dimanche 26 octobre 2014

Célébration de la naissance de Serigne Abdou Khadre Mbacké « Touba rend hommage à l'Imam des Imams »

Être supérieur, aux prédispositions précoces, enclin à la solitude, à la méditation et à l’adoration du prophète Mohammed (saw), le qualificatif le plus répandu à l’évocation du nom de Serigne Abdou Khadre est : UN HOMME DE DIEU. Ceux qui l’ont approché durant sa vie sont, les uns après les autres, frappés par la foi qui l’habite et qui imprègne chacun de ses gestes, par le rayonnement qui émane de sa personne. Le centenaire de la naissance de cet homme de DIEU sera célébré ce lundi 27 octobre à TOUBA, la sainte.

LA NAISSANCE DE SERIGNE ABDOU KHADRE


 Fils de Sokhna Aminatou Bousso, Serigne Abdou Khadre Mbacke est né le vendredi 3 Moharam (Tamkharit) de l’an 1333 H (1914) à Dar El Amine El Khabir plus connu sous le nom de NDAME. Les chroniques qui retracent sa vie  constituent pour les musulmans un réservoir inépuisable d’exemples à suivre, de gestes à méditer et de vérités à retrouver au quotidien. En atteste les propos illustratifs de la dimension prodigieuse de cet grand homme,  tenus par  Serigne Touba Khadimou Rassoul  suite à sa naissance.

Informé de l’heureux événement par Serigne Dame Abdourahmane Lo, Cheikh El Khadim  a demandé à Mame Thierno Ibra Faty de se rendre à NDAME pour faire le nécessaire requis en de pareilles occasions. Au moment du départ, après lui avoir donné sa bénédiction, Serigne Touba dit à  Mame Thierno : "Au nom et par la baraka de ce nouveau-né que tu vas visiter, sache qu’au cours de ton voyage, à l’aller comme au retour, tous ceux que tu auras à rencontrer ou à voir sont préservés des flammes de l’enfer ! "

SERIGNE ABDOU KHADRE ET LE CORAN


Serigne Abdou Khadre a passé les premières années de sa vie remplie de bienfaits à NDAME. A l’âge de 7ans, Serigne Touba Khadimou Rassoul qui devait lui apprendre ses premières lecons d’alphabétisation,  envoya Serigne Matar Sourang le chercher pour l’emmener à Diourbel. Un voyage  empreint d’instructions à respecter  durant tout  le trajet NDAME-DIOURBEL. Serigne Touba Khadimou Rassoul  dit à Serigne Matar Sourang de ne pas  se déplacer avec Serigne Abdou Khadre sous le soleil et d’éviter de l’exposer aux regards des gens. Des instructions scrupuleusement respectées par ce dernier.

Serigne Abdou Khadre séjourna ainsi auprès de son vénéré père durant quelques jours avant de retourner à NDAME auprès de Serigne Dame Abdourahmane Lo pour apprendre le Coran. Plus tard, il est confié à Serigne Mbacké Bousso pour une maitrise sans équivoque du Livre Saint. Ce dernier demanda à Serigne Birahim Ndiaye de s’occuper de son enseignement suivant une approche pédagogique calquée sur la dimension religieuse du fils de Khadimou Rassoul.

 Pendant son séjour à GUEDE, les témoignages reçus ont révélé qu’étant très jeune, Serigne Abdou Khadre montrait déjà les traits d’un homme distingué,  très préoccupé par son Seigneur, par les sciences religieuses, les hadiths et l’histoire de l’Islam.

Un comportement qui nous rappelle celui du Prophète Mouhammed (saw) relaté dans le livre «  AMSYA ». Comme le révèle Bousseyrie « Le Saint Prophète a un don inné de l’adoration. Même étant très jeune, il a toujours rendu un culte à son seigneur »

A un temps record, Serigne Abdou Khadre maitrisa le Coran et écrivit un « Kamil », comprenez «  Livre Saint ». Il a ensuite fait un bref séjour à Diourbel auprès d’un grand érudit Serigne Mamadou Dème avant de revenir auprès de Serigne Mbacké Bousso pour terminer ses études de droit islamique, de philosophie, de grammaire, en somme de toutes les sciences religieuses.

LA VIE ET L’ŒUVRE  DE SERIGNE ABDOU KHADRE


Durant toute sa vie, Serigne Abdou Khadre a mené sa mission en parfaite conformité avec la Sunna. Il ne s’est jamais départi de ses obligations divines quelque soit les situations dans lesquelles il se trouvait. Serigne Abdou Khadre était un adepte  de l’orthodoxie et accordait une importance particulière aux recommandations de l’Islam.

Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh disait « qu’il est le prototype des guides car il respecte et vivifie la voie de Serigne Touba Khadimou Rassoul en serrant de très prés le Coran et la Sunna du Prophète Mohammad (saw) ».

Serigne Abdou Khadre ne polémiquait  jamais. Il n’accordait aucune importance aux biens matériels. Il attendait tout de Serigne Touba. De son vivant, il n’a eu que trois maisons : Bakhdad (fondé en 1938 sous le ndiguel de Serigne Mouhamadou Moustapha 1er Khalif de Serigne Touba ou il a reçu plusieurs fois la visite du Prophète Mohammad), Boustane (fondé en 1981 sous la direction de son fils ainé Serigne Modou qui s’occupait des travaux champêtres et du fonctionnement  des daaras) et le domicile de Touba.

Des concessions sans valeur matérielle cependant. L’on se rappelle d’ailleurs  qu’il a toujours refusé de transformer en bâtiments son domicile de Touba. Jusqu’aux années 72-73, il  était fait en grande partie de tôles  au grand regret de ses frères et des talibés.

A ce sujet, Serigne Mouhamadou Lamine Diop m’a raconté qu’un jour feu Ndiouga Kébé avait remis à Serigne Abdou Khadre 1.000.000 de FCFA en guise d’adiya  en lui demandant d’utiliser l’argent pour transformer sa maison de Touba, conformément à l’architecture de la ville sainte. Mais le marabout ne pouvait se permettre une telle chose au moment ou, tout près de lui, des musulmans peinaient à manger à leur faim. Et l’intégralité de ce pactole (à l’époque) a été distribuée aux nécessiteux qui en avaient le plus besoin. N’eut été la détermination et la ruse de Serigne Abdou Lahat, aucun changement ne serait apporté à son domicile de Touba.

Fin sunnite, Serigne Abdou Khadre se préoccupait toujours des conditions de vie de ses coreligionnaires et consacrait tout son temps à la prière, à la méditation, à l’enseignement coranique et au respect stricte des fondamentaux de l’islam. Il a prié en public pendant 55 ans et a dirigé les prières familiales jusqu’au jour ou il fut chargé d’exercer les fonctions d’imam de la grande mosquée de Touba par Serigne Abdou Lahat.  

Serigne Abdou Khadre a été l’imam de la grande mosquée de Touba pendant 21ans durant lesquels il a toujours, pendant ses prêches, exhorté les musulmans et particulièrement les mourides au travail, à la prière et à la rectitude conformément aux recommandations de Serigne Touba Khadimou Rassoul et aux prescriptions de l’islam. En plus de ses charges d’imam de la grande mosquée de Touba après la disparition de son frère Serigne Fallou Mbacké, Serigne Abdou Khadre n’avait jamais manqué une prière à la mosquée qu’il avait construite dans son domicile.

Digne représentant de Khadimou Rassoul, Serigne Abdou Khadre ne sous-estimait personne. Il cherchait toujours à mettre à l’aise son entourage et rendait très souvent visite à ses parents ou ses talibés, quelque soit la distance. Il aimait d’ailleurs rappelé aux gens les liens de parenté qui les unissent.
Quatrième Khalifat de Serigne Touba Khadimou Rassoul pendant 11 mois seulement, Serigne Abdou Khadre a quitté ce bas monde en 1990 à l’âge de 77 ans,  laissant derrière lui un sentiment d’inachevé.
 
 
Pape SENE, Journaliste  
Consultant en Communication
                                                              

mercredi 22 octobre 2014

Le Magal de Serigne Abdou Khadre Mbacké célébré le Lundi 27 Octobre 2014 à Touba

Cet homme hors du commun qui a marqué son temps et qui, à n’en pas douter, continuera pour l’éternité, d’inspirer la quête de spiritualité de la Mouridiya en particulier, et de toute la communauté musulmane en général.

Qui était-il, ce personnage dont le charisme a atteint des sommets rarement égalés et qui ne nous a laissé qu’un seul regret : la brièveté de son exercice du Khalifat ?

Divers témoignages de sources autorisées (en particulier celui de son neveu Serigne Modou Mamoune BOUSSO, Imam de la Grande Mosquée) nous permettront de tenter de cerner les contours de cette personnalité absolument exceptionnelle à tous les points de vue.

UNE NAISSANCE QUI SIGNIFIE BENEDICTION ET SALUT POUR L’HUMANITE

Serigne Abdou Khadre est venu au monde une certaine nuit d’un vendredi 03 Muharram 1333 de l’hégire, 1914 du calendrier grégorien à Darul Âlimul Khabir , NDAME. Dès qu’on lui annonça l’heureux événement, Cheikh Ahmadou BAMBA convoqua sur le champ son frère et homme de confiance, Serigne Thierno Ibra Faty (Mame Thierno) de Darou Mouhty dans le but de lui confier la mission de se rendre à NDAME pour faire le nécessaire requis pour la circonstance . Au moment du départ, après lui avoir donné sa bénédiction, le Maître dit à Mame Thierno : "Au nom et par la baraka de ce nouveau-né que tu vas visiter, sache qu’au cours de ton voyage, à l’aller comme au retour, tous ceux que tu auras à rencontrer ou à voir sont préservés des flammes de l’enfer ! "

AUTRE SIGNE PRÉMONITOIRE : UNE ILLUSTRE ASCENDANCE MATERNELLE D’ÉRUDITS

Sa vertueuse mère Sokhna Aminata BOUSSO est la fille de Serigne MBOUSSOBE, un frère de Sokhna Diarra, la vertueuse mère de Cheikh Ahmadou Bamba . Ainsi Serigne Abdou Khadr aurait été le neveu du Cheikh, s’il n’avait été son fils. De cette naissance, il a hérité d’une piété si profonde que nul n’est surpris que, tout naturellement, il ait exercé, toute sa vie durant les fonctions d’Imam. D’ailleurs, depuis 1968, date de la disparition de Serigne Fallou deuxième Khalif du mouridisme, c’est lui qui a régulièrement officié à la Grande Mosquée de Touba.
Si tout porte à croire qu’il ressemblait à Serigne Touba à tout point de vue, La communauté mouride en tout cas elle, en est persuadée !

- Sur le plan physique
Les grands disciples qui, ont eu le bonheur d’être des contemporains de Serigne Touba n’ont jamais fait mystère de leur sentiment qu’en Serigne Abdou Khadre, c’est bien Cheikhoul Khadim qui était revenu parmi les siens. En effet, soulignent-ils, ils avaient la même silhouette frêle et menue d’apparence, la même vêture sobre mais adaptée à l’ascèse, la même démarche rapide, surtout si la destination est un lieu de dévotion.

Leurs traits étaient également empreints de la même sérénité et reflétaient le même bienveillant amour pour leur prochain mais aussi leur farouche détermination à repousser toute forme de compromis dans le service de Dieu et de son Elu (Paix et Salut sur Lui) La même douce lumière divine illuminait leurs yeux pleins de compassion pour le genre humain.

- Sur le plan du respect scrupuleux de la Sunna

Les observateurs attestent qu’il marchait scrupuleusement sur les traces de son vénéré père. En effet, Serigne Abdoul Khadr avait une connaissance si extraordinairement approfondie des Hadiths et de l’histoire de l’Islam en général, qu’en la matière, il était devenu une référence.

Il affectionnait particulièrement, entretenir son entourage de la vie et des faits du Prophète (Paix et Salut sur Lui.) et de ses Glorieux Compagnons. Il en parlait avec une précision si étonnante, un soin du détail si poussé qu’on avait l’impression qu’il les avait connus physiquement Les couleurs habituelles de leurs vêtements, la carnation de leur peau, la texture de leurs chevelures, les détails particuliers de leurs personnalités, leurs traits de caractère distinctifs, tout, jusqu’aux faits d’armes dont les uns et les autres sont crédités, leur niveau d’érudition et les capacités de chacun, tout était passé en revue avec minutie, comme s’il parlait d’amis qu’il pratique au quotidien.

Evidemment la sunna n’avait pas de secret pour lui. Et, comme son père, il mettait un soin particulier à se conformer à ce modèle parfait. Tous ses faits et gestes, comme ses paroles, étaient calqués sur ceux du Meilleur des hommes (Paix et Salut sur Lui.) Comme pour son père, on notait chez lui un regain de dynamisme frisant même l’euphorie à l’approche de l’heure de la prière.

On le voyait alors s’apprêter avec la plus soigneuse minutie. Le Cheikh, Serigne Abdoul Khadre considérait la prière comme une comparution devant LE MAITRE DU TRONE. Il fallait donc pour cet instant solennel observer un soin corporel et vestimentaire trés minutieux . On pouvait alors voir Serigne Abdoul Khadre, délicieusement parfumé des senteurs les plus suaves, se rendre au lieu de culte d’un pas alerte, plein d’entrain.

En tout cas, le commun des mourides est persuadé que celui qui a vu Serigne Abdoul Khadre a vu Serigne Touba. Il n’est, pour s’en persuader, que son mausolée sis à l’est de la Grande Mosquée de Touba. Il ne désemplit jamais.

SERIGNE ABDOU KHADRE, HOMME DE GRANDE GENEROSITE

Serigne Abdoul Khadre avait un sens très aigu de la famille. A la vérité, c’est le genre humain qu’il chérissait. Nous n’en voulons pour preuve que cette propension irrépressible qui le poussait à toujours chercher à répandre le bonheur autour de lui.

Des témoignages, divers mais concordants rapportent la joie presque palpable qui saisit Cheikh Abdoul Khadr, chaque fois qu’il avait l’occasion de rendre service. Cela était tellement vrai qu’il lui est arrivé à, plusieurs reprises, d’allouer une récompense consistante à une personne pour la raison suivante : elle avait porté à sa connaissance le cas d’un individu dont la situation nécessitait l’intervention d’une main secourable. Il était tellement heureux d’avoir ainsi l’occasion de soulager les maux d’un frère musulman que, pour lui, celui qui avait attiré son attention sur ce cas méritait une récompense.

Ainsi, il n’a jamais éconduit un solliciteur. D’ailleurs c’est lui qui incitait les nécessiteux à recourir à lui. Cheikh Abdou Khadr était très prodigue de ses prières sur tous ceux qui le sollicitaient à cet effet, surtout les malades qu’il guérissait de façon quasi miraculeuse si, tout bonnement, il ne " mettait pas la main à la poche " pour régler leurs frais médicaux, les ordonnances y compris.

Aussi souvent qu’il le pouvait, il procédait lui-même à la prière sur les morts. Cela était interprété très positivement par des populations qui y voyaient des preuves, s’il en était encore besoin, de sa profonde humanité, de son étroite implication dans toute forme d’action dont la finalité est le soulagement, le bonheur des populations.

Ami de tout le monde, il avait une popularité telle que tous les habitants de Touba, à commencer par ses frères, le considéraient comme leur guide religieux. Serigne Abdoul Khadre Mbacké était un Hakim qui concillait la sharia et la haqiqa, d’autres diront que c’était la sharia en personne qui marchait sur terre. Ses contemporains l’appelait encore Al muftil Qudàti c’est à dire le maître chargé de la formation des Cadi (juges)

OÙ A-T-IL ACQUIS L’ERUDITION QUI LUI A VALU LA DISTINCTION SOUS LE NOM D’ IMAM DES IMAMS ?

Sa lignée maternelle, les BOUSSOBES, le rattache à une ascendance chérifienne. La tradition familiale est l’érudition coranique poussée à ses limites et la maîtrise parfaite des Sciences religieuses jusque dans leurs arcanes les plus ésotériques. Ce n’est pas par hasard si c’est la famille BOUSSOBE qui fournit en général les officiants aux fonctions d’Imam dans la Ville Sainte de Touba.

C’est le Cheikh Ahmadou Bamba lui même qui l’initia à l’apprentissage du Coran et lui confia à Serigne Ndame Abdourahmane LÔ, sous la férule de qui , Serigne Abdou Khadre a maîtrisé très tôt le Coran. Ce fut ensuite pour se rendre à GUEDE chez son oncle Serigne Mbacké Bousso, c’était en 1926, dans le but d’étudier les Sciences Religieuses, études qu’il complètera auprès de Serigne Modou DEME, un érudit incomparable qu’on désignait d’ailleurs par le surnom révélateur de "Alimu Sùdaan. " ( le savant du pays des noirs)

Le produit qui est issu d’une telle formation est parfait à tout point de vue. Il a développé une telle élévation spirituelle et morale que tout naturellement il est devenu ce pôle auquel se réfèrent tous ses contemporains. Par exemple, il n’était certes pas le plus âgé de la famille du Cheikh, loin s’en faut, mais il avait un charisme tel que tous ses frères reconnaissaient et acceptaient implicitement son autorité morale.

Ils admiraient sa droiture, son désintérêt pour les choses de ce monde, son peu d’attachement aux biens terrestres. D’ailleurs, il est connu que toute sa vie durant, il n’a manqué la prière du vendredi à la Grande Mosquée que pendant son séjour en terre saoudienne pour les besoins du pèlerinage en 1978.

Autre exemple, la reconnaissance de facto de son autorité morale par toute la communauté musulmane du pays (même les non mourides) qui a déploré avec douleur la disparition de l’IMAN DES IMAMS quand il nous a quittés ce jour fatidique du dimanche 13 mai 1990.

L’ETUDE DES VESTIGES DE CHEIKHOUL KHADIM PORTEE A SON PAROXYSME

Serigne Abdoul Khadr accordait une importance à tout ce qui touche la famille de Cheikhoul Khadim. A la vérité, c’est qu’il vouait à son pére et Maître spirituel une considération sans commune mesure. Le prolongement naturel de cet amour que tout le monde lui connaissait et qui le conduisait très souvent à effectuer d’émouvantes ziarra sur les mausolées des membres de la famille du Cheikh comme sur ceux de ses grands disciples.

Ainsi il se rendait souvent au village de Nawel sur la tombe de Sokhna Asta Walo, la mère de Sokhna Diarra BOUSSO, sa vénérable grand-mère dont il visitait fréquemment le mausolée à la ville de Porokhane. Il faisait de fréquentes visites de recueillement , à Sagatta Djolof sur le sépulcre de Mame Mâram, un ancêtre du Cheikh, comme à Dekhelé où repose Serigne Mor Anta Sally son grand-père paternel. Les mausolées de Serigne Mboussobé son grand-père maternel et de son oncle Mame Mor Diarra à Mboussobé recevaient aussi ses visites assidues, de même que celui de Mame Bara Sadio, un grand-oncle du Cheikh, à Bofel.

C’est celà qui explique le profond et indéfectible attachement qui liait Serigne Abdoul Khadr à son oncle Serigne Thierno Ibra Faty. Il lui rendait de fréquentes visites à Darul Muhty et, bien après la disparition du Saint Homme, il a continué à entretenir d’excellents rapports avec sa famille.

QUE POUVONS-NOUS RETENIR DE CETTE LUMIERE QUI A ILLUMUNE NOTRE VIE ?

Serigne Abdoul Khadre, sur les traces de son illustre père, nous a enseigné ce que sont en réalité l’Islam et son corollaire, le service exclusif d’Allah. Sa vie n’a été que la défense et l’illustration de ce credo. A l’image de son Père et Maître, toutes ses démarches et toutes ses entreprises ont toujours été parées du label "al istiqâma". Voilà fondamentalement ce que Serigne Abdou Khadre nous a appris et que nous devons retenir : la droiture, cette droiture doublée du sens de la mesure et qui est la marque distinctive des élus de Dieu.

Autant le Cheikh disait à qui veut l’entendre que ses ennemis peuvent tout dire de lui sauf qu’ils l’ont vu ou entendu, un jour, faire ou dire quelque chose que Dieu réprouve, autant Serigne Abdou Khadr mettait un point d’honneur à être ce pôle vers lequel convergent tous les cœurs qui cherchent un modèle de droiture susceptible de les conduire sur la voie dénommée "çirâtal mustaqîma. "

CONCLUSION

Encore aujourd’hui nous nous souvenons avec émotion de Serigne Abdou Khadre. Nous revoyons dans nos cœurs ce visage empreint d’une douceur angélique. Par dessus ses lunettes qu’il portait très bas sur le nez, il posait un regard indulgent sur l’assistance venue solliciter ses prières et sa bénédiction. Alors on pouvait sentir, presque physiquement, la caresse de ce regard chaleureux venu d’un grand cœur débordant d’une généreuse et débordante mansuétude pour les créatures de DIEU.
A nos oreilles résonne encore le timbre bien posé de sa voix. Et, bien souvent, nous avons l’impression de l’entendre encore déclamer, de la façon magistrale et sublime dont lui seul avait le secret, les sourates qu’il récitait lors des prières du vendredi à la Grande Mosquée. Alors, c’est à grand’ peine qu’on réussit à réprimer les sanglots qui montent du plus profond de notre être.

L’amertume d’une perte prématurée ressurgit, surtout si l’on pense aux réponses qu’il faisait à tous ceux qui, s’adressant à lui, lui souhaitaient longue vie. A ceux-là, il répondait avec un demi-sourire : " Ce serait tout bénéfique pour vous ! " Nous avons la certitude que, s’il avait plu à Dieu de nous le laisser, nous aurions vécu une période particulièrement faste.

Encore aujourd’hui, ses exploitations agricoles et daaras de Guédé, Boustane et Bakhdad perpétuent le souvenir d’un saint, d’un érudit incomparable et d’un serviteur de Dieu inégalable.

Tout de même, il y a une petite atténuation à notre détresse : Serigne Abdou Khadre lui-même, semblait savoir que son magistère allait être éphémère. En effet, à tous ceux qui lui présentaient un projet qui s’inscrit dans la durée, il demandait invariablement d’en faire part, plutôt, à Serigne Saliou, celui qui allait lui succéder dans les fonctions de Khalife. Comme s’il savait qu’il n’aurait pas le temps d’entreprendre ou de piloter quoi que ce soit qui doive aller au delà du très court terme.

Tel un éclair fulgurant, Serigne Abdou Khadre a traversé le ciel de l’Islam, laissant pantois un peuple abasourdi, encore incrédule d’avoir compté dans ses rangs un "esclave de Dieu" de cette dimension. DIEU qui nous l’avait donné pour notre bonheur nous l’a arraché après seulement onze mois de magistère. Il aura vécu un séjour terrestre de 75 ans. Exactement comme son père !

A Dieu qui nous l’avait donné nous disons : "Innâ li lâhi wa innâ ilayhi râjihùn " De Lui nous venons, à Lui nous retournerons. Que Sa volonté s’accomplisse ! Bénis soient ses arrêts, même si notre pauvre nature humaine, imparfaite par essence, a de la peine à endurer les douleurs qu’ils peuvent engendrer.

mardi 14 octobre 2014

Khelcom 2014: la communauté mouride se donne rendez-vous les 18, 19 et 20 octobre pour récolter 3000 ha de mil

C’est au cours d’une rencontre qui s’est tenue à Boustane, localité située à près de 5 kilomètres de Ngékhokh (Mbour), que Serigne Cheikh Saliou MBACKE en a fait l’annonce, à travers son porte-parole, Serigne Saliou Mbacké "Ndiouroul’’.

Ce dernier de préciser que contrairement à l’année dernière où les travaux champêtres n’ont duré qu’une journée, cette fois-ci il est attendu beaucoup plus de bras que d’habitude. Cela à cause de l’importance des travaux à effectuer qui, selon leurs estimations, devrait aller au-delà des 24 heures. 

Un des fidèles du maître des lieux, Cheikh Amar, par la voix de Mbaye Amar, chargé de logistique, travaillant aux côtés du patron du Tse, s’est lui engagé à convoyer tous ceux qui désirent se rendre dans le périmètre de Khelcom. Selon lui, cette année, beaucoup d’hectares de mil ont été cultivés, malgré le démarrage tardif de la saison des pluies qui avait suscité des craintes chez les agriculteurs. 

[VIDÉO] Appel de S. Cheikh Saliou pour la recolte du mil à Khelcom les 18, 19 et 20 octobre 2014. Regardez!

Appel de Serigne Cheikh Saliou Mbacké pour la récolte du mil à aux champs de Khelcom les 18, 19 et 20 octobre 2014. Regardez!

samedi 11 octobre 2014

DÉCOUVERTE… MBACKE BAARY : Le point de départ d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba

Mbacké Baary, situé dans la nouvelle commune de Thiamène-Pass, a été fondé par Mame Marame Mbacké, grand-père de Cheikh Ahmadou Bamba. Mbacké Baary a été complètement rayé de la carte du Sénégal, après la disparition de son fondateur. Ce n’est qu’à la fin de l’année 1894 que Khadimou Rassoul (Serviteur du Prophète) s’est installé dans le village de son grand-père sur recommandation du prophète Mohammed (PSL). C’est en ce lieu saint que Cheikh Ahmadou Bamba a pris le départ pour l’exil, le samedi 10 août 1895.

Situé à une soixantaine de kilomètres de Touba, Mbacké Baary polarise actuellement plus de trente villages et compte plus de 1000 habitants avec une nette domination des Wolofs et des  Peuls. A son arrivée, le visiteur est attiré par la mosquée gigantesque, la case de Serigne Touba à l’intérieur de laquelle trône le lit en fer du Cheikh. C’est là où le Cheikh a laissé sa famille pour aller au Gabon, pendant 7 longues années.

Contraint à l’exil, le Cheikh y laissa sa famille

En quittant ce village mythique et plein de symboles, mais méconnu de beaucoup de mourides, le Cheikh y avait laissé toute sa famille, quatre épouses (Sokhna Hawa Bousso, Faty Madou Mame, Sokhna Penda Mboyo et Sokhna Fatou Sylla) et quatre enfants Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, Serigne Fallou Mbacké, Mouhamadou Lamine Bara Mbacké et Sidy Mouhamed Mbacké. Serigne Cheikh Mandouba et Serigne Ndam Abdourahmane Lo s’occupaient de l’éducation des talibés.

(... ) C’est en 1964, un an après l’inauguration de la mosquée de Touba, que Serigne Fallou, 2e Khalife des mourides, est revenu sur les traces de ses illustres ascendants Cheikhoul Khadim et Mame Marame pour exhumer le village historique.

Il s’attela à la construction de la mosquée dont la première pierre a été posée en 1894, un an avant l’exil. Serigne Bassirou Ibn Serigne Fallou termina l’œuvre ainsi que la demeure et la chambre (voir photos) que son grand-père avait tracées avant d’aller en exil.

Le 10 août, journée de pluie

De mémoire de Djolof Djolof, le Magal qui vient de souffler sa 14ème bougie enregistre chaque édition une pluie synonyme de bénédiction que les disciples attendent avec impatience. Le Magal a drainé cette année une foule importante. Cette large tribune a permis au Khalife Serigne Cheikh Diorél Mbacké d’égrener un chapelet de doléances, parmi lesquelles figurent la construction d’un poste de santé, l’électrification du village, le raccordement en eau potable et l’installation d’un collège d’enseignement moyen (CEM). 

MAMADOU NDIAYE (CORRESPONDANT A DAHRA)

Source: enqueteplus.com



vendredi 10 octobre 2014

[VIDÉO] Tabaski 2014 à Touba: Prestation Khassida Kurel 1 HT auprès du Khalife

Prestation Kurel 1 HIZBUT-TARQIYYAH auprès du Khalife Général des Mourides le jour de la Tabaski célébrée le dimanche 05 Octobre 2014 à Touba. Regardez!

dimanche 5 octobre 2014

Tabaski 2014 à Touba - Le Khalife Général des Mourides exhorte les musulmans à l'obligatoire union des cœurs

La prière de l’Aid El kébir a eu lieu ce dimanche 5 octobre 2014 sur la place de la prière des deux fêtes sous la direction de l’imam râtib Serigne Fallou Mbacké ibn Cheikh Abdou Khadir Mbacké, en présence du Khalif Général des Mourides et de nombreuses autorités religieuses.

La prière a débuté à 9h30 et juste après le sermon en arabe, l’imam a délivré le traditionnel message du Khalife Général des Mourides.

Il a commencé par des salutations et congratulations à l’occasion de ce jour qui est un événement important.
Il a demandé aux disciples de veiller au respect des recommandations liées à cet événement qui s’inscrit dans la tradition prophétique avant d’ aborder le premier point relatif à l’hivernage dont le démarrage a été tardif certes mais c’est une situation qu’il faut mettre sur le compte de la volonté divine. Cependant ce retard ne doit pas nous empêcher de garder encore de l’espoir quant à l’issue de ces récoltes.




Le khalife invite d’ores et déjà les musulmans à s’acquitter de l’aumône le moment venu.
L’autre aspect qui a été abordé porte sur les bonnes relations entre musulmans, que chacun fasse l’effort d’éviter du tort à autrui car cela annihile les bonnes œuvres le jour de la reddition de comptes. Il a également invité tous les disciples à préserver l’héritage laissé par notre vénéré guide Cheikh Ahmadou Bamba tout en exécrant la recherche effrénée des profits bassement matériels.

Le khalife a ensuite adressé un message à toute personne investie d’une responsabilité et qui est sensée être un exemple pour qu’elle joue sa partition. Que les guides s’assument en donnant de bonnes recommandations et fassent preuve de compassion à leur endroit de ceux qui sont sous leur responsabilité , en retour que ceux qui sont sous tutelle accordent la déférence qui sied à ces autorités.
La solidarité musulmane a également été abordée, elle doit être raffermie ; si tel n’est pas le cas il s’ensuivra une fragilisation. Dans la même lancée il prié pour que notre Seigneur facilite l’union des musulmans afin qu’ils constituent un bloc homogène. Le Khalife a par ailleurs montré que c’est ce que symbolise le pèlerinage qui est un moment de symbiose où il n’existe ni riches, ni pauvres, ni forts, ni puissants, ni différence de races ou de contrées. Il a adressé des prières aux pèlerins qui sont aux lieux saints de l’Islam. Il a enfin réitéré ses congratulations et demandé pardon à tous les musulmans en la circonstance.

Source: htcom.sn

vendredi 3 octobre 2014

Le sermon d’adieu du Prophète Mouhammad (PSL) sur le mont Arafat : c’était le 9ème jour de Dhûl Hijjah en l’an 10 de l’hégire


Le 9ème jour de Dhûl Hijjah en l’an 10 de l’hégire, notre vénéré Prophète, sur le mont Arafat, délivrait à la Ummah, un message plein de profits. Rappel de quelques extraits du célèbre sermon.
Ô Musulmans, écoutez moi, j’ignore si l’année prochaine, nous pourrons nous rencontrer en ce même endroit.

Votre sang et vos biens sont sacrés, comme le sont ce jour, ce mois et cette ville. Je proscris tout ce qui se rapporte à l’ère pré-islamique, la vengeance propre à cette période est désormais interdite, à commencer par celle d’Ibn Rabiâ Ben Al Hareth, l’usure propre à la Jahiliya (ère de l’ignorance) est également interdite, à commencer par celle d’Al Abbas Ben Abdel Mottaleb.

Ô Musulmans, le démon n’espère plus être adoré sur votre terre. Mais s’il est écouté, il se satisfera de celles de vos actions que vous méprisez. Craignez-le pour votre religion.

Craignez Dieu en vos femmes, car vous les avez prises selon un pacte que vous avez conclu avec Dieu, et ce n’est qu’avec la permission de Dieu que vous cohabitez avec elles. Elles ont des droits sur vous, et vous avez des droits sur elles. Elles ne doivent accueillir personne chez vous sans votre accord. Si elles s’avisent de le faire, frappez-les modérément. En revanche, elles sont en droit d’exiger de vous que vous les entreteniez.

Réfléchissez bien à ce message que je vous ai communiqué, Ô Musulmans. Je vous laisse deux guides qui ne vous permettront pas de vous égarer, si vous vous y conformez : le Livre de Dieu et la Tradition de Son Prophète.

Ô Musulmans, écoutez et obéissez, même si vous êtes gouvernés par un esclave éthiopien au nez coupé, tant qu’il vous gouverne en se conformant au Livre de Dieu le Très Haut . Quant à vos gens de maisons (domestiques), nourrissez-les de vos plats et habillez-les de vos vêtements. S’ils commettent une faute que vous ne leur pardonnez pas, vendez-les, Ô Serviteurs de Dieu, mais ne les faites pas souffrir.

Ô Musulmans, écoutez moi et soyez raisonnables. Vous savez que les Musulmans sont frères . Un Musulman n’a droit qu’à la part des biens de son frère qu’il lui cède de plein gré. Ne soyez pas injustes envers vous mêmes.

Ai-je bien transmis le message ? Vous comparaîtrez un jour devant Dieu, c’est pourquoi vous devrez éviter de vous égarer et de vous entretuer après ma mort. Que ceux qui sont ici présents transmettent ce message aux absents, ils le comprendront peut être mieux que ceux qui l’auront écouté. Vous serez interrogés à mon sujet, que direz-vous alors ?

Et la foule de répondre :"Nous certifions que tu nous as communiqué ton message, que tu as accompli ta mission et que tu nous as prodigué tes conseils".

Le Prophète (Paix et salut sur Lui) leva l’index vers le ciel puis le pointa dans la direction de la foule en déclarant à trois reprises :"Ô Mon Dieu, sois en témoin".

Dieu révéla à Son Messager (Paix et salut sur Lui) le verset suivant :" Aujourd’hui, j’ai rendu votre religion parfaite ; j’ai parachevé ma grâce sur vous et j’agrée l’Islam comme étant votre religion " (s5/v3)

mercredi 1 octobre 2014

Recommandations du Khalife Général des Mourides pour l’observation du jeûne, la lecture du Coran et l’acquittement de l’aumône

Le Khalife Général des Mourides Cheikh Sidy Moukhtar MBACKE a donné une recommandation pour l’observation du jeûne pendant la journée du vendredi 3 octobre 2014, par tous les musulmans qui sont en mesure de le faire.

Le khalife a également recommandé la lecture du Saint-Coran à trois reprises dans toutes les mosquées.

Enfin, il a demandé l’acquittement de l’aumône, qui une fois rassemblée, sera distribuée aux nécessiteux.

Ces recommandations ont été rendues publiques par Serigne Mountakha MBACKE ce mercredi 1er octobre 2014 à son domicile de Darou Minam.

Source: htcom.sn

Les Recommandations de Serigne Chouhaybou Mbacké pour la Tabaski

Égorger un animal à cette occasion est une pratique traditionnelle très recommandée à tout musulman libre qui en a les moyens sans conteste. Cela concerne aussi bien les jeunes que les vieux.

On n’a pas le droit d’égorger un mouton avant que l’Imam n’ait égorgé le sien. Ce dernier ne peut égorger le sien avant d’avoir effectué la prière du « Hiit » (de Tabaski bien sûr).

Si on égorge son mouton sans tenir compte des ces prescriptions on ne bénéficiera pas des bienfaits attachés au sacrifice de la Tabaski, on n’aura que de la viande.

Le temps imparti à cette opération s’étend de la fin du sacrifice effectué par l’Imam jusqu’au coucher du soleil du 3 ème jour. Cependant, l’opération ne se fait pas la nuit.
Il est préférable que chacun égorge son mouton, si l’on a eu un empêchement, on en confie le soin à un musulman.

Celui qui égorge le mouton d’autrui sans y être autorisé ne bénéficiera pas des avantages attachés au sacrifice et il devra lui trouver un mouton en remplacement de celui égorgé.
Il est recommandé que la bête destinée au sacrifice soit sans défaut, elle doit être comme celle recommandée pour le baptême.

Aucune partie prélevée sur un mouton de Tabaski ne doit être vendue pas même la peau de l’animal. La personne appelée éventuellement pour dépecer le mouton ne doit pas être payée avec la viande dudit mouton. On peut toutefois lui donner une partie de la viande destinée aux offrandes. S’il doit être payé que ce soit fait avec de l’argent.

Source: Conseil à un ami  Traité Soufi et de Jurisprudence écrit par Cheikh Chouhaybou MBACKE ( Cheikh al akbar )

jeudi 25 septembre 2014

[PHOTOS] Les images de la prière de Serigne Touba sur l'Océan Atlantique "Djouli Gueej Gui" édition 2014


Pèlerinage à la Mecque 2014: 47 personnes prises en charge par le Khalife Général des Mourides

47 pèlerins entièrement pris en charge par le Khalif Général des Mourides Serigne Sidy Moukhtar MBACKE.

Ils sont 47 pèlerins à être pris en charge entièrement par le Khalife Général des Mourides pour effectuer cette année le pèlerinage aux lieux saints de l’Islam.

Leur délégation a été reçue par le Khalife Général des mourides à sa résidence aux HLM à Dakar pour obtenir sa bénédiction avant de s’envoler pour la Mecque.

Longue vie à Serigne Sidy Moukhtar MBACKE....

 

dimanche 21 septembre 2014

LE SILENCE D'OR DE CHEIKH SIDY MOUKHTAR [Par A. Aziz Mbacké Majalis]

Ce qui ne manque de frapper un observateur attentif de la vie publique au Sénégal, dans l'attitude exemplaire du Khalife des mourides, c'est le contraste entre son silence et « sa constance cultuelle », et l'actuelle effervescence médiatique et politique extraordinaire s'amplifiant autour de lui.

En effet, fidèle à sa tradition d'accompagner dans la capitale les pèlerins qu'il envoie tous les ans, sur un Ndigël explicite de Serigne Touba à lui (selon ses propres termes), aux Lieux Saints de l'Islam, le Khalife des mourides démontre une fois de plus son attachement pour le HAJJ, l'un des piliers les plus importants de l'Islam. Profitant de ce séjour annuel, il vient de procéder à une longue visite de chantier de la MOSQUÉE Masâlikul Jinân dans laquelle il a déjà dépensé, sur fonds propres, plusieurs milliards et qui lui tient particulièrement à cœur. Au même titre d'ailleurs que la réfection et l'embellissement de la MOSQUÉE de Touba, en même temps que la construction actuellement en cours de deux nouveaux minarets au sein de cet édifice historique.

Ceux qui vivent quotidiennement avec Serigne Cheikh Maty Leye sont également frappé par sa détermination à observer, en toutes circonstances, les cinq PRIÈRES canoniques, de même que ses séances quotidiennes de lecture du CORAN (waqaf) dont aucune activité sociale ne peut déranger la régularité. Que dire de sa remarquable capacité de détachement des richesses, ces biens matériels qui nous obnubilent tous actuellement ? N'hésitant pas à offrir gracieusement un milliard de francs aux sinistrés des inondations catastrophiques de 2012, tout en continuant à préférer bizarrement ses habitations campagnardes et ses baraques dont le caractère rustique, pour le moins que l'on puisse dire, rebuterait le moindre de nos petits millionnaires. Aussi bien son éducation que ses expériences de vie, souvent pénibles, rapportées par ses proches, et les nombreuses épreuves qu'il a patiemment traversées, sans jamais céder aux choix faciles mais indignes, l'avaient, il faut dire, préparé à ne jamais faire confiance aux multiples tentations offertes par ce monde tourbe par essence...

Son attitude nous rappelle, de façon assez troublante, celle de Serigne Saliou. Troublante, surtout pour tous ceux, nombreux parmi nous, aussi bien chez les mourides que les non mourides, qui prédisaient, de façon tacite ou explicite, la décadence inévitable de la Voie avec l'avènement de « l'ère des petits-fils » (« ordinarisés » par la République). Ère qui, dans leur schéma, serait inévitablement marquée par l'impossibilité de perpétuer l'œuvre des vertueux enfants du Cheikh, ces « Califes Orthodoxes » uniques. Tellement la contradiction entre les hautes qualités de ces derniers et le comportement quelques fois douteux de nombre de leurs descendants semblait insoluble et n'offrait que l'alternative « kennaliste » des qasidas. Nous obligeant même, lors de la disparition dramatique de Cheikh Saliou (l'un des événements les plus traumatisants pour notre génération), à écrire, nous fondant essentiellement sur notre foi en Serigne Touba et sur nos longues recherches sur ses enseignements, un article aujourd'hui ô combien prémonitoire, « Hommage à Cheikh Saliou : LE COMBAT CONTINUE...»

Serigne Cheikh Maty Leye est entrain de démontrer que ce COMBAT pour la Cause de Dieu peut non seulement continuer (que « Yes, new murids can »), mais DOIT absolument continuer. À condition simplement que les mourides actuels et futurs, leur leadership au premier chef, comprennent d'avantage leur responsabilité religieuse, restent constamment attachés aux principes de Science, de Ibâdâ (Adoration exclusive de Dieu) et de Khidma (Service des créatures pour la Face de Dieu) légués par Cheikhoul Khadim. Et qu'ils ne se laissent pas emporter par le clinquant de ce bas-monde, par la courses aux richesses matérielles, aux honneurs futiles et aux plaisirs illicites qui motive désormais un grand nombre d'entre nous.

La détermination de Baye Cheikh à accomplir, en silence et sans céder au diktat médiatique des répliques perpétuelles, sa mission, nous rappelle étrangement le précieux enseignement de Cheikh Saliou, lorsqu'il fut interrogé sur son « mutisme dérangeant » face à certains amalgames médiatiques dans lesquels son nom était souvent cité sans aucun démenti de sa part : « Quiconque commet l'erreur de vouloir systématiquement démentir les fausses informations dans lesquelles il est cité, risque d'y être à jamais condamné. Car à chaque qu'il manquera de le faire, il aura, ce faisant, accrédité tacitement la véracité de cette information... » Quel credo plus extraordinaire pour tout leader éclairé que cette stratégie de la communication par l'action et de la parole opportune de Serigne Saliou ? Alterner harmonieusement, en orfèvre de la Vérité, l'argent de la parole à point et l'or du silence actif...

C'est pourquoi ce silence de Serigne Cheikh Maty Lèye, qui privilégie l'action à la parole, nous interpelle. Nous surtout, de la génération des médias tapageurs et people, génération des forums sulfureux de Seneweb et des posts interactifs de Facebook, celle des polémiques infinies et souvent stériles à la sénégalaise (où une nouvelle polémique en chasse toutes les semaines une autre, sans que l'on ait même le temps d'en tirer des leçons ou de solutionner les problèmes posés). Nous, la génération 2.0, « Nouveaux Types de Mourides » (NTM), dont les prétentions théoriques et verbales sont souvent loin, très loin même, hélas, de correspondre à la rigueur de la pratique et aux qualités d'un véritable « Mouride Type Sadikh » (MTS). Ces modèles, vrais « aspirants à Dieu » (Murîdu Lâh), qui n'avaient pour seule motivation, à travers l'agrément de Serigne Touba, que la Face exclusive de Dieu. Attitude qui les distinguait des faux mourides, ces « aspirants au bas-monde » (Murîdu Dunyâ) dont le comportement en faisait en réalité et au fond des « renonçants à Dieu » (Marîd).

« Certains d'entre vous aspirent à la vie de ce monde, alors que d'autres aspirent à la Vie de l'Au-delà (Minkum man yurîdu Dunyâ wa minkum man yurîdu âkhira) » (Coran 3:152)

L'attitude de détachement de Serigne Sidy Moukhtar, semblable à celle de ses vertueux successeurs et de tous les véritables dignitaires et disciples qui représentent le véritable Mouridisme, contraste, il faut dire, avec le tumulte médiatique des nombreux « Mourides du bas-monde ». Ces faux « aspirants » qui, en réalité, n'aspirent, à travers leur activisme débordant et leur visibilité médiatique auprès du Khalife, que l'amélioration de leur « image » devant l'opinion publique, une force de pression symbolique sur les institution ou l'électorat, et un trafic d'influence « marketing » générateur potentiel de subsides directs ou indirects auprès des partenaires. N'hésitant même pas, pour certains d'entre eux, à surexposer médiatiquement leurs « ziars politiques » ou « business sujoot », au moment où d'autres choisissent d'en faire une plateforme de communication politique, aidés en cela par des « chevaux de Troie » bien placés dans le système mouride. Manipulant, exagérant les faits, en inventant, rédigeant eux-mêmes, à l'avance, dans leur gueguerre juridico-politique, des articles et des revues de presse déstabilisateurs pour l'autre camp. Contenus repris triomphalement par leurs propres médias et propagés à dessein sur les réseaux. Sans même donner à l'opinion mouride (souvent pas suffisamment éclairée) les outils adéquats de vérification et de recoupement de l'information. Épaississant d'avantage leur compréhension des véritables enjeux du pays et les éloignant, ce faisant, de l'essentiel, au profit de nos « sénégaléjades » sans issue, et de nos « débats » souvent fort biaisés et sans sens du recul.

Qui perd le plus dans cette histoire ? Les politiciens qui, quoiqu'ils advienne, se retrouvent presque toujours ensemble et pactiseront, d'une manière ou d'une autre, un jour sur le dos du peuple ? Les citoyens sénégalais qui se laissent embarquer, sans aucun véritable pouvoir de contrôle et de recul, dans des stratégies complexes d'orientation et de manipulation de l'information à travers les symboliques religieuses ?

N'est-il pas temps, pour nous autres NTM, de nous rappeler les adages mourides si chers à Cheikh Ibra et que semble nous rappeler quotidiennement Baye Cheikh ? Ces maximes qui ont permis à nos prédécesseurs sur la Voie de Dieu de réussir, contre vents et marrées, à établir solidement les fondements de la vraie Religion dans ce pays :
« Kuy jëf ba raw la, manoo wax ba dab ko »
« Jëf jël, ñàkk jariñu »
« Jéema waar nit ñi, fexe ba ku la gis waaroo ko gën ».

N'est-il pas enfin grandement temps pour nous de PARLER moins et de renouer avec la philosophie de l'ACTION et du PASTÉEF ?

samedi 20 septembre 2014

21 septembre 1895 - 21 septembre 2014: célébration du 119ème anniversaire de la prière de Serigne Touba sur l’Océan Atlantique

’’Ils m’ont jeté sur la mer par refus de la volonté divine et par haine, mais le Généreux m’y a incontestablement comblé de sa grâce’’. ’’Ils ont voulu m’humilier en me jetant sur la mer, heureusement que mon Seigneur a dompté pour moi la plus houleuse des mers’’.

Voilà 119 ans, depuis que Serigne Touba ’’Khadimoul Moustapha’’ a prié sur l’Océan Atlantique. Ce jour-là, l’illustre ascendant de Cheikh Saliou Mbacké était sur la route de l’exil qui devait le mener au Gabon, une terre hostile qu’il finit par apprivoiser.

Fort heureusement que les mourides ont choisi de se rappeler cette séquence historique extrêmement importante dans l’accomplissement de la destinée de Cheikh Ahmadou Bamba. A travers le ’’Kurel Fatali Julig Geej Gi’’ ( comité d’organisation), il s’agit, au-delà de la commémoration à la face du monde de la prière que, sur la route de son exil au Gabon, le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba a effectué sur l’Océan Atlantique, ’’de raffermir la détermination à suivre l’exemple du Serviteur du Prophète (Psl)’’.

Mais aussi de ’’renouveler notre gratitude au Miséricordieux d’avoir fait de nous des disciples de Cheikh Al Khadim’’. Et surtout de ’’propager l’œuvre de Serigne Touba, lui qui n’était venu sur terre que pour vivifier la parole du Tout-puissant’’.

 La Prière de Cheikh Ahmadou Bamba sur l’Océan Atlantique nous est racontée par Serigne Moussa KA, grand poète wolof et disciple de Cheikh Ahmadou Bamba  dans son poème Jazâ-U Chakoûr Géej gi (Les Dons du Digne de Reconnaissance, Le Cycle de l'Océan):

« C’est ce jour là qu’ils le jetèrent dans l’océan,
Et ils lui dirent : « Tu vas bientôt disparaître à cause de ta turbulence ».

Bamba leur répondit : « Je ne suis absent que du lieu d’où Dieu est absent,
Ou des activités dont il se détourne ».

Il fut embarqué un jour de Samedi,
A destination de Conakry de façon injuste.

Ce jour là, le bateau voguait jusqu’aux environs de l’heure de la prière de l’après midi,
Il faisait ses ablutions, quand une dame blanche survint,

Se dressa devant lui et le toucha.
Bamba, sous l’emprise de la colère, reformula l’intention.

C’est au moment où il se lavait la tête que la dame revint et le toucha de nouveau,
Peu s’en est fallu pour qu’elle prenne feu, mais il lui pardonna.

Les anges de Badre le mirent sur sa peau de prière,
Et l’installèrent sur les flots sans qu’il ne s’enfonce dans les eaux.

Séex Bamba (Cheikh Ahmadou Bamba) fit ses ablutions et accomplit la prière,
Les Anges de Badr alignés derrière lui. Quel Miracle !

Ce fut la première fois que Bamba fit un miracle,
Aucune sainteté ne saurait dépasser celle de Bamba. »

Le Séjour de SERIGNE TOUBA à Dakar en septembre 1895 & l'amitié entre la collectivité Lébu et la communauté Mouride [Par Abdou Khadre GAYE ]

« Isaa sakkartu saalikal mabiita wa saalikal amiira wa saboota taarab ilal jixaadi bil armaaxi nafsii walaakin sàbba annilmaaxi (Lorsque je songe à ce qui fut décidé, à ce Gouverneur et à ce cachot, me prend aussitôt l'envie de combattre par les armes ; mais Celui qui efface les péchés, le Prophète, m'en dissuade).»
Cheikh Ahmadou Bamba

«Tubaab ya woo ko boole koog sandarma bu tudd Ibra Binta Géy ngir worma. Mu boole koog soxnaam su tudd Aana Fay mu di ko toggal. Yal na Yàlla xéy ko fey. » (Les Français l’appellent, le remirent entre les mains d’un gendarme du nom de Ibra Bineta Guèye, à cause de sa sollicitude. Ce dernier le confia à son épouse, Anna Faye qui lui préparait ses repas. Que Dieu la récompense.)
Serigne Moussa Kâ

Les nuits dakaroises de Serigne Touba, dont les péripéties spirituelles, le symbolisme et la haute valeur mystique ne sont pas l’objet de ce papier ni ne sont de mes compétences, ont scellé définitivement le pacte d’amitié liant la collectivité Lébu et la communauté Mouride, Dakar et Touba, en la personne d’Ibra Bineta Guèye Mbengue. Pacte que Cheikh Salihou Mbacké a vivifié à l’occasion d’une invitation à Touba qu’il fit aux Notables de Cëddéem, au début de son khilafah. La délégation était dirigée par le chef de Pénc Mamadou Mbengue Médoune. Auparavant le khalife avait dépêché une délégation à Dakar pour rencontrer la famille d’Ibra Bineta Guèye. Ce sont ces nuits dakaroises que célèbre la fédération de dahira dénommée «Kureel Gi Maggal Ñetti Guddi Ndakaaru yi», présidée par le fervent talibé mouride, Baye Ndiouga Dieng.

On raconte que Serigne Touba arriva à Dakar à jeun, à l’heure où le soleil déclinait. Le cargo dénommé Ville de Pernambouc devant assurer son transfert au Gabon, étant en retard, le gouverneur Mouttet ordonna son emprisonnement dans un cachot étroit, obscur, infesté d’insectes et parsemé de toutes sortes d’objets usagés, situé au Camp Dial Diop, derrière l’hôpital Aristide Le Dantec, de son premier nom Hôpital Indigène. En y entrant, dit-on, sous la poussée des gardiens, le Cheikh trébucha ; et un objet tranchant lui traversa littéralement le pied. Malgré ses souffrances, il fit une prière de deux rakat, récita les sourates «Bakhara» (La Génisse) et «Ali Imran» (La Famille d’Imran)… Là-bas, révèle la tradition mouride, il reçut la visitation de Grands Saints de l’Islam, dont sa mère, la Sainte Mame Diarra Bousso. Là-bas, il reçut des dons immenses de la part de son Seigneur. Informés de l’affaire, nous apprend la tradition conservée par les populations autochtones de Dakar, les Dignitaires lébu s’en désolèrent et dépêchèrent auprès du Gouverneur une délégation conduite par Ibra Bineta Guèye, leur porte-parole auprès de l’autorité coloniale. Il lui tint à peu prés les propos suivants : «Nous avons appris que vous retenez en détention Serigne Touba, Cheikh Ahmadou Bamba. Nous ne venons pas discuter avec vous des raisons de sa détention. Nous voulons seulement que vous respectiez la réputation de terre d’accueil et d’hospitalité de notre terroir. Alors permettez au Marabout de venir loger chez nous et de jouir de notre hospitalité jusqu’au moment où vous aurez besoin de lui. Nous nous portons garant de sa sécurité.» Le Gouverneur, en homme avisé, accéda à la requête des Lébu. Au sortir de la cellule infecte du Camp Dial Diop où il a souffert le martyre sans jamais se plaindre, avec comme seules consolations ses actes de dévotion et ses visions mystiques, Serigne Touba séjourna, jusqu’à son départ en exil, le 21 septembre 1895, au Pénc de Cëddéem où Ibra Bineta Guèye l’avait confié aux bons soins de son épouse Anna Diakhére Faye, une bonne dame, pure et pieuse qui préparait ses repas, s’occupait de l’eau de ses ablutions, etc.

La canne et le talisman

Pour tester les pouvoirs mystiques attribués au Marabout, Ibra Bineta Guèye, dit la tradition locale, un fin connaisseur des mystères, fit semblant d’oublier auprès de son hôte, après une visite, sa canne miraculeuse que deux gros gaillards ne parvenaient pas à remuer et qu’un initié soulevait difficilement. A peine lui eut-il tourné le dos que Serigne Touba, tenant la canne du bout des doigts, le lui tendit, puis lui dit à peu près ceci : «Je te remercie, toi et ton peuple, pour tout ce que vous avez fait pour moi. Mais déterre le talisman que tu as enterré dans la cour de ta maison pour empêcher mon départ. Sache que je pars volontairement et de bon cœur pour accomplir une mission que Dieu m’a confiée.» Or, c’est seul avec Dieu, dans le secret de la nuit, loin des regards indiscrets, qu’Ibra Bineta Guèye avait enterré ce talisman. Définitivement convaincu des pouvoirs du Marabout et de sa sainteté, il l’aima davantage, sollicita ses prières pour lui-même, sa famille, son peuple et sa Cité, lui souhaita bon voyage et lui promis ses prières ainsi que celles de sa communauté.

Une autre version de l’histoire dit que la première rencontre entre Serigne Touba et Ibra Bineta Guèye eut lieu dans la piteuse cellule du Camp Dial Diop. Car le Gouverneur, exigeant des garanties avant de remettre «son prisonnier» entre les mains des Lébu, Ibra Bineta exigea de voir en tête à tête l’homme pour qui ils se porteront garants. Dès qu’ils se virent et se parlèrent, ils se vouèrent respect et estime réciproque. C’est là-bas, disent les tenants de cette thèse, que se produisit le miracle de la canne. Quant au talisman enterré, ils disent qu’il l’était depuis plusieurs années déjà dans la cour de sa demeure, et qu’Ibra Bineta proposa à Serigne Touba son déterrement qui le sauverait à coup sûr des mains des Blancs. Proposition qu’il refusa avec déférence, rappelant, à l’occasion, que Dieu était son seul refuge. La tradition locale parle aussi de cette prédiction que Serigne Touba aurait faite aux jeunes du quartier venus lui rendre visite et se plaignant de solitude que viendra une époque où, de tous les coins du Sénégal, des hommes et des femmes accourront vers cette contrée. La même prédiction, dit-on, avait été faite par Cheikhna Cheikh Saadhbou et El Hadj Malick Sy.

L’étape de Cëddéem

Cëddéem fait partie des 12 Pénc de Dakar. Il tient certainement son nom du village de Cëddéem dans le Jànder qui fait référence à un jujubier (Déem). Il englobe l’actuel marché Sandaga dont le nom vient, selon une opinion assez répandue, d’un arbre appelé «Sànd» qui se dressait à l’endroit occupé aujourd’hui par le «marché d’or» dit «Lalu urus» (étal d’or). C’est Cëddéem qui enregistra les premiers convertis à l’islam de la Collectivité Lébu et accueillit le lettré arabe Massamba Koki Diop, père du premier Seriñ Ndakaaru, Thierno, dit Dial. C’est à Cëddéem où le Ndeyi Jàmbur (président de l’Assemblée des Jàmbur) Youssou Bamar Guèye accueillit et scella avec Cheikhna Cheikh Saadhbou Cherif, un pacte unissant leurs deux familles «jusqu’à la fin des temps». C’est enfin à Cëddéem où Ibra Bineta Guèye, chef de canton de la banlieue ouest dakaroise de 1855 à 1905 et Ndey Ji Frey (Président de l’Assemblée des Frey) de 1897 à 1903, accueillit Cheikh Ahmadou Bamba en partance en exil au Gabon. Mamadou Mactar Ndoye, petit fils d’Ibra Bineta Guèye, d’apporter la précision suivante : «Mon grand-père n’était pas gendarme. Certes, en sa qualité de chef de province, il participait au recrutement des soldats et supervisait la collecte des impôts. Lors de la guerre qui opposa la France à la Turquie, en Salonique et aux Dardanelles, en 1870, c’est lui qui fit implanter par les talibés de son neveu Seydina Limamou Laye, le campement militaire de cent cases qui abrita les tirailleurs enrôlés.»

L’étoile est devenue soleil, la flamme est passée flambeau

La décision d’envoyer le Cheikh en exil fait suite à sa comparution devant le Conseil Privé au palais du Gouverneur Général à Saint-Louis, le 5 septembre 1895. Après son arrestation à Jewol, le samedi 10 août 1895, Serigne Touba séjourna à Saint-Louis jusqu’après son jugement. Dans l’acte d’accusation on pouvait lire cette contrevérité manifeste : «Ses agissements et ceux de ses talibés menacent de troubles la tranquillité du bas Sénégal». Il fut condamné à l’exil. En guise de signature, il parapha au bas du document qui lui fut présenté, la sourate «Al Ikhlas» (La pureté). Une façon assez éloquente de montrer son attachement à la pureté de sa foi. Et, nous rappelle Cheikh Moussa Kâ, dans son poème intitulé «Nattoo di kerkeraani lawliyaa’i», (l’épreuve est le reposoir du saint), où il parle des bienfaits dont sont porteuses les épreuves que Dieu destine à ses créatures, la condamnation à l’exil était de mode à l’époque. En effet, le colonisateur exilait aussi bien ses ennemis défaits par les armes que quiconque à ses yeux pouvait représenter un danger ou simplement un obstacle à sa tentative de domination et d’exploitation du pays, d’asservissement et d’aliénation des populations. Dans le même poème, «le chantre de Bamba» cite, en exemple, des noms d’exilés célèbres, à savoir, Ahmadou Aminata, petit fils de Serigne Makhtar Ndoumbé, fondateur du village de Koki, Almamy Samory Touret, qui opposa aux Français une résistance armée de 18 années, etc.

«… Dieu parachèvera sa lumière, dussent les infidèles en concevoir du dépit » (Coran : S. 9, V : 32). Serigne Touba reviendra d’exil, après sept années de rudes épreuves, auréolé de gloire. L’étoile que l’on a cherché à éteindre était devenue un soleil. La flamme qu’il avait allumée était devenue un flambeau…

Abdou Khadre GAYE
Ecrivain, Président de l’EMAD
Mail : emadassociation1@gmail.com

Le séjour pénible de Khadimou Rassoul à Dakar: 19 Septembre 1895 – 19 septembre 2014 (119 ans – symbolisant la Sourate Al Fatiha)


C’est le jeudi 19 septembre 1895 vers 16 heures 28 mn que Cheikh Ahmadou Bamba Il quitta ainsi St-Louis le jeudi 28 RABI’OUL AWWAL en direction de Dakar. À son arrivée au crépuscule il chercha à rompre son jeun et c’est en ce moment qu’il fut interpellé et conduit en un endroit obscur et insalubre. À peine fut-il à l’entrée de cette étroite chambre qu’on le déposséda du ruban dont il se servait pour envelopper sa tête. Il fut jeté de force à l’intérieur et son pied fut transpercé par une des pointes fixées au sol. Mais jamais il n’a manqué d’opiniâtreté car, dans la douleur, son premier reflexe sur ce lit de sang, fut la célébration, d’une prière au cours de laquelle il récita les deux sourates les plus longues du Saint Coran pour réaffirmer sa soumission à DIEU son seul et unique GARANT. 
L’étroitesse et les autres aspects négatifs de la chambre ne lui permirent guère de faire une prosternation. Sa première visite (ésotérique) fut SOXNA DIARRA BOUSSO (Sa Mère) qui ne manqua pas de lui donner les conseils que voici : « Je suis ton seul témoin ; » « Ce qui t’arrive présentement n’est qu’un début, le plus dur reste à venir car, » « Tu es la seule personne qui jura dès sa naissance d’adorer DIEU et de servir son envoyé comme nul ne l’a jamais fait » Ainsi il eut la visite du prophète(PSL) et échangea avec lui des propos qu’il ne divulguera jamais. L’envoyé de DIEU lui recommanda de se rappeler du « Martyr »de la bataille de « ouhoud », notre maître Hamza. Ensuite les Anges (DJIBRÎL, MIKA’IL, ISRAFIL, AZRA’IL) se présentèrent à causes des souffrances.

Ainsi il (Khadimou Rassoul) souligne : « Chaque fois que je me souviens de ce séjour (dans cette chambre), de ce commandant (qui en avait donné l’ordre), j’éprouve le besoin de recourir aux armes pour me venger, mais l’effaceur(le prophète) me ramène à la raison ». C’est après cette épreuve qu’il a eu l’occasion de terminer son poème intitulé « ASSIROU ».

En ce 19 septembre, le peuple sénégalais doit non seulement obsédé une pause pour réfléchir sur l’opportunité que le Tout Puissant nous a accordée à travers la personne de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul mais également revisiter son œuvre qui est la solution de tous les maux dont souffrent l’humanité.

Source: htdkh.org