. Par son désintéressement affiché vis à des ressources générées
par les grands événements dont le Magal de Darou Salam, il avait
raffermi l’unité de la famille de Mame Cheikh Anta et donné à la
communauté de talibés une ardeur nouvelle.
Toujours dans le sens d’assumer la haute
responsabilité d’entretenir et fructifier le legs paternel, il
s’investit à Gawane, village situé au cœur du Baol et où naguère le
Cheikh Sidy Moctar avait érigé une villa digne d’un palais et équipée de
toutes commodités que la description populaire d’alors assimilait à un
ilot de paradis sur terre. Après l’avoir réfectionnée et renouvelé le
mobilier, il l’équipa d’un groupe électrogène, redonnant ainsi une
nouvelle vie à ce patrimoine qui accueillait la célébration du Gamou.
Ses rapports avec ses frères et sœurs
étaient empreints de confiance et de sérénité. Durant tout son khalifat
qu’il gérait depuis sa résidence de Dakar, il avait renforcé le rôle et
l’autorité des membres de la famille dont celui de son neveu Serigne
Modou Rokhaya Mbacké.
Ses relations avec ses talibés, notamment
les plus jeunes, étaient paternalistes. Il encourageait les uns dans
les études et suivait leurs cursus scolaires n’hésitant pas à les
orienter ou à intervenir par ses moyens propres pour soutenir leurs
scolarités. Aux membres du dahira Ashaboul Janati de la Médina, un des
tous premiers dahiras de jeunes de la région de Dakar créé et impulsé
sous son aura, il a inculqué le culte de la probité morale, du travail
et de la solidarité. Son expérience immense dont des témoignages inédits
sur l’hagiographie mouride, il aimait les transmettre dans l’intimité
de ses relations personnelles pour rectifier bien des idées propagées
par les mythes et la légende populaire sur Serigne Touba et la vie de
Mame Cheikh Anta .
Bien ancré dans son environnement, il
était le confident et le conseiller dont les appuis très étaient
sollicités. Discret dans ses actions sociales, il compte plusieurs
homonymes dans son voisinage immédiat ainsi qu’à travers tout le pays en
hommage à sa disponibilité envers tous, sans distinction religieuse.
Point enclin aux intérêts possibles les tenants du pouvoir, il refusait
sa présence aux manifestations publiques ou officielles et rejetait
toute démarche à caractère folklorique dans ses activités socio
religieuses.
A propos de sa succession au khalifat de
Darou Salam, Serigne Ibra qui avait senti sa mort proche, avait
interpellé un jour son puîné Serigne Cheikh Thioro pour lui demander de
se préparer à prendre le relais. Ce dernier avait réagi comme pour
récuser cette charge dont il avait appréciée toute la portée auprès de
Serigne Ibra: «soumala naré woutou si khilafat bi, yalla nala djitou» (je préfère te précéder plutôt que de te remplacer ».
C’est ce qui arriva par le décès anticipé
de Serigne Cheikh Thioro dix jours avant le rappel à Dieu de Serigne
Mouhamadou Mbacké dit Serigne Ibra Ndar le 3 septembre 1987, au 10e jour du mois de Muharram (Yawmou Achoura). Le jour du Tamkharit chargé de symboles dans l’histoire des Prophètes et qui enregistrait un autre repère fatidique
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire