samedi 31 mai 2014

Biographie de Serigne Mbacké Sokhna LO (1934-2005)

Serigne Mbacké Sokhna LO est né en 1934 à Naïdé Mbacké. La naissance de ce premier fils de Gaïndé Fatma provoqua un émoi de la part de son illustre grand père Cheikh Moustapha al Karim, premier Khalife de Cheikhoul Khadim, qui prédît en lui un destin de bâtisseur du village de Taïf. Il entama ses humanités coraniques auprès de ce dernier à Taïf, avant d’aller continuer ses études pour la mémorisation du livre Saint a Darou Rahmane auprès de Serigne Ibra Dieng dont l’érudition est restée célèbre. Ce fut ensuite la Mauritanie et l’Algérie qui l’accueillent pour parfaire sa formation. Ce qui a fait certainement de Serigne Mouhamed Mbacke un grand érudit doublé d’un homme de culture ouvert au monde. Ce visionnaire politique et économique avait de par ses qualités d’homme de science tissé des relations cordiales avec des « grands » de ce monde. Il a su entretenir fructifier et élargir les relations que Gaïndé Fatma avait tissées partout dans le monde. Ce qui a fait que Serigne Mbacké Sokhna Lo comptait des amis partout y compris des chefs d’Etats, des Responsables politiques, des hommes d’Affaires mais aussi des milliers de disciples et sympathisants a travers le monde. 

Ce sera l’occasion de rappeler les qualités de l’homme de culture qui avait mis son intelligence et sa fortune au service de sa patrie et de l’Islam. En effet Cheikh Mouhamed Mbacké qui, durant toute sa vie a gardé ce que l’homme a de plus noble, sa dignité. « Un Visionnaire, un Patriote, un Guide Religieux hors pair » Serigne Mbacké Sokhna Lo était un chef religieux qui a assumé tout au long de sa vie avec la plénitude de sa dignité et de sa mission sacerdotale, sa fonction de chef spirituel pleinement engagé a la promotion de tous les aspects de la vie au Sénégal. Comptant des « talibés » dans toutes les chapelles politiques, il aimait se placer dans une position de stricte neutralité. « Je ne suis d’aucun parti politique, ni ne soutien aucun candidat. Ma seule préoccupation, c’est que le Sénégal aille de l’avant. Je suis avec quiconque pose des actes pour faire avancer notre pays ». 

Sa mission fondamentale était d’œuvrer pour un Sénégal prospère et fort dans une Afrique unie respecté a l’intérieur comme à l’extérieur. Sa vaste culture, sa sagesse, sa générosité, son amour du travail étaient tels que nombreux sont ceux qui aimaient sa compagnie. Par ailleurs, c’est là ou Serigne Mbacké a réalisé des merveilles, il a donné un cachet particulier aux activités de la Fédération des Groupements Religieux et Culturels des disciples de Cheikh Ahmadou Bamba, créé par son illustre ascendant Serigne Cheikh Gaïndé Fatma. En effet, ces entités (Sections, Willaya jeunes et femmes) qui s’identifient aux villages et villes de leurs membres, sont des véritables organisations de développement économiques, culturelles, éducatives et sociales, d’où à leurs actifs l’implantation de plusieurs écoles dans toutes les localités du pays et de la sous région, le développement d’activités agricoles, d’élevage etc. au profit de ses membres qui n’ont pas un emploi rénuméré. « Le plus grand éducateur et le plus grand moralisateur » 

Il saisissait toutes les occasions surtout lors des moments de rassemblement pour recevoir tour a tour les dahiras et organisations, des groupes de disciples venant de partout du pays et même de l’étranger pour raffermir leur foi. En éducateur humble Serigne Mouhamed Mbacké recevait les disciples et les entretenait de Dieu et de son Prophete en leur rappelant les vertus qui sont les seules aptes à faire d’eux des mourides sincères. Il insistait beaucoup à ce que la solidarité et l’entraide soient les piliers, la base d’action de toutes les fédérations de disciples qui sont sous sa charge. Pour Serigne Mouhamed, les recommandations de Serigne Touba sont celle de Dieu, il les respectait scrupuleusement et les faisait aussi suivre à l’ensemble de ses disciples. Partout où il passait il semait la foi, l’amour du travail et de son prochain dans les sentiers de Dieu conformément à ceux qui l’ont précédés. Il demeurait ainsi un défenseur sans faille des valeurs mourides, tout en se référant en toute occasion au fondateur de la confrérie. Il devenait ainsi le plus grand éducateur et le plus grand moralisateur de son époque. 

Ses nombreux prêches peuvent en témoigner. Partout où il est passé dans le pays et à l’étranger le cheikh a revigoré la foi musulmane, redonné aux talibés leur dignité et leur personnalité. Tous ceux qui, parmi les disciples, ont épousé ces valeurs se présentent aujourd’hui comme la souche la plus dynamique, la plus disciplinée, la plus ardente au travail dans la communauté mouride. Ce qui explique en grande partie l’adhésion massive des intellectuels dans ses différentes organisations. « Un monument de générosité » Serigne Mbacké était d’une générosité et d’une grandeur de cœur inégalables. Il savait régler les problèmes qu’on lui soumettait sans calcul aucun. Pour lui la générosité ne se limite pas à ce qu’il appelait « faire son devoir » car, selon lui, aider son prochain est un devoir naturel et ne peut pas être considéré comme de la générosité. Son entendement de la générosité était plus large et allait jusqu'à aider des gens dont on est surs ne disent pas la vérité par rapport à leur requête. Borom Taïf était un exemple. Il faisait de la sorte que tous ceux qui vivaient dans sa maison lui était proches. Aucune barrière, aucun intermédiaire n’existait entre sa famille, ses talibés et lui. Il discutait avec tout le monde, se préoccupait des problèmes des uns et des autres. 

L’ambiance des « khadara » (veillées nocturnes où le marabout discutait librement avec les hôtes et les membres de la famille) était toujours bonne. Serigne Mbacké à l’image de son illustre père Gainde Fatma, était généreux, un homme de bien qui transcendait tous les clivages confrériques et même ethniques pour se mettre à la disposition de l’homme tout court : « ma mission ici bas consiste à aider les nécessiteux » rétorquait – il souvent à ceux qui reprochaient ses largesses. « Tout ce qui me tombe sur la main je n’hésiterai pas à le redistribuer, tout ce que vous ne voulez pas que je donne, ne me le remettez pas ». Telle était sa vision, sa philosophie des choses. 

« Un grand homme s’en est allé » Serigne Mouhamed semblait nous préparer à cette triste réalité en nous désignant à mainte reprise celui qui allait prendre la relève, son frère Serigne Abdoul Fatah Mbacké à qui nous prions pour qu’Allah le garde longtemps parmi nous afin qu’il puisse perpétuer l’œuvre colossale que lui a légué ses prédécesseurs. Il savait qu’il allait partir et à essayer de nous le dire lors de sa dernière sortie en public mais il était si vivant que jamais l’esprit d’aucun talibé n’a frôlé la question de la disparition imminente de celui que nous appelions affectueusement « Borom Taïf ak Baïla ». Aujourd’hui comme pour lui témoigner leur gratitude, ses « fils spirituels » perpétuent le souvenir d’un saint, d’un érudit incomparable et d’un serviteur infatigable de Dieu, dans ses dahira et ses daaras de : Guérlé, Nabodji, Darou Salam darma, Baïla etc. 

D’une silhouette et d’une prestance doublée d’un charisme impressionnant, d’une belle figure radieuse qu’illuminait un sourire si doux, l’ombre de Serigne Mbacké Sokhna Lo plane à jamais sur ce village de Taif qu’on imagine difficilement sans lui, tant il faisait corps avec l’ambiance des lieux. Et c’est tout naturellement que son mausolée, qui ne désemplit jamais, est situé à la devanture de la résidence Cheikh Moustapha, bâtie à hauteur de milliards dans ce bourg fondé il y a plusieurs décennies par son grand-père, tranchant avec le décor rustique de ce village qu’il a servi jusqu'à son dernier souffle. A l’âge de 71ans, Serigne Mbacké est parti pour ne plus revenir, laissant pantois un peuple abasourdi, encore incrédule d’avoir compté dans ses rangs un homme d’une telle dimension. 

Une véritable icône. Au paradis, à coté de Cheikh Mouhamadou Moustapha, celui qui fut son repère et guide, il doit gouter avec félicité la récompense promise par le Seigneur à ceux qui ont persévéré dans la droiture et accomplissait de bonnes actions uniquement pour la face de Dieu. Tout de meme il y a une atténuation à notre détresse quand nous savons qu’il est « parti sans partir ». Il est resté dans Serigne Fatah et Serigne Ndiagne.

Source: daroukhoudoss.org

vendredi 30 mai 2014

Le Magal de Darou Mouhty sera célébré le 14 juin 2014

La communauté Mouride s’apprête à célébrer l’anniversaire des retrouvailles entre Cheikh Ahmadou Bamba et son disciple et frère cadet Mame Thierno Birahim Mbacké après son retour d’exil en 1902. Cette année l’évènement aura lieu à Darou Mouhty,  le 14 Juin 2014, coïncidant au 15 ème jour du mois lunaire de Sha’bân (Niçfu Sha’ban) 1434 H.  

Le 18 Safar 1313, coïncidant au 10 août 1895, Cheikh Ahmadou Bamba quittait sa demeure du Djollof et tous les siens, pour aller au service de son Seigneur. A son départ, il appela son disciple Mame Thierno Birahim et lui confia la garde de sa famille et des disciples jusqu’à son retour. Ce jour même, il est arrêté par l’Administration Coloniale et exilé. Il passera un peu moins de huit ans dans la forêt équatoriale du Gabon. A son retour d’exil en 1902, il retrouve son très dévoué disciple. C’est ce jour que la communauté commémore.

Né en 1863, ce dévoué frère et disciple a été rappelé à DIEU en 1943. Son fils aîné Cheikh Mouhammadou Awa Balla MBACKE, assura le Khalifat jusqu’en 1982, date de sa disparition. Serigne Abdou Khoudoss MBACKE prit le relais jusqu’en 2003. Présentement, c’est Serigne Mbacké Khady qui a en charge la gestion du legs de Mame Thierno Ibrahima Faty. Et, c’est avec sagesse et dévotion qu’il assume son mandat sacré. Sur sa naissance, à Porokhane, les auteurs s’accordent pour la situer au jeudi 15 du mois lunaire de " Rabbi al awwal " de l’an " charfadji " c’est à dire 1283 de l’Hégire, 1863 du calendrier grégorien.  

On raconte que cela coïncida avec la Bataille de Pathé Badiane ou Paoss Koto qui mit aux prises les forces de Maba Diakhou BA aux troupes de l’autorité coloniale. Mais, ce qu’il faut retenir de cet évènement c’est que cela a donné lieu à une scène extraordinaire, et très significative pour l’avenir. Pour la circonstance, Mame Mor Anta Sally, leur père commun congratula Cheikh Ahmadou Bamba qui devait tout juste avoir dix ans, en ces termes : " Félicitations pour la venue de ce nouveau né, car il sera ton bras droit, en qui tu trouveras ardeur et soutien pour le grand projet qui te préoccupe tant. " (In ouvrage de référence).

Les mérites et bienfaits du mois de Chahbaan

Chahbaane est le 8e mois du calendrier musulman, ce mois est un des mois les plus avantageux pour les croyants eu égard aux bienfaits énormes qu’il renferme. Le Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) a dit s’adressant à un groupe de compagnons : " Savez-vous pourquoi ce mois est appelé "chahbaan " ? Dieu et son Prophète sont les plus informés répondent les compagnons. Il dit : " c’est qu’à cette occasion, Dieu répand des bienfaits immenses".
C’est pourquoi durant ce mois béni, le Prophète صلى الله عليه وسلم s’adonnait à un jeûne presque permanent au point que ses compagnons lui posaient plusieurs questions à propos des mérites de ce mois. Un jour Ousâmah demanda au Prophète : " O Messager d’Allah, pourquoi je te vois jeûner beaucoup plus pendant le mois de chahbaan que les autres mois ? Le Prophète صلى الله عليه وسلم répondit : " C’est un mois au cours duquel les gens sont insouciants, un mois situé entre Rajab et Ramadan. C’est un mois pendant lequel les œuvres sont élevées auprès du Dieu. Et je voudrais que mes œuvres soient élevées alors que je jeûne ".
Il a dit aussi dans un autre Hadith: " Celui qui jeûne un jour du mois de chahbaan, je serais pour lui un intercesseur le Jour de la résurrection, et celui qui jeûne deux jours de ce mois, Allah lui pardonnera tous ses péchés..."

Nisfou Chabaan:

Le Nisfou Chahbaan est le 15ème jour du mois de Chahbaan (Baraxlou). Il est unanimement reconnu que cette nuit a une valeur inestimable pour la communauté islamique.
Cette nuit (le 15 de Chahbaan), est remplie de miséricorde, c’est une nuit de satisfaction de Dieu, de rémission des pêchés, de garantie contre l’enfer et d’exaucement des vœux. Allah pardonne beaucoup durant cette nuit. Les portes des Cieux sont ouvertes pour que les croyants s’adonnent au repentir ; c’est une nuit du bien, du bienfait, de la générosité et de la bienfaisance. Celui qui jeûne le 15 de ce mois, ALLAH lui pardonnera beaucoup de péchés.

Le Prophète Mouhammad صلى الله عليه وسلم a dit:
" Quant arrive la 15 ème nuit de Shahbaan, jeûner le jour et passer la nuit en prière. Durant cette nuit, Le SEIGNEUR se rapproche dès le coucher du soleil jusqu'au ciel le plus proche et s'adresse aux croyants en ces termes :
- N'ya-t-il pas quelqu'un qui demande à être pardonné pour que je lui gratifie de l'absolution de (ses pêchés)?
- N'ya-t-il pas quelqu'un qui est affligé et qui demande à être délivré pour que je le soulage de sa souffrance ?
- N'ya-t-il pas quelqu'un qui demande l'accroissement des richesses pour que je lui augmente abondamment sa fortune ?
- N'ya-t-il pas quelqu'un qui demande telle chose pour que je lui donne telle chose et cette parole est tenue par DIEU jusqu'à l'aube ".

Cheikh Ahamadou Bamba nous enseigne qu’il est très désirable de jeûner sept jours qui sont disséminés dans l'année parmi lesquels figure le 15 de ce mois de chahbaan. Comme d'ailleurs, il est encore plus méritoire de jeûner tout le mois de Chahbaan. Le 15 de ce mois de chabaan correspondant au Magal de Darou Mouhty : célébration pour marquer la rencontre entre Serigne Touba et Mame Thierno Birahim MBACKE, après son retour d’exil en 1902]. qui aura lieu cette année le Samedi 14 Juin 2014 à Darou Mousty.

Dans son ouvrage intitulé " Silkul Jawâhiri Fî Akhbâri Sarâ'iri " (L'alliance en perles précieuses ) Cheikh Ahmadou Bamba nous donne ces enseignements :
On rapporte de Ibn Abbâs - Que Dieu soit satisfait de lui - qui le tient du Prophète صلى الله عليه وسلم :
" Les jours de fête Tabaski et Korité, le jour de 'Ashura, la nuit du vendredi et de rajab, la nuit du quinzième jour de chabaan, les morts sortent de leur tombe, se tiennent debout à la porte de leur demeure et se mettent à dire : " Demandez la miséricorde de DIEU pour nous dans ce jour béni, par l'intermédiaire de l'aumône, ne serait-ce qu'une bouchée, car nous en avons grandement besoin. Sinon ! Souvenez-vous de nous dans ce jour béni par deux rakk'as dans cette nuit bénie. N'y a-t-il personne parmi vous qui se souvienne de notre exil. Ô vous qui habitez nos maisons et qui avez épousé nos femmes ; vous qui êtes installés dans nos vastes palais, nous sommes maintenant dans l'étroitesse de nos tombeaux. N'y a-t-il personne parmi vous qui se souvienne de notre exil et de notre dénuement. Nos livres sont pliés et les vôtres sont encore ouverts. Le mort n'a plus aucune ressource. Ne nous oubliez pas dans vos œuvres pies, dans vos prières, nous avons besoin de vous pour toujours ". Si quelques uns d'entre eux reçoivent une aumône ou une prière, ils reviennent heureux. Il y en a parmi eux qui ne trouvent rien et qui retournent démunis, tristes et désespérés.

Bon Magal de Darou Mousty à tous! Cheikh Sidy Makhtar yalna fi yagg lool te wer!

Lettre de Serigne Touba aux fils de marabouts


Cet important document est tiré du recueil de correspondances et d'enseignements oraux de Cheikh Ahmadou Bamba, rassemblés, sous l'initiative du troisième Calife des mourides, par feu S. Modou Diagne de la Bibliothèque de Touba. Dans cette courte « lettre ouverte aux doomi-sokhna », Serigne Touba recommande à son fils et futur second Calife, Cheikh Mouhammadou Fadl, et, par delà lui, à tous ceux qui se réclament d'une noble ascendance de Saints et de grandes figures historiques, de ne point se suffire passivement de cet héritage. Mais de persévérer plutôt à acquérir leur propre mérite, en s'engageant eux-mêmes résolument dans la voie de la Science, de la Vertu et de l'Excellence qui a valu à leurs illustres aïeuls les honneurs et privilèges qui les font respecter et vénérer. En s'illustrant par la grandeur de leurs ambitions, la force de leur détermination et leurs capacités à conserver intact et à porter haut le Flambeau de l'Islam leur ayant été confié. Au risque, autrement, de perdre tout droit de se réclamer de ce patrimoine spirituel ou de prétendre à un quelconque avantage sur qui que de soit. Autrement dit, pour Cheikhoul Khadim, « naître serigne est un bon présage, mais le devenir reste assurément la véritable mission »…

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« Au Nom de Dieu, le Clément et Miséricordieux.

Ô mon fils !

Ne te laisse surtout pas abuser par les propos flatteurs des gens qui t'appellent : « Ô toi le Noble, fils de notre Noble Maître ! »


Car la véritable Noblesse, sache-le, est celle que tu auras toi-même acquise par tes propres actes. Mais nullement celle obtenue par l'intermédiaire de ton père ou de tes aïeuls.


En vérité, la seule fierté dont un homme puisse légitimement se prévaloir est celle qu'il aura lui-même méritée, à travers ses propres paroles et actes. Mais pas celle que l'on tire d'un glorieux lignage, fut-il paternel ou maternel, dont, paresseusement, l'on se réclame.


Le véritable honneur, souviens-t'en, réside dans la grandeur et dans la hauteur de tes ambitions et nullement dans l'évocation glorieuse des ossements blanchis de tes défunts ancêtres.


Car la noblesse de sang, sache-le, n'a de valeur et de sens qu'avec la noblesse du comportement et celle du cœur.


C’est là tout le sens de ce précieux adage tenu de nos anciens : « En vérité, nul éloge n'est dû à l'homme « bien né » et dont le comportement s'avère « bien bas ». »


De même nous ont-ils enseigné cette remarquable maxime : « Au lieu de te suffire du mérite de ton père, et de demeurer un éternel « Fils de...», compte plutôt sur tes propres actes, pour prétendre un jour devenir « Père de...», ».


Comme l'a si bien illustré le brave et célèbre ‘Içâm qui [en dépit de sa modeste et ancienne condition de valet du roi] proclamait haut et fort : « C’est ma grandeur d’âme qui a fait ma noblesse. Car c’est d'elle seule que je tire ma détermination et mon courage. En effet, c'est grâce à la seule force de mon âme que j'ai réussi à m'élever et à me faire respecter à l'instar d'un roi... »


Un autre poète, à ce même propos, de renchérir : « Une noble lignée n'est, en réalité, utile qu'à l'homme qui la considère comme une motivation pour ajouter sa propre pierre à l'édifice du bien dont il a hérité.


Ne compte donc que sur les œuvres que tu auras toi-même réalisées. Et ne pense surtout pas que l'éminence se transmet par simple héritage.


En vérité, l'homme ne s'élève à la véritable dignité qu'à la force de sa propre volonté. Quand bien même comptera-t-il des générations d'illustres aïeuls dans sa généalogie.


En effet, toute branche qui ne donne jamais de fruits, même si elle fait partie d'un arbre fruitier fort prisé, finira un jour, du fait même de son inutilité, par être coupée et servir de bois mort destiné au feu... »


O notre Seigneur !

Guide-nous sur le Droit Chemin !

Car c’est Toi Seul que nous adorons.

Et c'est de Toi Seul dont nous implorons l'assistance...»


Traduction : Majalis – S. Souhaybou Kebe – S. Soran Moustapha
Remerciements : S. Khabane Mourtada pour la vulgarisation du texte


****** TEXTE ORIGINAL ARABE ********

وصية الشيخ الخديم لابنه الحاج محمد الفضل مباكي
بسم الله الرحمن الرحيم
أما بعد؛ فلا يغرنك يا بني قيل الناس يا سيدنا وابن سيدنا؛
فإن أفضل السيادة ما اكتسبتها لنفسك لا ما اكتسبها لك آباء وجدود،
وإن الفخر في الأفعال والأقوال ، لا في الأعمام والأخوال،
وإن الشرف في الهمم العالية، لا في الرمم البالية؛
لأن شرف الأعراق يحتاج إلى شرف الأخلاق،
ولذلك قالوا لا حمد لمن شرف نسبه وسخف أدبه،
وقالوا كن عصاميا ولا تكن عظاميا،
فإن عصاما هو القائل:
نفس عصام سوّدت عصاما*****وعلمته الكر والإقداما
وصيرته ملكا هماما*****
وقال آخر :
فما الحسب الموروث لا در دره*****يفيــــد الفتى إلا بآخــــر مكتسب
فلا تتــــــكل إلا على ما فعلتـــه******ولا تحسبن المجــــد يورث بالنسب
وليس يسود المرء إلا بنفســــه******وإن عــــدّ أباء كراما ذوي حســب
إذا الغصن لم يثمر وإن كان شعبة*****من المثمرات اعتده الناس في الحطب
اللهم اهدنا الصراط المستقيم، فإياك نعبد وإياك نستعين

dimanche 25 mai 2014

La Communauté Mouride se rappelle de El Hadji Bara Mbacké Falilou le 25 mai 2014 à la veille du Magal Kazu Rajab

Appelé affectueusement El Hadji Bara, il est l’homonyme de Serigne Mouhamadou Lamine Bara MBACKE, fils de Cheikh AHMADOU BAMBA car il est venu au monde pendant que ce dernier était en visite chez Mouhammadou Fadilou Mbacké. Son père le confia très tôt à son homonyme qui lui inculqua une excellente éducation. C’est d’ailleurs sous sa férule qu’il mémorisa le Coran qu’il apprit, par la même occasion à calligraphier.

A la même source il s’abreuva amplement de solides connaissances en sciences religieuses. Après de longues années passées aux côtés de ce dernier, il retourna auprès de son père pour continuer sa formation spirituelle. Agé de 82 ans Serigne Mouhammadou Lamine Bara est le sixième khalif général des mourides depuis la disparition de Serigne Saliou Mbacké le 28 décembre 2007.

Suivant en cela l’exemple de son père à l’égard de Serigne Touba, il avait troqué auprès de Serigne Fallou le lien de sang qui les unissait contre le statut de talibé agréé. Il est aussi son homme de confiance. Il est aussi connu pour son amour et son attachement indescriptibles pour son père et maître spirituel.

Très tôt attaché au service de son père il a eu à jouer des rôles divers comme chargé de mission ou homme de confiance dans beaucoup de tâches qui demandent abnégation, engagement et courage. Il a eu à se rendre à plusieurs reprises à La Mecque, en petit pèlerinage. Maniant avec aisance l’arabe comme le français, Serigne Bara est aussi connu pour sa perspicacité et son ouverture d’esprit.

Il est doté d’un remarquable sens de l’organisation, plusieurs fois éprouvé dans les travaux qu’il a eus à diriger à la tête de la famille de Serigne Fallou.Très entreprenant il était aussi très proche de Serigne Saliou Mbacké et fut même son chauffeur pendant 7 ans. De la même manière il était très lié à Serigne Abdou Khadre Mbacké et l’accompagnait chaque fois diriger les prières de vendredi à la grande mosquée de Touba.

Serigne Mouhammadou Lamine Bara Mbacké s’est aussi illustré par ses interventions remarquables aux travaux dans les champs de Serigne Saliou Mbacké à Khelcom avec ses disciples et toute la famille de Serigne Fallou Mbacké (travaux de défrichage, d’entretien ou de récolte) L’homme, pour ceux qui le connaissent, est réputé pour son assiduité aux prières du Vendredi, depuis l’inauguration, de la Grande Mosquée, le vendredi 7 juin 1963. Sa bonté de cœur, sa générosité et sa franchise sont largement attestées par tous.

Serigne Bara Mbacké est très attaché à la famille de Khadimou Rassoul et voue un respect remarquable, une gratitude et une dévotion exemplaire à ses prédécesseurs et se veut le digne continuateur de message. Grand travailleur et rassembleur, Serigne Bara s’est toujours attelé à la mise en œuvre de l’héritage de Cheikh Ahmadou Bamba. Depuis son accession au khalifat de Serigne Fallou, il a hissé le Kazu Rajab à une dimension encore plus resplendissante, avec le concours de ses frères, de toute la famille et des disciples.
Puisse Dieu, par la grâce de l’Elu (P.S.L.), la bénédiction de son illustre grand-père, Cheikhoul Khadim et la baraka de son maître spirituel Serigne Fallou MBACKE, le garder longtemps parmi nous et donner une issue heureuse à toutes ses entreprises.

D’après le témoignage de Serigne Modou Mamoune NIANG

TOUBAINFOTV.COM

vendredi 23 mai 2014

(VIDÉO) Remise des clés au Khalife Général des Mourides de la Résidence Cheikhoul Khadim construite par les Baye Fall

Remise des clés des somptueuses villas que Serigne Cheikh Dieumbe Fall khalife des Baye a Fall a construit pour Serigne Touba sis au quartier héliport à Touba à Serigne Sidy Makhtar avec 28.000.000 de francs représentant le reliquat des sommes destinés au travaux ainsi que 28 exemplaires du Saint Coran.

Comparer Touba à Kidal: A quoi joue Babacar Justin Ndiaye ? [par S. Cheikh Fatma MBACKE]

Décidément toutes les sorties de ces derniers temps du « journaliste politologue » Babacar Justin Ndiaye, mènent à Touba. Non content d’avoir publié dans son « laser du lundi » sur Dakaractu.com le 12 mai dernier, qu’il fallait se méfier d’accorder un statut spécial à Touba à cause de la Casamance. Insinuant ainsi que Touba peut devenir le MFDC, et que ce statut serait la porte ouverte à une rébellion de Touba et des mourides : « Attention au statut spécial qui est un danger baladeur ! Comment accorder gracieusement un statut spécial à une ville et le refuser à une région qui se bat depuis trente ans (la Casamance) pour un statut analogue ? ».

Cet extrait, ainsi que tout le texte de l’analyste lui a valut, de même qu’à d’autres la réplique cinglante de Abdou Aziz Mbacke Majalis dans un article pertinent intitulé « Touba et la Casamance » où il dit : « Cet argument que résume, par exemple, cette « inquiétude » du sociologue Fatou Sow Sarr (par ailleurs, leader du Caucus des féministes) : « On parle de statut spécial pour Touba, mais, demain, la Casamance peut se lever et demander la même chose.».
Un refrain repris, dans une symphonie touchante, par le célèbre chroniqueur Babacar Justin Ndiaye, le docteur en droit Nfally Camara et une brochette d’autres belles plumes du bouillant landerneau intellectuel et médiatique de notre pays…
Poser le problème du statut spécial de Touba en ces termes montre, encore une fois, la choquante et profonde ignorance de notre intelligentsia, pour ne pas dire leur malhonnêteté intellectuelle notoire. ».
Et j’ai dit sur un autre article que c’est faire preuve d’une méconnaissance des réalités sociales de notre pays et de son histoire que de spéculer sur un possible prise d’indépendance par Touba. Sans la résistance culturelle et pacifique du fondateur de Touba face à l’aliénation coloniale on ne parlerait sans doute pas aujourd’hui de Sénégal en tant Nation, Culture, Civilisation, mais de « France Bis ».
Le Sénégal existe aujourd’hui parce que Touba ainsi que d’autres cités ont su préserver nos valeurs socioculturelles. Aller partout au Sénégal et vous y verrez des « Touba ». De même si le Sénégal est connu dans le Monde il le doit certainement aux nombreux «Touba » de la Diaspora. « C’est donc une hypothèse totalement absurde », pour paraphraser Abdou Aziz Majalis « que de parler de Touba, totalement enclavée à l’intérieur du Sénégal, revendiquer un quelconque séparatisme ».
A peine quelques jours après cette réplique, voulant certainement avoir raison contre vent et marrée ou poursuivant un agenda spécifique, Babacar Justin Ndiaye enfonce le clou en profitant des douloureux évènements au nord du Mali et après avoir affirmé dans son texte du 19 mai que « tous les Préfets et Sous-Préfets de la région de l’Azawad ont été égorgés par les éléments du Mouvement National de Libération de Azawad (MNLA) épaulés par les débris des organisations islamistes d’Ansar Dine et du Mujao ».
Il en vient à la fin de son analyse à comparer en des termes à peine voilées, Kidal à Touba disant clairement que Touba pourra devenir demain une rébellion sanglante et un terreau du terrorisme si jamais un statut spécial lui ai accordé « Un syndrome voisin sur lequel le gouvernement de Dakar doit poser un regard attentif et appuyé, à l’heure où le débat sur un statut spécial par-ci et par-là, fait subitement florès ». Son dernier texte est clairement une suite logique pour l’nalyste pour étayer son « Laser du lundi » intitulé « Entre l’enclume des femmes et le marteau-pilon de Touba ».
Il sied alors de se poser la question, à quoi joue Babacar Justin Ndiaye ? Pourquoi essaye t-il de dépeindre Touba comme la capitale d’une future rébellion au Sénégal et un terreau potentiellement favorable pour le terrorisme ? Pourquoi joue t-il à faire peur aux sénégalais et au Monde par rapport à Touba en brandissant comme épouvantail les actes de terrorisme sanglants au nord du Mali ?
Tous les chercheurs, tous les analystes de bonne foi savent que le Mouridisme est une doctrine islamique fortement ancré dans la paix. Toute l’histoire de son fondateur Cheikh Ahmadou Bamba le démontre. Alors qu’à l’époque de son émergence le seul moyen utilisé jusqu’alors pour lutter contre la colonisation était la guerre par les armes, lui choisi, bien avant Gandhi ou Martin Luther King de lutter contre la puissance coloniale française par la non-violence en usant d’enseignement, d’éducation, et de formation du peuple.
Alors que ses ennemis l’ont brimé de mille et une manières, l’exilant pendant 7 longues années au Gabon et 5 ans en Mauritanie, le privant de liberté pendant 32 ans, il reste ferme dans sa philosophie non-violente en affirmant « J’ai pardonné à tous mes ennemis, par la grâce de Dieu qui m’a épargné, je ne suis point revanchard ».
Alors que, même les ennemis les plus farouches du Cheikh Bamba dans l’administration coloniale finirent par témoigner que « … Ce Cheikh se distingue toutefois par une pureté de cœur, par une bonté, une grandeur d’âme et un amour du bien aussi bien pour l’ami que pour l’ennemi… Les plus injustes des hommes et les plus ignorants des réalités humaines sont ceux qui avaient porté contre lui de fausses accusations consistant à lui prêter l’ambition du pouvoir temporel. Je sais que les Saints et les Prophètes qui ont mené une guerre sainte l’ont fait sans disposer de la moitié de la force dont dispose ce Cheikh… » [L’administrateur colonial Lasselves].
Donc on est en droit de se demander, qu’est ce que Mr Justin Ndiaye cherche t-il à prouver avec ses dernières sorties sur Touba ? Verse t-il dans le « Mouridisme-bashing » en vogue ces derniers temps chez certains cercles intellectuels ? Pense t-il qu’avec ses textes alarmistes il pourra contribuer à annihiler ou retarder la réalisation des promesses du Président Macky Sall sur la formalisation d’un statut spécial pour la ville sainte ? Est il parmi ceux qui misent, comme d’ailleurs beaucoup de ceux que le Mouridisme dérange sur l’affaiblissement du celui-ci dans le temps, après la disparition du dernier fils de Bamba sur terre en 2007 afin de pouvoir en finir avec cette ville sainte qui empêche de dé-islamiser et de laïciser entièrement la société sénégalaise?
Même si on ne peut pas être affirmatif à 100%, on est en droit de se poser ces questions, tant le plaidoyer de Babacar Justin Ndiaye contre le statut spécial de Touba est acerbe.
Je ne serais d’ailleurs pas surpris s’il nous revient avec un autre article sur les filles enlevées par Boko Haram, les attentats et autres violences commis par cette organisation terroriste et essayer de faire une analogie avec Touba pour nous dire que nous risquons les mêmes dangers si Touba obtient son statut spécial.
Mais quel crédit accorder à un politologue qui avait, de manière péremptoire prédit la victoire de Président Wade en 2012 en ces termes : « Wade va gagner ou va gagner ». On connait la suite de cette prédiction de Babacar Justin Ndiaye.
Serigne Cheikh Fatma MBACKE,
Ingénieur Informaticien, chercheur mouride
cheikhfatma@yahoo.com
www.cheikhfatma.com

Communiqué du Khalife Général des Mourides transmis par son porte-parole S. Bass Abdou Khadar suite aux propos blasphématoires du Pr. Sankharé sur le Coran

" Le Coran me suffit comme compagnon et guide. J’adorerai mon Seigneur par le bais du Coran jusqu’à mon dernier souffle" Cheikh Ahmadou Bamba.

Suite aux propos tenus par le professeur Oumar Sankharé, rapportés par la presse et non démentis par le mis en cause qui : 

1- remet en cause le statut d’illettré et le voyage nocturne du prophète Mouhamad (PSL)

2- soutient l’antériorité de la sourate Fatiha à l’islam et l’existence de fautes dans le coran 

Je voudrais rappeler à toute la Umma que Cheikh Ahmadou Bamba à magnifié toute sa vie durant le saint Coran dont il dit : 
« en sa qualité de livre le plus pertinent Dieu à mis en lumière à travers lui, de la façon la plus explicite le passé, le présent et le futur....
Il est pour nous le repère, le droit chemin
Quiconque lui tourne le dos rencontrera les malheurs 
Quiconque s’en écarte tout en s’éloignant de ses enseignements ne le fait qu’à cause de ses nombreux vices...
Son Livre est pour moi un guide, un droit chemin, une miséricorde et une lumière éternelle....
Tout disciple qui se réclame de moi doit régulièrement réciter le Coran qui est le meilleur livre révélé ".

Fort de ses enseignements et recommandation de Cheikh Ahmadou Bamba, je voudrais au nom de la Umma :

1- exprimer mon indignation et condamner vigoureusement les propos au caractère regrettable et attentatoire au message du Coran, à la dignité du prophète Mouhamad ( PSL) et à la foi islamique.

2- partager la peine de tous les musulmans et leur exprimer ma détermination à œuvrer avec eux à la défense de l’islam et de ses nobles idéaux. 

3- prier pour qu’Allah soubhanahou watahala préserve tous les musulmans et le Sénégal de l’égarement, des errements, des propos discourtois, irrespectueux à l’égard de la foi d’autrui ou injurieux, source de perte et d’avilissement des peuples et de menaces de la concorde, de la stabilité et de la cohésion nationales. 

Fait à Touba le 23 Mai 2014

Pour le Khalif General des Mourides
Son Porte-parole 
Cheikh Bassirou Mbacke Ibn 
Serigne Abdou Khadar

mercredi 21 mai 2014

DÉPUTÉ DU PEUPLE OU DES LOBBIES ? (Par A. Aziz Mbacké Majalis)

 
On connaissait, bien sûr, l'engagement récent du député apériste à soutenir le projet de légalisation de l'IVG (interruption volontaire de grossesse) promu par les lobbies féministes au Sénégal. Son activisme soudain et très dynamique à soutenir ce projet de société avait même surpris plus d'un à l'époque. L'« honorable » n'avait même pas hésité à leur faire l' « honneur » de les accompagner sur les plateaux de télévision, en bon « thiamigne », pour défendre avec des arguments qui valaient ce qu'ils valaient, la banalisation dans notre société de cette pratique problématique. Une cause dont il existe pourtant un grand nombre de contre-arguments médicaux, sociaux, moraux etc. à même de relativiser profondément la pertinence. 

Face à ce brusque activisme suspect, certains s'étaient même publiquement interrogés sur la véritable nature des relations (d'intérêt ?) qui existaient réellement entre les pôles ONG et Parlement dans notre pays. Relations qui permettaient désormais aux ONG internationales, sous couvert de leurs relais locaux, d'initier des « plaidoyers » sur des questions sociétales dans le sens de leurs valeurs et projets de société. Aux fins de matérialiser ceux-ci en lois et dispositions institutionnelles, avec l'aide de « députés du Peuple » qui, en réalité, sont devenus des « députés des ONG » chargés d'aider ces dernières à mettre en œuvre le Programme d'Ajustement Culturel du Sénégal (PACS) dont ces organisations sont porteuses…

Poursuivant sa nouvelle croisade, l'« honorable » (pas si « honorable » que cela, à vrai dire) vient de nous servir une autre sortie qui ne fait que s'inscrire dans cette logique « plaidoyère » à la mode. A l'occasion notamment d'un de ces dîners ou séminaires à Saly (dont nos ONGistes ont le secret) dont les perdiems semblent assurément être d'excellents compléments salariaux aux avantages déjà conséquents de nos représentants. S'exprimant ainsi sur le problème de « la liste de Touba », qui, pour nous, fait déjà partie du passé, l'« honorable » est en effet revenu à la charge. Non plus, cette fois-ci, avec la ferme volonté d'inciter davantage nos filles à disposer librement de leurs corps et à se « libérer sexuellement », sous la protection bienveillante de l'Etat sénégalais, mais celle de défendre une parité à laquelle l'essentiel des populations sénégalaises (qu’il était pourtant censé « représenter ») ne se sont jamais reconnues. Une parité démagogique qui fut votée, dans sa volonté de mobiliser l’électorat féminin, par l’ancien président dont l'« honorable » n’hésite pourtant jamais à dénoncer les dérives passées. Une parité qui, sous prétexte de « discrimination positive », viole pourtant, et assez étrangement, les dispositions de « non discrimination basée sur le sexe » stipulées par la Constitution de notre pays. Une parité qui met arbitrairement en avant une caractéristique particulière (sexe, religion, ethnie etc.) au détriment de la compétence et du mérite. Sous le regard insidieusement bienveillant de nos « droit-de-l’hommistes » locaux.

Nous nous interrogeâmes même dernièrement, en lisant l’autre jour une information sur l’officialisation d’un troisième sexe pour les transgenres en Inde, s’il ne serait pas légitime, pour les tenants de cette sorte de répartition artificielle des fonctions officielles, de promulguer un jour une loi sur une « triparité » qui prévoirait une stricte division par trois des membres du parlement et des listes électorales. Le jour où le « déshonorant » projet de société actuellement défendu par l'« honorable » arrivera à faire voter au Sénégal une autre loi qui officialiserait l’existence de cette autre « minorité sexuelle » que sont les « transgenres », ou les LGBT (Lesbiennes, gays, Bisexuels et Transsexuels) de façon beaucoup plus générale et plus cohérente. Qu’attend d’ailleurs notre « honorable » pour franchir ce nouveau pas vers le « progrès » ? Qu’un tout nouveau plaidoyer pour légaliser l’homosexualité, fille de la « théorie du genre », soit initié auprès des « leaders d’opinion » sénégalais ?

Et lorsque notre « honorable » nous rappelle que « les lois de la République doivent être appliquées à tout citoyen. » et qu’ « une République, ce sont des lois », il nous donne tout simplement envie de rire. Tellement cette posture soi-disant « légaliste », s’appuyant en vérité sur un juridisme et un fétichisme institutionnel de bon aloi, prétend malhonnêtement mettre le principe de légalité au-dessus de celui plus général de « légitimité » et feint d’oublier que les lois sont faites par des hommes et pour des hommes. Et qu’une République, ce n’est pas une entité abstraite, un dogme tombé on ne sait comment du ciel qu’il faille adorer, les yeux fermés. Mais que c’est plutôt, ou ce devrait être, l’expression d’un consensus rassemblant l’essentiel du peuple qu’elle est censée incarner et préserver les intérêts socioéconomiques et moraux, sans distinction d’appartenance. Au risque, autrement, de devenir un instrument de domination économique, culturelle, idéologique d’une oligarchie politico-économique qui risquera un jour de faire face au « Peuple réel ».

Toutes les révolutions passées et récentes de l’Histoire ne se sont-elles pas justement faites contre des lois ? Des lois jugées par l’essentiel des peuples comme « scélérates », injustes et destinées à préserver les intérêts particuliers et les valeurs auxquels ces peuples ne se reconnaissaient nullement ? D’ailleurs, n’est-ce pas ce même « honorable » qui contestait justement la « légitimité » de la loi sur le ticket présidentiel que s’apprêtait à voter, le 23 juin, une instance (pourtant « légale ») de la République au sein de laquelle, ironie du sort, il s’érige aujourd’hui en donneur de leçon de « légalité » ? Que n’a-t-il invoqué alors ce principe de légalité d’une Assemblée Nationale s’apprêtant alors à faire passer une forfaiture fatale ? N’est-ce pas encore le même politicien, en même temps qu’une partie des actuels adversaires « légalistes » de Touba, qui critiquait la « légitimité » de la décision du Conseil Institutionnel (une autre instance « légale » de la République) de valider la candidature du président (qui a fait voter la parité) aux dernières élections ? Pourquoi, dans notre pays, l’on ne daigne parler de légalité de nos lois que quand il s’agit de causes en accord avec nos visions et intérêts particuliers, alors que, dans les cas contraires, l’on n’hésite pas le moins du monde à brocarder ces mêmes lois ? Est-ce à notre peuple de se conformer à des lois iniques, tombées d’on ne sait où, ou imposées (avec la complicité de politiciens véreux) par des protocoles de Maputo et de je-ne-sais-où, ou bien ne serait-ce pas plutôt à notre peuple de conformer ces lois à son vécu et à ses valeurs. Qu’est-ce que la République si ce n’est nous-mêmes, les sénégalais, toutes catégories et confessions confondues ?

S’il faut donc changer quelque chose, cher « honorable », c’est bien cette République artificielle et manipulée par des politiciens sans foi ni loi qu’il faut changer.

Pour ce qui est de la position de l’« honorable » sur le débat sur le « Statut spécial de Touba », nous ne pensons même pas qu’elle mérite une répartie. Tellement elle tombe dans les lieux communs et interprétations idéologiques et sans aucun caractère scientifique que nous eûmes, récemment, l’occasion de déconstruire. La seule chose qu’il siérait éventuellement de lui rappeler est que ce « statut spécial » existe depuis toujours de facto (à travers, notamment, les nombreuses dispositions règlementaires spécifiques à la ville sainte, avec l’accord tacite de l’Etat). Et que le débat qui a été lancé par la Commission Technique mise en place par le Khalife des mourides, suite à la promesse du Président Macky Sall (dont l’« honorable » est censé étrangement représenter la « majorité »), consistait plutôt à la FORMALISATION d’un état de fait. Pour rendre enfin celui-ci plus conforme aux lois et éviter les hiatus constatés. Une formalisation qui, malgré les amalgames sciemment suscités pour les raisons que l’on sait, ne consistent à rien de plus qu’à un approfondissement légal des « transferts de compétences » déjà prévus dans l’Acte 3 de la Décentralisation. Rien de plus. C’est donc dire que la balle est dans le camp de l’État qui n’a, en vérité, que ces deux alternatives :

(1) Soit formaliser un statut qui fut depuis toujours spécial, pour mieux intégrer nos réalités et valeurs dans son architecture institutionnelle et républicaine, tout en respectant une promesse publique du Chef de l’Etat et l’engagement formel du gouvernement sénégalais à l’issue du Conseil des ministres décentralisé de Kaolack ;

(2) Soit laisser perdurer le statu quo actuel, au risque de consacrer le premier « wakh wakheet » public du Président Macky Sall et de perpétuer, en même temps, un déphasage légal et la non application effective, depuis les indépendances, de certaines lois générales de la République à Touba (avec l’aval implicite et officieux de l’Etat). Une situation dont ne souffrirait en aucune manière Touba, du moment que ses spécificités culturelles et religieuses auraient été préservées et dont le principal perdant serait, à la réflexion, le camp dit « républicain ». Car, du moment où il n’existe actuellement aucun texte délimitant clairement les champs de compétences des autorités de Touba et celles régaliennes de l’Etat, qui peut raisonnablement garantir les évolutions futures des unes et des autres ?

En définitive, nous pensons humblement que, pour conserver son honorabilité, l’« honorable député des ONG » devrait revoir sa copie. Ou plutôt, pourquoi pas, la passer discrètement à ses discrètes « souteneuses » pour que celles-ci puissent la rédiger à sa place.

Il doit en avoir l’habitude, non ?

Oustaz Alioune Sall démonte les théories du Professeur Sankaré sur le Mouhammad (PSL)

L’un des prêcheurs les plus respectés au Sénégal, Oustaz Alioune Sall, a réagit aux allégations faites par le Professeur Omar Sankharé dans son livre « Le Coran et la culture grecque ».« Je commencerai par là où il soutient que le Coran a bien souligné que le Mouhammad (PSL) est illettré. Si être illettré c’est ne pas savoir lire et écrire, évidemment le Coran a bien souligné que le Prophète est illettré ».Dans la Sourate n°7 Verset 157, le Coran dit : « ceux qui suivent le Messager, le prophète illettré qu’ils trouvent mentionné dans la Thora et l’Evangile. Il leur ordonne le convenable et leur défend le blâmable ». Donc, le Coran dit bien que le prophète Mouhamed est illettré.

Dans le verset suivant c’est-à-dire le Verset 15, Allah répète : « Croyez en Dieu et croyez au Prophète qui est illettré ». Mieux, dans la Sourate « Jummah » qu’on récite à la grande prière du vendredi. Allah dit : « j’envoie le Messager auprès des gens illettrés et lui en fait partie ». Voilà trois faits qui prouvent que le Prophète Mouhamed (PSL) est bien illettré.Pour mieux démontrer cela, Alioune Sall renvoie aux hadiths du Prophète Mouhamed, plus particulièrement à deux sources dignes de confiance : « Boukhaary » et « Mouslim ». Dans « Boukhaary » aux hadiths 18-14 et « Mouslim » aux Hadiths 10-80.Le Prophète Mouhammad (PSL) affirme dans un hadith authentifié par Abdoulahi ibn Omar : « nous sommes un peuple qui est illettré ; nous ne savons ni lire, ni écrire, ni calculer ». 

Ceci c’est le Prophète qui l’a dit.Oustaz Sall invoque également la Sourate qui parle des Araignées où Allah dit à son Prophète : « tu n’as jamais lu un livre, tu n’as jamais écrit un seul mot, ceux qui cherchent à installer le doute dans l’esprit des gens allaient dire que c’est toi qui as écrit le Coran ou dicté à des rédacteurs ». « Mouhammad (PSL) ne savait ni lire ni écrire, sinon on allait l’accuser d’avoir écrit ou fait écrire le Coran », précise Alioune Sall.

Source : L’As

lundi 19 mai 2014

Supposée "destitution" de S. Bass Abdou Khadre : S. Cheikh Thioro met en garde les détracteurs du porte-parole du Khalife des mourides

 
Le Khalife des mourides a renouvelé, hier, sa confiance à son porte-parole, Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké.

Cela fait suite aux informations diffusées par le site d’information, « assirou.net », faisant état de la destitution de ce dernier par Serigne Sidy Mokhtar Mbacké.

Même si le site en question n’a pas été formel par rapport à cette information, se fondant sur de simples hypothèses, Serigne Cheikh Thioro Bassirou, supposé remplaçant de Serigne Bass Abdou Khadre, dénonce des manœuvres de personnes malintentionnées, visant le Khalife, lui-même.

« Cette information est regrettable et mal fondée. C’est à la limite une diffusion de fausses nouvelles que le Khalife ne saurait accepter encore longtemps. Serigne Sidi Mokhtar avait clairement dit, après la sortie de Bassirou Khadim Awa Ba sur son homme de confiance, que ce dernier représente ses yeux, ses mains, ses pieds et sa voix. Il réitère la même chose, et souhaite que l’auteur de telles informations, identifié comme un petit-fils de Serigne Touba, arrête ses agissements et présente des excuses », indique Serigne Cheikh Thioro qui s’est confié, en exclusivité, au « Populaire ».

Abordant les relations entre Serigne Sidy Mokhtar et Serigne Bassirou Abdou Khadre, (notre) interlocuteur soutient :  « Elles sont tellement huilées que la diffusion de telles informations décrédibilise même son auteur, dont les réelles motivations restent jusque-là inconnues. Si c’est lié aux informations sur la parité et autres, sachez que ce dossier est exclusivement géré par le khalife qui en assume toute la responsabilité, comme il l’a dit lors de sa rencontre avec une délégation de la Cena ».

D’ailleurs, précise l’assistant du saint-homme, « Serigne Bass a eu son aval sur toutes les démarches qu’il a entreprises sur cette affaire et son implication a été saluée par le Khalife, lui-même, qui l’a béni ».

Pour rappel, le site « assirou.net » a fait allusion à la destitution par le Khalife général des mourides de Serigne Bass Abdou Khadre arguant que ce dernier aurait mal géré le dossier relatif à la liste de Touba.

Toutes (nos) tentatives de joindre le responsable dudit site, Mohamed Fadel Mbacké, sont restées vaines.

Source: Le Populaire

SERIGNE MODOU KARA : «Il faut formaliser le statut spécial de Touba»

Constatant que Touba ne peut pas appliquer toutes les dispositions de la Constitution et de la législation sénégalaise, le chef de file du mouvement Bamba Partout invite le législateur à formaliser le statut spécial que revendique la capitale du mouridisme.

En marge d’un grand rassemblement organisé hier à Mermoz pour préparer le magal de Darou Moukhty qui se tiendra le mois prochain, Serigne Modou Kara a explicitement demandé au législateur, par la voix  de son porte-parole Seydou Bamba Diop, de formaliser le statut spécial que revendique Touba. «Dans le domaine institutionnel et constitutionnel le statut spécial n’existe pas, mais dans le domaine pratique, dans la réalité, le statut spécial existe. Aujourd’hui tout le monde sait que la liste de Touba n’a pas respecté les dispositions sur la parité. La liste de Touba n’a pas respecté la pluralité au niveau des listes parce qu’il y a une liste unique et cela montre  qu’il y a des dispositions dans la constitution et dans la législation qui ne s’appliquent pas à Touba. 

Cela quand même est un aspect très spécial. Donc il faudrait que les gens légifèrent dans le sens de formaliser le statut spécial de Touba (…) Cela a fait débat pendant longtemps mais malheureusement les décideurs ne l’ont pas compris ainsi et le khalife a pris ses responsabilités. Il leur a montré tout simplement qu’il y a une autorité à Touba qui est différente de l’autorité administrative nationale et qui est différente de l’autorité politique au niveau national, et cette autorité est une autorité sociale qui mériterait une autre attention, une autre approche qui permettrait d’avoir une symbiose au niveau national» assure le porte-parole de Serigne Modou Kara. Il a aussi précisé que Touba ne peut pas appliquer toutes les dispositions de la Constitution et de la législation sénégalaise. 

C’est douloureux, parce que tout simplement nous sommes une nation, nous sommes une République. Il y a des textes qui régissent la République, peut-être que personne ne devrait y échapper, mais le cas de Touba devrait être réglé depuis longtemps. Aujourd’hui, d’aucuns sentent que ce n’est pas du tout légal, mais sur le plan de la légitimité, c’est au delà de la légalité et il faut l’accepter. Touba ne peut pas appliquer tous les textes qui proviendraient de notre Constitution, laquelle constitution est copiée de la 5ème  République française qui n’a aucune adéquation avec les valeurs que Cheikh Ahmadou Bamba a incarnées. Au contraire, c’est tout à fait contradictoire (…) 

Dans le vécu quotidien des populations, personne n’ose fumer à Touba, personne n’ose vendre de l’alcool là-bas, personne n’ose faire certaines choses prohibées au niveau des textes religieux et autorisées au niveau des textes constitutionnels», ajoute-t-il.

Source: La Tribune

dimanche 18 mai 2014

Le Statut sacré de la ville sainte de Touba

La ville sainte de Touba, a été fondée en 1888 par le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba. L’adoration de DIEU loin des tumultes est la raison principale de sa fondation. La ville sainte de TOUBA est l’aboutissement d’un périple qui a duré 5 années entre Mbacké Cayor, Mbacké Baol et Darou Salâm, de 1883 à 1886.
Les déplacements fréquents du Cheikh étaient motivés par une volonté de fuir les foules qui affluaient vers lui pour se consacrer uniquement à l’adoration de DIEU et au service de son Maître le Prophète Mouhammad (Paix et salut sur lui).

La ville sainte de TOUBA est donc une récompense du SEIGNEUR à Cheikh Ahmadou Bamba pour sa ferveur et sa haute détermination dans la quête d’une terre de paix où vouer à DIEU un culte exclusif.

Après avoir baptisé cette ville de son nom si révélateur qu’est Touba qui signifie bonheur, félicité, le Cheikh a ajouté "DIEU l’a d’ailleurs préservée" Il n’a pas dit DIEU la préservera. Il a affirmé d’une façon très claire que DIEU l’a préservée. C’est donc un fait accompli, qui existe déjà.

Le Statut sacré de Touba ne fait aujourd’hui aucun doute dans l’esprit et le cœur des musulmans au Sénégal et de tout visiteur de quelque horizon qu’il puisse provenir.

Les fidèles ayant compris qu’aucune raison profane ou contingente n’est à la base de la fondation la ville, se sont alors rués pour venir s’installer comme lui dans cet espace propice à la quête de l’agrément de DIEU.

Cheikh Ahmadou Bamba dit à ce propos :
‘’Fais de ma demeure, la cité bénie de TOUBA, un sanctuaire de rédemption, une cité de droiture, une source de connaissance et un pôle de l’agrément de DIEU.’’

Les disciples avec leur arrivée massive à Touba, la ville est devenue un établissement humain qui suit la courbe d’évolution et de développement de la communauté mouride qui, aujourd’hui, a le privilège d’avoir créé la 2ème ville du Sénégal.

Il est important de savoir que ce qui fait affluer les populations vers Touba n’est rien d’autre qu’une réponse massive à l’appel lancé par le fondateur de la ville lui-même, Cheikh Ahmadou Bamba en l’occurrence. Touba, une ville religieuse bâtit sur un titre foncier de près de 30 000 ha. Touba, une pleine propriété Cheikh Ahmadou Bamba ; Touba, une ville sous le contrôle et la supervision du Khalife Générale des Mourides.
Touba n’est ni une ville commerciale, ni une ville industrielle, encore moins une ville touristique ; Touba est une ville essentiellement religieuse malgré ses fonctions multiples.

Source: htcom.sn

vendredi 16 mai 2014

DÉMENTI DE LA FAUSSE RUMEUR SUR LE PORTE-PAROLE DES MOURIDES [Source : Majalis News]

Des informations délibérément tendancieuses et perfidement distillées par une certaine presse propagent l’information selon laquelle Cheikh Bassirou Abdoul Khadre, le porte-parole du Khalife Général des Mourides, serait « démis de ses fonctions », en se fondant uniquement sur des allégations au conditionnel. Une information qui fut immédiatement (et triomphalement) reprise par des sites anti- mourides et des pages facebook.

Après vérification de MAJALIS NEWS auprès des proches du Khalife, ces rumeurs ont été formellement démenties par ces derniers. Serigne Bass bénéficiant plus que jamais de la confiance du Khalife qui lui a, par ailleurs, confié le dossier de la formalisation du Statut Spécial de Touba par l’Etat du Sénégal, suivant la promesse du Président de la République. Les raisons de cette rumeur sont ainsi vraisemblablement une volonté déstabilisation de la communauté mouride, face à sa remarquable résistance face aux pressions, ayant déconcerté certains milieux, et le rôle remarquable joué par Cheikh Bassirou Abdoul Khadre dans la clarification de la position de Touba...

C’est, selon toute vraisemblance, une récente information sur le rôle éminent joué par le porte-parole du Khalife et ses brillantes explications aux émissaires de la CENA qui a du irriter les auteurs de cette rumeur tapis dans l’ombre...

Voici l’article (du journal Le Populaire du Lundi 12 mai 2012) en question, qui vaut à Serigne Bass la perfide et calomnieuse rumeur qui, après vérification, n’a pas fait long feu :

« Le porte-parole du Khalife des mourides qui, à la suite de Serigne Sidi Mactar, a reçu la délégation de la Cena, lui a fait l’histoire de Touba. En réponse a ses hôtes, l’homme de confiance de Serigne Sidy Mactar a d’emblée précisé qu’il est certes le porte-parole du Khalife, mais s’exprime uniquement pour lever certains équivoques parce qu’il n’a plus voix au chapitre après le Khalife qui s’est exprimé lui-même.

Serigne Bass Abdou Khadre de démarrer ensuite sa leçon d’histoire sur la ville sainte. «Depuis 1972, Touba est érigée en communauté rurale, la loi de 72 est inspirée du Code des collectivités locales de France et non sur les réalités du Sénégal. Ce qui vous vaut les problèmes auxquelles vous êtes confrontés. Une loi doit émaner de la base vers le sommet. Autrement dit, elle doit être l’aspiration du peuple et non des gouvernants», souligne-t-il.
Serigne Bass Abdou Khadre de poursuivre : «D’autres villes de France et d’Europe ont les mêmes réalités et spécificités que Touba. Pourtant ces pays considérés comme de grandes démocraties prennent en compte les réalités de ces villes sans qu’elles ne soient une entrave au bon fonctionnement du reste du pays». Alors s’interroge le guide religieux : «Pourquoi vouloir refuser cela à une ville comme Touba qui se fonde sur les principes de l’islam ?» Serigne Bass Abdou Khadre de préciser ensuite : «Touba ne veut pas d’autonomie par rapport au reste du Sénégal. Le contenu du statut spécial n’entrave en rien l’unité nationale. Tout ce que demande le Khalife, c’est de légaliser les réalités de la ville de Touba qui ne datent pas d’aujourd’hui. C’est la seule voie de salut pour le gouvernement.

Serigne Sidi Mokhtar voulait éviter cette polémique en parachevant le statut spécial dans un document depuis près d’un an, avant même l’Acte III de la décentralisation. Tous ceux qui devaient être informés l’ont été à temps y compris le chef de l’Etat. Donc le Khalife a fait ce qu’il devait faire». Le porte-parole du Khalife se veut clair : «Si on est soucieux de la paix et de la stabilité au Sénégal, il faut respecter les croyances et les convictions des autres même si on ne les partage pas. La démocratie, c’est d’abord respecter le choix de l’autre. Touba ne veut pas de parité, les talibés préfèrent le «Ndiguel» du Khalife à la parité».

Le marabout précise à ses invités : «Touba dispose d’une force indiscutable, mais elle préfère la stabilité du pays et le respect des institutions, raison pour laquelle nous avons mis en place un statut spécial avec l’expertise requise pour éviter un conflit avec l’Etat. Maintenant la balle est dans son camp».

Serigne Bass Abdou Khadre a terminé en rappelant à la délégation de la Cena qui l’écoutait avec une grande attention les propos de Serigne Moustapha Saliou à Istanbul. «Répondant aux questions d’un journaliste sur un prétendu manque de démocratie à Touba dans les années 90, il lui avait dit : ‘ce qui existe à Touba n’a pas de nom chez vous, personne ne veut rien, tout revient à un seul homme le khalife. A vos dictionnaires !». Le guide religieux de boucler par des prières et des conseils : «Nous espérons que vous allez vous conformez aux voeux du Khalife dans cette ville parce que son voeu est plus important que tout pour nous».

Moralité : Serigne Cheikh Bassirou Abdoul Khadre continue de bénéficier encore de la confiance du vénéré Khalife des mourides. Pourvu qu'il en soit encore ainsi pour longtemps. N'en déplaise aux ennemis de l'Islam et du Mouridisme.

jeudi 15 mai 2014

Touba a bel et bien un statut particulier [Par Cheikh CISSE]

Touba a bel et bien un statut particulier, et nul n’est besoin de la comparer à Paris ou la Corse pour le justifier. Car, à Paris comme en Corse, les voix sont discordantes au niveau local alors qu’à Touba la totalité de la population se reconnait dans les décisions du Khalife Général des Mourides. Cela est suffisant pour lui conférer un statut très particulier.

Dans une démocratie, c’est la volonté de la majorité qui l’emporte sur le reste. Autrement dit, on ne peut imposer aux citoyens desrègles qui ne les conviennent pas. Si la loi est supposée être une expression de la volontédes individus, elle ne peut être de mise que si leur « représentant » les ont consultés au préalable. L’assemblée nationale ne peut donc rien conclure de global étant donné que le député est plus un commissaire qu’un mandataire du peuple, dont les votes sont nuls et non avenus s’ils ne reflètent que sa volonté individuelle. Pour pouvoir porter la voix du peuple, les députés devraient consulter les délégués de quartier de leur collectivité, en la leur expliquant dans un langage clair et précis l’esprit de la loi qu’il doit voter. C’est pour cela que seul le suffrage universel peut être considéré comme l’expression de la volonté générale du peuple.Alors, si le respect de la démocratie exige que la minorité se range derrière la majorité pour ne pas entraver l’application de leur volonté ; au nom de ce même respect de la démocratie on ne devrait pas imposer à une communauté une loi qu’elle rejette et dont l’application dans ce lieu précis ne profite en rien le reste du pays. Les élections locales concernant chaque collectivité à titre individuelle, comment est-ce que la liste de Touba qui fait unanimité au sein desa population peut faire l’objet de tout un débat. Cela en vaudrait la peine si au moins quelques voix venant de Touba s’étaient levées contre cette liste. Le seul fait que la totalité de la population (donc masculine comme féminine) de Touba se reconnait et accepte sans réserves la liste proposée par le Khalife, la rend valide. Et à force de vouloir opposer une communauté musulmane à une autre, on finit par combattre l’islam dont on veut se reconnaitre.

Touba constitue un rempart face à la monte de la franc-maçonnerie en Afrique et particulièrement au Sénégal. Les dirigeants occidentaux ont profité de la violence d’une petite minorité de musulmans (radicaux) pour diaboliser l’islam. Aujourd’hui les jeunes européens ou américains grandissent avec le stéréotype du musulman barbu et barbare. Face à cette campagne dénigrement orchestrée par les media occidentaux, Serigne Touba apparait comme un modèle de non-violence pouvant servir de porte d’entrée à l’islam pour leur jeunesse en quête de repères. C’est n’est pas pour rien que M6 avait fait un reportage dénégatoire sur le Mouridisme, faisant fi des enseignements et préceptes islamiques de Cheikhoul Khadim. Cette instrumentalisation vise à diaboliser, à son tour, ce qu’ils appellent « l’islam modéré » ayant réussi à donner une mauvaise image de l’islam orientale. Pour finir leur enracinement en Afrique, les loges franc-maçonniques qui se sont déclarés ennemis jurés de l’islam utilisent aujourd’hui des moyens invisibles mais assez destructrices comme des lois sur la parité, la légalisation de l’homosexualité, etc. Touba constitue un rempart par ce qu’on y applique la charia qui n’est rien d’autre que la règlementation des aspects de la vie des musulmans.Il n’est écrit nulle part que la charia consiste obligatoirement à couper des mains et des têtes. Le niveau, l’intensité ainsi que l’étendue du pouvoir normatif de la charia est tributaire de l’histoire et de la culture des populations concernées. Appliquer la charia, revient à définir des règles qui seront en phase avec la culturelle du peuple tout en protégeant l’islam de toute aliénation. 

C’est pour cela que le refus du Khalife d’appliquer une loi votée pour les beaux yeux des organisations féministes relève d’un souci de protection de notre religion. Cela constitue un acte guerrier que tout musulman devrait saluer, à défaut de participer au combat contre la parité qui, dans sa volonté de vouloir imposer une égalité homme-femme quelque soit le potentiel de cette dernière, constitue une entrave au développement. Cette parité ne peut non plus exister dans un pays où la femme se laisse entretenir par époux(au nom de la religion) et ne pense qu’à gaspiller le peu qu’elle gagne ou qu’on lui donne dans des mondanités. Non Sira, la parité, concoctée dans un Occident qui s’athéise et se démoralise ne peut en aucun cas être acceptée dans pays musulman qui vu naître les plus grands joyaux de l’islam de tous les temps.

Cheikh CISSE
sheikhcisse@hotmail.com

mercredi 14 mai 2014

TOUBA ET LA CASAMANCE [Par A. Aziz Mbacké Majalis]

 Je ne trouve assurément pas d’argument de plus mauvaise foi et de si léger que celui auquel les Croisés de notre Caucus Républicain tiennent coûte que coûte à se raccrocher dans le débat sur le Statut Spécial de Touba dans lequel ils ne cessent, depuis quelques jours, de subir revers sur revers.


1. L’argument de la Casamance 


Cet argument que résume, par exemple, cette « inquiétude » du sociologue Fatou Sow Sarr (par ailleurs, leader du Caucus des féministes) : « On parle de statut spécial pour Touba, mais, demain, la Casamance peut se lever et demander la même chose.». Un refrain repris, dans une symphonie touchante, par le célèbre chroniqueur Babacar Justin Ndiaye, le docteur en droit Nfally Camara et une brochette d’autres belles plumes du bouillant landerneau intellectuel et médiatique de notre pays…


Qu'en est-il exactement ?


Poser le problème du statut spécial de Touba en ces termes montre, encore une fois, la choquante et profonde ignorance de notre intelligentsia, pour ne pas dire leur malhonnêteté intellectuelle notoire. Du moment que, pour reprendre tout juste un exemple assez facile, le statut spécial reconnu à l’Alsace-Moselle depuis presque un siècle par la République française a-t-il jamais posé un quelconque problème à l’unité de ce pays ? Les statuts spéciaux attribués à la Sicile, à la Sardaigne, au Trentin-Haut Adige, au Frioul-Vénétie julienne ou au Val d’Aoste en Italie ont-ils jamais créé une quelconque scission ou dissidence dans ce pays ? Nos pseudo-analystes savent-ils seulement la différence qui existe entre « spécial spécial ou particulier », « autonomie », « indépendance », « souveraineté » ? Ou bien font-il exprès de créer ces amalgames gratuits, en mélangeant sciemment les torchons de Touba aux serviettes de la Casamance qu’ils brandissent comme un affreux et angoissant épouvantail devant l’opinion publique non initiée sur ces questions ? Dans quel but ?

L’analyse des points de vue (plus idéologiques que véritablement scientifiques) exprimés dans ce débat nous semble mettre en évidence un choquant manque de recul conceptuel et de sérieux de la part de ceux qu’on prend pourtant en général pour des universitaires ou experts ! Nos universitaires devraient plutôt – c’est une exigence académique minimale et un « conseil d’ami » – réfléchir sur ce rappel important de leur collègue, Jacques-Yvan Morin, professeur de droit constitutionnel à l'Université de Montréal, qui introduisait son étude sur les origines historiques du statut particulier par ses mots: « Le régime du statut particulier a été utilisé, sous de multiples formes et sous des noms divers, dans plusieurs Etats et empires du passé et au cours de la plupart des grands réaménagements politiques des Temps modernes, depuis la dissolution de l'Empire ottoman jusqu'à la constitution de l'Union soviétique, en passant par la dissociation de l'Empire britannique. D'une manière générale, le statut particulier se présente comme une exception au principe de l'égalité ou de l'uniformité de régime des collectivités publiques qui composent un État. Une collectivité qui jouit d'un statut particulier possède, en sus des droits communs à toutes les autres collectivités, des droits ou des pouvoirs spéciaux et quelques fois une place à part dans les institutions du pays.»


A propos de cette dialectique diversité/unité posée, en filigrane, dans le débat, le Professeur Raison (un autre universitaire dont l’analyse n’est pas, elle, parasitée par la mouridophobie ambiante) soutenait ainsi : « Il faut mettre une sourdine au discours sur l’unité, ou plutôt l’avoir toujours au cœur pour ne pas avoir à le claironner, car mal chanté. L’air de l’unité peut être le plus grand obstacle à l’unité… Car après tout il y a aussi des diversités… et l’unité vivra par l’acceptation des diversités. Le discours sur la diversité assumée, à l’intérieur certes d’une unité, est probablement celui qui maintiendra le mieux la cohésion... ». Il nous semble ainsi infiniment utile et plus qu’urgent que l’on rappelle à l’opinion la véritable définition d’un « statut spécial » ; un travail auquel nos universitaires auraient du normalement s’atteler, au lieu de s’engager dans une Croisade qui n'a rien de scientifique.


C’est quoi exactement un « statut spécial » ? L’existence, dans plusieurs pays du monde, de régions ou d’entités sociohistoriques particulières, dont la nécessaire prise en compte des spécificités constitue une condition sine qua non de leur intégration parfaite dans l’architecture institutionnelle et administrative du système officiel, a souvent été à la base de l’attribution de statuts spéciaux ou particuliers aux dites régions. Un statut qui se matérialise par la reconnaissance juridique par l’Etat, dans un cadre formalisé, de certaines DISPOSITIONS LEGALES SPECIFIQUES à ces régions ou par une délégation de pouvoir de la puissance publique aux autorités locales sur CERTAINS DOMAINES de compétences choisis. La nature et l’étendue des compétences déléguées et spécificités reconnues localement dépendant de plusieurs facteurs culturels, sociohistoriques, économiques etc. caractérisant les régions concernées. Ce principe est essentiellement sous-tendu par la conscience que « diversité » ne signifie nullement « dissidence ». Et, qu’au contraire, la prise en compte équilibrée et harmonieuse des potentialités locales dans le dispositif global d’un Etat, selon des limites de souveraineté bien définies, était plutôt de nature à renforcer l’ensemble et à garantir sa pérennité dans le temps et l’espace.


D’ailleurs, des questions assez intéressantes que ces pourfendeurs « néo-casamalistes » du Caucus devraient plutôt se poser sont les suivantes. Si l’on prend le problème casamançais dans l'autre sens, sachant qu'un statut particulier n'a jamais été reconnu à la Casamançe, n'est-ce pas justement le défaut d'une intégration plus parfaite des spécificités locales (culturelles, linguistiques, ethniques etc.) de cette région du Sud dans l’architecture républicaine de notre pays qui fut, pour une large part, un terreau fertile au sentiment de frustration ayant mené certains habitants (extrêmistes) de cette contrée à revendiquer un territoire propre ? Si le Sénégal avait réussi à bâtir une véritable NATION où les identités diverses et les valeurs multiples des uns et des autres ont été bien valorisées et intégrées harmonieusement dans l’élaboration de nos systèmes politique, institutionnel et administratif, dans un cadre unitaire garantissant l’unité et la souveraineté qui nous lient tous, aurions-nous justement eu cette « question casamançaise » ? Comment se fait-il que, malgré l'absence de statut particulier, la guerre continue de faire rage dans cette partie de notre pays ? Ne devons-nous pas réinventer notre République, sur la base de nos RÉALITÉS ? A-t-on jamais entendu Touba, totalement enclavée à l'intérieur du Sénégal, revendiquer un quelconque séparatisme (une hypothèse totalement absurde) ? Des question très simples auxquelles nous ne verrons aucun de nos prétendus « analystes » tenter de donner des réponses satisfaisantes. 


Aucun.

(AUDIO) Déclaration du Khalife sur la non-application de la parité à Touba

Déclaration du Khalife Général des Mourides, Serigne Sidy Moukhtar Mbacké, lue par son porte-parole S. Cheikh Thioro, sur sa ferme volonté de ne jamais faire appliquer la parité dans la ville sainte de Touba. Écoutez!

lundi 12 mai 2014

La République face au Statut Spécial de Touba : Macky doit respecter son engagement (Par A. Aziz Mbacké Majalis)

La République face au Statut Spécial de Touba : Macky doit respecter son engagement (Partie 1)

Par A. Aziz Mbacké Majalis 

A la suite de l’information (amplifiée à dessein) du « non respect de la parité » par la liste  présentée par le Khalife des mourides à l'élection municipale de la commune de Touba Mosquée, des boucliers prétendument « républicains » se sont aussitôt levés. Comme prévu, notre très remuant et très médiatique lobby féministe local est monté au créneau. A travers, notamment, le Conseil sénégalais des femmes (Cosef), le Caucus des femmes leaders et l’Association des femmes juristes, qui, selon les termes mêmes de leur communiqué, n'entendent « pas laisser passer une telle forfaiture » (sic). Prenant le relais de ces menaces de représailles (apparemment concertées), la Commission électorale nationale autonome (CENA), prétendant s’être « autosaisie » (alors que le communiqué préalable des féministes annonçait déjà cette saisine), promit aussitôt « d’utiliser les moyens que lui confère la loi pour faire respecter le Code électoral », avant de se rendre à Touba où elle essuya un cuisant revers devant l’intransigeance du Khalife des mourides. Embouchant la même trompète « démocrate », l’analyste et homme politique Ibrahima Sène, résuma excellemment le cri de ralliement de cette nouvelle Croisade du Caucus Républicain contre Touba : « La Commune de Touba n'ayant pas eu de statut spécial qui serait une dérogation aux dispositions qui régissent la communalisation intégrale, devrait se conformer à la Loi, pour éviter qu'une pareille forfaiture ne soit cautionnée. L'Etat républicain est interpelé, et tous les Démocrates de ce pays sont interpelés ! » 

Face à ce qui s’annonce comme une ultime polémique de notre sulfureux et pétillant landerneau politico-médiatique, où la cacophonie idéologique des argumentaires partiels et partiaux risquera, comme d’habitude, de l’emporter sur le nécessaire recul scientifique, un certain nombre d’éléments d’analyse nous semblent mériter d’être intégrés dans ce débat sur la « forfaiture » mouride. Un recul qui nous permettra de voir que, au-delà de l’argument « légaliste » et simpliste, qui n’est, en réalité, qu’un futile prétexte et un exutoire fort propice, le problème de fond qui mérite d’être posé et discuté est celui du statut spécial de la ville de Touba. Aussi ne nous faudra-t-il pas nous tromper de combat ni de débat. Ces « sous-débats » sur l'illégalité ou non de la liste municipale de Touba, ou sur la pertinence ou non de la loi sur la parité (mettant en cause la place de la femme dans notre société ou dans les communautés religieuses) ne sont, en réalité, que de faux problèmes. Raison pour laquelle nous nous évertuerons, dans cette première partie, à aborder sereinement cette problématique du statut spécial de Touba, dans sa globalité, en mettant en évidence ses véritables clés d’analyse et d’évolution, avant de démontrer, dans une seconde partie, en quoi l’argumentaire du Caucus Républicain mérite d’être relativisé et battu en brèche (quitte à être aussi « long » que d’habitude ; sachant que l’expertise et le souci de dépasser l’émotionnel ne seront qu’à ce prix). 

De quoi s’agit-il exactement ? 

Les spécificités culturelles, religieuses, sociologiques, urbaines, démographiques, économiques etc. de la ville sainte des mourides sont un fait. Mieux, une réalité scientifique et historique que les chercheurs d’horizons divers et variés ont depuis longtemps démontrée dans leurs études. Suscitant même le plus souvent une certaine admiration et un enthousiasme non caché des chercheurs, face à l’évolution spectaculaire d’une petite bourgade rurale et non-coloniale, que rien normalement (ni port, ni marché sous-régional, ni hub ferroviaire, ni ressources agricoles, minières ou autres) ne prédisposait à devenir la deuxième ville du pays, après la capitale Dakar. Ce, moins d’un siècle après sa fondation, et bien que placée sous l’autorité « traditionnelle » et les prérogatives de gestion « informelle » de la « chefferie religieuse » incarnée en l’occurrence par le Khalife général des mourides. 

L’Etat du Sénégal, bâti pour l’essentiel sur le modèle jacobin français, a toujours éprouvé, il faut le dire, des difficultés à insérer harmonieusement ces spécificités dans son architecture administrative et institutionnelle officielle. Se contentant le plus souvent de faire des concessions partielles sur des domaines spécifiques (gestion du foncier, franchise douanière, élection du conseil rural, interdictions spécifiques, autorité du Khalife et des branches lignagères sur la gestion de la ville etc.) pour conserver une « présence négociée » à Touba. Dans le cadre des relations particulières (qualifiées de « clientélistes ») que les hommes politiques entretiennent habituellement avec les communautés religieuses, notamment mouride. Un exercice d’équilibrisme que démontre l’érection administrative de la ville sainte en « communauté rurale ». Au moment où l’ensemble des données démographiques, spatiales, urbaines, socioéconomiques et religieuses démontraient pourtant amplement que ce statut de plus « gros village au monde » ne convenait plus depuis longtemps à la capitale des mourides… 

C'est sans doute, fort de ce constat, que l'actuel Président de la République, Macky Sall, promit, dans le cadre de son projet d’Acte 3 de la Décentralisation, de résoudre durablement cette incohérence que rien ne pouvait plus raisonnablement justifier. C’est ainsi que, lors du Conseil des ministres décentralisé tenu à Kaolack (en Juin 2012), le Gouvernement du Sénégal annonça la volonté de l'Etat de conférer un statut spécial à la ville sainte de Touba, en ces termes : « Le Président de la République a demandé de renforcer la décentralisation. La communauté rurale de Touba a une taille bien particulière et, eu égard aux activités économiques de cette communauté, une étude est en cours pour conférer un statut particulier à cette cité religieuse » (voir ce lien). Une volonté qui fut réaffirmée, le 22 Décembre 2012, par le Président Macky Sall en personne, qui déclara publiquement à Touba, lors de sa visite préliminaire au Magal 2013, qu’il comptait doter Touba d’un statut spécial, s’il obtenait l’accord du Khalife général des mourides, Cheikh Sidy Mukhtar Mbacké (voir ce lien). Une promesse qui, jusqu’ici, n’a pas été tenue, pour des raisons non encore élucidées. Malgré la mise en place, avec l’aval du Khalife des mourides, d’une Commission Technique qui a déjà produit un rapport assez exhaustif, avec des propositions très réalistes en ce sens…

C’est quoi exactement un « statut spécial » ? 

L’existence, dans plusieurs pays du monde, de régions ou d’entités sociohistoriques particulières, dont la nécessaire prise en compte des spécificités constitue une condition sine qua non de leur intégration parfaite dans l’architecture institutionnelle et administrative du système officiel, a souvent été à la base de l’attribution de statuts spéciaux ou particuliers aux dites régions. Un statut qui se matérialise par la reconnaissance juridique par l’Etat, dans un cadre formalisé, de certaines dispositions légales spécifiques à ces régions ou par une délégation de pouvoir de la puissance publique aux autorités locales sur certains domaines de compétences choisis. La nature et l’étendue des compétences déléguées et spécificités reconnues localement dépendant de plusieurs facteurs culturels, sociohistoriques, économiques etc. caractérisant les régions concernées. Ce principe est essentiellement sous-tendu par la conscience que « diversité » ne signifie nullement « dissidence ». Et, qu’au contraire, la prise en compte équilibrée et harmonieuse des potentialités locales dans le dispositif global d’un Etat, selon des limites de souveraineté bien définies, était plutôt de nature à renforcer l’ensemble et à garantir sa pérennité dans le temps et l’espace. A propos de cette dialectique diversité/unité, le Professeur Raison soutenait ainsi« qu’il faut mettre une sourdine au discours sur l’unité, ou plutôt l’avoir toujours au cœur pour ne pas avoir à le claironner, car mal chanté. L’air de l’unité peut être le plus grand obstacle à l’unité… Car après tout il y a aussi des diversités… et l’unité vivra par l’acceptation des diversités. Le discours sur la diversité assumée, à l’intérieur certes d’une unité, est probablement celui qui maintiendra le mieux la cohésion... ». 

Touba est-elle la seule cité du monde à prétendre bénéficier d’un statut spécial ? 

Loin de là ! 

Jacques-Yvan Morin, professeur de droit constitutionnel à l'Université de Montréal, introduisait son étude sur les origines historiques du statut particulier par ses mots: « Le régime du statut particulier a été utilisé, sous de multiples formes et sous des noms divers, dans plusieurs Etats et empires du passé et au cours de la plupart des grands réaménagements politiques des Temps modernes, depuis la dissolution de l'Empire ottoman jusqu'à la constitution de l'Union soviétique, en passant par la dissociation de l'Empire britannique. D'une manière générale, le statut particulier se présente comme une exception au principe de l'égalité ou de l'uniformité de régime des collectivités publiques qui composent un État. Une collectivité qui jouit d'un statut particulier possède, en sus des droits communs à toutes les autres collectivités, des droits ou des pouvoirs spéciaux et quelques fois une place à part dans les institutions du pays.» 

Ainsi, à entendre les termes délibérément alarmistes et biaisés sous lesquels ce débat est posé dans notre pays (avec les extrapolations de mauvaise foi les plus catastrophistes sur la Casamance, sur un « dangereux précédent », une « menace pour l’intégrité et la stabilité du Sénégal », une « boîte de Pandore » etc., alors que nul n’a jamais entendu Touba revendiquer une quelconque volonté de nature « séparatiste ») beaucoup de nos concitoyens pourront difficilement imaginer qu'il puisse exister des statuts spéciaux dans des pays pourtant de loin réputés plus « républicains » que les nôtres ! Comme c'est le cas en France, censée pourtant être, aux yeux des pourfendeurs actuels du Caucus Anti-Touba, notre « modèle politique » et dont notre Constitution fut une pale copie de celle de la Ve République. Un pays qui n'a pas hésité, malgré son attachement « fanatique » à ses principes républicains (moins fanatique, assurément, que ses « talibés » idéologiques sénégalais), à reconnaître à certaines régions un statut administratif spécial, du fait surtout de leurs spécificités sociales, urbaines, religieuses et historiques, qui ne pouvaient être harmonieusement intégrées dans son architecture républicaine qu'au prix de ces concessions juridiques… 

Les cas de statuts spéciaux ou particuliers en France 

De nos jours encore, l'Alsace et la Moselle gardent un statut spécial lié à la conservation d'acquis antérieurs à 1914. Pour des raisons historiques (héritées du Concordat), certaines règles particulières sont spécifiquement applicables en Alsace et en Moselle, en dehors des autres régions de la France. En effet, le « droit local » dans ces régions « spéciales » est un régime juridique qui touche principalement la réglementation professionnelle, les établissements de crédit, l'établissement des jours fériés, la législation en matière de remboursement des dépenses de santé, l'aide sociale aux plus démunis, l'organisation de la justice et des tribunaux, les procédures de faillite civile, le livre foncier, le droit de la chasse et le droit des associations. Il touche également le régime des cultes, en dérogeant à la loi de 1905 sur la laïcité, et confère aux communes des pouvoirs plus étendus que dans le reste de la France (comme le financement des lieux de cultes, contrairement aux principes posés par les lois générales françaises).

En plus de l'Alsace-Moselle, l'administration territoriale de la France a créé d'autres collectivités qui bénéficient d’un statut particulier, tant en métropole qu’en outre-mer. En métropole, Paris, Lyon et Marseille ont un statut particulier : ces villes sont divisées en arrondissements, qui élisent des conseils et des maires d’arrondissement, contrairement à d’autres collectivités françaises. De surcroît, Paris présente le double statut de commune et de département et l’essentiel du pouvoir de police est placé entre les mains du préfet de police, et non du maire. De manière analogue, les règles applicables à l’Île-de-France sont pour partie dérogatoires au droit commun. 

La Corse, qui fait l’objet de velléités indépendantistes, bénéficie d’une organisation institutionnelle spécifique, permettant une plus grande autonomie de gestion. La collectivité territoriale de Corse a ainsi des compétences élargies dans certains domaines, notamment dans celui de la protection du patrimoine culturel. Les départements et régions d’outre-mer que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion et Mayotte sont soumis, en vertu de l’article 73 de la Constitution française, au régime d’assimilation législative. Ils exercent les compétences de droit commun des départements et des régions, mais ils sont également associés aux négociations internationales et disposent d’un pouvoir de proposition plus important. En 2011, la Martinique et la Guyane sont ainsi devenues des collectivités uniques, exerçant tout à la fois les compétences du département et de la région. La même année, Mayotte est devenue le cinquième département d’outre-mer, également doté du statut de collectivité unique. En revanche, les collectivités d’outre-mer et la Nouvelle-Calédonie sont soumises au principe de spécialité législative, régi par l’article 74 de la Constitution : une loi organique définit le statut de chaque collectivité et énumère les lois qui y sont applicables. Les assemblées locales peuvent élaborer des règlements relevant du domaine de la loi, à l’exclusion des matières régaliennes. 

En Italie 

Cinq régions italiennes sont munies d'un statut spécial, approuvé par le parlement italien et ayant le rang d'une loi constitutionnelle. Selon l'article 116 de la Constitution italienne, des formes et des conditions particulières d'autonomie sont attribuées à la Sicile, à la Sardaigne, au Trentin-Haut Adige, au Frioul-Vénétie julienne et au Val d'Aoste, selon les statuts spéciaux respectifs adoptés par loi constitutionnelle. C'est pourquoi ces régions ont de larges pouvoirs législatifs et une considérable autonomie financière. La Vallée d'Aoste retient ainsi 90 % de tous ses impôts, la Sicile parfois 100 %. Quatre « régions autonomes » ont été ainsi créées en 1948 en Italie : Sardaigne (avec ses minorités linguistiques sarde et catalane), Sicile (avec ses minorités linguistiques albanaise et grecque), Trentin-Haut-Adige (avec ses minorités germanophone et ladine) et Vallée d'Aoste (avec ses minorités linguistiques francophone, franco-provençale et germanophone).
Le cas très particulier de  la Cité-Etat du Vatican, bénéficiant de la souveraineté, en tant que support territorial du Saint-Siège enclavé dans la ville italienne de Rome, est mondialement connu. Cette cité a été érigée le 11 février 1929 comme représentation temporelle du Saint-Siège et de l'ensemble des institutions de l'Église catholique romaine, aux termes des accords du Latran signé par le Saint-Siège et l’Italie. 

En Chine 

Actuellement, la Chine inclut deux RAS : Hong Kong (depuis 1997) et Macao (depuis 1999).
Ces exemples de régimes particuliers ou spéciaux à travers différents pays du monde (Europe, Amérique, Asie) où ceux-ci n’ont posé aucun problème particulier sur l’intégrité et la souveraineté desdits pays auraient pu être multipliés… 

Au Sénégal 

Contrairement aux présupposés du débat actuellement posé (dont la mauvaise foi ne cessera assurément d’étonner tout spécialiste), le statut spécial a été déjà expérimenté dans la politique de décentralisation au Sénégal. Quoique dans une articulation différente de celle prévue pour Touba. Ainsi, du fait de leurs spécificités, Dakar et d’autres villes sénégalaises ont bénéficié d’un régime spécial, surtout au plan administratif : 

- En 1964, la loi n° 64-02 du 19 Janvier instituait pour la commune de Dakar un régime municipal spécial dérogeant au droit commun qui est l’autre catégorie de commune régie par le code de l’administration communale (loi n° 66-64 du 30 Juin 1966) ; 

- En 1996, le décret n° 96-745 du 30 Avril créait la Commune d’arrondissement sur le modèle de la ville de Paris, en raison de l’explosion démographique autour de la capitale et les difficultés de sa gestion par un seul maire. L’article 77 de l’ancien code des collectivités a rendu possible la division par décret des grandes communes (qui prennent alors la dénomination de « Ville ») en commune d’arrondissement. C’est le cas actuellement de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès. 

En tant que « mégapole de l’intérieur du pays » et point de convergence de millions de sénégalais, dont la croissance sur tous les plans ne cesse d’étonner, au même titre que les nouvelles problématiques (de santé, d’éducation, d’infrastructures, de sécurité etc.) que celle-ci pose avec acuité, Touba semble ainsi plus que besoin aujourd’hui de trouver sa vraie place dans l’architecture de l’acte 3 de la décentralisation. Une place à même de prendre pleinement en compte toutes les spécificités auxquelles aussi bien l’histoire de Touba que les données statistiques lui donnent droit. Tout en lui permettant d’avoir accès aux instruments institutionnels et organisationnels modernes susceptibles de rationaliser, de façon optimale, sa gouvernance locale, dans le cadre de l’unité intangible de la nation sénégalaise et de la souveraineté de l’Etat, que doit renforcer (et nullement affaiblir) la prise en compte des différentes diversités. Comme cela s’est déjà fait et continue de se faire dans beaucoup de pays à travers le  monde. 

Aussi, au vu de tout ceci, la « forfaiture » la plus grave à laquelle l’Etat sénégalais risquerait de se rendre coupable ne serait pas, comme le Caucus Républicain et nos chères FEMEN de la parité voudraient bien nous le faire croire, la formalisation d’une réalité socioculturelle qu’il ne pourra nullement changer. Non. La forfaiture méritant le plus d’être dénoncée et qui serait de loin plus grave serait le reniement de la parole et de l'engagement solennel du chef de cet État lui-même, Macky Sall, qui a officiellement promis, devant le Khalife des mourides, d'accorder un statut spécial formel à la ville de Touba (qui ne pourra se faire qu’à travers une loi organique). 

Un « wakh wakheet » qui ne saurait être accepté. 

(Suite voir partie 2 – Les véritables raisons du débat)