samedi 31 août 2013

Appel Magal de Touba 1980 par SERIGNE ABDOUL AHAD MBACKE

 
MEMORABLE SERMON prononcé par SERIGNE ABDOUL AHAD MBACKE appelant au PELERINAGE COMMEMORANT LE GRAND-MAGAL de TOUBA QUI CÉLÈBRE LE DÉPART EN EXIL DE CHEIKH AHMADOU BAMBA DEBUT SAFAR (1400.h) 1980 à TOUBA

Que la Paix, la Bénédiction et la Miséricorde de Dieu soient sur vous. Chers confrères, chers condisciples, je vous adresse mes salutations, vous remercie, vous témoigne ma gratitude, vous apprenant qu'aujourd'hui je viens à nouveau m'entretenir avec vous des préparatifs du MAGAL que nous avons devant nous, soit le 18ème jour du mois courant.

Quant à l'entretien, la perspective dans laquelle je vais l'aborder est la suivante :

Au nom de DIEU le CLÉMENT le MISÉRICORDIEUX -

« A chaque peuple de la communauté (musulmane) nous avons offert une occasion de fête pour témoigner leur gratitude. Mais qu'ils ne contrarient pas ce qui est ordonné - Appelle les plutôt vers ton Maître car tu es sur la Voie Droite » (S22 V67)

« A chaque peuple de la communauté, nous avons donné une occasion de fête (à ses membres) pour témoigner leur gratitude afin qu'ils mentionnent le nom de DIEU dans leur holocauste sur ce que DIEU leur a disposé en bétail. ALLAH est une seule et suprême divinité. A Elle soumettez-vous (aslama) ! (Prophète) annonce la bonne nouvelle aux humbles adorateurs de DIEU,"dont les coeurs sont sensibles à l'évocation de DIEU,"ceux qui endurent leurs épreuves avec longanimité, à ceux qui accomplissent scrupuleusement la prière et (qui) dépensent (en aumône) sur ce que nous leur avons attribué (S22 V 34/35) »La Parole de DIEU le TRÈS-HAUT est Véridique.

J'évoquerai en outre l'autorité de la sentence sacrée du Prophète - Que le Salut et la Paix soient sur Lui - danslaquelle Il cite :

"Bonheur à ceux-là qui atteindront le quatorzième centenaire de notre ère."

( 1 ) Il ne s'agit ici que de l'ère musulmane ou du calendrier Islamique commençant à l'hégire (622 du calendrierGrégorien). Donc cette chronologie établit le siècle selon le calendrier Hégirien, ce qui donne pour la correspondance grégorienne de 1883 à 1980 soit 97 ans, d'oú les 3 ans de différence règlementaire entre le siècle solaire pour l'ère chrétienne et le siècle lunaire pour l'ère musulmane) (Soit de 1301 à 1400 H - ou - de 1883 à 1980).

La parole du Prophète (Paix et Salut sur Lui) est Véridique - J'y ajouterai dans la même perspective enfin, un extrait des propos du Serviteur du Prophète - agrée soit-IL de la Paix et du Salut de DIEU - dans lequel Il atteste ce qui suit :

"Je commence mon propos de Serviteur en renouvelant allégeance à DIEU l'ELECTEUR , qui choisit au premier rang qui Il veut."

(Dans ses Ecrits d'exil (cf. le recueil du SILK-AL-JAWAHIR P.512 -voir extrait en annexe-). Il explique que sa mission n'est rien d'autre que son élection au rang de Serviteur du Prophète (Paix et Salut sur Lui) dont il porta le titre en l'an 1313-H.) En L'an 1313-H. (ou 1895) (Dans les lettres des 15 et 29 Août 1895, respectivement de MM Leclerc et Merlin portant toutes deux compte- rendu de l'arrestation du Cheikh, il est aisé de comprendre que l'arrestation de Cheikh Ahmadou Bamba a eu lieu le 10 Août 1895, où, dès le début de la matinée coïncidant au 18ème jour de Safar 1313, Il quitta MBACKE Bâry, sa demeure du Djoloff et arriva à Djéwal à 14h à la rencontre de la troupe chargée de son arrestation sous la direction de M Leclerc).

IL a décreté en mission en 1313 /h ce qui, dans mon cœur, fut déjà mon ambition en 1301-H. (1883). »
« Et en cela ma délivrance en 1313 de toute attache en dehors de DIEU pour servir l'Annonciateur de la Bonne Nouvelle »

(Dans le commentaire qu'il a fait de ce poème ,dans ses écrits d'exil (cf. le recueil du SILKUL-JAWÂHIR P.512, Il considère comme attache tout ce à quoi il s'appliquait avant la mission de serviteur du Prophète à savoir : L'érudition, les litanies et oraisons jaculatoires et d'autres formes d'adoration)

« DIEU Seul a inspiré le dessein (d'internement) dans le coeur de ceux qui furent les auteurs en cette même année » (Il s'agit de l'année 1313-H/1895, date à laquelle il a été exilé.)

« De l'exil lointain dans des horizons où j'ai obtenu des grâces au dessus de la sonde de toute exploration »Chers confrères, chers condisciples, je vous salue donc, vous témoigne ma reconnaissance et vous remercie, ainsi je reviens encore vous rappeler à l'aube de ce nouveau siècle, en cette année 1400.H , la recommandation de notre illustre Guide, qui fait notre espoir dans ce monde-ci et dans la vie éternelle.

Cette recommandation consiste à ce que nous nous unissions à Lui dans les témoignages de Grâce à Son SEIGNEUR à l'occasion de ce Jour dont nous nous approchons, en l’occurrence le 18ème du mois courant (C'est lemois de Safar, 2ème mois de l'année musulmane après muharram et avant le Rabi'I), chaque année qui viendra encore, de la poule au chameau, tout ce qu'une personne peut en sacrifier en holocauste, qu'il le fasse pour s'unir ainsi à lui dans ses témoignages de Grâce qu'il rend à DIEU du Bienfait qu'Il lui a accordé, privilège qu'Il n'a d'ailleurs jamais accordé à quelqu'un d'autre.

Quant à la preuve (attestant ce Bienfait), elle est des plus évidentes et je vais la citer pour que nous l'apprenions :« DIEU m'a accordé des dons prodigieux qu'il n'a jamais accordés et qu'il n'accordera jamais à un contingent. »« Je ne doute guère de ma qualité de voisin intime du CRÉATEUR DE L'UNIVERS, quel magnifique état ! »« Les faveurs imméritées que j'ai obtenues en provenance de DIEU ne se comptent plus dans l'univers et c'est cela, mon bonheur. »

Si donc vous voyez que cet appel, je m'emploie à le transmettre chaque fois et à le rappeler tout le temps, rien n'est à la base, si ce n'est la connaissance que j'ai dans le fond intime de mon être qu'à l'endroit de quiconque marche sur terre, je souhaite la Paix, le bien-être et l'honorabilité.

Quant au vœu que je forme pour moi-même, à savoir la Miséricorde de DIEU et Son Secours, à tout croyant qui marche sur terre, le même vœu que je postule pour moi est identique à celui que je forme pour lui. Convaincu alors que je ne peux rien assurer à ma personne , encore moins à un autre, souhaitant corrélativement en faveur de tout le monde la réalisation des vœux. Je veux ainsi que celui qui aura honoré de sa présence ce lieu,obtienne auprès de DIEU une heureuse issue de tous ses desseins.

Je prie celui qui a la possibilité de venir, d'être là, celui qui est dans l'impossibilité, d'y accréditer son intention,l'investissant à sa quête, car partout où l'homme n'a pas les moyens de parvenir, son intention l'y représente.Je ne doute pas que toute prière qu'une personne y formera, lui sera accordée ; tout individu marchant sur terre, s'il vient ici en pèlerinage [dans ce lieu saint], tous ses vœux seront réalisés, j'en suis certain car c'est Serigne TOUBA qui l'a dit :

« Le CRÉATEUR a disposé absolument à ma gouverne, la destinée des créatures de mon époque. DIEU honore volontiers toutes les requêtes que je lui adresse ».

Dés lors qu'il a proclamé ceci, je ne doute pas que dans ce Lieu Saint, il a sollicité auprès de DIEU, en faveur de tout pèlerin effectuant le séjour, qu'il retourne comblé de tous ses voeux, ainsi donc, je ne peux que vous le rappeler. Et je sollicite également auprès de vous, chacun individuellement, ce qui lui est absolument indispensable et qu'il convoite, de venir le requérir ici afin que DIEU le lui accorde, car je suis certain que c'est seulement dans la formulation que DIEU l'exauce.

Donc tout pèlerin qui vient, je le prie de parfaire sa résolution, d'épurer son intention dans sa conduite au cours du déplacement car, je ne doute pas que pour toute requête que chacun aura formulé à l'aller, il s'en retournera avec un agrément ,à condition de raffiner jusqu'au bout sa résolution . Ceci est une vérité à laquelle je ne prête guère deux hypothèses.

Quant à nous autres habitants de TOUBA, j'exhorte ma personne et vous recommande que nous offrions le meilleur accueil aux hôtes, que nous les hébergions, leur offrions tous les honneurs, les mettant dans des dispositions favorables, les traitant humainement, évitant généreusement à chacun la faim et la soif.Ce faisant, il faut leur faire bénéficier des usages de bienséance, faire preuve de compassion à l'égard de tous, à l'endroit de chacun, observer la même intention que nous avons envers nous-mêmes, réserver aussi le même sort auquel nous aspirons. Ainsi, je ne doute pas que chaque année qui viendra dans l'avenir sera meilleure pour nous que la précédente, et ce, par la grâce de Serigne TOUBA sur qui nous comptons exclusivement - S'il plaît à DIEU -

Par conséquent je prie DIEU, qui n' est indigent en rien et qui est pourvu de tout, qu'Il nous accorde par l'action sacrée de ce jour, par la Gloire de ce jour, par le rang du promoteur attitré de ce jour, par le Pouvoir de celui dans le Service de qui il a été promu à de tels mérites ?et par la Grâce du Détenteur des dons qu'IL répandait sur lui, qu'Il nous accorde donc, Son Aide, multiplie la sauvegarde de notre décence, amplifie sa miséricorde sur le pays, y déverse des ondées de bien-être qui inondent, apportant la Paix et le Salut partout et sur tout le monde, et ce, au nom de Serigne TOUBA, dans sa formule de prière où il dit :

« Ô Toi le MAITRE DE LA ROYAUTE ! Ô TOI qui est au dessus de toute vengeance ! octroie Ta MISERICORDE à l'ensemble des créatures ; Toi le GUIDE qui assistes ».

« Au nom du Serviteur et du rang de son Maître »

Source: htcom.sn

Appel Magal de Touba 1979 par Serigne Abdoul Ahad Mbacké


Appel lancé par SERIGNE ABDOUL AHAD MBACKE Khalif Général des Mourides à l'approche du Grand Magalde TOUBA début du mois de SAFAR 1399 H. 1979 à TOUBA- Sénégal

Que le Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de DIEU LE Très-Haut soient sur vous.

A vous tous mes chers confrères, à vous tous mes chers condisciples, je vous salue, vous rends grâce et vousremercie en même temps ; venant enfin aujourd'hui précisément au sujet du Grand Magal vers lequel nous nousapprochons. Il porte effectivement d'ailleurs cette appellation et recèle des bienfaits infinis que son initiateur aannoncés dans l'intention de vous éclairer véritablement le point à partir duquel il fonde son origine et de vous donner une explication de tout rituel qui en est établi.

DIEU a fait que cette Sainte ville de TOUBA, lorsque Serigne TOUBA lui-même la fonda, c'est strictement pendantun septennat que Dieu lui permit d'y séjourner ; à la septième année correspondant à l'an 1313.H/1895, au cours du mois sacré de Ramadan, il procéda à la retraite spirituelle de l'Ic tikâf(C'est l'excellente pratique surérogatoire de la retraite spirituelle.

Le jeûne en est une condition, elle ne se fait que dans des mosquées comme l'a dit Allah dont la Gloire est proclamée : "Passez ce temps en pieux exercices dans les mosquées"(S.2 v.83). Pour nous Malékites, ladurée maximum qui nous paraît la meilleure pour cette retraite est de dix (10) jours - elle devra être interrompue au bout de cette durée (cf. risâla). dans l'actuelle mosquée que Serigne Mbacké Madina vient de reconstruire.Dans cette mosquée où il passa les pieux exercices de l'Ictikâf, le Prophète - sur lui le Salut et la Bénédiction du Très Haut - lui apparut en compagnie de la Légion de ses vertueux partisans, qui constituent sa sainte garde avec laquelle il est à jamais inséparable.

A peine a t-il vu ces derniers, que toute sa résolution se ramena au désir ardent de s'aligner au rang de ceux-là, les compagnons du Prophète. Le Prophète (Paix et Salut sur Lui) lui signifia :

"Cela est chose ardue, dans la mesure où ces gens là que tu vois en ma compagnie, c'est leur sang qu'ils avaientalors versé ; or, l'ultime sacrifice du sang versé est une prescription abrogée ; dés lors que l'effusion du sang nes'ordonne plus, le gage qui pourrait permettre de réaliser ce voeu sera une épreuve des plus pénibles, absolument mise à la charge du requérant qui l'assumera pleinement tout seul, sans recourir à personne ,il sera tenu de l'assumer dignement jusqu'au bout pour pouvoir l'impétrer [la palme du martyr]..."

"... Par conséquent, je voudrais, puisque tu es, quant à toi, à trois mois de la station de POLE DE L'EPOQUE, ( Pôle :"Al Qutb" ; Il est au sommet de la hiérarchie mystique des hommes de DIEU (Ar rijâlul - lâhi). Il est l'héritier du Prophète et DIEU lui dispose la destinée des êtres humains dans la période prophétique à laquelle il préside ; il connaît la Loi pure (législation contenue dans les Livres révélés) et la Vérité Radieuse (contenue dans la Tablette bien gardée), il passe par tous les stades de la hiérarchie mystique avant d'être promu à la dignité polaire par Mouhammad l'Envoyé de DIEU.) - car personne n'en est investi sans atteindre les quarante ans or tu es à trois mois d'intervalle de tes quarante ans-,je peux te faire brûler ces trois mois aujourd'hui même et t'élever au rang de pôle de l'époque. "

Il (Serigne TOUBA) lui fit savoir alors : - " certes cette proposition est sublime, elle est intéressante aussi, mais c'est bien dommage ma vision la transcende ; car à présent, mon ambition est quant à cette légion qui vous accompagne, d'en être membre ".
Le Prophète l'avisa donc de ceci :

"Ce qui te fera compter parmi eux est une somme d'épreuves trop lourdes, car c'est à plusieurs reprises qu'unepersonne est arrivée au stade où tu es actuellement et à qui je suis apparu exactement comme je le fais avec toi, et qui n'eut d'autre ambition que d'en faire partie, mais l'épreuve qui est le gage de son admission, une fois mise à sa charge, il finit par être secouru sinon il serait tombé dans la disgrâce ; mais un seul sujet mis sous le poids de l'épreuve, l'ayant porté jusqu'à être promu à leur rang n'a pas encore existé.

"Donc si cela était de mon gré, tu ne t'y engagerais pas ; car tu es épris d'un attachement envers moi qui n'estd'ailleurs pas une affection déguisée ; alors que jamais je ne pourrais te venir en aide dans l'épreuve, parce qu'en te favorisant de la sorte, on me ferait le reproche et je n'accepterais pas le blâme à cause de mon attitude en faveur de quelqu'un."

le Cheikh - ( lui opposant l'objection ) : "Quant à moi, j'ai une totale ignorance de la nature de l'épreuve que tu mettras à ma charge, n'ayant point suscité mon âme aussi, je ne peux savoir ce qu'elle est à même ou non de supporter ; cependant, je peux certifier par serment quel que soit le poids de la souffrance que je recevrai, si mon âme y résiste, dans tous les cas ma force morale l'encaissera."V

le Prophète : -" Cela est chose conclue, je t'apprends que j'accepte ton voeu. Par conséquent, il ne te reste plus qu'à émigrer de cette Ville (Touba) sans délai, car tu es mis en confrontation avec tes ennemis contemporains, etparallèlement, cette Ville (sainte)a été mise pour toi sous une protection absolue, de sorte qu'un malheur ne s'yabattra jamais sur toi jusqu'à la fin du monde ; donc, retire-toi de cette Ville. "Voilà la raison qui, lorsqu'il rompit son jeûne du mois de Ramadan, le conduisit à quitter la Ville pour aller se fixer à Mbacké Bâri ( une localité du Djollof).

Je crois qu'il y est resté les mois de Shawwâl, Dhûl qicdati , Dhûl hijjati, Muharram et arriva le mois de Safar dans lequel il fut arrêté et déporté (Ce sont des mois du calendrier Islamique. Il veut dire qu'il y est resté le lOème, le 11ème, le l2ème (l'an 1312) et le 1er et le 2ème mois de l'an 1313 H.)

Le Samedi de son arrestation qui fut le 18ème jour du mois de Safar, lorsque Serigne Ibra Faty (appelé aussi Mame Thierno Birahim Mbacké. Il était le frère et le disciple du Cheikh Ahmadou Bamba) partit de St Louis, (Ville située au Nord du Sénégal sur le littoral Atlantique. Capitale fédérale de (L'A.O.F) de 1895 à 1902, détachée du Sénégal pour former un territoire particulier, Saint-Louis demeura la capitale du Sénégal jusqu'en 1957 (cf. Atlas Sénégal Ed J.A 1983).) il fut informé par le gouverneur de ce qui suit :
" J'ai envoyé un détachement en vue de son arrestation , car il lui a été adressé plusieurs convocations auxquelles il a refusé délibérément de répondre ".

Serigne Ibra Faty : - " Pas une seule convocation qui lui était destinée ne lui est parvenue."

Le Gouverneur : - " Toi certes, j'ai la conviction que tu es son envoyé ; mais entre autre, crois-tu qu'en le convoquant, il viendrait ? "

Serigne Ibra faty :- " Je n'ai aucun doute sur cela ".

Le Gouverneur(lui donnant l'assurance) : - J'ordonnerai aux troupes chargées de son arrestation que partout où mon télégramme leur parviendra, d'y camper jusqu'au lendemain dans l'après-midi ; ainsi s'il ne se rend pas , elles pourront alors le trouver jusqu'à sa demeure."

Serigne Ibra Faty : - "cela est bien possible."

Il prit ensuite le train, descendit à Louga, un vieil homme du nom de Serigne Omar Niane (Serigne Ahmadou Lamine Diop Dagana dans son livre intitulé "IRWÂ UN NADÎM MIN 'ADHBI HUBB AL KHADIM (l'abreuvement du commensal  dans la douce source d'amour du serviteur) nous apprend que Omar Niane était un mouride de Serigne Touba. Il était le cheikh de Gandiar Niane, une localité située prés de Louga) de la localité de Gunjura mit son propre cheval à sa disposition en lui disant : " c'est un étalon dressé pendant trois ans ; sans vous parler d'épuisement,il ne trébucherait jamais. "

Il enfourcha ce cheval, entama le parcours nocturne et chevaucha toute la nuit ; son auxiliaire, celui qui devait luiservir de guide ,en l'occurrence Mame Abdou Lô, s'arrêta à mi chemin prétextant la fatigue ;il se coucha et lerecommanda à un certain Peulh. Il effectue avec ce pâtre (le peulh) une petite distance de marche et ce dernier disparut subitement de ses yeux dans la friche ; abusé, il ne vit plus personne, ne fit plus rien que laisser le cheval poursuivre librement sa marche, cavalant ainsi sans arrêt jusqu'au moment de l'appel à la prière de l'aube et il arriva enfin à destination.

A son arrivée, il trouva que le Cheikh avait déjà sorti tous ses effets, de sorte qu'il n'avait plus qu'à partir ; en venant prier à la mosquée, lui-même le Cheikh posait la question à savoir :" et Thierno, il n'est pas encore de retour ? on lui répondit : "pas encore " mais avant même qu'il ne prononça le Salâm qui termine la prière, Thierno était arrivé. Après l'avoir prononcé, il le vit et lui dit : tu es revenu ? oui. Lui dit-il.
( le CHEIKH s'adressant à Thierno ) : " J'ai donc fait tous mes préparatifs".

Il se dirigeait ensuite avec lui vers la concession. Thierno , voulant lui faire le compte- rendu de son voyage , leCheikh sur le point de franchir la porte, fit brusquement volte-face en s'exclamant :"LA ILLAHA ILLA LAH !" "IL N'Y A DE DIEU QU'ALLAH" moi j'ai failli rentrer dans la maison alors que mon Seigneur m'a informé qu'y retourner m'est formellement défendu, et moi j'allais le faire. "
Il se retourna alors, s'arrêta au milieu de l'esplanade -

Thierno tentait toujours de lui parler, mais il lui dit :

"Ne m'attarde pas ! il est inutile de m'apprendre quoi que ce soit ; Thierno ! sache qu'hier soir lorsque tut'entretenais avec les blancs et les thiedos à Louga, debout avec eux sur une sorte de clairière, une bute en clairière, en ce moment précis, la colonie de fourmis qui te montait aux jambes, rassure-toi je l'avais en face de moi..."(les blancs et les thiédos : Il s'agit ici de Mr Leclerc Administrateur du cercle de St Louis chargé par le Gouverneur du Sénégal et Dépendances de l'arrestation de Cheikh Ahmadou Bamba. Leclerc était à Louga où il a préparé toute l'opération avec des gardes régionaux ; du côté Thiédos, il était avec le Bour Ndiambour, Mbarianne et beaucoup de cavaliers du Oualo. )

"... Thierno ! je ne vais nulle part, je suis simplement en mission, c'est strictement la garde de mes siens que je te confie ; pour ma part, tu veilleras sur eux partout où tu auras la possibilité de l'assurer dans le pays (Sénégal) jusqu'à ce que Dieu me ramène ".

C'est à la suite de cela qu'il quitta ; il a aussi révélé que c'est un arrêt à DJEWAL même où il a rencontré le peloton de gendarmes (chargé de son arrestation) que Dieu lui a accrédité l'armée céleste des redoutables cavaliers de Bedr. (Il s'agit ici des anges ayant secouru le Prophète à Bedr ainsi que des 313 musulmans ayant combattu les infidéles à Bedr) Et c'est parce qu'il ne s'est plus jamais séparé d'elle que la machination contingente d'un fils d'Adam ne lui était plus que banalité, nul ne pouvait lui faire éprouver une crainte en dehors de DIEU, nul ne pouvait plus lui tourner la face qu'envers DIEU ; il ne vivait plus dans la solitude car la compagnie permanente de ces GENS DE BEDR lui suffisait, alors que le désir de se compter un des leurs restait son objectif fondamental.

Il fut alors déporté et à chaque fois que revenait la date de son départ en exil, on l'éloignait davantage de son lieu d'internement vers une autre zone, les redoutables épreuves qu'il endurait, quelques odieuses qu'elles étaient, quand revenait ce jour, on lui infligeait d'autres persécutions qui lui faisait oublier celles du passé.Il s'en est tenu à cela avec eux pendant sept années, au terme desquelles Notre Seigneur lui signifia : " Ta Mission est parachevée, tu t'est acquitté de ton contrat".

Et encore qu'on lui a fait vivre des situations durant lesquelles le Prophète lui a dit :" Il n'y a aucune forme de secours que je puisse t'apporter sinon tout ce qui est sur le point de se produire que je te l'annonce et après te l'avoir annoncé dans l'imminence, m'en retirer. "

Il y a un gouffre dans lequel il a été précipité, il est tel que lorsqu'il sombra au fond - a t-il lui même raconté - la légion des "Anges rapprochés" l'ont trouvé là-dedans pour l'en délivrer. Avez-vous l'Ordre de Mon Seigneur ? leur demanda t-il. Non ! répondirent les Anges. je décline vos services  Leur dit-il alors.L'Assemblée des Anges Suprêmes (le Plerôme) l'ont trouvé également là-dedans pour l'en extraire et il leur demanda: avez-vous reçu l'Ordre de Mon Seigneur ? Non ! répondirent -ils à sa question. je regrette alors vos offres. Leur dit-il.

Il se passa alors qu'un certain individu, un être humain, le prit d'un coup par les épaules, le mît à terre et lui ditpromptement Va poursuivre ta mission. Lorsqu'il se retourna, ce fut la religieuse Soxna Bousso sa mère (De son vrai nom Mariama BOUSSO connue aussi sous le nom de "Jâratul lâh" la voisine de DIEU ou Diarra chez les wolofs Soxna est la formule qui désigne les Femmes vertueuses), il repartit poursuivre sa mission.
Lorsqu'elle fut parachevée- vous connaissez la Bonté de DIEU, Sa Générosité en dons, Son infinitude de ressources - donc, DIEU lui apprit que :"Ce qui avait motivé ton départ est un acquiq hors de propos, mais aussi à compter d'aujourd'hui jusqu'à la fin dumonde chaque fois que ce jour reviendra, dans le temps,sois rassuré ; Je te gratifierai d'une récompense pourl'équivalent de la présente rétribution qui fondait la raison de ton départ."
Il se complut à cela, l'observa, DIEU aussi le remplissait toujours envers lui,s'acquittant régulièrement de cette facture envers lui jusqu'à son avènement à Diourbel où il appela les gens pour leur dira ceci :
"Quant au Bienfait que DIEU m'a accordé, ma seule et souveraine Gratitude ne le couvre plus, par conséquent j'invite toute personne que mon bonheur personnel réjouirait de s'unir à moi dans la reconnaissance à DIEU, chaque fois que l'anniversaire de ce jour le trouve sur terre."

C'est d'ailleurs la bonne et simple raison qui faitqu'il y'a parmi les anciens adeptes, les doyens d'âge, qui eux, avaient même abandonné le sacrifice de la fête de l'Aid-al-kab !r, arguant solidement qu'il ne sont en rien les obligés du Saint Abraham, c'est le Cheikh qui est lui leur véritable bienfaiteur.

Sachant dés lors que cette circonstance est son jour de fête, c'est l'occasion même qu'ils attendaient pour égorger leur mouton destiné à la fête de "Tabaski" ou "Aid-el-kabîr" ; et même nous autres durant notre enfance, l'appellation ,,TABASKIWAAT,( c'est un mot Wolof qui signifie "la seconde fête du sacrifice) est celle qu'à l'unanimité, nous en avons retenu.

En recommandant la célébration il avait dit : "Tout individu que l'occasionde ce jour trouve quelque part est prié d'y consacrer toute la mesure de ses possibilités sans restriction et ce, du sacrifice des espèces allant du chameau à la poule ; chacun, individuellement avec les moyens d'oblation dont il dispose est prié d'intervenir".

Il est une des propositions au sortir juste de l’évènement, que DIEU notre Seigneur lui a faite, - sa mission fut alors accomplie et ce fut avant son retour - à savoir :
"Tous les fils D'Israël de ton époque ont chacun une demeure infernale à la Gehenne comme il en dispose une debéatifique au Parasis. Certes chaque fils d'Adam en est titulaire mais eux (Fils d'Israël), toutes leurs béatifiques, Je te les concéde " ( Abrahâm (Ibrâhîm) est le père du Ishaq qui est lui-même ; père de Jacob (Yanqûb) qui portait le nom d'Israël pour cela les hommes qui descendent des douze tribus du Prophète Jacob sont appelés Banû Isrâ il ou fils d'israël. Aux temps du Prophète Moïse (Mûsa), ils le trahirent. Il leur communiqua les dix commandements et leur apporta la Thora (Pentateuque) mais les Banu Isratl n'ont jamais pu comprendre ces hautes suggestions. Ils ont modifié le Pentateuque, continué à adorer les idoles ; chassés de leur terroir. Ils sont maudits par DIEU qui les a mis en déroute. Ils vivent jusqu'à présent la diaspora juive .). C'est le Prophète qui le lui a dit.

Après ce noble acte du Prophète à son endroit, il lui témoigna vivement sa gratitude, ses remerciements les pluschaleureux, reprit la concession et la lui rendit sous forme de "don pieux" (Hadiyya), insistant qu'il la redonnait sous cette forme pour la simple face de DIEU - LE TRES HAUT.

L'Envoyé de DIEU lui redit : - Je l'accepte, mais dans cette approbation toute la grâce que génère un don pieuxsurtout celui de ce genre, tu l'auras, de ce geste, cependant cette acquisition est une faveur qui provenaitdélibérément de moi, et l'autorité de ma personne se refuse de reprendre ce qu'elle a déjà prodigué ; je te l'attribue une deuxième fois."
Il sollicita auprès de lui (Le Prophète) ceci : "QUE cela reste néanmoins sous ta propre garde jusqu'au jour ultime(Jour du Jugement dernier) et celui qui en trouvera délivrance saura qu'il est repêché et alors ne pourra guère lenier..." "...mais mes propres adeptes, qui se sont employés à l'observance de mes recommandations sans faillir derrière moi, qu'ils occupent au bout du compte des demeures qui ne leur étaient point dévolues à l'origine, j' ai honte de cela, j'ai aussi horreur de cela et ma pudeur ne me le permet pas."

En somme toutes ces marques d'honneur interpelle à son niveau une action de Grâce à rendre à DIEU et aussi à son Prophète (Paix et Salut sur Lui), c'est d'ailleurs à cause de cela que nous recommandons à tout le monde de venir rendre grâce pour lui. Un tel témoignage de reconnaissance, se plaçant dés lors à posteriori de son emprise directe, il ne le peut plus nous en sommes sûrs, aussi nous autres qui vivons encore dans ce monde, avec les nombreuses adversités qu'il comporte, ses bienfaits nous parviennent si abondamment que celui d'entre nous qui tenterait de s'acquitter individuellement de sa part de reconnaissance ne s'en sortirait pas.

Aussi n'assumant plus rien de notre propre condition, étant entendu que c'est strictement dans son action et ses bienfaits que nous sommes inclus, s'il ne nous demande qu'à communier avec lui dans l'Action de Grâce, cette communion doit être des plus aisées.

Quelque soit le milieu d'appartenance du musulman, s'il aspire à une Grâce qui lui sera utile ici-bas et dans l'au-delà ; elle peut s'assouvir dans les bienfaits que Serigne TOUBA nous a apportés et quant aux dons qu'il a reçus de DIEU ils n'ont laissé personne perplexe.

Si vous voyez d'ailleurs que je ne cesse de vous exhorter à venir prendre part, à être plein de détermination, de former à l'occasion tous vos voeux ici, c'est que j'ai les meilleures intentions en vous et bien qu'inapte à vous les satisfaire, je sais du fond de mon être que ceci peut donner à chacun l'occasion de réaliser ses voeux ; c'est à ce niveau d'épilogue qu'il m'est suffisant de suspendre avec vous mon argumentation.

Effectuer donc en ce lieu le pèlerinage est un devoir pour tout individu qui, pour sa part est soucieux d'une parcelle de bienfait, à plus forte raison ceux qui se sont inféodés à ses prescriptions et c'est d'ailleurs une recommandation faite à l'ensemble des mourides.

Quant à nous autres qui vivons à TOUBA, d'autres se payent le billet pour venir nous y trouver mais ne croyons pas qu'ils doivent être plus résolus que nous , ou qu'ils veulent plus de bénédiction que nous, ou encore qu'ils croient plus en lui (le Cheikh) que nous ; ayons la conviction que nous sommes congénères. DIEU nous a privilégié d'y vivre et eux, ils viennent du loin nous y trouver , donc nous autres aussi notre charge - cequi nous a dispensé de payer le billet - nous devons nous y atteler, il s'agit de faire en sorte que tout pèlerin s'éloigne de l'incommodité jusqu'à la fin de son séjour dans cette ville et ce, dans tous les domaines du manger, du boire, des dispositions les mettant hors de la malséance en toute chose.

Ceci est pour nous un impératif dont nous ne devons même pas douter de son caractère obligatoire en nous, ayons la ferme intention de le faire ; car les pèlerins et les hôtes , nous sommes congénères, celui auprès de qui on effectue le pèlerinage est le principal responsable de tout et c'est lui à qui nous avons tous ensemble prêté allégeance, et ce qui amène tout un chacun à se dispenser lui est strictement destiné.Donc faisons preuve d'amour-propre, de persévérance nous aussi dans ce qui est notre devoir, c'est là le privilège que DIEU nous a accordé, qu'on vienne nous trouver, en vérité est pour nous une faveur de DIEU ; sachons donc que tous nos arrivants sont nos semblables, la bienveillance qu'ils méritent tous, nous y appliquer avec l'intention de la parfaire au maximum.

Source: htcom.sn

jeudi 29 août 2013

I have a dream: Touba en 2047


Le patron du fondateur du mouridisme, le Prophète Muhammad (PSL) disait que le meilleur des musulmans est celui d'entre eux qui aura mené une longue vie remplie de bonnes œuvres. Souhaitant faire partie des meilleurs membres de la Umma, je ne vois rien qui m’empêche de rêver de jouir d’une longue existence jalonnées de belles réalisations à l’instar de mon trisaïeul, Mararam, mort à l’âge de 99 printemps et mon grand père et contemporain, de surcroît ami intime de mon père, Serigne Muhammad al-Habib Mbacké, qui vient de rejoindre le Compagnon Supérieur au même âge.
Mon rêve porte sur ce que je souhaite voir se réaliser dans ma ville natale au terme des 40 années à venir, quand je fêterai mon 99eme anniversaire. Certaines réalités d'aujourd'hui ne dépassent elles pas largement les rêves de 1947?
Dès l’année 2007, des hommes et des femmes d’affaires originaires de la ville ont créé une société d’investissement dénommée Touba Investment Company (TIC) et dotée d’un capital de 500 milliards d'euros constitué entièrement des souscriptions de membres de la communauté mouride.
La société a procédé à la création de 10 centres commerciaux de types CCCC dans les différents quartiers de la ville. Elle a ensuite créée quatre banques et 10 unités industrielles employant une population de 50000 âmes. Auparavant, 10 complexes scolaires franco-arabes modernes (allant de la maternelle à la terminale) avaient été implantés dans différents endroits de la cité avec une capacité d’accueil de 100 000 élèves. Ces établissements scolaires n’ont rien à envier à ceux des pays développés quant à la qualité de leurs équipements et la compétence de leurs personnels enseignants. En 2010, 4 universités virent le jour dans la cité :
  • l’université Serigne Mbacké Bousso pour les Sciences Physiques,les Télécommunications et l’Environnement;
  • l’université Islamique de Médecine, de Géologie,de l'
  • 'Hydraulique , de Biologie et d'Agronomie;
  • l'université Régionale des Sciences Humaines;
  • l'université Islamique Cheikh Abdou Rahman Lo.
  • L' inscriptions dans ces universités étant très sélective, leurs effectifs ne dépassent pas 30 000 étudiants auxquels le redoublement et la grève sont absolument interdits et qui jouissent tous d’intéressantes bourses d’études. Ce sont les diplômés de ces établissements qui ont mené toutes les études afférentes aux grands projets réalisés dans la ville. Citons en quelques uns :
    - la construction du système de drainage des eaux usées;
    - l'électrification et le bitumage des grandes artères de la ville en particulier l'avenue Serigne Mouhammad Moustapha Mbacké portée récemment à quatre voies avec une largeur de 80m, l'avenue Serigne Bassirou Mbacké de même largeur reliant la grande mosquée à la Gare Ferroviaire Internationale de Sham et l'avenue Serigne Massamba Mbacké de même dimension qui traverse le quartier Mbal pour déboucher sur l'échangeur de Darou Salam;
    - le reboisement de tout le territoire du département de Mbacké qui a permis d'y ramener toutes les espèces végétales qui y existaient en 1900,quand le marigot de Mbal,entouré de tanières et d'autres refuges à fauves, se trouvait au milieu d'une forêt dense constitués de cordyla pinnata (dimb),de zizyphus mauritiana (deem) de anogeissus leiocarpus (geej), de diospyros mespiliformis( aloom), de sclerocarya birrea (beer) , de hexalobus monopetalus (xaasew) , de sterculia setigera (bep) , de pterocarpus erinaceus (wenn), de parinari macrophylla ( new), de borassus flabellifer (ron), de combretum glutinosum ( rat), de banhinia rufesceus (rànd) etc;
    • les boulevards périphériques A1 (Serigne Afé Mbacké) A2 (Saër Asta Ndiaye Mbacké, A3 Mame Thierno Ibra Faty) voies qui ont fait que les embouteillages constatés jadis pendant le Magal ne sont plus qu’un mauvais souvenir;
    • le réseau métropolitain avec ses quatre grandes lignes qui se rejoignent la gare centrale Asta W.Mbacké qui se trouve à 50m de profondeur au dessous de la grande place publique de la ville;
    • les 4 hôpitaux ultra modernes de Guédé, de Ndamatou et de Bakoura qui accueillent des malades de toutes les régions du Sénégal, voire de la sous région;
    • des centres de recherches de niveau international qui s’occupent en particulier de la recherche agricole, du développement de la technologie alimentaire, de la santé animale et humaine, de l'énergie solaire,de la régénération des sols et de la réintroduction des espèces végétales disparues;
    • de l’aéroport international Muhammad Al Fadel Mbacké, le plus important de la sous région parce que capable d’accueillir des appareils de type Airbus A480 et Boeing 790;
    • l’aqueduc qui alimente la ville en eau depuis l’usine de dessalement de l’eau de mer installée à 110 km de là sur la côte Atlantique. Grâce à ce projet, le réseau hydraulique couvre tous les quartiers de la ville et l’alimentation en eau potable y est si satisfaisante que les jardins verdoyants et les parcs luxuriants qui jalonnent la ville sont régulièrement arrosés;
    • le lac artificiel réalisé sur le lit d'un fleuve disparu il y a plus d'un siècle allant de Fatick à Matam en passant par Diourbel, Mbacké, Touba et Linguère;
    • le complexe socioculturel Serigne Abdoul Qadir Mbacké doté d'une salle de conférence de 10000 places où se déroule une partie des manifestations scientifiques et culturelles du Magal organisées alternativement par les universités locales en collaboration avec le Comité d'organisation dirigé par le Pr. Maymouna Mbacké.
    • le premier réseau Internet wi fi d'Afrique couvrant une zone allant de Ndoulo à l'ouest à Taif à l'est et de Goussas au sud à Darou Mousty au nord;
    • l’hôtel 5 étoiles Cheikh Abdoul Ahad Mbacké où logent les délégations étrangères qui visitent la ville de temps à autre.
    Le développement qualitatif de cette ville se reflète dans l’organisation de ses activités culturelles. Le Magal, jadis célébré dans la confusion, prend désormais la forme d’une semaine culturelle qui commence trois jours avant le jour du Magal à proprement parlé et se termine 3 jours après. En plus de la Foire Internationale des Produits Ruraux,la semaine est marquée par des conférences, tables rondes, colloques et symposiums. Parmi les thèmes abordés cette année,on note:
    • Comment la religion a -t-elle pu mettre fin aux conflits mondiaux?
    • Quelles sont les causes du succès de la réforme religieuse conduite au cours des quarante dernière années?
    • Les voies et moyens qui ont permis d'asseoir un soufisme d'élite débarrassé des tares du mysticisme de la populace?
    • Comment Touba a -t- elle réussi à réconcilier la religion et la science?
    • Population, éducation, environnement et développement: exploitation rationnelle des ressources naturelles
    • L'énergie solaire et son application au dessalement des eaux saumâtres
    Le développement de la ville a profité d'un concours de circonstances favorables marqué par la découverte d'un gisement de pétroles dans le Cayor estimé à 40 milliards de barils et l'augmentation inattendue de la production des mines d'or du Sénégal Oriental.
    Le calife général est titulaire d'un doctorat en pétrochimie. Cet homme, d'une trentaine d'années, dynamique, intelligent et pieux, s'exprime en quatre langues internationales .Il a annoncé dans son discours du Magal de 2046, en présence du Gouverneur du Sénégal représentant le Président des Etats-Unis d'Afrique, qu'il préparait un programme de développement ambitieux qui ferait de sa cité la plus belle métropole africaine et justifierait le transfert de la capitale de l'Etat à Touba…

    Par Dr Khadim Mbacké, Chercheur à l'IFAN

mercredi 28 août 2013

LA CRISE DES VALEURS OU L’UNIVERSALISATION DES VALEURS OCCIDENTALES? par Idrissa MBACKE Mourtada

Nous assistons avec la mondialisation à une tendance à l’homogénéisation des manières de penser, d’agir et de se comporter.
Cette tendance est due au fait que le monde est devenu tel, que les évènements qui s’y déroulent sont tous liés les uns aux autres. Cependant, un comportement peut être accepté dans un endroit du monde et être rejeté dans un autre. Et le fait de ne pas distinguer ce qui est convenable à nos valeurs a engendré ce qu’on appelle aujourd’hui la crise des valeurs.
On peut entendre par crise une manifestation aiguë d’un trouble physique ou moral chez une personne. Crise cardiaque, crise de rhumatismes, etc.
Mais ici, lorsque l’on parle de crise, il s’agit plutôt d’une période difficile dans la vie d’une personne ou d’une société, à l’issue de laquelle dépend le retour à un état normal.
Le terme de valeur, peut signifier la qualité physique ou intellectuelle d’une personne ; la qualité d’une chose digne d’estime, d’intérêt ; l’importance accordée subjectivement ou objectivement à une chose.
Mais lorsque nous parlons de crise des valeurs, cela renvoie plutôt au système de valeurs, entendu comme l’ensemble des règles de conduite, des lois jugées conformes à un idéal par une personne ou une collectivité.
Cette crise des valeurs se manifeste dans tous les niveaux, elle n’épargne aucune couche sociale. Du marabout au talibé, du dirigent politique au simple citoyen. Mais les plus exposés à cette crise sont les jeunes, qui sont en perte de repères, attirés par de faux modèles incarnant des anti-valeurs.
Face à cette situation désolante que traverse le Sénégal, que doivent faire les mourides, qui ont un modèle tel que Cheikh Ahmadou Bamba. Quelle doit être leur conduite ?
Doivent-ils seulement se contenter de dire que Cheikh Ahmadou Bamba est leur guide sans suivre la voie qu’il a tracée?
Dans cette optique, nous pouvons dire que le comportement que doit avoir un mouride partout où il se trouve consiste à ne ménager aucun effort pour se référer à Cheikh Ahmadou Bamba.
D’ailleurs, nous pensons qu’il n’y a plus noble mission que la dévotion et la détermination de suivre les règles morales de bienséance puisque Dieu le Tout Puissant prévient dans le Saint Coran : «  je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent ».[1]  Ayant parfaitement compris ce message divin, Cheikh Ahmadou Bamba s’est entièrement soumis à Dieu allant jusqu’à prier dans l’océan atlantique uniquement pour s’empêcher de désobéir à son Seigneur ou du moins nuire à son prochain. Nous pensons que ce degré suprême de croyance et de foi en Dieu qu’avait Cheikh Ahmadou Bamba doit nous conscientiser pour mieux accomplir nos devoirs et obligations envers Dieu et envers nos prochains.
Aujourd’hui beaucoup de gens qui se disent mourides ternissent l’image même du Mouridisme aussi bien de par leurs actes honteux que de par leur comportement anticonformiste. Cependant, il faut reconnaitre que Cheikh Ahmadou Bamba disait déjà que tout cela n’est qu’une ruse de Satan qui cherche à travers des soi-disant mourides à ternir son  image. Et chaque mouride doit avoir en tête ces paroles de Cheikh Ahmadou Bamba « le monde est devenu tel, qu’il est plus facile de s’égarer que d’être sur le droit chemin ». Mais seul le courage et la persévérance peuvent nous aider à rester sur le droit chemin, comme le disait Cheikh Saliou MBACKE dans son dernier discours : « s’il est donc vrai que le Paradis se trouve au milieu des choses qui donnent à l’âme charnelle une aversion, tout homme devra alors dominer son âme et l’astreindre à exécuter les ordres de Dieu auxquels elle répugne d’y accéder ». Dans le même ordre d’idée Dieu dit dans le Saint Coran : « Et pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et préserver son âme de la passion, le paradis sera alors son refuge »[2].
Idrissa MBACKE Mourtada
Doctorant à l’Université de Lausanne
Chercheur à l’Institut de Sciences Sociales des Religions Contemporaines (ISSRC) Observatoire des Religions en Suisse (ORS)

LES MÉRITES DE LA PRIÈRE DU VENDREDI

 
Il est dit dans le Coran :
« Ô vous qui avez cru, quand on appelle à la prière du jour du Vendredi, accourez à l’invocation de Dieu  et laissez tout commerce, cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez. »

[ Sourate 62 - Verset 9 ]

 Allâh a donné à certains jours plus de valeurs qu’à d’autres, comme le Vendredi, qui est la fête hebdomadaire des croyants.

Le Prophète aurait dit, d’après Ibn Maja et Ahmad :

« Le jour du Vendredi est le maître des jours, le plus important auprès de Dieu. Il est plus important que le Jour du Sacrifice et le Jour de la rupture du jeûne. Il comprend cinq éléments distinctifs :

C’est un Vendredi que Dieu a créé Adam, c’est un Vendredi que Dieu fit descendre Adam sur terre, c’est un Vendredi que Dieu se saisit de l’âme d’Adam, c’est dans la journée du Vendredi que se trouve une heure où Dieu exauce les demandes de son adorateur, quelles qu’elles soient, tant qu’il ne demande pas quelque chose d'inutile. Et c’est un Vendredi que viendra l’Heure dernière. »

La prière du Vendredi est obligatoire du fait de ce verset :

 « Ô vous qui avez cru, quand on appelle à la prière du jour du Vendredi, accourez à l’invocation de Dieu... »
[ Sourate 62 - Verset 9 ]

L’invocation de Dieu, dhikr-Allah, signifie ici la prière du Vendredi.

Le Prophète n’a jamais délaissé la prière du Vendredi, depuis qu’il en a reçu l’ordre divin jusqu’à sa mort. En ce jour, Allâh  apprécie le rassemblement des croyants pour écouter le sermon et en recevoir les multiples orientations, soit qui indiquent à la vertu et interdisent le vice, soit qui rappellent la présence de Dieu, Ses bienfaits, Sa Récompense et Sa Justice en toute chose, le fait que nous auront à rendre des comptes, ainsi que toute recommandation dont le but est de perfectionner et rendre meilleur l’ensemble de la communauté dans le présent comme dans l’avenir.

 Il est fortement recommandé de se nettoyer entièrement le corps pour cette prière du Vendredi, de se couper les ongles, de se peigner la barbe, de se purifier et de se brosser les dents, de porter ses plus beaux habits, les meilleurs étant ceux de couleur blanche. Il est recommandé de se rendre à la mosquée en marchant avec calme et dignité.

 Il est recommandé de lire la sourate Al Kahf, dans la journée ou la nuit du Vendredi (la nuit du Vendredi commence le jeudi après la prière du Maghreb), d'augmenter les prières sur le Prophète , en appelant sur lui la Bénédiction et la Paix divine.

 Il est recommandé de multiplier les aumônes et les invocations, afin qu’elles coïncident avec l’heure où Allâh exauce nos prières, car il est une heure le Vendredi où Allâh exauce nos prières.

 Le Prophète a dit :
 « Un homme ne fait pas la grande ablution le Vendredi, se purifie autant qu’il peut, se pommadant les cheveux et se parfumant en utilisant le parfum qu’il garde chez lui, puis sortant sans s’interposer et séparer deux personnes, puis priant ce qu’il est écrit qu’il prie, se taisant quand l’imam parle, un homme n’agit pas de la sorte sans que Dieu lui pardonne les choses qu’il pourrait commettre entre ce Vendredi et le suivant ».
[ Rapporté par Al Boukhari et An Nassa’i.]

Fait partie de la Sunna, mes frères en Islam, le fait de se rendre tôt à la mosquée le Vendredi.

Le Prophète a dit :
« Celui qui se lave le jour du Vendredi en faisant la grande ablution puis qui se rend à la mosquée à la première heure du jour, c’est comme s’il avait présenté en sacrifice une chamelle. Celui qui s’y rend à la deuxième heure, c’est comme s’il avait présenté une vache. Celui qui s’y rend à la troisième heure, c’est comme s’il avait présenté un bélier cornu. Celui qui s’y rend à la quatrième heure, c’est comme s’il avait présenté une poule. Celui qui s’y rend à la cinquième heure, c’est comme s’il avait présenté un œuf. Lorsque l’imam sort, les anges sont alors présents pour écouter le rappel (c'est-à-dire pour écouter le sermon de l’imam).»[ Rapporté par Al Boukhari et Mouslim.]


Le Prophète a dit aussi :

« Lorsque vient le jour du Vendredi se tiennent à la porte de la mosquée des Anges, qui inscrivent dans l’ordre la venue des croyants. Lorsque l’imam s’assoit, ils plient leurs rouleaux et viennent entendre le rappel. »
[ Rapporté par Al Boukhari ]


 Ce hadith, ainsi que les précédents, montrent qu’il est fortement recommandé de venir tôt, au début de la journée. Les Anges inscrivent celui qui vient à la première heure comme celui qui fait aumône d’une chamelle, ceci aussi afin de se tenir au premier rang, de multiplier les invocations, de s’adonner pleinement à l’adoration de Dieu en s’écartant des préoccupations mondaines et en invoquant Allah .

L’imam An Nawawi, en commentant ce hadith, nous invite à nous surpasser les uns les autres. Il faut occuper le premier rang.

Le hadith nous encourage à attendre la prière, à occuper notre temps par les œuvres surérogatoires et le dhikr.

Cela ne peut être obtenu si l’on se rend à la prière du Vendredi après le déclin du soleil, c'est-à-dire au moment de l’appel à la prière, car alors la prière devient strictement obligatoire et on n’en retire pas un mérite supplémentaire.

Il faut sortir, mes frères en Islam, avec l’intention de rendre visite à son Maître , afin de retirer le bénéfice de chaque pas, à l’aller et au retour.

Se tenir au premier rang, maîtriser son corps et ses membres de toute action futile et distrayante, préserver son cœur des préoccupations mondaines, ne pas nuire aux musulmans en les enjambant alors qu’ils sont assis.

Le Prophète aurait affirmé :

« Celui qui enjambe les gens le jour du Vendredi alors qu’ils sont assis emprunte un pont vers la Géhenne ».
[ Rapporté par At-tirmidhi et Ibn Maja]


Un homme vint de la sorte un Vendredi alors que le Prophète disait son sermon.

Le Prophète lui aurait dit :

« Assieds-toi, tu gênes et tu es en retard ».
[ Rapporté par Ahmad, Abou Daoud et An-nasa’i]

Il faut écouter l’imam et se taire, s’efforcer de s’imprégner de ses paroles comme si elles étaient adressées à nous uniquement.

Le Prophète a dit :
« Si tu dis à ton compagnon le jour du Vendredi « Ecoute ! », alors que l’imam parle, tu tiens un propos futile, donc tu rends ton oeuvre vaine ».

Le Prophète a dit :

« Celui qui laisse trois Vendredis par négligence, considérant que ce n’est pas important, Dieu scelle son coeur ».  

[ Rapporté par Abou Daoud, At-tirmidhi, An-nasa’i et Ibn Maja]

Enfin, le Prophète a dit : 

« Le Vendredi est l’un de vos meilleurs jours. C’est un Vendredi qu’Adam a été créé, c’est un Vendredi qu’il est mort, c’est un Vendredi qu’on soufflera dans la Trompe pour la Résurrection et les créatures seront foudroyées. Pendant ce jour, augmenter vos prières sur moi, vos prières me sont présentées. »

Ils dirent : « Ô Messager de Dieu, comment nos prières te seront présentées alors que ton corps sera consumé ? »

Il reprit : « Allah a interdit à la terre de manger le corps des Prophètes ».
[ Rapporté par Ahmad, Abou Daoud, Ibn Maja, Ibn Haban et Al Hakim, qui le considéraient comme authentique.]
 Nous demandons à Allah d’orienter nos cœurs vers le bien et de nous compter au nombre de ceux qui se rendent semaine après semaine dans les mosquées, pour prier le Vendredi notamment.
(*)  pour les femmes, il est interdit de se parfumer pour aller à la mosquée