lundi 30 septembre 2013

Marche annuelle des mourides de France ce mercredi 02 octobre 2013 à Paris

Les mourides de France en pleine préparation de leur marche annuelle à Paris
Les Mourides de France finissent les derniers réglages en vue de la marche pour la vulgarisation de l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba qu’ils organisent tous les ans. Cette année l’événement se déroulera le 2 octobre à partir de 15 heures en partance de la Gare de l’Est. 
0«La Marche de la paix», comme la dénomment certains, sera présidée comme à l’accoutumée par Serigne Mame Mor Mbacké Mourtada et verra la présence de nombreux dignitaires, intellectuels et talibés dont certains livreront des discours et appels à la paix à l’adresse du monde entier.
 
La marche dans les rues de Paris revêt une importance toute particulière car c’est sous la domination coloniale française que les brimades les plus sévères ont été infligées au Cheikh et à ses disciples d’antan. Aujourd’hui les mourides de France ont une double responsabilité. Ils doivent naturellement rester fidèles aux enseignements du Cheikh comme tout bon mouride, mais il incombe à ces derniers un autre devoir : celui de magnifier l’œuvre du Cheikh en montrant les valeurs universelles de paix, de respect et de non-violence qu’elle comporte. C’est tout l’objet de la marche du 2 octobre 2013 qui, à voir l’intensité des préparatifs, va drainer beaucoup de monde. «Aucun musulman ne doit rester chez lui quand il s’agit de montrer ce que le Cheikh, fierté de la Oumma, a réussi de plus beau :triompher de l’injustice et la violence par la paix et la tolérance.», expliquent les responsables de l’organisation.
 
 Rappelons que la raison principale des exils du Cheikh, dont celui en Mauritanie, était de réduire son influence et sa popularité au sein des populations. Mais cela ne donna pas les résultats escomptés car les habitants de cette terre d’exil continuaient à lui faire allégeance. A cela s’ajoutent les nombreux talibés sénégalais qui traversaient le fleuve pour le rejoindre. Il en fut de même pour la localité de Thieyène (Djoloff) dont les vestiges en lien avec le passage du Cheikh renseignent sur l’extrême dureté de la vie. Pour mieux isoler celui qu’elle considérait comme son prisonnier, l’administration coloniale avait imposé à toute personne désirant lui rendre visite, des conditions draconiennes parmi lesquelles, l’obtention d’une autorisation préalable. Autorisation qui, du reste, demeurait d’autant plus difficile à obtenir dans ses conditions drastiques. En effet, il fallait être à jour sur le paiement de ses impôts, ne pas être accompagné et déclarer avant le départ toutes les affaires qu’on compte y amener sans oublier le fait que la visite ne devait pas dépasser trois jours. 
 
Ceux qui ne respectaient pas ces formalités administratives étaient tabassés et reconduits à leurs villages de provenance avec des sanctions sévères en cas de récidive. Mais c’était sans compter sur la volonté farouche des disciples et leur soif inextinguible de côtoyer leur Cheikh.
 
Un siècle plus tard, hors des frontières sénégalaises et dans les quatre coins du monde, les mourides vivifient l’œuvre de ce Cheikh hors du commun. Une raison pour l’islam d’être fier.
  
Venez nombreux participer à la marche du 2 octobre 2013 et mobilisez autour de vous pour qu’elle soit une réussite totale !
 
Appel Ngane Serigne Mame Mor :
http://www.youtube.com/watch?v=bOlZSe3dj4M&feature=share
 
Commission Culturelle et Communication
Touba –Aulnay
11, place Mercure
93600 Aulnay Sous Bois.
Tél : (0033) 0 148792004

[VIDÉO] Discours S. Mame Mor Mbacké Mourtada à Bordeaux le 29 Septembre 2013


[VIDÉO] Discours S. Mame Mor Mbacké Mourtada à Bordeaux le 29 Septembre 2013 dans le cadre des Journées Cheikh Ahmadou Bamba

dimanche 29 septembre 2013

[VIDÉO] Reportage sur l'avancement des travaux de la Grande Mosquée Massalikoul Jinane de Dakar

[VIDÉO] La Crise Des Valeurs Au Senegal et les solutions de Cheikh Ahmadou Bamba par S. Khadim Lo

[VIDÉO] Exposé de Serigne Khadim Lo sur la crise des valeurs au Senegal et les solutions de Cheikh Ahmadou Bamba. Regardez!

Préparation Grand Magal de TOUBA Édition décembre 2013 : Tenue d’un Comité Départemental de Développement

Le mercredi 25 septembre 2013, une vingtaine de jours après le CLD, le Préfet de Mbacké Serigne Mbaye a dirigé une rencontre du CDD à la communauté rurale de Touba. Cette deuxième rencontre à la base est une phase importante de la préparation du Grand Magal de Touba en ce sens qu’elle donne l’opportunité aux acteurs à la base d’apporter leur scontributions sur tout ce qui peut garantir un succès dans l’organisation du Magal qui est l’un des évènements les plus importants du monde islamique.
Pendant près de 10 tours d’horloge, tous les secteurs intervenant dans le cadre de l’organisation ont été passé au peigne fin. Entre le CLD et le CDD il n’y a pas de changements notoires, cependant l’occasion a encore été donnée à chacun pour décliner sans ambiguïté ses objectifs et faire une évaluation de mi parcours.
Pour être plus pragmatique, au terme de la rencontre, le préfet a informé tous les participants, de la mise sur pied de commissions pour approfondir les réflexions et prendre des décisions appropriées. Les conclusions de ces ateliers n’attendront pas le Comité Régional de Développement CRD, ils seront transmis dans les meilleurs délais à qui de droit pour que des résultats probants puissent être réalisés.
Ainsi du 02 au 04 octobre 2013 les commissions tiendront des rencontres sectorielles et l’on débutera par :
— La Santé et l’Hygiène :
— L’Hydraulique et l’Assainissement
— L’énergie
— La sécurité comprenant la Police, la Gendarmerie et les Sapeurs pompiers
— Les transports et la circulation
— Les autres secteurs : Télecoms, commerce, élevage, communication, eaux et forêts, etc.
Un chronogramme détaillé sera établi et les convocations envoyées à tous les concernés par le préfet.
      

Source: htcom.sn

jeudi 26 septembre 2013

Magal de Darou Salam: Commémoration du séjour de CHEIKH AHMADOU BAMBA à Darou Salam en 1902

Le 11 Novembre 1902, Cheikhoul Khadim, auréolé de gloire débarquait sur le port de Dakar, après presque huit ans d’exil dans les terres hostiles de l’Afrique centrale. Ce fut son frère et disciple Mame Cheikh Anta MBACKE qui eut l’immense privilège de monter à bord du bateau qui le ramenait pour l’accueillir et l’accompagner à terre où l’attendait une foule de talibés en délire.
Mame Cheikh Anta MBACKE alla ensuite attendre son Maître à Darou Salam. Pendant que celui-ci effectuait un périple qui allait le conduire tour à tour à Louga, à Baridiam, Sanoussy, Mbacké Kajoor, Il préparait pour lui un accueil digne des « Mille et Une Nuits ». Cheikh Ahmadou Bamba n’arriva à Darou Salam que le vingtième jour du mois lunaire de shawwal.
Ce n’est pas hasard si Darou Salam a été choisi pour abriter les festivités devant marquer le retour de Cheikh Ahmadou Bamba à la tête de sa communauté, une fois sa mission divine accomplie avec succès.
En effet, Darou Salam est le premier sanctuaire qu’il a fondé pour le service de Dieu. Ensuite dès qu’il a foulé le sol de la patrie à son retour d’exil, il a puisé dans le Coran l’inspiration divine qui lui a indiqué que c’est à Darou Salam que devaient se tenir les cérémonies marquant son retour couronné de l’agrément du Maître du Trône.
Pour Mame Cheikh Anta, rien ne fut trop beau pour marquer l’événement et pour matérialiser sa propre reconnaissance à Dieu pour lui avoir rendu son frère et maître spirituel. La communauté qui retrouvait dans une joie indescriptible son guide ne fut pas en reste.
Un extraordinaire tapis rouge que Mame Cheikh Anta avait acquis à grand frais pour la circonstance fut déroulé sous les pas de Cheikhoul Khadim, avec, de chaque côté, une haie d’honneur au bord du délire.
Le Saint Coran fut lu au moins sept mille fois. Pendant toute la durée du séjour de Cheikhoul Khadim à Darou Salam, chaque jour on immola quinze bœufs, quinze béliers ainsi qu’un nombre incalculable de poulets. Même les vautours attirés par les énormes quantités de viandes eurent leur part : on leur jeta en pâture quinze ânes sacrifiés à leur intention.
Au cours de ces journées, toute forme de bétail licite avait été immolée, même des chameaux. L’enthousiasme et l’extase spirituelles s’étaient emparés des disciples à un point tel qu’à un certain moment l’un d’entre eux du nom de Mbaye KAMARA s’offrit à être immolés car il avait constaté que, pour honorer Khadimou Rassoul, on avait tout sacrifié sauf un être humain. Bien entendu on n’en arriva pas là. D’ailleurs Serigne Touba n’aurait pas laissé faire.
Cependant il fut très sensible de la hauteur de la résolution qui avait fait germer une telle intention. Il agréa donc l’intention de Mbaye KAMARA mais interdit qu’à l’avenir qu’une telle idée puisse germer dans l’esprit d’un homme.
La réception de Darou Salam fut la première festivité d’envergure, le premier magal du mouridisme. Depuis, la tradition est perpétuée chaque année avec toujours plus de ferveur et plus d’enthousiasme en signe de reconnaissance à Allah d’avoir permis le retour triomphal de Khadimou Rassoul parmi les siens, après mission accomplie.
Puisse Dieu nous donner l’opportunité de célébrer plusieurs années encore cet important événement de la vie de la communauté mouride.

Source: htcom.sn

mercredi 25 septembre 2013

SERIGNE TOUBA A DAKAR, LES 18, 19 ET 20 SEPTEMBRE 1895. Il y a 118 ans, Bamba et la communauté Lébu

SERIGNE TOUBA A DAKAR, LES 18, 19 ET 20 SEPTEMBRE 1895 Il y a 118 ans, Bamba et la communauté Lébu
« Isaa sakkartu saalikal mabiita wa saalikal amiira wa saboota taarab ilal jixaadi bil armaaxi nafsii walaakin sàbba annilmaaxi (Lorsque je songe à ce qui fut décidé, à ce Gouverneur et à ce cachot, me prend aussitôt l'envie de combattre par les armes ; mais Celui qui efface les péchés, le Prophète, m'en dissuade).»
Cheikh Ahmadou Bamba

«Tubaab ya woo ko boole koog sandarma bu tudd Ibra Binta Géy ngir worma. Mu boole koog soxnaam su tudd Aana Fay mu di ko toggal. Yal na Yàlla xéy ko fey. » (Les Français l’appellent, le remirent entre les mains d’un gendarme du nom de Ibra Bineta Guèye, à cause de sa sollicitude. Ce dernier le confia à son épouse, Anna Faye qui lui préparait ses repas. Que Dieu la récompense.)
Serigne Moussa Kâ

Les nuits dakaroises de Serigne Touba, dont les péripéties spirituelles, le symbolisme et la haute valeur mystique ne sont pas l’objet de ce papier ni ne sont de mes compétences, ont scellé définitivement le pacte d’amitié liant la collectivité Lébu et la communauté Mouride, Dakar et Touba, en la personne d’Ibra Bineta Guèye Mbengue. Pacte que Cheikh Salihou Mbacké a vivifié à l’occasion d’une invitation à Touba qu’il fit aux Notables de Cëddéem, au début de son khilafah. La délégation était dirigée par le chef de Pénc Mamadou Mbengue Médoune. Auparavant le khalife avait dépêché une délégation à Dakar pour rencontrer la famille d’Ibra Bineta Guèye. Ce sont ces nuits dakaroises que célèbre la fédération de dahira dénommée «Kureel Gi Maggal Ñetti Guddi Ndakaaru yi», présidée par le fervent talibé mouride, Baye Ndiouga Dieng.

On raconte que Serigne Touba arriva à Dakar à jeun, à l’heure où le soleil déclinait. Le cargo dénommé Ville de Pernambouc, plus connu sous le nom Cap Lopez, devant assurer son transfert au Gabon, étant en retard, le gouverneur Mouttet ordonna son emprisonnement dans un cachot étroit, obscur, infesté d’insectes et parsemé de toutes sortes d’objets usagés, situé au Camp Dial Diop, derrière l’hôpital Aristide Le Dantec, de son premier nom Hôpital Indigène. En y entrant, dit-on, sous la poussée des gardiens, le Cheikh trébucha ; et un objet tranchant lui traversa littéralement le pied. Malgré ses souffrances, il fit une prière de deux rakat, récita les sourates «Bakhara» (La Génisse) et «Ali Imran» (La Famille d’Imran)… Là-bas, révèle la tradition mouride, il reçut la visitation de Grands Saints de l’Islam, dont sa mère, la Sainte Mame Diarra Bousso. Là-bas, il reçut des dons immenses de la part de son Seigneur. Informés de l’affaire, nous apprend la tradition conservée par les populations autochtones de Dakar, les Dignitaires lébu s’en désolèrent et dépêchèrent auprès du Gouverneur une délégation conduite par Ibra Bineta Guèye, leur porte-parole auprès de l’autorité coloniale. Il lui tint à peu prés les propos suivants : «Nous avons appris que vous retenez en détention Serigne Touba, Cheikh Ahmadou Bamba. Nous ne venons pas discuter avec vous des raisons de sa détention. Nous voulons seulement que vous respectiez la réputation de terre d’accueil et d’hospitalité de notre terroir. Alors permettez au Marabout de venir loger chez nous et de jouir de notre hospitalité jusqu’au moment où vous aurez besoin de lui. Nous nous portons garant de sa sécurité.» Le Gouverneur, en homme avisé, accéda à la requête des Lébu. Au sortir de la cellule infecte du Camp Dial Diop où il a souffert le martyre sans jamais se plaindre, avec comme seules consolations ses actes de dévotion et ses visions mystiques, Serigne Touba séjourna, jusqu’à son départ en exil, le 21 septembre 1895, au Pénc de Cëddéem où Ibra Bineta Guèye l’avait confié aux bons soins de son épouse Anna Diakhére Faye, une bonne dame, pure et pieuse qui préparait ses repas, s’occupait de l’eau de ses ablutions, etc.

La canne et le talisman

Pour tester les pouvoirs mystiques attribués au Marabout, Ibra Bineta Guèye, dit la tradition locale, un fin connaisseur des mystères, fit semblant d’oublier auprès de son hôte, après une visite, sa canne miraculeuse que deux gros gaillards ne parvenaient pas à remuer et qu’un initié soulevait difficilement. A peine lui eut-il tourné le dos que Serigne Touba, tenant la canne du bout des doigts, le lui tendit, puis lui dit à peu près ceci : «Je te remercie, toi et ton peuple, pour tout ce que vous avez fait pour moi. Mais déterre le talisman que tu as enterré dans la cour de ta maison pour empêcher mon départ. Sache que je pars volontairement et de bon cœur pour accomplir une mission que Dieu m’a confiée.» Or, c’est seul avec Dieu, dans le secret de la nuit, loin des regards indiscrets, qu’Ibra Bineta Guèye avait enterré ce talisman. Définitivement convaincu des pouvoirs du Marabout et de sa sainteté, il l’aima davantage, sollicita ses prières pour lui-même, sa famille, son peuple et sa Cité, lui souhaita bon voyage et lui promis ses prières ainsi que celles de sa communauté.

Une autre version de l’histoire dit que la première rencontre entre Serigne Touba et Ibra Bineta Guèye eut lieu dans la piteuse cellule du Camp Dial Diop. Car le Gouverneur, exigeant des garanties avant de remettre «son prisonnier» entre les mains des Lébu, Ibra Bineta exigea de voir en tête à tête l’homme pour qui ils se porteront garants. Dès qu’ils se virent et se parlèrent, ils se vouèrent respect et estime réciproque. C’est là-bas, disent les tenants de cette thèse, que se produisit le miracle de la canne. Quant au talisman enterré, ils disent qu’il l’était depuis plusieurs années déjà dans la cour de sa demeure, et qu’Ibra Bineta proposa à Serigne Touba son déterrement qui le sauverait à coup sûr des mains des Blancs. Proposition qu’il refusa avec déférence, rappelant, à l’occasion, que Dieu était son seul refuge. La tradition locale parle aussi de cette prédiction que Serigne Touba aurait faite aux jeunes du quartier venus lui rendre visite et se plaignant de solitude que viendra une époque où, de tous les coins du Sénégal, des hommes et des femmes accourront vers cette contrée. La même prédiction, dit-on, avait été faite par Cheikhna Cheikh Saadhbou et El Hadj Malick Sy.

L’étape de Cëddéem

Cëddéem fait partie des 12 Pénc de Dakar. Il tient certainement son nom du village de Cëddéem dans le Jànder qui fait référence à un jujubier (Déem). Il englobe l’actuel marché Sandaga dont le nom vient, selon une opinion assez répandue, d’un arbre appelé «Sànd» qui se dressait à l’endroit occupé aujourd’hui par le «marché d’or» dit «Lalu urus» (étal d’or). C’est Cëddéem qui enregistra les premiers convertis à l’islam de la Collectivité Lébu et accueillit le lettré arabe Massamba Koki Diop, père du premier Seriñ Ndakaaru, Thierno, dit Dial. C’est à Cëddéem où le Ndeyi Jàmbur (président de l’Assemblée des Jàmbur) Youssou Bamar Guèye accueillit et scella avec Cheikhna Cheikh Saadhbou Cherif, un pacte unissant leurs deux familles «jusqu’à la fin des temps». C’est enfin à Cëddéem où Ibra Bineta Guèye, chef de canton de la banlieue ouest dakaroise de 1855 à 1905 et Ndey Ji Frey (Président de l’Assemblée des Frey) de 1897 à 1903, accueillit Cheikh Ahmadou Bamba en partance en exil au Gabon. Mamadou Mactar Ndoye, petit fils d’Ibra Bineta Guèye, d’apporter la précision suivante : «Mon grand-père n’était pas gendarme. Certes, en sa qualité de chef de province, il participait au recrutement des soldats et supervisait la collecte des impôts. Lors de la guerre qui opposa la France à la Turquie, en Salonique et aux Dardanelles, en 1870, c’est lui qui fit implanter par les talibés de son neveu Seydina Limamou Laye, le campement militaire de cent cases qui abrita les tirailleurs enrôlés.»

L’étoile est devenue soleil, la flamme est passée flambeau

La décision d’envoyer le Cheikh en exil fait suite à sa comparution devant le Conseil Privé au palais du Gouverneur Général à Saint-Louis, le 5 septembre 1895. Après son arrestation à Jewol, le samedi 10 août 1895, Serigne Touba séjourna à Saint-Louis jusqu’après son jugement. Dans l’acte d’accusation on pouvait lire cette contrevérité manifeste : «Ses agissements et ceux de ses talibés menacent de troubles la tranquillité du bas Sénégal». Il fut condamné à l’exil. En guise de signature, il parapha au bas du document qui lui fut présenté, la sourate «Al Ikhlas» (La pureté). Une façon assez éloquente de montrer son attachement à la pureté de sa foi. Et, nous rappelle Cheikh Moussa Kâ, dans son poème intitulé «Nattoo di kerkeraani lawliyaa’i», (l’épreuve est le reposoir du saint), où il parle des bienfaits dont sont porteuses les épreuves que Dieu destine à ses créatures, la condamnation à l’exil était de mode à l’époque. En effet, le colonisateur exilait aussi bien ses ennemis défaits par les armes que quiconque à ses yeux pouvait représenter un danger ou simplement un obstacle à sa tentative de domination et d’exploitation du pays, d’asservissement et d’aliénation des populations. Dans le même poème, «le chantre de Bamba» cite, en exemple, des noms d’exilés célèbres, à savoir, Ahmadou Aminata, petit fils de Serigne Makhtar Ndoumbé, fondateur du village de Koki, Almamy Samory Touret, qui opposa aux Français une résistance armée de 18 années, etc.

«… Dieu parachèvera sa lumière, dussent les infidèles en concevoir du dépit » (Coran : S. 9, V : 32). Serigne Touba reviendra d’exil, après sept années de rudes épreuves, auréolé de gloire. L’étoile que l’on a cherché à éteindre était devenue un soleil. La flamme qu’il avait allumée était devenue un flambeau…

Abdou Khadre GAYE
Ecrivain, Président de l’EMAD
Mail : emadassociation1@gmail.com

Les Khalifes de Mame Cheikh Anta MBACKE

La vie de ’’Borom Dërëm ak Gërëm’’ (le nanti et l’agrée) Cheikh Anta Mbacké en l’occurrence était partagée entre Darou Salam, Thilmakha dans le Cayor et Gawane. Il en fut ainsi jusqu’à son rappel à Dieu intervenu le 10 Mai 1941. Son mausolée à Darou Salam est un lieu de pèlerinage qui ne désemplit jamais.
L’œuvre de Mame Cheikh Anta a été perpétuée par des Khalifes qui ont pour caractère commun leur intransigeance contre les appâts des mondanités, leur rejet de la compromission avec le pouvoir temporel et le caractère tranchant de leur discours qui rejette tout ce qui n’est pas l’Islam et le service de Serigne Touba. Ainsi, se sont tour à tour distingués :
- Serigne Modou Mamoune MBACKE (1941 - 1969), celui-là même que Serigne Touba a dépeint comme un homme exempt de péché.
- Serigne Tacko MBACKE (1969 - 1975) qui a accompagné son père dans son pèlerinage à La Mecque. Les anciens s’accordent sur sa ressemblance caractérielle avec Mame Cheikh Anta MBACKE/ même générosité discrète, même jovialité conviviale.

- Serigne Ibra MBACKE « Ndar » (1975 - 1987), ainsi appelé à cause de ses origines saint-louisiennes. Il a laissé le souvenir d’un homme d’ouverture qui a allié l’exercice du Khalifat de Mame Momar Anta Sally et celui de Borom Gawane. Avec lui, Darou Salam s’est adjugé le record des contributions à l’œuvre de Serigne Touba.

- Serigne Samme MBACKE (1987 - 1998) connu pour sa haute élévation morale et spirituelle. Il a réfectionné et embelli le mausolée de Borom Gawane et assuré l’extension de Darou Salam. On garde de lui le souvenir d’un homme généreux, désintéressé et hospitalier.

- Serigne Moustapha Thieytou MBACKE (1998-2001)) était un érudit doublé d’un travailleur infatigable. C’était la discrétion faite homme. Comme Serigne Saliou, il était ennemi du paraître et des mondanités. Comme le Khalife Général des mourides, il s’investit à fond dans les projets porteurs de progrès pour la communauté. D’ailleurs, il était très en phase avec Serigne Saliou dont il partageait les vues et ambitions pour le mouridisme.

- Serigne Hamidoun MBACKE (2001-2009) )
Fils de Soxna Mbacké bint Serigne Mame Mor Diarra Mbacké, grand frère de Serigne Touba et de Serigne Modou Mamoune Mbacké, fils aîné de Mame Cheikh Anta Mbacké, c’est lui qui a ouvert l’ère du khalifat des petits-fils de Borom Gawane. Rappelé à DIEU le soir du dimanche 22 février 2009, c’est son demi-frère, SERIGNE ASS GUEDE MBACKE et Imam de Darou Salam qui lui a succédé.

Que Dieu puisse l’agréer et bénir les actes de ses successeurs !

SOURCE : khadimrassoul.net

mardi 24 septembre 2013

[VIDÉO] Visite de chantier du khalife général des mourides à Massalikoul Djinane

[VIDÉO] Visite de chantier effectuée par le khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké, ce lundi 23 septembre 2013 à la Grande Mosquée de Massalikoul Djinane. Regardez!

[VIDÉO] Déclaration de S. Bassirou Mbacké Abdou Khadre sur l'affaire Dangoté

[VIDÉO]  Déclaration de Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre sur l'affaire Dangoté. Le porte-parole dément formellement les rumeurs selon lesquelles le Khalife Général des Mourides, Serigne Cheikh Sidy Moukhtar, soutiendrait l'industriel nigérian Aliko Dangoté dans le litige foncier qui l'oppose aux héritiers de Serigne Saliou Mbacké Regardez!

lundi 23 septembre 2013

[VIDÉO] Témoignage de Abdallah Fahmi sur Serigne Saliou Mbacké


Témoignage de Abdallah Fahmi sur Serigne Saliou Mbacke by MourideTube

Massalikoul Djinaan : Cheikh Sidy Moctar Mbacké satisfait de l’avancement des travaux


Le chargé de la supervision du chantier de la grande mosquée Massalikoul Djinaan, Mbackiou Faye, a confié, lundi à Dakar, que le Khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké, est satisfait de l’état d’avancement des travaux, sur le site situé entre la Maison du Parti socialiste et le centre Bopp, à Colobane.
‘’Le Khalife a été agréablement surpris de l’Etat d’avancement des travaux de la grande mosquée et nous a fait part de sa satisfaction’’, a-t-il dit, lors de la visite effectuée sur les lieux, par le Khalife.

‘’Nous allons attaquer, d’ici une dizaine de jours, la construction des minarets à feu continu avec un système de coffrage qui nous permettra de réaliser cinq mètres par jour’’, a indiqué M. Faye.

Selon lui, l’ouvrage sera réceptionné au premier trimestre de 2014.
Outre une mosquée, Massalikoul Djinaan abritera un institut islamique de recherches et une résidence Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, le fondateur du mouridisme, l'une des plus grandes confréries musulmanes au Sénégal.

Cet édifice de plus de 8 000 places devrait coûter environ 20 milliards de francs CFA. La construction de la mosquée a démarré le 7 juillet 2012, indiquait Mbakiyou Faye après la prière de la Korité, début août dernier.

‘’La construction était prévue pour une durée de quatre ans, mais le khalife général des mourides a trouvé les délais un peu longs. C’est ainsi qu’avec l’entreprise, nous avons convenu de les ramener à deux ans’’, expliquait-il encore ce jour-là.
Source: aps.sn

dimanche 22 septembre 2013

Louanges au Prophète Mouhammad (Psl) : Touba Tv lance le concours « Khassaïde d’Or »

La télévision Touba Tv veut promouvoir les poèmes et louanges que Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (fondateur du Mouridisme) a dédiés au Prophète Mouhammad (Psl). C’est ainsi qu’il vient de lancer l’idée du concours « Khassaïde d’Or ».
Le concours «Khassïde d’Or» vise à primer les meilleurs chanteurs de khassaïde, conférenciers et maîtres coraniques. Selon le président du comité d’organisation, Cheikh Balla Samb, l’idée généreuse du bienfaiteur Mbackiyou Faye provient d’une remarque. « Nous  avons constaté que des personnes organisent des soirées pour récompenser des musiciens, lutteurs, danseurs et footballeurs. Il est normal que ces conférenciers, chanteurs religieux et maîtres coraniques soient primés à la hauteur de leurs œuvres », justifie le président du comité d’organisation de « Khassaïde d’Or », Cheikh Balla Samb. Il annonce que 15 daaras ont manifesté le désir de s’inscrire, ainsi que 33 chanteurs religieux et 15 conférenciers. Les lauréats recevront des prix qui portent le nom des dignitaires de la communauté mouride. En outre, des prix spéciaux seront décernés. Serigne Moustapha Diattara a loué l’initiative de l’entrepreneur Mbackiyou Faye qui encourage la maîtrise du Coran et des khassaïdes.
« Cette activité sera une occasion pour ces aspirants à la maîtrise du Coran, de redoubler d’efforts. Serigne Touba récompensait les enfants qui se distinguaient dans l’apprentissage du Coran et son 2ème khalife, Serigne Fallou Mbacké, ne dérogeait pas à cette règle. Qu’un enfant âgé de moins de 15 ans mémorise les paroles divines relève d’une grande prouesse.  La meilleure rétribution est dans le Livre Saint », note le chef religieux.  
Lancé le samedi 14 septembre, le serveur a enregistré plus de 100 appels. « Pour départager les candidats, Touba Tv donnera les portraits des candidats à la télévision, présenter « des extraits de leurs conférences, bref raconter leur parcours. Ce qui permettra aux téléspectateurs de participer en appelant sur le serveur. Un jury et des membres du personnel de Touba Tv feront partie des électeurs », a expliqué Cheikh Balla Samb. Les consultations vont se poursuivre jusqu’à une semaine du Grand Magal de Touba avant la proclamation finale des résultats et la remise des prix. 

Serigne Mansour Sy CISSE 

Source: lesoleil.sn

Déclaration de S. Bassirou Mbacké Abdou Khadre sur l'affaire Dangoté

« Sur ce qui se passe entre Dangoté et la famille de feu Serigne Saliou, tout le monde en parle et il y a beaucoup de contre vérités. Le khalife général des mourides souhaiterait apporter des éclaircissements  parce qu’il n’était même pas au courant que l’usine était fermée pour demander sa réouverture.
Il faut que cela soit clair dans la tête de tout le monde. Pour qui connait celui qui est à la tête de la famille de Serigne Saliou Mbacké c’est-à-dire Serigne Cheikh Saliou Mbacké, c’est quelqu’un qui est totalement détourné de ce monde mais il s’agit de défendre ses propres droits et ils ont le droit de le faire. C’est une affaire qui est pendante devant la justice, tout le monde doit attendre son verdict » dit le porte parole du khalife général des mourides, Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké qui affiche la position de Serigne Cheikh Sidy Makhtar sur le litige foncier qui oppose les héritiers du défunt khalife à l’homme d’affaires nigérian Aliko Dangoté à Pout.

« Si quelqu’un est en mesure de donner 16 milliards, il ne peut pas se chamailler pour seulement 5 milliards. Cela aussi doit être clair. C’est une propriété de Serigne Saliou Mbacké qu’ils sont en train de défendre et avant d’en arriver à des pourparlers, il faut que cela soit leur propre initiative parce qu’ils n’ont de leçons à recevoir de personne. Il faut également que tout le monde comprenne que ce n’est pas contre les intérêts du pays ou de qui que ce soit » sur les ondes de la Rfm.

samedi 21 septembre 2013

Les Conférences de Serigne Sam Mbaye

Collection de causeries religieuses par l'éminent conférencier Serigne Sam Mbaye (RTA). Écoutez!

21 septembre 1895 - 21 septembre 2013: Il y a 118 ans, Serigne Touba priait sur l’Océan

’’Ils m’ont jeté sur la mer par refus de la volonté divine et par haine, mais le Généreux m’y a incontestablement comblé de sa grâce’’. ’’Ils ont voulu m’humilier en me jetant sur la mer, heureusement que mon Seigneur a dompté pour moi la plus houleuse des mers’’.

Voilà 118 ans, depuis que Serigne Touba ’’Khadimoul Moustapha’’ a prié sur l’Océan Atlantique. Ce jour-là, l’illustre ascendant de Cheikh Saliou Mbacké était sur la route de l’exil qui devait le mener au Gabon, une terre hostile qu’il finit par apprivoiser.

Fort heureusement que les mourides ont choisi de se rappeler cette séquence historique extrêmement importante dans l’accomplissement de la destinée de Cheikh Ahmadou Bamba. A travers le ’’Kurel Fatali Julig Geej Gi’’ ( comité d’organisation), il s’agit, au-delà de la commémoration à la face du monde de la prière que, sur la route de son exil au Gabon, le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba a effectué sur l’Océan Atlantique, ’’de raffermir la détermination à suivre l’exemple du Serviteur du Prophète (Psl)’’.

Mais aussi de ’’renouveler notre gratitude au Miséricordieux d’avoir fait de nous des disciples de Cheikh Al Khadim’’. Et surtout de ’’propager l’œuvre de Serigne Touba, lui qui n’était venu sur terre que pour vivifier la parole du Tout-puissant’’.

 La Prière de Cheikh Ahmadou Bamba sur l’Océan Atlantique nous est racontée par Serigne Moussa KA, grand poète wolof et disciple de Cheikh Ahmadou Bamba  dans son poème Jazâ-U Chakoûr Géej gi (Les Dons du Digne de Reconnaissance, Le Cycle de l'Océan):

« C’est ce jour là qu’ils le jetèrent dans l’océan,
Et ils lui dirent : « Tu vas bientôt disparaître à cause de ta turbulence ».

Bamba leur répondit : « Je ne suis absent que du lieu d’où Dieu est absent,
Ou des activités dont il se détourne ».

Il fut embarqué un jour de Samedi,
A destination de Conakry de façon injuste.

Ce jour là, le bateau voguait jusqu’aux environs de l’heure de la prière de l’après midi,
Il faisait ses ablutions, quand une dame blanche survint,

Se dressa devant lui et le toucha.
Bamba, sous l’emprise de la colère, reformula l’intention.

C’est au moment où il se lavait la tête que la dame revint et le toucha de nouveau,
Peu s’en est fallu pour qu’elle prenne feu, mais il lui pardonna.

Les anges de Badre le mirent sur sa peau de prière,
Et l’installèrent sur les flots sans qu’il ne s’enfonce dans les eaux.

Séex Bamba (Cheikh Ahmadou Bamba) fit ses ablutions et accomplit la prière,
Les Anges de Badr alignés derrière lui. Quel Miracle !

Ce fut la première fois que Bamba fit un miracle,
Aucune sainteté ne saurait dépasser celle de Bamba. »

vendredi 20 septembre 2013

Biographie de Serigne Moussa KA

Serigne Moussa Ka, fils de Serigne Ousmane et de Sokhna Absatou Seck est né Ndilki près de Mbacké Baol vers 1890. Il avait des liens de parenté très étroites avec son guide et maître Khadimou Rassoul, car il est lui aussi descendant de Mame Maharam Mbacké, ascendant de la famille des Mbacké.
Homme de vaste culture et d’une extraordinaire ouverture d’esprit , Serigne Moussa a marqué son temps par l’importance de ses écrits pour la plupart dédiés à Serigne Touba. Malgré ses liens de parenté avec Cheikh Ahmadou Bamba, il s’ identifiait toujours dans ses écrits comme le serviteur du Serviteur du Prophète (Khadimoul Khadim).
Serigne Moussa Ka a aussi marqué son temps par sa maîtrise de l’ hagiographie de l’Islam, du mouridisme et de l’ histoire du Sénégal, et ceci se reflète aussi à travers ses nombreux écrits. Il maîtrisait parfaitement la généalogie des grandes familles du pays. C’est pourquoi tous les chercheurs de son temps s’intéressaient beaucoup à son œuvre, et lui rendaient toujours visite. Et de nos jours encore les universitaires sont impressionnés par la richesse de l’œuvre de Serigne Moussa Ka.

Son Education et ses qualités Spirituelles

Serigne Moussa a suivi la majeure partie de son éducation auprès de son père Serigne Ousmane Ka, avant son allégeance à Khadimou Rassoul. Il a été formé à bonne école, car son père connu à l’époque sous le nom de Modou Ngagne Awa, avait enseigné plusieurs personnalités parmi lesquelles on peut citer El hadji Malick Sy, El hadji Abdou Cissé de Diamal, El hadji Dramé de Ndramé, et Serigne Momar Yacine Dème, tel que relaté par Serigne Moussa dans ses écrits.
A la disparition de son père qui fut plus tard disciple du Cheikh, l’homme rejoignit son guide en résidence surveillée à Thiéyène et fit son allégeance. Depuis lors, il était toujours sous le sillage de son guide, qui lui inculqua une éducation spirituelle parfaite. Pour ceux qui le connaissait, Serigne Moussa Ka était un homme généreux, qui donnait tout, même sa nourriture du jour. Il était aussi un chercheur ouvert, remarquable par son abandon du bas monde. Serigne Moussa était pieux, très véridique et unificateur.

Sa contribution à la littérature mouride

Aujourd’hui bon nombre de personnes ont connu l’hagiographie du Prophète (PSL) et de son serviteur grâce aux écrits de Serigne Moussa Ka. Grâce à son expression facile, qui était un don incontesté du Seigneur, Serigne Moussa Ka n’a épargné aucun domaine dans ses écrits :
 Histoire du Prophète (Paix et Salut sur Lui)
 L’ exil du Cheikh au Gabon (1895-1902)
 Son retour et l’exil en Mauritanie 1903-1907
 Les épreuves qu’ont subies les prophètes et les saints a titre d’exemple pour tous les croyants.
 Portrait physique et qualités morales du Prophète (Paix et Salut sur Lui)
 Des éloges de son maître, Khadimou Rassoul
 Eloges dédiées à la sainte Mariama Bousso (Sokhna Diarra)
 L’itinéraire spirituel du Cheikh
 Des exhortations à l’égard des femmes musulmanes
 Des exhortations à l’égard des aspirants (Al murid)
 Des témoignages d’allégeance au Cheikh
 Sur la foi (Tawhid)
 Des exhortations sur la dégradation des mœurs
 Des hommages posthumes à l’égard des personnalités mourides, comme Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké premier khalif, Serigne Ahmadou Ndoumbé, Serigne Massamba Mbacké, Serigne Cheikh Anta Mbacké, Serigne Abdou Rahmane Lo, Cheikh Ibrahima Fall, etc...
 Sur la ville de Touba et sa honorabilité
 Sur les relations entre maître et disciple
 Sur les qualités de l’aspirant sincère ( Murid sàdiq)
 Sur la guerre sainte de l’ âme (jihadun-nafsi)
 Sur l’historique de la grande mosquée de Touba
 Des témoignages de reconnaissance à l’égard du Cheikh.

Serigne Moussa Ka a même écrit sur la crise économique des années 30 et ses conséquences sociales. Il a aussi fait une énumération poétique des disciples de Cheikhoul Khadim consacrés au rang de Sheikhs. A travers son patrimoine volumineux de plus de 13 644 vers on trouve des enseignements inépuisables dans plusieurs domaines.

Source: toubaquitaine.com/

Le Passage de Cheikh Ahmadou Bamba à Dakar et les épreuves qu'il y a subi racontés par Serigne Moussa KA


L’emprisonnement du Cheikh raconté par Serigne Moussa KA, son parent, chantre, disciple, et contemporain, élevé au grade de Maitre Spirituel par Cheikh Ahmadou Bamba.

Extrait de Jazâ-u Chakoûr Géej gi ak Jéeri ji (Les Dons du Digne de Reconnaissance sur Mer et sur Terre).

« C’est un Vendredi qu’il fut jeté
Dans une cellule obscure, et les ennemis lui dirent de tâter.

Il tâta et tomba sur des couteux et des clous.
Ils l’y enfermèrent et le laissèrent seul en compagnie du Seigneur.

Il se tourna vers la Kaaba, leva les bras et commença à prier.
Il a dit que ce jour-là il ne put se prosterner à cause des supplices.

Il y récita les deuxième et troisième chapitres du Coran,
L’Archange Gabriel ouvrit la porte de la cellule en l’honneur du Coran.

Il y passa deux nuits sans manger et sans boire,
Se suffisant de la lumière divine, celui-là n’a pas bu.

Il a rapporté que ce jour là il a vu notre grand-mère Jaara
Qui l’exhortait et lui donnait davantage confiance.

Il a dit que ce jour là il a vu l’Envoyé de Dieu
Qui lui confia des secrets qu’on ne saura jamais au nom de Dieu.

Le « Grand de la Mecque » lui dit : « Souviens-toi
De mon compagnon appelé Amsata », cela est exact.

Il a dit que ce jour-là les anges Gabriel, Michael,
Ainsi que Israfil et Asra’il

Sont venus là-bas pour anéantir les Colons
Par des moyens inouïs

C’est pour cela que Séex Bamba disait dans le poème :
« Je leur ai pardonné ». C’est une extrême merveille.

« lorsque je me souvins de ce séjour (dans la cellule)
Et des peines que l’Autorité coloniale m’infligea

Je me sentis soudain animé par le désir de prendre les armes.
Mais le Rédempteur (le Prophète Mouhammad PSL) me l’interdit finalement »
Source: Page Cheikh Ahmadou Bamba sur facebook

Quelques enseignements de CHEIKH AHMADOU BAMBA sur le pèlerinage à la MECQUE

 
Dans tous ses ouvrages en sciences religieuses, Cheikh Ahmadou Bamba a campé les arcanes, autrement dit toutes les pratiques dont la connaissance est indispensable pour tout musulman responsable de ses actes "Mukallaf".

Nous reproduisons ici quelques chapitres relatifs au Pèlerinage à la Mecque et qui sont extraits de ses différents ouvrages. A côté des pratiques obligatoires et traditionnelles, il revient largement sur les vertus et bienfaits du pèlerinage ainsi que sur les grâces attachées à la visite des lieux saints de l’islam.

LES ACTES OBLIGATOIRES DU PÈLERINAGE
215. Les Actes Obligatoires du Pèlerinage, selon les Maîtres, sont au nombre de quatre : la formulation de l’intention est le premier dans la stipulation

216. Ensuite la procession circumambulatoire autour de la Kacba Tawâful Ifâda compte pour le deuxième parmi eux, sans réfutation

217. Et la course rituelle entre çafâ et Marwa est comptée comme le troisième, sans équivoque

218. Puis la station de cArafa - écoute-moi bien ! - est le quatrième ; sois donc clairvoyant !

SES ACTES TRADITIONNELS
219. Leur nombre est l’addition des valeurs numériques du combiné alphabétique associant la lettre "Bâ" à point unique (soit deux), qui vient après la lettre "Yâ" à deux points placés en-dessous et non au-dessus (soit dix), sois fidèle !

220. Quatre de ces actes, se déroulant lors de la sacralisation (Ihrâm), sont observés par celui qui accomplit le pèlerinage avec déférence

221. La lotion générale (il s’agit de la purification majeur) introduisant la sacralisation, suivie du fait de se débarrasser de tout vêtement cousu, obéis !

222. Si ce n’est le port rituel du pagne (’Izâr) et du manteau (Ridâ), auxquels s’ ajoute une paire de sandales ; suis le vertueux personnage !

223. Et le quatrième des quatre, selon Al cAwfi, sur lui l’Agrément de DIEU Qui a illuminé mon cœur

224. Est la formule de Talbiya qui nous attire la récompense dans la Tradition de l’Intercesseur Agréé, le Bienveillant

225. Sur lui le Meilleur Bienfait et le Meilleur Salut, sur sa famille et sur ses compagnons qui sont purs et nobles

226. Quant à la Tournée Rituelle autour de la Kacba (Tawâf), on compte quatre de ceux-ci (les Actes Traditionnels) qui lui reviennent, à savoir : la marche, le baisement de la pierre noire par la bouche ou par l’entremise des mains

227. L’allure assez rapide de la marche des hommes (Raml) dans les trois premiers tours et la formulation des vœux, qui se fait au moment de la tournée (Tawâf)

228. Quatre autres sont rattachés à la Course Rituelle (Sacy) (entre çafâ et Marwa) : le baisement à nouveau de la pierre noire en quittant-la Mosquée Sacrée pour çafâ

229. Le deuxième de ces quatre est, selon l’avis de l’Exemplaire, la montée entre les collines de çafâ et de Marwa

230. Puis l’accélération de l’allure des hommes à la hauteur de Batnul Masîl est le troisième des quatre, selon l’avis du Pertinent

231. Enfin, le quatrième est, sans faute, les vœux que le pèlerin formulera sur chacune des deux collines (çafâ et Marwa) et ce, sans limitation assignée à l’invocation

(Extrait de "Tazawwudu-ç-çighâr" Le Viatique des adolescents)

ÉPILOGUE
544. Le Pèlerinage affranchit l’homme de l’ensemble de ses péchés et du reste de ses vices

545. Mais ceci ne concerne pas les droits dûs à un musulman et les prières omises

546. Ainsi que l’expiation obligatoire venant d’un Jeûne de Ramadan ou d’un serment de Zhihâr bien établi

547. Et on rapporte que tout péché commis dans l’intervalle d’un Pèlerinage Mineur à un autre, est expié

548. Un Pèlerinage agréé (Mabrûr) n’a d’autre récompense que le Paradis, d’après ce qui est publié

549. C’est celui qui est exempt de tout Ma’tham, qui signifie péché, c’est lavis de ceux qui savent

550. Et on dit plutôt que Mabrûr est traduit par accepté, telle est la version que nous rapportons

551. Et c’est le Pèlerinage exempt de polémiques et au cours duquel le pèlerin offre de la nourriture

552. C’est également celui au cours duquel on accomplit tous les rîtes et s’arrête à chacune des stations de recueillement bien connues

553. Telles que l’emplacement sacré dit MashCaril Harâm, puis on parfait et accomplit les actes obligatoires et traditionnels


(Extrait de "Tazawwudu-sh-shubbân" Le Viatique de la jeunesse)

LIEUX OU DIEU EXAUCE LES PRIÈRES
1350. Concernant ces lieux, on cite : les tournées rituelles autour de la Kacba et à Multazam

1351. Lorsqu’on vient d’apercevoir la maison sacrée d’ALLAH, (la Kacba), entre les deux mots "ALLAH" en lisant la sixième sourate AL Ancâm ( n°6, v .124)

1352. A L ’intérieur de la Kacba, au puits de zam-zam, puis à "çafâ" et à Marwa lors de la marche entre ces deux derniers lieux

1353. Immédiatement derrière le "Maqâm", à "Mina", à ’Arafa", il faut compter les trois "Jamra"

1354. Ainsi, les sépulcres des Prophètes, ceux des vertueuses créatures et ceux des Saints

(Extrait de "Masâlikul Jinân" Les Itinéraires du Paradis)

Source: htcom.sn

Biographie de Mame Cheikh Anta Mbacké, frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba

Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké, communément appelé Mame Cheikh Anta, ou l’argentier du Mouridisme est né à Porokhane dans la région du Saloum dans les années 1860 (les dates mentionnées varient de 1860 à 1867 selon les sources). Fils de la vertueuse Mame Anta Ndiaye cousine de Sokhna Diarra Bousso et de Momar Anta Saly, il est le frère cadet d’Ahmadou Bamba.
Ses études

Il a appris le Coran auprés des maîtres coraniques célèbres. Le plus connu parmi eux, pour lui avoir enseigné le plus est Cheikh Abdourahmane LO. C’est auprés de son grand frère Serigne Mor Diarra qu’il a étudié les sciences religieuses avant de rejoindre Cheikh Ahmadou Bamba qu’il ne quittera plus jamais.
Son éducation

Mame Cheikh Anta voyait en son frère Cheikh Ahmadou Bamba un homme de Dieu, un guide spirituel qui perfectionnait, à courte durée, l’état de ses compagnons et améliorait leurs actes. Il n’avait pas hésité à se soumettre à ses ordres. Il lui vouait une obéissance totale et cherchait à chaque instant à le satisfaire. Il a été parmi les personnes à recevoir l’éducation du Cheikh et sa formation. Celui-ci accordait une attention particulière à la formation de son disciple et frère ; il le préparait aux tâches importantes qu’il devra assumer par la suite en faveur du mouvement mouride et de ses fidèles. Faisant preuve d’une parfaite disposition à recevoir cette formation ; Mame Cheikh Anta était devenu l’un des hommes de confiance du Cheikh et l’un de ses conseillers les plus proches, leurs correspondances en constituent une parfaite illustration.
Mame Cheikh Anta, une personnalité multidimensionnelle
A l’instar de tous les grands hommes du Mouridisme formés par le Cheikh, Borom Gawaan était un éducateur spirituel ayant sous sa direction plusieurs daaras. Il s'est d'abord employé à démultiplier l'enseignement du Maître. Dans ce domaine, il s'est montré si efficace que bientôt il reçut l'allégeance d'une foule nombreuse de talibés. Il les organisa en daaras productifs et prospères à l'image de Gawane qu'il fonda en 1905 non loin de la localité de Bambey. Dans ces daaras, ses disciples exerçaient comme activité secondaire une agriculture de grande envergure. Cependant il ne se contentait pas de cette activité traditionnelle qui ne satisfaisait pas ses grandes et nobles ambitions pour plusieurs raisons.
D’abord, il y avait devant lui ce mouvement naissant dirigé par son frère et guide qui était confronté à d’énormes difficultés et entouré de menaces de la part des ennemis de l’Islam. Les disciples subissaient de graves atrocités. A cela s’ajoutaient les nécessités de la vie quotidienne et les recommandations de l’Islam qui font de l’aide aux nécessiteux une obligation.
Borom Gawaan ne pouvait avoir la conscience tranquille devant cette situation préoccupante qui nécessitait pour l’atténuer ou pour s’en sortir, l’assurance d’une autonomie financière.
Après avoir bien analysé la situation, il s’était lancé dans le domaine de l’investissement ; il importait et tissait de vastes relations commerciales avec de grands financiers de son époque. De par ses activités d'opérateur économique il avait acquis un solide réseau de relations. Mais il n'en a jamais abusé pour obtenir des passe-droits ou des privilèges illégaux. Tout juste s'en est-il servi pour la promotion et la préservation des intérêts de la communauté. Il est à noter que cet homme très au fait de la charia n'a jamais employé de moyens illicites dans ses transactions avec ses partenaires d'affaires. Il devient ainsi l’un des plus importants hommes d’affaires du pays. Il possédait des biens, des fonds, un parc automobile impressionnant et plusieurs magasins. Il a été même considéré en 1919 comme l’homme le plus riche du pays. Mais avec une générosité légendaire, Mame Cheikh Anta consacrait tous ses biens au service des musulmans, en général, et des mourides en particulier. C'est en tout cas son exceptionnelle prospérité financière et sa propension à faire le bien autour de lui qui lui valut l'appellation " Borom Dërëm ak Gërëm ".
Mame Cheikh Anta et la vie politique
Il s’intéressait à la vie politique du pays. Il observait ses importantes mutations en suivant de très prés les informations. Il cherchait même à avoir une certaine influence sur cette politique en soutenant l’un des acteurs en compétition afin de sauvegarder l’intérêt général et celui des musulmans. C’est ainsi qu’il avait porté son soutien à la candidature de Ngalandou Diouf à la députation au parlement français.
Sa déportation à Ségou
Cette attitude de Mame Cheikh Anta dans ces élections lui avait valu la colère de Blaise Diagne, l’adversaire de Ngalandou. Après avoir fomenté de fausses accusations, Blaise avait donné l’ordre de l’interner jusqu’à Ségou de 1929 à 1935. Dans une déclaration, Serigne Mbacké Bousso a défendu la position de Borom Gawaan en prouvant sa bonne foi et son innocence et en démontrant que son accusation n’était, en fait, qu’une machination sans aucun fondement de vérité. En réalité, cette déclaration était davantage un soutien moral et une dénonciation de cet acte odieux qu’une simple preuve innocence de Mame Cheikh Anta. Elle illustre bien aussi la profondeur des relations des deux hommes. 
Ses actions et réalisations
Borm Gawaan avait consacré toute sa vie aux œuvres profitables à l’ensemble des musulmans, à la contribution à la prospérité de la communauté mouride et au soulagement des souffrances des fidèles. Ayant comme slogan ce verset du Saint Coran « Tout ce que vous dépensez dans la bonne cause, Dieu le saura », Mame Cheikh Anta avait toujours fait preuve d’une générosité légendaire dans les moments difficiles. Ses réalisations sont ainsi innombrables, toutefois, nous tenons à en citer à titre d’exemples quelques unes :
- lors d’une grave sècheresse il avait distribué aux sinistrés une quantité de riz estimée à plusieurs milliers de tonnes ;
- il prenait en charge et sauvegarder les infrastructures de la communauté contre les oppresseurs et les agresseurs ;
- il soutenait les petits commerçants en leur accordant beaucoup de facilités sur le plan financier ;
- au compte de son maître, il s’acquittait de certaines obligations familiales comme en 1922, c'est lui qui conduisit la délégation que Khadimou Rassoul envoya à Tivaouane pour présenter ses condoléances lors du rappel à Dieu de Seydi El hadji Malick SY ;
- il intervenait beaucoup auprès des autorités coloniales, tantôt pour recueillir des informations concernant son frère et maître, tantôt pour demander le retour de ce dernier ;
- il a aménagé des routes à Diourbel pour faciliter l’accès des visiteurs à la résidence du Cheikh ;
- il a été le premier à faire imprimer un recueil de poèmes composés par le Cheikh ;
- il a réalisé l’un des vœux chers du Cheikh en faisant le pèlerinage à la Mecque en compagnie de Serigne Fallou Mbacké et d’autres prédestinés.
Son pèlerinage
Les péripéties de ce voyage sont racontées dans un récit écrit par Serigne Fallou lui-même.
Le 07 mars 1928, au nom de toute la communauté mouride et notamment à la mémoire de Serigne Touba, Mame Cheikh accompli le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam. Cette expédition mémorable fut effectuée en compagnie de Serigne Fallou MBACKE. Egalement de la partie, il y avait Serigne Mbacké BOUSSO, Serigne Moulaye BOUSSO, Serigne Tacko MBACKE (second fils de Mame Cheikh Anta). Trois de ses principaux talibés complétaient la délégation. Il s'agit de : Serigne Modou Ndiaye DIOP, Serigne Ibrahima DIA, Serigne Mayoro FALL.
Mame Cheikh Anta finança entièrement l'expédition de sa poche, depuis les billets en première classe jusqu'aux provisions consommées durant tout le voyage. Les escales en France, au Caire, comme le séjour en Terre Sainte ont été impressionnantes, tant Mame Cheikh, en aucune fois n'a lésiné sur les dépenses, pour assurer la qualité à ses compagnons d'équipée.
Des Lieux Saints, il rapporta diverses reliques dont un manuscrit du Coran reconnu parmi l'un des plus anciens qui existe. Il rapporta également les couvertures qui revêtaient les mausolées du Prophète (P.S.L.) et de ses principaux compagnons (que Dieu les comble de bienfaits.) Ces couvertures serviront à recouvrir les mausolées de Khadimou Rassoul et de ses principaux disciples. Mame Cheikh Anta se réserva celle de Seydina Hamza, un oncle et fidèle compagnon du Prophète (P.S.L.), afin que son propre mausolée en soit paré après sa disparition.
Ses relations avec le Cheikh et sa famille
Les profondes et exceptionnelles relations spirituelles qui le liaient à son frère et maître depuis sa tendre enfance se sont renforcées au fil des années. Fidèle entre les fidèles, Mame Cheikh Anta a été l'une des rares personnes à avoir rendu visite à Serigne Touba dans son exil gabonais (il l'a trouvé à Lambaréné). De ce voyage mémorable, il a rapporté des écrits du Cheikh qu’il imprima par la suite. Il a également rapporté des directives destinées à Mame Thierno Ibra Faty qui avait en charge les destinées de la communauté en l'absence du Maître. Il a surtout rapporté aux talibés la certitude que le Maître était bien vivant et qu'il allait revenir parmi les siens, contrairement aux informations distillées par l'autorité coloniale dans le but de les démoraliser.Borom Gawaan entretenait d’excellentes relations aussi bien avec le Cheikh et ses proches qu’avec les autres.

Quant à ses liens avec ses proches et les autres figures du mouridisme, ils étaient bien connus : il jouissait du respect et de l’amitié de tous sans exception aucune. Toutefois, l’amitié qui le liait à Serigne Mbacké Bousso et à Cheikh Mouhammad Fadel était singulière. Profondément touchés par sa déportation à Ségou, chacun lui avait témoigné son soutien ; l’un par écrit et l’autre par une visite qu’il lui a rendue à Ségou et au cours de laquelle il lui a prédit la fin des épreuves et son retour imminent à son pays.
Par ailleurs Mame Cheikh Anta avait tissé de vastes et bonnes relations avec le monde extérieur en raison de ses activités commerciales.
En somme, la vie de cette personnalité témoigne d’une ferme et sincère détermination, d’une vision extraordinaire et d’un dévouement inégalable au service du Cheikh, de ses disciples et de l’ensemble des musulmans.
L’importance et la portée de ses positions nous rappellent en effet le troisième khalifde l’Islam Sayyidina Ousmane ibn Affan que Dieu l’agrée de ses largesses.
Le fait que Cheikhoul Khadim lui ait confié Darou Salam, son premier village, et lui ait réservé l’honneur de sa réception à son retour d’éxil au Gabon illustrent parfaitement sa confiance et son estime pour son frère et disciple Cheikh Anta. Ces festivités, demeurées mémorables, sont chaque année commémorées dans la ferveur et l'enthousiasme. C'est le fameux Magal de Darou Salam qu'on peut considérer comme le premier magal organisé par la communauté mouride.
Borom Gawaan a été rappelé à Dieu en mai 1941 à Darou Salam où se trouve son mausolée.