jeudi 27 février 2014

Témoignage d’Antoine Lasselves sur le mode de vie de Cheikh Ahmadou Bamba


Les petites baraques en planches que contient en si grand nombre, la grande enceinte de tôle ondulée dont l’existence effraye pas mal de personnes qui y voient une puissante fortification, ces petites baraques, dis-je, renferment surtout des livres. Une quarantaine de cases indigènes réunies dans une enceinte du village de Touba sont aussi pleines de livres arabes, renfermés dans des malles de toutes dimensions ; des copistes maures sont toujours occupés à lui copier des manuscrits en les enjolivant d’arabesques coloriés.

Il partage son temps entre la lecture, l’enseignement qu’il donne le plus souvent en plein air, se servant du sol sablonneux comme d’un tableau sur lequel il trace avec son doigt de petits schémas destinés à appuyer des démonstrations et à aider la mémoire de ses auditeurs. Il fait de longues promenades dans les allées ménagées entre les tapades de tôles de l’entourage de son campement, se livrant à la méditation et cherchant surtout à se soustraire à la vue de ses fidèles et des nombreux quémandeurs qui l’assaillent. C’est surtout dans ce but qu’il a fait de si hermétiques clôtures.

Tout l’argent dont il peut disposer est employé en aumône, en cadeaux à ses cheikhs, à l’entretien de certains de ses parents et ses fidèles, en achats de matériaux pour l’embellissement ou l’agrandissement de son campement, en achat de livres, de divers objets tels que lits, lampes, malles, etc.

Antoine Jean Martin Arthur LASSELVES 
Administrateur du Cercle de Diourbel (1913-1915)

Source: Khadimrassoul.net

mercredi 26 février 2014

Adoration de Dieu et ferveur religieuse, les marques de l’œuvre de Mame Diarra Bousso

L'adoration de Dieu, le dévouement à son mari et une fervente pratique de sa religion, l'islam, ont marqué la vie de Mame Diarra Bousso (1833-1865), dont l’œuvre sera célébrée samedi à Porokhane, dans le département de Nioro (Centre). 

Sokhna Mariama Bousso, plus connue sous le nom de Mame Diarra, est originaire d’une famille d’illustres lettrés imbus de valeurs islamiques, les Mboussobé, dont le fief se trouve dans le Nord du Sénégal. Sayidatunâ Mariama Bousso, de son vrai nom, a très tôt suivi "la voie des anciens" et "sa dévotion sans faille lui valut le nom de Jâratul- Lâh, c’est-à-dire "la voisine de Dieu", en arabe.

Selon une note bibliographique reçue de la coordination des "dahira" (associations de fidèles) mourides, Mame Diara Bousso est née en 1833 de Serigne Mouhammadou Bousso et de SoKhna Astou Waalo Mbacké. Elle meurt en 1865, à l’âge de 32 ans. Une courte vie, à l’opposé de celle de sa mère, qui est créditée d’une longévité de 138 ans.

Selon la même source, très au fait de l’histoire du mouridisme, Mame Diara est, par son père, une descendante de Hassan, un petit-fils du prophète Mohamed. Sa mère enseignait le Coran, qu’elle récitait depuis l'âge de 30 ans, chaque nuit.

Elevée par ses deux parents, Mame Diarra restitue tout le Coran, oralement et par écrit, à l’âge de 10 ans. La religieuse termine, à 19 ans, l'étude des sciences religieuses, comme la théologie et la jurisprudence. A 20 ans, elle fait ses premiers pas sur le dur chemin du soufisme.

"Les intenses activités cultuelles auxquelles elle s’adonnait régulièrement, en tant que serviteur en quête de l’agrément de son Seigneur, n’entravaient nullement son devoir de femme, dans l’accomplissement des travaux domestiques", écrit Mor Daga Sylla, coordonnateur des ''dahira'' mourides.

Chez Serigne Mbacké Mor, son mari, "elle allait chercher régulièrement de l’eau au puits. Et chaque fois qu’elle rentrait du puits avec une bassine d’eau, les nombreux disciples de Serigne Mbacké Mor en buvaient tout le contenu, avant même qu’elle ne ramena une autre bassine", écrit encore M. Sylla.

Le coordonnateur des "dahira" mourides rapporte des anecdotes liées à la vie de Mame Diara.

"Un jour, Serigne Mbacké Mor lui demanda de l’eau pour faire ses ablutions. Elle saisit une bassine et se précipita vers le puits, où elle ne trouva aucun moyen de tirer l’eau. Pressée de rendre service à son époux, elle se jeta dans le puits. Les secouristes venus la repêcher la trouvèrent non seulement indemne, mais avec une bassine remplie d’eau entre les mains", affirme M. Sylla, reprenant une anecdote très populaire dans l’historiographie mouride.

"Un autre jour, ne trouvant pas de bois mort pour la préparation du petit-déjeuner de Serigne Mbacké Mor, Mame Diarra se résolut à briser sa malle en bois, laquelle contenait ses habits, et l’utilisa comme bois de chauffe", raconte ce responsable de la communauté mouride.

En matière d’éducation, Mame Diarra aimait raconter à ses enfants la vie des "hommes de Dieu", dont les compagnons du prophète Mohamed. C’est ainsi que, imprégné des valeurs islamiques apprises de sa mère, "Cheikh Ahmadou Bamba s’appliquait ses conseils et imitait les ascètes, en se retirant dans la brousse, pour ses pratiques cultuelles".

"Certes, la durée de sa vie sur terre est courte (32 ans), mais son œuvre est immense […]. Mame Diarra Bousso est sans nul doute le premier serviteur" de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), son fils, futur fondateur du mouridisme, une confrérie musulmane inspirée du soufisme. Mame Diarra est surnommée la "mère du mouridisme".

A Porokhane, dans la région de Kaolack (Centre), où elle a vécu avec son mari, est organisée chaque année une fête dédiée à son sa œuvre, sous l’égide des responsables de la communauté mouride. La prochaine édition du "Magal" de Porokhane est prévue samedi.

Cet évènement dédié à la mère de Cheikh Ahmadou Bamba a été célébré pour la première fois en 1951.

Porokhane abrite un centre d'enseignement islamique, dont sont pensionnaires des jeunes filles portant toutes le nom de Mame Diarra Bousso. 

Source: aps.sn

dimanche 23 février 2014

Les personnalités de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma et de Serigne Mbacké Madina citées en exemple

Des religieux et des politiques ont apporté samedi des témoignages sur les œuvres et le compagnonnage exemplaire de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma et de Serigne Mbacké Madina pour la de la cause de l’islam.

Apportant son témoignage le professeur Iba Der Thiam a dit que ‘’Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma avait un crédit qui forçait l’admiration. C’était un combattant infatigable de l’islam, un rempart contre les ennemis de l’Islam’’.

‘’Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma était également un panafricaniste. Il avait un leadership qui faisait qu’il était respecté’’, a-t-il déclaré lors de la célébration du centenaire de la naissance de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma (1913-1978) et de Serigne Macké Madina (1913-1985), célébré à la mosquée Massalikoun Jinaan, située à Colobane (Dakar).

Serigne Mbacké Abdourahmane, qui animait une conférence sur "la dimension spirituelle" des deux défunts chefs religieux mourides, a souligné qu’ils avaient des qualités qui méritaient d’être données en exemple aux jeunes et à la société toute entière.

Selon lui, ces deux petit-fils de Serigne Touba respectaient et défendaient l’homme noir et la religion de musulmane grâce aux valeurs que leur ont inculquées leur père, Serigne Mamadou Moustapha Mbacké (1886-1945).

‘’Serigne Cheikh Mbacké et Serigne Mbacké Madina ont chacun, en ce qui le concerne, marqué d’un sceau indélébile l’enracinement de l’islam dans notre pays’’, ont avancé Modou Mamoune Diop et Alla Dieng, membres de la cellule de communication du comité d’organisation du centenaire.

Selon eux, ces deux chefs religieux avaient travaillé au ‘’rayonnement de la communauté mouride, au Sénégal et dans le monde’’.

Serigne Cheikh Mbacké, plus connu sous le nom de Gaindé Fatma, est né en 1913. Il a été baptisé par son grand-père Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du mouridisme, qui lui a donné son propre nom, selon une note biographique reçue du comité d'organisation du centenaire.

Il est envoyé par son père chez le grand-père Serigne Makhtar Allé Lô, à Tindoly, puis à Touba, chez Serigne Modou Mokhtar Dieng, chargé de veiller à son éducation.

Par la suite, Gaindé Fatma se rend en Mauritanie pour se perfectionner en littérature, en théologie et au "tadjwid".

‘’Défenseur infatigable de la cause sociale, il a été un pionnier dans la construction d’établissements scolaires dans cette zone (Touba). Après le rappel à Dieu de son père, il s’installa à Touba et reconstruit la maison familiale de Taïf, qui lui servit de résidence secondaire’’, rappelle la note biographique.

Grand voyageur, il visita beaucoup de pays, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique, où il se fait beaucoup d'amis, selon la même source.

‘’Il créa en 1965 la Fédération des groupements religieux et culturels de Cheikh Ahmadou Bamba, première organisation religieuse légalement reconnue au Sénégal’’, rapporte le document, rappelant qu'il est décédé le 11 mars 1978.

Il était connu pour sa "grandeur" et sa "générosité jamais égalée", selon le texte.

Serigne Mbacke Madina est né, lui aussi, en 1913. Il fut le demi-frère de Gaindé Fatma, qui est plus âgé que lui de deux semaines, selon la note biographique. Serigne Mbacké Madina est le fils de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké et de Sokhna Aminata Lô.

‘’Il était le deuxième khalife de Darou Khoudoss (1978-1985). Connu pour son adoration de Dieu, sa crainte révérencielle de Dieu et sa piété légendaire. Il a suivi le même parcours que son frère Serigne Cheikh Gaïndé Fatma, en ce qui concerne la recherche du savoir’’, renseigne le texte.

Il fonda Touba Kael en 1934 et y installa un "daara" (école coranique), ‘’où les disciples en quête d’une élévation spirituelle s’adonnaient à l’apprentissage du Coran et aux travaux champêtres’’.

Il passait la plupart de son temps entre Touba Kael et Madina. Il ne s'est définitivement installé à Touba qu’après le rappel à Dieu de Gaindé Fatma, le 11 mars 1978, rappelle-t-on de même source.

Source: aps.sn

samedi 22 février 2014

Le Sens du Magal de Porokhane

 
La communauté musulmane sénégalaise, plus particulièrement mouride, va célébrer au jour de ce Samedi 1er Mars 2014 le Magal (terme wolof signifiant : commémoration) de Porokhane qui est une localité se trouvant dans la région sénégalaise de Kaolack. Cette commémoration a été instituée par le quatrième fils de Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Mouhammadou Bachir Mbacké (1895-1966). Elle est fêtée annuellement, et rend hommage à l’une des femmes les plus saintes que l’histoire n’ait jamais connue, et s’agissant de Sokhna Diarra Bousso (1833-1866), la mère de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké.
 
La mère de Khadim Rassoul (le Serviteur Privilégié du Prophète PSL), de son vrai nom Mariama Bousso, est issue d’une famille de grande renommée musulmane. De par son dévouement légendaire à son époux Sérigne Mame Mor Anta Sally Mbacké, à l’entretien multiforme et exemplaire de son foyer, mais aussi de sa sainteté religieuse inégalée, elle finira par être appelée Diâriyatoul Lâhi, la voisine d’Allah. Malgré l’immensité intemporelle de son œuvre qui lui a permis d’être la procréatrice du plus grand Saint de l’histoire, Mame Diarra Bousso comme elle est communément appelée, n’a vécu pourtant que trente trois (33) années, égales à celles que le Prophète Jésus Christ vivra sur terre pour répandre le message de Dieu. Sokhna Mame Diarra Bousso vécut alors ces mêmes années, et aura miraculeusement le temps de laisser aux femmes du monde entier un héritage culturel, qui servirait à toutes celles qui voudront marcher sur ses mêmes marques, de connaitre le bonheur éternel dans les deux mondes (le bas monde et l’au-delà). 

Mame Diarra Bousso est aujourd’hui considérée comme l’icône même de la sainte femme musulmane, qui se devait par essence d’être soumise à son époux, après d’être soucieuse de l’éducation stricte et islamique de sa progéniture, mais aussi être très perfectionniste dans les devoirs religieux, jusqu’à devenir un parfait exemple de sa descendance. Un devoir que cette femme exemplaire réussira avec un plein succès.

L’exemplarité de sa personnalité fait qu’aujourd’hui qu’on ne peut presque guère entrer dans un cercle mouride, sans voir un de ses membres qui porte son nom. L’établissement d’enseignement islamique de renommée qui se trouve dans cette localité de Porokhane, qui est en même temps un internat, en est une très belle preuve, car la formation qui y est dispensée est gratuite, et le seul critère de sélection pour y accéder, est de porter tout simplement le nom de Sokhna Diarra Bousso. Et depuis son ouverture, les homonymes de la sainte femme qui y sont formées se comptent par centaines voir des milliers, et ses portes d’accès sont de tout temps sollicitées par des candidates venant de toutes les contrées.
Le sens de cette commémoration serait donc de permettre aux femmes de mieux s’imprégner des qualités de cette femme pieuse, mais aussi d’imiter le plus parfaitement possible ses nobles caractères. 
Ceux qui seront présents dans cette localité de Porokhane où Sokhna Diarra Bousso passera une bonne partie de sa vie avec le jeune prodigieux Cheikh Ahmadou Bamba, auront la chance de pouvoir visiter le puits où la femme pieuse venait puiser de l’eau pour s’affairer aux travaux domestiques, et au breuvage des élèves de l’école coranique de son époux. Ils auront aussi l’opportunité de visiter son mausolée, et de vivre pendant deux ou trois jours environ, d’intenses moments de dévotion religieuse accompagnée par des récitations du coran, de la déclamation de khassida (poème du Maître Cheikh Ahmadou Bamba), de zikr (litanie religieuse), et du récit historique de la vie et de l’œuvre de la sainte femme. Et à ce propos, l’un des faits historiques qui marqueront à jamais la sensibilité religieuse de tous, serait sans doute ce récit mémorable :
« Pendant une nuit, Sérigne Mame Mor Anta Sally Mbacké appela Sokhna Diarra Bousso pour lui tenir une clôture de pailles qu’il devait réparer. Sérigne Mame Mor dût alors entrer dans sa case, qu’une pluie s’abattit vite, accompagnée de vents. Sérigne Mame Mor eut alors le reflexe de rester dans sa case pour attendre que la pluie cesse. La pluie ne cessera alors de sitôt, et Sérigne Mame Mor ne sortira de sa case qu’à l’aube de cette même nuit.

En franchissant le seuil de sa porte dans l’aube, Sérigne Mame Mor fut surpris de voir Sokhna Diarra Bousso qui tenait encore la même clôture de paille, mouillée de la tête au pied.

A la question de Sérigne Mame Mor de savoir ce qu’elle faisait encore dans ce lieu, la sainte femme lui répondit :
« Oh mon mari, vous ne m’aviez pas donné l’ordre de laisser cette clôture de paille »… (La narration est parfois différente de cette version, toutefois ce qui est important c’est de retenir le fait que la sainte femme s’était sacrifiée en restant dehors dans la forte pluie pendant toute une nuit, rien que pour œuvrer dans le droit chemin)
C’est ce genre d’actes que la sainte femme posait alors tout au long de sa courte vie, très riche en épreuves de grands enseignements. Ce qui poussera au poète de lui adresser ces éloges qui sonnent comme l’hymne des activités quotidiennes de la pieuse femme à ses temps :
« Mësta julli te jáppul,
Mësta julli te wérdul,
Doora xéy sángam tuubël,
Daaldi wër kërëm buubël ». 
« Elle n’a jamais prié sans avoir fait ses ablutions,
Elle n’a jamais prié sans faire après ses litanies religieuses,
Après elle débutait sa journée en demandant le pardon à son homme,
Ensuite elle faisait le tour de sa demeure pour l’entretenir ». 

Ces vers sonnent d’ailleurs comme l’hymne de toute femme soucieuse de se prescrire dans la bonne voie, pour en cueillir ainsi le bonheur éternel. Sokhna Diarra Bousso aura donc marqué son existence, et elle continue de le faire par ses faits et actes qui ont jalonné le temps, et sa plus grande redevance serait aujourd’hui que toutes les femmes l’imitent dans leur comportement de tous les jours. Pour rappel, elle est la seule femme au monde a bénéficié d’une commémoration faite sous un cachet religieux. Raison de plus de mieux connaitre la dimension socioreligieuse de Sokhna Mariama Bousso, et de prendre comme repère sa vie, et son œuvre. 

Moustapha Dramé
Alali Serigne Touba / Esclave de Bamba

vendredi 21 février 2014

[DOCUMENTAIRE - EXCLUSIF] Sokhna Mame Diarra Bousso & Porokhane

 
[DOCUMENTAIRE - EXCLUSIF] "Yokkutek Poroxaan" est un documentaire d'AlazharTouba.com sur l’évolution de la ville sainte de Porokhane et la biographie de Sokhna Mariama Bousso Jaratullah "La Voisine de Dieu," la Sainte Mère du fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba. Regardez!

jeudi 20 février 2014

Les recommandations de Serigne Bass Abdou Khadre aux étudiants de l’UGB

 
De retour d’une tournée en Mauritanie, Serigne Bass Abdou Khadre, le Porte-parole du Khalife général des mourides, et sa délégation ont fait escale à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. En présence de centaines d’étudiants, disciples mourides, le guide religieux a appelé les acteurs de l’université à pacifier l’espace. Par la voix de Serigne Abdou Lakhat Gaïndé Fatma, Serigne Bass a invité les étudiants à s’inspirer des recommandations de Serigne Touba qui, dans ses écrits, a édicté un Code de conduite aux aspirants à la science. « Je vous incite à demeurer dans la droiture et la quête perpétuelle du savoir. Je vous conseille d’éviter la mauvaise fréquentation, l’oisiveté et la déperdition », a dit le marabout aux étudiants.


(VIDÉO) Royukaay : Un Documentaire De Touba Medias Sur Sokhna Mame Diarra Bousso

Royukaay : Un Documentaire De Touba Medias Sur Sokhna Mame Diarra Bousso

mardi 18 février 2014

Célébration du Magal de Porokhane le 1er mars 2014

 
L'édition 2014 du Magal de Porokhane sera célébrée le samedi premier mars prochain, par la communauté Mourides, indique un communiqué parvenu à l'APS. Ce rendez- vous religieux, un des plus courus de l’agenda mouride, est dédié à la mère de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, le fondateur du mouridisme, une des principales confréries musulmanes sénégalaises.

Il a été institué pour la première fois en 1951 par Cheikh Mouhamadou Bachir MBACKE (1895-1966), 4ème fils du saint homme.

Source: aps.sn

Le Magal de Porokhane: historique et sens d'une célébration

A notre connaissance, Sokhna Diarra est la seule femme dans l’histoire de l’Islam à bénéficier d’une Ziarra (Magal) et d’une telle aura. Cette ziarra croît d’année en année en ampleur, en importance et en nombre de pèlerins.


Il est peut-être bon de signaler que, contrairement à tous les autres Magal qui commémorent un événement relatif à la vie de la communauté, celui de Porokhane ne correspond à aucune circonstance. Il n’a pour but que de rendre hommage à la Sainte Mère du Maître Vénéré Khadimou Rassoul. Ainsi, quand tous les autres Magal ont lieu à une date fixe de l’année, déterminée en fonction du calendrier lunaire, celui de Porokhane peut avoir lieu à n’importe quel moment de l’année. La détermination de la date à laquelle il se tient est du ressort de la famille de Serigne Bassirou MBACKE, évidemment avec l’aval du Khalife Général des Mourides.

D’ailleurs, nous tenons d’une voix autorisée, Serigne Bassirou MBACKE Ibn Serigne Moustapha Bassirou, plus connu sous le surnom de Serigne Bass Porokhane la relation de l’historique de cette grande ziarra, assortie d’une intéressante description des lieux.

Le Mausolée de Mame Diarra est le centre de gravité de Porokhane dont il fait d’ailleurs la renommée.
L’illustre sainte y fut inhumée vers 1866. Le village était retombé dans l’oubli après la mort de Maba Diakhouen 1867 : tous les guerriers et chefs religieux qui avaient participé à sa Djihad avaient regagné leur terre d’origine et Mame Mor Anta Sally, père du fondateur du mouridisme que Maba avait installé à Porokhane avec sa famille, était retourné au Cayor avec Lat Dior.

Parmi les rares personnes qui étaient restées sur le terroir, il y avait un certain Cagny, d’éthnie ouolof. Chaque nuit, une lumière lointaine lui apparaissait à l’Ouest de sa maison. Quand en 1912, Cheikh Ahmadou BAMBA revint de sa déportation en Mauritanie, Cagny se rendit auprès de lui à Diourbel pour s’en ouvrir à lui de ce phénomène. Le Cheikh lui fit, ainsi qu’à ses compagnons de voyage, une description de tous les objets qui matérialisaient la tombe de Sokhna Diarra.

Aussitôt celle-ci localisée, sur la base des indications fournies par le Cheikh, Cagny n’eut plus ses visions. Par la suite, Cheikh Ahmadou BAMBA dépêcha son fils, le savantissime Serigne Bassirou sur les lieux. La tombe fut entourée de piquets en bois et, chaque année, Serigne Bassirou revint s’y recueillir.
Après le rappel à Dieu du Cheikh, une dizaine de ses talibés habitant le Saloum demanda à Serigne Bassirou l’autorisation d’organiser un Magal (commémoration) à Porokhane. C’était le point de départ d’une manifestation annuelle qui allait connaître la fantastique ampleur que nous observons aujourd’hui.
Serigne Bassirou fit construire une concession dans le village et, en 1952, il y dirigea personnellement son premier magal.

Lorsqu’en 1966 Serigne Bassirou disparut, son fils aîné Serigne Moustapha Bassirou prit le relais. Il donna une nouvelle impulsion au Magal de Porokhane. Il commença par réorganiser le village. Ensuite il fit reconstruire le mausolée, d’abord en 1971 et une seconde fois en 1983 (c’est l’édifice tel que nous le connaissons aujourd’hui.) Déjà en 1970 il y avait fait construire une résidence. C’est en 1983 que fut érigée la majestueuse mosquée qui jouxte le Mausolée.

Rappelé à Dieu en Septembre 2007, ce grand exploiteur agricole et fervent érudit de l’Islam a été succédé au Khalifat par Serigne Mountaga Bachir MBACKE.

samedi 15 février 2014

Visite de Serigne Modou Kara Mbacké auprès du Khalife Général des Mourides, Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké


Le bureau exécutif du Mouvement mondial pour l’unicité de Dieu (Mmud) informe que:
« Cheikh Ahmadou Kara Mbacké Noreyni, fidèle à son attachement indéfectible à Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, a rendu visite ce vendredi 14 février au Khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, dans son village de retraite à Ganna ». « A cette occasion, il lui a remis un xassaïde intitulé  «Tawbatou noussoukh al jalibatoul anwar » qui a suscité chez le khalife une joie immense ».

jeudi 13 février 2014

Touba, future pôle de développement religieuse d'une ville [par Seydina Ousmane Sylla ]

La communauté rurale de Touba, deuxième ville du Sénégal sur le plan démographique, doit changer de statut.
Aujourd’hui, Touba est composé de milliers de villages. ‘C’est pourquoi, Touba ne peut plus continuer à être une communauté rurale. Si vous prenez le département de Mbacké, le chef-lieu de département qui se trouve être Mbacké est dans le territoire physique de Touba. Vous voyez que Mbacké, qui est une commune, se trouve dans Touba. Alors que Mbacké ne correspond même pas à un quartier de la ville sainte. Je pense que, physiquement, Touba ne doit plus être une communauté rurale. Démographiquement, Touba, qui est la deuxième ville du Sénégal, ne doit plus être une communauté rurale.

La ville de Touba a été fondée en 1887 par le cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul qui a été mis en exil dans ce qui était auparavant une forêt ; avec ses disciples, il a construit cette ville. La ville de Touba est de nos jours l'une des plus grandes villes du Sénégal, de par sa démographie, son activité économique surtout tertiaire.

Quand expansion démographique rime avec croissance économique:
L’explosion démographique de Touba s’est amorcée depuis les années 70 et continue de nos jours à interpeller les démographes et les sociologues. Ce boom démographique s’explique par trois paramètres : Le dépeuplement de certains villages situés autour de Touba et même d’ailleurs au profit de ce dernier pour des raisons d’ordre économique. CE phénomène, s’ajoute le retour à la terre sainte de migrants mourides qui, dans les années 60 et 70, sont partis massivement vers Dakar et d’autres villes pour y exercer le commerce. Ce mouvement s’est même étendu sur le plan international dans les années 80 qui a vu l’émigration massive des mourides vers les pays d’Afrique puis d’Europe (France, Italie, Espagne…). Contrairement à l’immigration asiatique vers l’Europe ou celle européenne vers l’Amérique, l’immigration sénégalaise, plus particulièrement mouride, aspire à revenir vers son pays d’origine et aujourd’hui, pour la plupart, vers Touba. Ce retour se fait, dans un premier temps, par la construction dune maison à Touba, l’implantation de la famille et la mise en place d’une activité économique qui, pour l’instant, est essentiellement commerciale. Quel que soit le jugement sur le caractère productif, rentable ou non de ces investissements, il y a lieu de constater une croissance importante des besoins sur tous les plans : croissance des besoins dans le domaine du matériel de production et des besoins en alimentation, en téléphonie, en électricité, en eau. Certaines entreprises ont très vite senti l’intérêt qu’il faut porter sur cette vitalité économique et ont commencé à trouver des réponses aux besoins économiques des populations. Selon l’Agence Nationale de la Statistique, le recensement de 2004 indiquait que le département de Mbacké, rattaché à Touba, avait une population de 629 330 habitants ; une situation qui, de facto, propulse Touba au rang de 2e ville du Sénégal, tant sur le plan démographique qu’économique.
Jamais les zones urbaines n'ont suscité autant d'intérêts contradictoires et d'inquiétudes que ces dernières années. Les centres-villes sont aujourd'hui coincés entre la tentation de la fuite en avant "faire comme si de rien n'était" et la nécessité de garantir l'avenir en répondant au double défi: développer un espace de vie, pour y maintenir et attirer des habitants, et assurer un développement économique durable.

Lieu de rencontre des malades et médecins, terreau du développement de la sante, l'hôpital de Djanatou Mahwa  est le porte-drapeau du développement et de la bonne santé d'un bassin de vie. Elle constitue un indicateur de qualité pour les malades et visiteurs étrangers et un repère d'identification médicale  pour la population locale. Le rayonnement d'un centre-ville n'a d'égal que sa fragilité et sa complexité. C'est un espace de vie multifonctionnel, multiculturel où les risques de conflits entre acteurs et utilisateurs sont nombreux. Et si l'Etat du Sénégal prendra en charge les médecins de l'hôpital il n'y aura plus de problème sanitaire ou salaire.

Ce lieu de vie implique un mode de gestion spécifique basé sur un partenariat public-privé doté d'une vision globale et cohérente: la gestion de l'hôpital Djanatou Mahwa

Le développement d’un hôpital ou d'un centre de recherche dynamique implique de mener des actions. Le succès de la gestion de l'hôpital repose sur la pérennité et la cohérence de l'action. Ce type de management doit donc disposer de moyens efficaces et structurels.

L'expérience nous prouve qu'il est souvent plus facile de convaincre de réaliser de grands projets de rénovation urbaine impliquant des budgets considérables que de trouver des moyens, nettement plus modestes, pour assurer un entretien quotidien efficace d’un hôpital. L'hôpital est le centre de recherche scientifique le plus utile dans une ville. Elle mérite donc une attention particulière. Des équipes d'intervention rapide en partenariat public-privé peuvent renforcer le travail effectué par l'autorité publique et garantir la qualité de l'espace public. Les propriétaires doivent veiller à entretenir leur bâtiment. L'investissement privé doit être encouragé et soumis à des règles claires en termes d'urbanisme. Des incitants financiers peuvent ainsi être mis en place; un accompagnement à la rénovation des centres de recherches scientifique et médicale peuvent être proposé.

Seydina Ousmane Sylla Mbakoll
University of Colorado at Denver
Médical Center/département science

mercredi 12 février 2014

Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre en visite d’amitié en Mauritanie

Quelques semaines après l’organisation du Grand Magal de Touba, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, porte-parole du Khalife général des Mourides effectue actuellement une visite d’amitié en République islamique de Mauritanie. Dans l’agenda du chef religieux, figurent des rencontres avec plusieurs personnalités religieuses. Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre visitera aussi des instituts islamiques qui accueillent plusieurs fils de Touba, venus poursuivre leurs études sur cette terre d’Islam.

Point d’orgue de cette tournée, la rencontre prévue le jeudi 13 février 2014 à Keur Serigne Touba Nouakchott avec les Dahiras Mourides sous l’égide de Serigne Sidy Mbacké Ibn Cheikh Mourtalla Mbacké Khadimou Rassoul.Une rencontre culturelle et islamique est aussi prévue le lundi 17 février 2014 avec la participation de la ligue des Oulémas de Mauritanie, des associations islamiques  et du corps diplomatique basé à Nouakchott. Thème de cette rencontre : La place du Prophète Seydina Mouhamed dans les écrits de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme.Le porte-parole du Khalife général des Mourides est accompagné  d’une forte délégation composée d’une vingtaine de dignitaires.

samedi 8 février 2014

LES ORIGINES MOURIDES DU PROFESSEUR CHEIKH ANTA DIOP [par A. Aziz Mbacké Majalis]

[Extraits de «KHIDMA : La Vision Politique de Cheikh A. Bamba» de A. Aziz Mbacké Majalis, pp. 304-309, publiés à l'occasion de la célébration, ce 7 février 2014, du 28e anniversaire de la disparition de l'illustre chercheur]


« Bien que beaucoup l’ignorent encore totalement (ou refusent sciemment d’y faire allusion, car détail considéré comme intellectuellement assez « embarrassant »), Cheikh Anta Dio, qui est né dans une famille mouride et porte le nom du frère cadet de Cheikh A. Bamba (Mame Cheikh Anta Mbacké), fut élevé entre « Keur gu Mag » (la demeure de Cheikh A. Bamba à Diourbel) et « Keur Cheikh » (le quartier de Cheikh Ibrahima Fall) où il entama son enseignement coranique. Période qu'il décrit en ces termes dans un de ses ouvrages (L'Afrique noire précoloniale) : « L'Africain a une conception paradoxale de la formation de l'homme et du caractère [de l'enfant]. Il pense que dès la plus tendre enfance, avant l'installation des habitudes nocives, il faut entraîner le corps et l'esprit à l'endurance physique et morale [dans une école coranique, éloignée de préférence du milieu familial] (…) Je fus ainsi envoyé, durant 4 ans à Coki, ramené à Diourbel-Plateau (à Kër Gu Mag – La Grande Maison, celle de Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme) et de nouveau à Kër Cheikh (Ibra Fall). On récite le Coran à 11 ans en moyenne, sans pouvoir en traduire une seule phrase. On est en même temps capable d'écrire de mémoire le texte entier, y compris la ponctuation. Ce premier cycle d'études qui se termine à 11 ans constitue le stade primaire ; on aborde alors ce qui peut être considéré comme l'enseignement secondaire et supérieur [dénommé « majalis »], avec comme programme, l'étude de la grammaire, la législation musulmane, l'histoire – surtout celle de l'Asie islamisée – et, bien que théoriquement interdite, la Kabbale (qui permet de faire des talismans). Les versets coraniques sont utilisés aussi à cette fin. »

Cheikh Anta Diop fut aussi marqué par son passage à l'école scientifique du village de Guédé dirigée par l'érudit Serigne Mbacké Bousso, cousin et disciple de Cheikh Ahmadou Bamba (dont il fut le secrétaire durant la composition des Masâlik et l’un des plus proches bras-droits et personnes de confiance). Ainsi que Cheikh Anta nous le décrit : « Dans la communauté mouride, l'école de Guédé, village du Baol, avec le professeur Mbacké Bousso, s'intéressa aux mathématiques, à la mécanique appliquée, à certains problèmes de thermodynamique (machine à vapeur) et surtout à la mesure du temps, quel que soit l'état du ciel, cette dernière étant liée à la nécessité de prier à l'heure exacte. Cette école, il y a 20 ans, était en passe de créer un courant scientifique de la même qualité que celui de la Renaissance, à partir d'une documentation strictement arabe, sans influence directe de l'Europe. Aucun de ses ressortissants ne savait ni lire, ni écrire le français. Les connaissances astronomiques y étaient assez développées, à cause de la nécessité de trouver la position de La Mecque, même en dehors des horizons coutumiers, par observation du ciel.»

Au vu de ces indices historiques et biographiques, il ne nous paraît point hasardeux de penser que Cheikh Anta Diop ait acquis sa curiosité intellectuelle et son goût précoce pour la recherche dès les primes années de sa jeunesse en milieu mouride ; détail que citent rarement ou presque jamais, assez étonnamment, les nombreux intellectuels se réclamant de ses idées. Ce « secret d’alcôve » ou « omerta intellectuelle » s’explique, à notre sens, par la « contradiction » que ces « esprits forts » ne peuvent s’empêcher de ressentir malgré eux, du fait de l’incohérence ressentie entre l’idée d’archaïsme et de féodalité qu’ils se sont forgée des mourides et le progressisme incroyable et les idées d’avant-garde incarnés par le professeur Diop qui ne pouvaient, selon leur schéma, avoir aucune relation avec cette féodalité ; d’où leur embarras assez compréhensible. Secret qui a pourtant son importance à l'aune de la nature et de l'envergure des travaux du professeur Diop qui demeurent assurément immenses. Ses recherches constituent en effet l'une des plus importantes qu'un intellectuel africain récent ait effectuées à ce jour, aussi bien dans le domaine des sciences humaines que dans celui des sciences exactes, même si ses thèses ont toujours fait l’objet d’un ostracisme assez compréhensible et généré une très forte critique d’une partie du milieu scientifique. Cette œuvre multiforme couvre, schématiquement, les domaines suivants :
- L'origine africaine de l'humanité,
- La réécriture de l'histoire générale de l'Afrique en vue de la Restauration de la conscience historique africaine,
- Le caractère négro-africain des anciens Egyptiens et de leur brillante civilisation dont l'apport déterminant est unanimement reconnu dans la genèse de la civilisation grecque qui elle-même fut, pour une large part, à la base du développement intellectuel de l'Occident,
- La promotion des sciences exactes et de la recherche en Afrique qui le conduisit à créer au sein de l’Université de Dakar le premier laboratoire africain de datation des fossiles archéologiques au radiocarbone,
- L'utilisation des langues négro-africaines et l’ambition de bâtir un corps de sciences humaines africaines,
- Engagement pour le panafricanisme et pour la fraternité avec toute la diaspora noire (afro-américaine, des îles etc.),
- Recherches sur l’origine de l’homme, sur le concept de race et sur le peuplement de l’Egypte ancienne,
- Travaux encyclopédiques sur la parenté linguistique génétique entre l'égyptien et les langues négro-africaines, l’apport de l'Afrique à la civilisation, travaux en égyptologie, en archéologie, en linguistique, en paléontologie, en anthropologie, en biologie, en génétique, en histoire, en philosophie etc.

L’exemple de Cheikh Anta Diop, qui n’a jamais renié sa « mouridité » - et il n’est point besoin d’aucune récupération pour le prouver - (n'a-t-il pas donné le nom de son fils ainé, Cheikh Mbacké Diop, lui aussi chercheur, à Serigne Cheikh Gaïndé Fatma, son marabout ?), malgré une démarche intellectuelle ne s’accordant pas toujours avec certaines réalités contextuelles de son milieu traditionnel, démontre clairement que la doctrine mouride, actualisée à travers les apports scientifiques modernes et une méthodologie scientifique rigoureuse et débarrassée de certaines scories psychologiques, peut bien être un facteur de progrès scientifique, spirituel et matériel, à condition toutefois d'être bien comprise, mise en pratique et ouverte aux apports positifs des autres civilisations. Ceci, malgré les limites et réserves habituelles qu’imposent l’approche critique inhérente à la recherche académique et les éventuelles erreurs de recherche du Professeur Diop dont le caractère pionnier peut toutefois être difficilement remis en cause.

Car, à nos yeux, le choix de certaines démarches et options individuelles de Cheikh Anta, en sa qualité de chercheur astreint à user d’une méthodologie scientifiquement reconnue et « idéologiquement » neutre dans ses travaux, (de même que certaines de ses idées semblant quelques fois aller à l’encontre de nos perceptions traditionnelles sur les enseignements et le dogme de l’Islam), ne remet pas fondamentalement en cause les éléments culturels mourides de sa personnalité acquis dès le bas âge. Ce constat nous semble d’autant plus important surtout si l’on réalise l’impact qu’eut sur son audace scientifique et sur sa précoce confiance en l’universalité de la connaissance son appartenance à un milieu intellectuel où l’affirmation identitaire de l’africanité et de la non appropriation raciale de la science était une évidence. Ces importants éléments idéologiques mourides qui transparaissent dans la démarche de Cheikh Anta Diop nous semblent être :

1- Une identité culturelle très forte et décomplexée face à l’Occident qui caractérise les mourides ; attitude trouvant en réalité ses fondements idéologiques dans l’œuvre et les écrits de Cheikh A. Bamba qui soutenait plusieurs décennies avant la naissance du professeur Diop que « La couleur noire de la peau ne saurait en aucun cas être un signe d’inintelligence ou d’incapacité de compréhension.» (Masâlik, v. 49). L’ambition de Cheikh Anta de fonder une véritable école de sciences humaines africaines nous paraît ainsi étrangement correspondre, dans un sens et dans un autre registre scientifique, à la démarche de Tajdîd (Renouveau ou Renaissance) dont se réclamait Cheikh A. Bamba sur le plan spirituel et culturel.

2- Un attachement aux usages et à la langue maternelle, qu’atteste la prédilection de Cheikh Anta envers la poésie wolof mouride symbolisée par l’immense Cheikh Moussa Ka dont Diop fit, dans ses ouvrages, l’icône de la virtuosité dont les langues africaines étaient capables. En effet, l’abondante et riche littérature « wolofal » mouride, représentée par Cheikh Moussa Ka, Serigne Mbaye Diakhaté, Cheikh Samba Diarra Mbaye, Serigne Mor Kayré etc., à travers la qualité inestimable de leurs poèmes, truffés de figures de style n’ayant rien à envier à Homère, Racine ou Shakespeare, constitua très tôt, aux yeux du jeune chercheur qui baigna très tôt dans leur atmosphère, une mine incroyable qui balayait toute idée d’une éventuelle suprématie intellectuelle de l’Occident sur les Africains. C’est ainsi que le jeune chercheur s’attela avec enthousiasme et méthode, dès son cycle secondaire et bien avant de voyager en France (en 1946), à démontrer l’aptitude des langues africaines à supporter la pensée scientifique et philosophique, en réalisant la première transcription africaine moderne non ethnographique de ces langues (influencé, l’on s’en doute, par l’usage écrit du « wolofal » en caractères coraniques modifiés («ajami») très répandu en milieu mouride). En parlant de Moussa Ka et de l’importance de la littérature autochtone sénégalaise, Cheikh Anta Diop écrivit ainsi dans son ouvrage de référence «Nations Nègres et Culture » : « On a souvent négligé l’existence d’une poésie écrite en langue du pays selon les règles bien définies d’un art poétique. Tel est, par exemple, la poésie religieuse des wolofs, qui constitue les premiers monuments littéraires de notre langue et par conséquent les premiers fondements de notre culture nationale… »

3- La résistance idéologique de Cheikh Anta Diop face à la stratégie d’acculturation et d’aliénation historique du Nègre, entretenue depuis longtemps à travers l’œuvre prétendument « civilisatrice », « fardeau de l’homme Blanc », mais aussi par le biais de théories pseudo scientifiques à la Gobineau, fortement teintées d’un esprit colonialiste et de racisme anti-noir. Résistance culturelle dont l’œuvre réalisée par Cheikh Ahmadou Bamba a contribué à fournir, à notre avis, les premiers fondements, à une époque très sensible pour la confiance des autochtones africains sur leurs propres potentialités, plus d’un demi-siècle avant les auteurs de la Négritude. Ainsi le passage à l’école de Guédé, haut foyer mouride de la connaissance à l’époque, et l’atmosphère studieuse des jeunes enfants mourides (apprentissage du Coran et des sciences religieuses, mais aussi quelques bourgeonnements scientifiques et techniques), malgré toutes leurs limites contingentes, a semblé avoir laissé une empreinte indélébile sur l’esprit du jeune Diop qui, soumis à d’autres influences et facteurs exogènes particuliers, réussit à mieux capitaliser et développer ce patrimoine culturel à un niveau inédit, en résistant remarquablement à certains processus d’acculturation mentale et de conversion au marxisme qui eurent raison d’un grand nombre de ses contemporains intellectuels pris dans la tourmente fiévreuse des indépendances. (...)

En un mot, Cheikh Anta réussit à démontrer qu’il existait bien dans sa culture d’origine des éléments culturels et scientifiques potentiellement fondateurs d’une nouvelle civilisation, de la même manière que les grands hommes appartenant à d’autres civilisations précédentes (dont l’Occident) avaient réussi à bâtir une nouvelle Cité, en intégrant dans leur culture des apports et emprunts provenant d’autres horizons (dont la Civilisation islamique). Il était long le chemin de ce flambeau lumineux qui partit de la civilisation égyptienne, passa par celle de la Grèce, puis par la civilisation islamique, qui le transmit à la civilisation occidentale, d’où Cheikh Anta tenta de le restituer à sa terre d’origine d’Afrique, où la civilisation islamique était entre-temps devenue la «Civilisation Mouride»… »

jeudi 6 février 2014

Magal de « Dékheulé » pour célébrer Mame Mor Anta Saly & perpétuer la mémoire du père de Serigne Touba

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En prélude du Magal de « Dékheulé » du 22 Février prochain, dans la région de Louga, Département de Kébémer, qui a abrité les derniers jours en1884, de Mame Mor Anta Saly Mbacké père de Serigne Touba, le comité d’organisation a tenu une conférence de presse pour faire l’état des lieux de la préparation de cet important évènement religieux hier.

Dans l’enceinte de la Grande Mosquée « Massalikoul Djinane » de Colobane,  Serigne Ahmadou Mbacké Arras fils de Serigne Fallou Ibn Serigne Mourtalla, a lors de ce face-à-face avec la presse, lancé un appel à toutes les familles religieuses pour une convergence de toute la communauté islamique vers ce lieu de grande dévotion religieuse.
« Serigne Mouhamadou Fadel Ibn Serigne Mourtada, lui-même organisait ce Magal avant de le léguer a son fils. Nous avons toujours plaidé pour que cela soit un moment de partage pour tous les musulmans et cette année encore nous lançons ce même appel à toutes les familles religieuses et tous les « tarikha ».  Pour ceux qui partagent avec nous Mame Mor Anta Saly, plus connu sous le nom Ahmed Ibn Habiboulah,  je fais juste un rappel pour que ce Magal soit tenu dans les meilleures conditions. » a-t-il dit.
Serigne Mokhtar Mbacké Ibn Serigne Thierno Mbacké  revenant sur la situation géographique de la localité de Dekheulé a nonobstant son enclavement, félicité la promptitude de l’Etat lors des éditions précédentes à toujours accompagner ce Magal... « Dékheulé est distant de Touba de 50 kilomètres, il y a un manque de visibilité de la localité mais cependant on n’a jamais été oublié par les régimes précédents. Un Comité régional de développement (CRD)  a toujours pris en compte les besoins de couverture sanitaire etc., et on espère qu’il en sera de même cette année ».
Pour rappel le Magal de Dékheulé, est organisé depuis 1961,  ce qui fait 53 ans de Magal dans cette région où repose le vénéré Serigne Mame Mor Anta Saly depuis maintenant aussi 135 ans.

Source: dakaractu.com

Magal de « Dékheulé » pour célébrer Mame Mor Anta Saly Perpétuer la mémoire du défunt père de Serigne Touba

Magal de « Dékheulé » pour célébrer Mame Mor Anta Saly Perpétuer la mémoire du défunt père de Serigne Touba

Magal de « Dékheulé » pour célébrer Mame Mor Anta Saly Perpétuer la mémoire du défunt père de Serigne Touba

Magal de « Dékheulé » pour célébrer Mame Mor Anta Saly Perpétuer la mémoire du défunt père de Serigne Touba

Magal de « Dékheulé » pour célébrer Mame Mor Anta Saly Perpétuer la mémoire du défunt père de Serigne Touba

SERIGNE TOUBA FACE AU COMPLEXE D'INFÉRIORITÉ DES NOIRS ENVERS L'OCCIDENT

SERIGNE TOUBA FACE AU COMPLEXE D'INFÉRIORITÉ DES NOIRS ENVERS L'OCCIDENT (Extrait de l'essai de S. A. Aziz Mbacké Majalis, «KHIDMA : La Vision Politique de Cheikh A. Bamba», p. 115) :

«En dénonçant les processus d’acculturation de ses concitoyens « indigènes » initiés par les colonisateurs et leurs dérives, de même que le vide spirituel et le complexe d’infériorité qu’ils cultivaient en eux, Cheikh A. Bamba écrivit dans une de ses odes dénommée Ilhâmu Salâm :
« [Sachez que les colons ont été égarés par] Satan qui les a menés vers la désobéissance, l’audace et la perdition. Il les a leurrés de par son stratagème au point qu'ils se sont mis à parcourir, avec insolence, le monde entier et à opprimer [les peuples]. Cependant ceux [d'entre les indigènes] qui ne suivent que leurs passions et les ignorants en sont arrivés à penser qu'ils sont d'un genre supérieur et dotés d'une suprématie naturelle. (…) Ceux-là qui ne réfléchissent point et sont empêtrés dans l’illusion les tiennent pour honorables et illustres. Aussi les imitent-ils dans la débauche et le vol, de même que dans des habitudes immorales autres que celles-ci. De par la crainte que [ces colons] leur inspirent, certains d'entre ces colonisés en sont même arrivés à oublier [Dieu], le Majestueux, et Son Prophète. 

Ce faisant, finissent-ils par délaisser l'observance du culte [dû au Seigneur] et par confier entièrement leur sort aux mains des rebelles, dans leur méconnaissance que l'ensemble des destins relève exclusivement de la Volonté du Seigneur Miséricordieux, le Maître Absolu de la Puissance (…) Ils sont désormais convaincus que la Force et la Puissance en actes (hawla wa-l-Quwata) leur sont entièrement dévolues, au même titre que le Pouvoir. Alors qu'en réalité la Force et la Puissance reviennent exclusivement au Créateur des Cieux, notre Seigneur, le Novateur. Mais leurs passions et leur nature insouciante ont poussés [ces Noirs colonisés] vers la lâcheté et l'égarement. (…) Il en est même qui, à la vue des Nasârâ, les rangent littéralement parmi les Anges du Seigneur ! (…) Ô vous les miens, réveillez-vous de l'ivresse du sommeil ! Et n'assimilez plus l'enflure purulente de la pustule à de l’embonpoint, car une telle méprise demeure un signe manifeste d'ignorance...». (Ilhâmu Salâm ou Inspiration procédant du Seigneur qui assure la Paix, v. 13-15, 17-21, 38-40, 48, 51-52)


Dire que, après plus d'un siècle après ces mots, il est encore des sénégalais, des africains et des Noirs, formatés selon le moule de l'école occidentale, des médias ou de la pensée unique moderne, qui en sont encore à ce niveau de complexe culturel et intellectuel envers leurs anciens «maîtres à penser». Au point, en 2014, d'en être encore à les «imiter dans la débauche et le vol, de même que dans des habitudes immorales autres que celles-ci». En divinisant avec une religiosité à la fois touchante et choquante toutes leurs doctrines et leurs valeurs matérialistes, car les ayant élevés au niveau des «Anges de Dieu» à qui rien n'est impossible !!!

À quand les vraies indépendances ?

Les dernières recommandations de Serigne Sam Mbaye

Ma conclusion, c’est : retourner tout simplement au Prophète (S) et son enseignement qui constitue les valeurs du fils d’Adam. Quiconque les possède a une grande valeur, qui ne les a pas n’a rien ; n’a aucune importance. Ces valeurs sont :

1°) la crainte de Dieu : craindre Dieu et Le Connaître.

2°) une éducation islamique : une éducation islamique c’est :
1.- avoir de la pitié : la pitié est une chose que le Prophète (S) a beaucoup enseigné, il avait donné beaucoup
d’importance à la pitié. Il disait : « Quiconque a de la pitié ne serait-ce que pour un oiseau étranglé, Dieu aura de la pitié pour lui »... « Ayez pitié de ceux qui se trouvent sur le sol et Celui qui se trouve au ciel (notre Seigneur) aura de la pitié pour vous ».

2.- la générosité : il était un homme généreux. Il donnait tout ce qu’il possédait, il ne gardait rien. La générosité fait partie de ce qui sert les créatures et les sauve. Quant à servir les hommes, notre Seigneur a dit : «Al màlu màlii, wal ahniyà i hu kalàyì, wal fukharà hu iyàli. Fa in bakhi lahu kalàyi anlà iyàlì, akhazta hum
nakàlì walà ubàlì ». Toutes les richesses qui sont sur la terre m'appartiennent. Les riches constituent mes
dépositaires et les démunis, ma famille. Si mes dépositaires se montrent avares par rapport à ma famille, Je les jetterai demain, en Enfer et Je ne me préoccuperai point de leurs pleurs.

3.- éviter d’offenser ses semblables : il a enseigné comment on doit cohabiter avec ses semblables. Éviter
d’offenser Dieu.

4.- l’indulgence ......

5.- l’intégrité (« mandu ») : l’individu ne doit pas s’occuper de ce qui ne le regarde pas.

6.- la retenue : beaucoup de châtiments ont pour cause le manque de retenue. Dieu peut pardonner, Il peut
pardonner n’importe quelle chose mais, le manque de retenue et d’intégrité est très grave. Il te pousse à la calomnie. Rien n’est pire que la calomnie. Elle fait partie des plus grands péchés car, elle abîme les bonnes œuvres.

7.- éviter l’orgueil : l’orgueil est un grand défaut, il gatte l’action du fils d’Adam. C’est l’orgueil qui avait
sacrifié Ibliss..... (ce n’est qu’une conclusion, beaucoup de choses n’y trouveront pas de place..)

8.- éviter le mensonge : l’homme doit éviter le mensonge. Il a pour cause un cœur sec, dont le propriétaire
cherche à obtenir quelque chose. On dit que l’homme ne ment que dans 3 cas : par orgueil, par peur ou par amour. Celui qui craint Dieu convenablement se débarrasse de ces défauts, il ne dira donc que la vérité. C’est l’homme sincère, qui sera l’ami de Dieu car quelles que soient tes qualités, si tu n’es pas sincère, tu n’as plus aucune valeur car le manque de sincérité entachera les autres qualités.

9.- aider les hommes : l’homme doit aider les autres, dans la mesure du possible, son parent en particulier


10.- pardonner : le fait de pardonner a beaucoup de bienfaits (touyaba). On dit que si tu ne peux pas pardonner et préfères te vanger alors soit juste dans ta revanche, infliges à l’agresseur, une punition égale au tort qu’il t’a fait car le coran dit : « Wa in caa khabtum fa hakhibuu bi mishli maa cuukhibtum bihi wa la in sabartum lahuu khairun l’lis’saabiriina » (S.16-V.126)

11.- La pire des choses c’est se préoccuper des défauts d’un autre : l’homme doit se préoccuper de ses
propres défauts. Il se pourrait que tu as plus de défauts que celui dont tu cherches à dévoiler les défauts et qui connait très bien les tiens et n’en dit rien. Tu as donc réuni 2 défauts : les tiens, et le fait de se préoccuper de ceux des autres pour les exposer ; cela est très vilain.
 
12.- le fait de dire des mauvaises choses à quelqu’un soit en sa présence ou pendant son absence : cela peut
être de la calomnie ou alors du « yabeel » ou encore de la haine. Tout cela relève d’un cœur malade. Car cela introduit de la haine entre 2 hommes et Dieu maudit tout individu qui cherche à éloigner des musulmans. Celui qui cherche à les rapprocher est quelqu’un qui fait le « jihaad », il sera ressuscité auprès des Prophètes, des sidikhona et des shuhada ».

Donc ce qui est plus important c’est que nous devons éviter de nous préoccuper de notre vie terrestre
uniquement de sorte à laisser tomber tout ce qui la rend difficile ou désagréable, si bonne soit-elle et suivre tout ce qui la facilite, si mauvaise soit-elle.

Nous devons nous souvenir de la mort à tout moment. Elle est inéluctable. Chacun de nous sera seul «à vivre
son agonie, chacun de nous sera seul à vivre sa mort, chacun de nous sera seul dans sa tombe et rien si ce n’est ses propres œuvres ne le trouveront à l’intérieur de cette tombe. Quand on sera ressuscité pour rencontrer le Seigneur dans la cour du jugement, qui n’a pas de bonnes œuvres pour monture, portera en charge ses péchés. L’attente du jugement durera 50000 ans sous une chaleur indescriptible....

L’homme doit donc être conscient de sa faiblesse, de son insuffisance et se retourner vers Dieu pour lui
demander pardon en permanence... Assalàmu anleykum war Rahmatul Lah.

NOUS VOUS INVITONS A VENIR NOMBREUX PARTICIPER LE 9 MARS 2014 A LA JOURNÉE DE PRIERES QUE NOUS LUI DÉDIONS : ELLE AURA LIEU A KEUR MASSAR / VILLA N° 711 CITE AINOUMADY : TEL : 338789096 / 776317666 / 701098170 / 3010131/64

Papa SALL moom Baay Sam MBAYE

lundi 3 février 2014

(PHOTOS) Touba: Près de 600 personnes enterrées à ce jour dans le nouveau cimetière (Bakhia)

Il paraît que près de 600 personnes ont été à ce jour enterrées dans le nouveau cimetière de Touba (Bakhia) dont voici quelques photos. À quel niveau, sur ces longues files de tombeaux, nous demandâmes-nous, serons-nous enterrés ? Quel sera notre numéro à nous ? À quoi nous serviront, en ce lieu, tous les biens et projets derrière lesquels nous courrons si ardemment aujourd'hui, en oubliant le Seigneur vers qui nous retournerons fatalement, qu'on le veuille ou non ? Que deviendront alors, sous ces humbles tas de sable hâtivement entassés, les nombreux plaisirs illicites pour lesquels nous sommes aujourd'hui prêts à sacrifier tout : notre dignité, notre foi et notre honneur ? À quoi te serviront, toi qui lis ces lignes, une fois sous ces quelques mètres de terre, le fait d'avoir obtenu un plaisir illicite avec ta copine ou ton copain, regardé (secrètement) des images pornographiques ou obscènes sur internet, menti pour t'en sortir, trahi tes amis, abusé de la confiance des autres, volé le bien d'autrui, construit de belles maisons et épousé de belles femmes avec cet argent indûment acquis (que d'autres prendront en héritage) ? A quoi te serviront dans le cimetière de Bakhia, ô frère mouride, les fortes émotions qu'à suscité en toi le dernier combat de lutte au Stade Demba Diop (au point peut être même d'avoir renvoyer ta prière de timiss) ? De quel profit toutes nos vaines activités, tous nos commentaires sans fin, nos médisances sur autrui, nos jalousies, nous seront-elles, une fois enseveli des mètres sous le sable de Bakhia ?

O Seigneur ! Pardonne-nous nos péchés. Mets-nous sur le Droit Chemin. Le Chemin sur lequel tu as mis Tes Prophètes (PSE) et Tes Saints Privilégiés, comme Serigne Touba et ses disciples véridiques. Ne nous soumets surtout pas à ta Justice. Ne nous laisse pas à nous-mêmes, à notre âme charnelle (nafs), à Satan le Rebelle et aux nombreuses tentations de la mondialisation qui nous encerclent. Et incite-nous à toujours nous souvenir, dans tous nos actes et dans toutes nos paroles, de ce Grand Jour. Ce jour du seul et vrai « Grand Combat » où nous retournerons définitivement vers toi, sans aucune possibilité de retour dans ce monde pour rectifier quoi que ce soit. À nous rappeler constamment qu'un jour NOUS aussi, malheureusement, nous aurons NOTRE NOM et un numéro anonyme qui seront à jamais écrit sur l'une de ces stèles noires. NOTRE stèle. Cela, quel que soit le choix (persévérer dans le Bien ou le mal) que nous aurons fait après avoir lu ces lignes...

Source: Aziz Mbacke Majalis