jeudi 25 septembre 2014

[PHOTOS] Les images de la prière de Serigne Touba sur l'Océan Atlantique "Djouli Gueej Gui" édition 2014


Pèlerinage à la Mecque 2014: 47 personnes prises en charge par le Khalife Général des Mourides

47 pèlerins entièrement pris en charge par le Khalif Général des Mourides Serigne Sidy Moukhtar MBACKE.

Ils sont 47 pèlerins à être pris en charge entièrement par le Khalife Général des Mourides pour effectuer cette année le pèlerinage aux lieux saints de l’Islam.

Leur délégation a été reçue par le Khalife Général des mourides à sa résidence aux HLM à Dakar pour obtenir sa bénédiction avant de s’envoler pour la Mecque.

Longue vie à Serigne Sidy Moukhtar MBACKE....

 

dimanche 21 septembre 2014

LE SILENCE D'OR DE CHEIKH SIDY MOUKHTAR [Par A. Aziz Mbacké Majalis]

Ce qui ne manque de frapper un observateur attentif de la vie publique au Sénégal, dans l'attitude exemplaire du Khalife des mourides, c'est le contraste entre son silence et « sa constance cultuelle », et l'actuelle effervescence médiatique et politique extraordinaire s'amplifiant autour de lui.

En effet, fidèle à sa tradition d'accompagner dans la capitale les pèlerins qu'il envoie tous les ans, sur un Ndigël explicite de Serigne Touba à lui (selon ses propres termes), aux Lieux Saints de l'Islam, le Khalife des mourides démontre une fois de plus son attachement pour le HAJJ, l'un des piliers les plus importants de l'Islam. Profitant de ce séjour annuel, il vient de procéder à une longue visite de chantier de la MOSQUÉE Masâlikul Jinân dans laquelle il a déjà dépensé, sur fonds propres, plusieurs milliards et qui lui tient particulièrement à cœur. Au même titre d'ailleurs que la réfection et l'embellissement de la MOSQUÉE de Touba, en même temps que la construction actuellement en cours de deux nouveaux minarets au sein de cet édifice historique.

Ceux qui vivent quotidiennement avec Serigne Cheikh Maty Leye sont également frappé par sa détermination à observer, en toutes circonstances, les cinq PRIÈRES canoniques, de même que ses séances quotidiennes de lecture du CORAN (waqaf) dont aucune activité sociale ne peut déranger la régularité. Que dire de sa remarquable capacité de détachement des richesses, ces biens matériels qui nous obnubilent tous actuellement ? N'hésitant pas à offrir gracieusement un milliard de francs aux sinistrés des inondations catastrophiques de 2012, tout en continuant à préférer bizarrement ses habitations campagnardes et ses baraques dont le caractère rustique, pour le moins que l'on puisse dire, rebuterait le moindre de nos petits millionnaires. Aussi bien son éducation que ses expériences de vie, souvent pénibles, rapportées par ses proches, et les nombreuses épreuves qu'il a patiemment traversées, sans jamais céder aux choix faciles mais indignes, l'avaient, il faut dire, préparé à ne jamais faire confiance aux multiples tentations offertes par ce monde tourbe par essence...

Son attitude nous rappelle, de façon assez troublante, celle de Serigne Saliou. Troublante, surtout pour tous ceux, nombreux parmi nous, aussi bien chez les mourides que les non mourides, qui prédisaient, de façon tacite ou explicite, la décadence inévitable de la Voie avec l'avènement de « l'ère des petits-fils » (« ordinarisés » par la République). Ère qui, dans leur schéma, serait inévitablement marquée par l'impossibilité de perpétuer l'œuvre des vertueux enfants du Cheikh, ces « Califes Orthodoxes » uniques. Tellement la contradiction entre les hautes qualités de ces derniers et le comportement quelques fois douteux de nombre de leurs descendants semblait insoluble et n'offrait que l'alternative « kennaliste » des qasidas. Nous obligeant même, lors de la disparition dramatique de Cheikh Saliou (l'un des événements les plus traumatisants pour notre génération), à écrire, nous fondant essentiellement sur notre foi en Serigne Touba et sur nos longues recherches sur ses enseignements, un article aujourd'hui ô combien prémonitoire, « Hommage à Cheikh Saliou : LE COMBAT CONTINUE...»

Serigne Cheikh Maty Leye est entrain de démontrer que ce COMBAT pour la Cause de Dieu peut non seulement continuer (que « Yes, new murids can »), mais DOIT absolument continuer. À condition simplement que les mourides actuels et futurs, leur leadership au premier chef, comprennent d'avantage leur responsabilité religieuse, restent constamment attachés aux principes de Science, de Ibâdâ (Adoration exclusive de Dieu) et de Khidma (Service des créatures pour la Face de Dieu) légués par Cheikhoul Khadim. Et qu'ils ne se laissent pas emporter par le clinquant de ce bas-monde, par la courses aux richesses matérielles, aux honneurs futiles et aux plaisirs illicites qui motive désormais un grand nombre d'entre nous.

La détermination de Baye Cheikh à accomplir, en silence et sans céder au diktat médiatique des répliques perpétuelles, sa mission, nous rappelle étrangement le précieux enseignement de Cheikh Saliou, lorsqu'il fut interrogé sur son « mutisme dérangeant » face à certains amalgames médiatiques dans lesquels son nom était souvent cité sans aucun démenti de sa part : « Quiconque commet l'erreur de vouloir systématiquement démentir les fausses informations dans lesquelles il est cité, risque d'y être à jamais condamné. Car à chaque qu'il manquera de le faire, il aura, ce faisant, accrédité tacitement la véracité de cette information... » Quel credo plus extraordinaire pour tout leader éclairé que cette stratégie de la communication par l'action et de la parole opportune de Serigne Saliou ? Alterner harmonieusement, en orfèvre de la Vérité, l'argent de la parole à point et l'or du silence actif...

C'est pourquoi ce silence de Serigne Cheikh Maty Lèye, qui privilégie l'action à la parole, nous interpelle. Nous surtout, de la génération des médias tapageurs et people, génération des forums sulfureux de Seneweb et des posts interactifs de Facebook, celle des polémiques infinies et souvent stériles à la sénégalaise (où une nouvelle polémique en chasse toutes les semaines une autre, sans que l'on ait même le temps d'en tirer des leçons ou de solutionner les problèmes posés). Nous, la génération 2.0, « Nouveaux Types de Mourides » (NTM), dont les prétentions théoriques et verbales sont souvent loin, très loin même, hélas, de correspondre à la rigueur de la pratique et aux qualités d'un véritable « Mouride Type Sadikh » (MTS). Ces modèles, vrais « aspirants à Dieu » (Murîdu Lâh), qui n'avaient pour seule motivation, à travers l'agrément de Serigne Touba, que la Face exclusive de Dieu. Attitude qui les distinguait des faux mourides, ces « aspirants au bas-monde » (Murîdu Dunyâ) dont le comportement en faisait en réalité et au fond des « renonçants à Dieu » (Marîd).

« Certains d'entre vous aspirent à la vie de ce monde, alors que d'autres aspirent à la Vie de l'Au-delà (Minkum man yurîdu Dunyâ wa minkum man yurîdu âkhira) » (Coran 3:152)

L'attitude de détachement de Serigne Sidy Moukhtar, semblable à celle de ses vertueux successeurs et de tous les véritables dignitaires et disciples qui représentent le véritable Mouridisme, contraste, il faut dire, avec le tumulte médiatique des nombreux « Mourides du bas-monde ». Ces faux « aspirants » qui, en réalité, n'aspirent, à travers leur activisme débordant et leur visibilité médiatique auprès du Khalife, que l'amélioration de leur « image » devant l'opinion publique, une force de pression symbolique sur les institution ou l'électorat, et un trafic d'influence « marketing » générateur potentiel de subsides directs ou indirects auprès des partenaires. N'hésitant même pas, pour certains d'entre eux, à surexposer médiatiquement leurs « ziars politiques » ou « business sujoot », au moment où d'autres choisissent d'en faire une plateforme de communication politique, aidés en cela par des « chevaux de Troie » bien placés dans le système mouride. Manipulant, exagérant les faits, en inventant, rédigeant eux-mêmes, à l'avance, dans leur gueguerre juridico-politique, des articles et des revues de presse déstabilisateurs pour l'autre camp. Contenus repris triomphalement par leurs propres médias et propagés à dessein sur les réseaux. Sans même donner à l'opinion mouride (souvent pas suffisamment éclairée) les outils adéquats de vérification et de recoupement de l'information. Épaississant d'avantage leur compréhension des véritables enjeux du pays et les éloignant, ce faisant, de l'essentiel, au profit de nos « sénégaléjades » sans issue, et de nos « débats » souvent fort biaisés et sans sens du recul.

Qui perd le plus dans cette histoire ? Les politiciens qui, quoiqu'ils advienne, se retrouvent presque toujours ensemble et pactiseront, d'une manière ou d'une autre, un jour sur le dos du peuple ? Les citoyens sénégalais qui se laissent embarquer, sans aucun véritable pouvoir de contrôle et de recul, dans des stratégies complexes d'orientation et de manipulation de l'information à travers les symboliques religieuses ?

N'est-il pas temps, pour nous autres NTM, de nous rappeler les adages mourides si chers à Cheikh Ibra et que semble nous rappeler quotidiennement Baye Cheikh ? Ces maximes qui ont permis à nos prédécesseurs sur la Voie de Dieu de réussir, contre vents et marrées, à établir solidement les fondements de la vraie Religion dans ce pays :
« Kuy jëf ba raw la, manoo wax ba dab ko »
« Jëf jël, ñàkk jariñu »
« Jéema waar nit ñi, fexe ba ku la gis waaroo ko gën ».

N'est-il pas enfin grandement temps pour nous de PARLER moins et de renouer avec la philosophie de l'ACTION et du PASTÉEF ?

samedi 20 septembre 2014

21 septembre 1895 - 21 septembre 2014: célébration du 119ème anniversaire de la prière de Serigne Touba sur l’Océan Atlantique

’’Ils m’ont jeté sur la mer par refus de la volonté divine et par haine, mais le Généreux m’y a incontestablement comblé de sa grâce’’. ’’Ils ont voulu m’humilier en me jetant sur la mer, heureusement que mon Seigneur a dompté pour moi la plus houleuse des mers’’.

Voilà 119 ans, depuis que Serigne Touba ’’Khadimoul Moustapha’’ a prié sur l’Océan Atlantique. Ce jour-là, l’illustre ascendant de Cheikh Saliou Mbacké était sur la route de l’exil qui devait le mener au Gabon, une terre hostile qu’il finit par apprivoiser.

Fort heureusement que les mourides ont choisi de se rappeler cette séquence historique extrêmement importante dans l’accomplissement de la destinée de Cheikh Ahmadou Bamba. A travers le ’’Kurel Fatali Julig Geej Gi’’ ( comité d’organisation), il s’agit, au-delà de la commémoration à la face du monde de la prière que, sur la route de son exil au Gabon, le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba a effectué sur l’Océan Atlantique, ’’de raffermir la détermination à suivre l’exemple du Serviteur du Prophète (Psl)’’.

Mais aussi de ’’renouveler notre gratitude au Miséricordieux d’avoir fait de nous des disciples de Cheikh Al Khadim’’. Et surtout de ’’propager l’œuvre de Serigne Touba, lui qui n’était venu sur terre que pour vivifier la parole du Tout-puissant’’.

 La Prière de Cheikh Ahmadou Bamba sur l’Océan Atlantique nous est racontée par Serigne Moussa KA, grand poète wolof et disciple de Cheikh Ahmadou Bamba  dans son poème Jazâ-U Chakoûr Géej gi (Les Dons du Digne de Reconnaissance, Le Cycle de l'Océan):

« C’est ce jour là qu’ils le jetèrent dans l’océan,
Et ils lui dirent : « Tu vas bientôt disparaître à cause de ta turbulence ».

Bamba leur répondit : « Je ne suis absent que du lieu d’où Dieu est absent,
Ou des activités dont il se détourne ».

Il fut embarqué un jour de Samedi,
A destination de Conakry de façon injuste.

Ce jour là, le bateau voguait jusqu’aux environs de l’heure de la prière de l’après midi,
Il faisait ses ablutions, quand une dame blanche survint,

Se dressa devant lui et le toucha.
Bamba, sous l’emprise de la colère, reformula l’intention.

C’est au moment où il se lavait la tête que la dame revint et le toucha de nouveau,
Peu s’en est fallu pour qu’elle prenne feu, mais il lui pardonna.

Les anges de Badre le mirent sur sa peau de prière,
Et l’installèrent sur les flots sans qu’il ne s’enfonce dans les eaux.

Séex Bamba (Cheikh Ahmadou Bamba) fit ses ablutions et accomplit la prière,
Les Anges de Badr alignés derrière lui. Quel Miracle !

Ce fut la première fois que Bamba fit un miracle,
Aucune sainteté ne saurait dépasser celle de Bamba. »

Le Séjour de SERIGNE TOUBA à Dakar en septembre 1895 & l'amitié entre la collectivité Lébu et la communauté Mouride [Par Abdou Khadre GAYE ]

« Isaa sakkartu saalikal mabiita wa saalikal amiira wa saboota taarab ilal jixaadi bil armaaxi nafsii walaakin sàbba annilmaaxi (Lorsque je songe à ce qui fut décidé, à ce Gouverneur et à ce cachot, me prend aussitôt l'envie de combattre par les armes ; mais Celui qui efface les péchés, le Prophète, m'en dissuade).»
Cheikh Ahmadou Bamba

«Tubaab ya woo ko boole koog sandarma bu tudd Ibra Binta Géy ngir worma. Mu boole koog soxnaam su tudd Aana Fay mu di ko toggal. Yal na Yàlla xéy ko fey. » (Les Français l’appellent, le remirent entre les mains d’un gendarme du nom de Ibra Bineta Guèye, à cause de sa sollicitude. Ce dernier le confia à son épouse, Anna Faye qui lui préparait ses repas. Que Dieu la récompense.)
Serigne Moussa Kâ

Les nuits dakaroises de Serigne Touba, dont les péripéties spirituelles, le symbolisme et la haute valeur mystique ne sont pas l’objet de ce papier ni ne sont de mes compétences, ont scellé définitivement le pacte d’amitié liant la collectivité Lébu et la communauté Mouride, Dakar et Touba, en la personne d’Ibra Bineta Guèye Mbengue. Pacte que Cheikh Salihou Mbacké a vivifié à l’occasion d’une invitation à Touba qu’il fit aux Notables de Cëddéem, au début de son khilafah. La délégation était dirigée par le chef de Pénc Mamadou Mbengue Médoune. Auparavant le khalife avait dépêché une délégation à Dakar pour rencontrer la famille d’Ibra Bineta Guèye. Ce sont ces nuits dakaroises que célèbre la fédération de dahira dénommée «Kureel Gi Maggal Ñetti Guddi Ndakaaru yi», présidée par le fervent talibé mouride, Baye Ndiouga Dieng.

On raconte que Serigne Touba arriva à Dakar à jeun, à l’heure où le soleil déclinait. Le cargo dénommé Ville de Pernambouc devant assurer son transfert au Gabon, étant en retard, le gouverneur Mouttet ordonna son emprisonnement dans un cachot étroit, obscur, infesté d’insectes et parsemé de toutes sortes d’objets usagés, situé au Camp Dial Diop, derrière l’hôpital Aristide Le Dantec, de son premier nom Hôpital Indigène. En y entrant, dit-on, sous la poussée des gardiens, le Cheikh trébucha ; et un objet tranchant lui traversa littéralement le pied. Malgré ses souffrances, il fit une prière de deux rakat, récita les sourates «Bakhara» (La Génisse) et «Ali Imran» (La Famille d’Imran)… Là-bas, révèle la tradition mouride, il reçut la visitation de Grands Saints de l’Islam, dont sa mère, la Sainte Mame Diarra Bousso. Là-bas, il reçut des dons immenses de la part de son Seigneur. Informés de l’affaire, nous apprend la tradition conservée par les populations autochtones de Dakar, les Dignitaires lébu s’en désolèrent et dépêchèrent auprès du Gouverneur une délégation conduite par Ibra Bineta Guèye, leur porte-parole auprès de l’autorité coloniale. Il lui tint à peu prés les propos suivants : «Nous avons appris que vous retenez en détention Serigne Touba, Cheikh Ahmadou Bamba. Nous ne venons pas discuter avec vous des raisons de sa détention. Nous voulons seulement que vous respectiez la réputation de terre d’accueil et d’hospitalité de notre terroir. Alors permettez au Marabout de venir loger chez nous et de jouir de notre hospitalité jusqu’au moment où vous aurez besoin de lui. Nous nous portons garant de sa sécurité.» Le Gouverneur, en homme avisé, accéda à la requête des Lébu. Au sortir de la cellule infecte du Camp Dial Diop où il a souffert le martyre sans jamais se plaindre, avec comme seules consolations ses actes de dévotion et ses visions mystiques, Serigne Touba séjourna, jusqu’à son départ en exil, le 21 septembre 1895, au Pénc de Cëddéem où Ibra Bineta Guèye l’avait confié aux bons soins de son épouse Anna Diakhére Faye, une bonne dame, pure et pieuse qui préparait ses repas, s’occupait de l’eau de ses ablutions, etc.

La canne et le talisman

Pour tester les pouvoirs mystiques attribués au Marabout, Ibra Bineta Guèye, dit la tradition locale, un fin connaisseur des mystères, fit semblant d’oublier auprès de son hôte, après une visite, sa canne miraculeuse que deux gros gaillards ne parvenaient pas à remuer et qu’un initié soulevait difficilement. A peine lui eut-il tourné le dos que Serigne Touba, tenant la canne du bout des doigts, le lui tendit, puis lui dit à peu près ceci : «Je te remercie, toi et ton peuple, pour tout ce que vous avez fait pour moi. Mais déterre le talisman que tu as enterré dans la cour de ta maison pour empêcher mon départ. Sache que je pars volontairement et de bon cœur pour accomplir une mission que Dieu m’a confiée.» Or, c’est seul avec Dieu, dans le secret de la nuit, loin des regards indiscrets, qu’Ibra Bineta Guèye avait enterré ce talisman. Définitivement convaincu des pouvoirs du Marabout et de sa sainteté, il l’aima davantage, sollicita ses prières pour lui-même, sa famille, son peuple et sa Cité, lui souhaita bon voyage et lui promis ses prières ainsi que celles de sa communauté.

Une autre version de l’histoire dit que la première rencontre entre Serigne Touba et Ibra Bineta Guèye eut lieu dans la piteuse cellule du Camp Dial Diop. Car le Gouverneur, exigeant des garanties avant de remettre «son prisonnier» entre les mains des Lébu, Ibra Bineta exigea de voir en tête à tête l’homme pour qui ils se porteront garants. Dès qu’ils se virent et se parlèrent, ils se vouèrent respect et estime réciproque. C’est là-bas, disent les tenants de cette thèse, que se produisit le miracle de la canne. Quant au talisman enterré, ils disent qu’il l’était depuis plusieurs années déjà dans la cour de sa demeure, et qu’Ibra Bineta proposa à Serigne Touba son déterrement qui le sauverait à coup sûr des mains des Blancs. Proposition qu’il refusa avec déférence, rappelant, à l’occasion, que Dieu était son seul refuge. La tradition locale parle aussi de cette prédiction que Serigne Touba aurait faite aux jeunes du quartier venus lui rendre visite et se plaignant de solitude que viendra une époque où, de tous les coins du Sénégal, des hommes et des femmes accourront vers cette contrée. La même prédiction, dit-on, avait été faite par Cheikhna Cheikh Saadhbou et El Hadj Malick Sy.

L’étape de Cëddéem

Cëddéem fait partie des 12 Pénc de Dakar. Il tient certainement son nom du village de Cëddéem dans le Jànder qui fait référence à un jujubier (Déem). Il englobe l’actuel marché Sandaga dont le nom vient, selon une opinion assez répandue, d’un arbre appelé «Sànd» qui se dressait à l’endroit occupé aujourd’hui par le «marché d’or» dit «Lalu urus» (étal d’or). C’est Cëddéem qui enregistra les premiers convertis à l’islam de la Collectivité Lébu et accueillit le lettré arabe Massamba Koki Diop, père du premier Seriñ Ndakaaru, Thierno, dit Dial. C’est à Cëddéem où le Ndeyi Jàmbur (président de l’Assemblée des Jàmbur) Youssou Bamar Guèye accueillit et scella avec Cheikhna Cheikh Saadhbou Cherif, un pacte unissant leurs deux familles «jusqu’à la fin des temps». C’est enfin à Cëddéem où Ibra Bineta Guèye, chef de canton de la banlieue ouest dakaroise de 1855 à 1905 et Ndey Ji Frey (Président de l’Assemblée des Frey) de 1897 à 1903, accueillit Cheikh Ahmadou Bamba en partance en exil au Gabon. Mamadou Mactar Ndoye, petit fils d’Ibra Bineta Guèye, d’apporter la précision suivante : «Mon grand-père n’était pas gendarme. Certes, en sa qualité de chef de province, il participait au recrutement des soldats et supervisait la collecte des impôts. Lors de la guerre qui opposa la France à la Turquie, en Salonique et aux Dardanelles, en 1870, c’est lui qui fit implanter par les talibés de son neveu Seydina Limamou Laye, le campement militaire de cent cases qui abrita les tirailleurs enrôlés.»

L’étoile est devenue soleil, la flamme est passée flambeau

La décision d’envoyer le Cheikh en exil fait suite à sa comparution devant le Conseil Privé au palais du Gouverneur Général à Saint-Louis, le 5 septembre 1895. Après son arrestation à Jewol, le samedi 10 août 1895, Serigne Touba séjourna à Saint-Louis jusqu’après son jugement. Dans l’acte d’accusation on pouvait lire cette contrevérité manifeste : «Ses agissements et ceux de ses talibés menacent de troubles la tranquillité du bas Sénégal». Il fut condamné à l’exil. En guise de signature, il parapha au bas du document qui lui fut présenté, la sourate «Al Ikhlas» (La pureté). Une façon assez éloquente de montrer son attachement à la pureté de sa foi. Et, nous rappelle Cheikh Moussa Kâ, dans son poème intitulé «Nattoo di kerkeraani lawliyaa’i», (l’épreuve est le reposoir du saint), où il parle des bienfaits dont sont porteuses les épreuves que Dieu destine à ses créatures, la condamnation à l’exil était de mode à l’époque. En effet, le colonisateur exilait aussi bien ses ennemis défaits par les armes que quiconque à ses yeux pouvait représenter un danger ou simplement un obstacle à sa tentative de domination et d’exploitation du pays, d’asservissement et d’aliénation des populations. Dans le même poème, «le chantre de Bamba» cite, en exemple, des noms d’exilés célèbres, à savoir, Ahmadou Aminata, petit fils de Serigne Makhtar Ndoumbé, fondateur du village de Koki, Almamy Samory Touret, qui opposa aux Français une résistance armée de 18 années, etc.

«… Dieu parachèvera sa lumière, dussent les infidèles en concevoir du dépit » (Coran : S. 9, V : 32). Serigne Touba reviendra d’exil, après sept années de rudes épreuves, auréolé de gloire. L’étoile que l’on a cherché à éteindre était devenue un soleil. La flamme qu’il avait allumée était devenue un flambeau…

Abdou Khadre GAYE
Ecrivain, Président de l’EMAD
Mail : emadassociation1@gmail.com

Le séjour pénible de Khadimou Rassoul à Dakar: 19 Septembre 1895 – 19 septembre 2014 (119 ans – symbolisant la Sourate Al Fatiha)


C’est le jeudi 19 septembre 1895 vers 16 heures 28 mn que Cheikh Ahmadou Bamba Il quitta ainsi St-Louis le jeudi 28 RABI’OUL AWWAL en direction de Dakar. À son arrivée au crépuscule il chercha à rompre son jeun et c’est en ce moment qu’il fut interpellé et conduit en un endroit obscur et insalubre. À peine fut-il à l’entrée de cette étroite chambre qu’on le déposséda du ruban dont il se servait pour envelopper sa tête. Il fut jeté de force à l’intérieur et son pied fut transpercé par une des pointes fixées au sol. Mais jamais il n’a manqué d’opiniâtreté car, dans la douleur, son premier reflexe sur ce lit de sang, fut la célébration, d’une prière au cours de laquelle il récita les deux sourates les plus longues du Saint Coran pour réaffirmer sa soumission à DIEU son seul et unique GARANT. 
L’étroitesse et les autres aspects négatifs de la chambre ne lui permirent guère de faire une prosternation. Sa première visite (ésotérique) fut SOXNA DIARRA BOUSSO (Sa Mère) qui ne manqua pas de lui donner les conseils que voici : « Je suis ton seul témoin ; » « Ce qui t’arrive présentement n’est qu’un début, le plus dur reste à venir car, » « Tu es la seule personne qui jura dès sa naissance d’adorer DIEU et de servir son envoyé comme nul ne l’a jamais fait » Ainsi il eut la visite du prophète(PSL) et échangea avec lui des propos qu’il ne divulguera jamais. L’envoyé de DIEU lui recommanda de se rappeler du « Martyr »de la bataille de « ouhoud », notre maître Hamza. Ensuite les Anges (DJIBRÎL, MIKA’IL, ISRAFIL, AZRA’IL) se présentèrent à causes des souffrances.

Ainsi il (Khadimou Rassoul) souligne : « Chaque fois que je me souviens de ce séjour (dans cette chambre), de ce commandant (qui en avait donné l’ordre), j’éprouve le besoin de recourir aux armes pour me venger, mais l’effaceur(le prophète) me ramène à la raison ». C’est après cette épreuve qu’il a eu l’occasion de terminer son poème intitulé « ASSIROU ».

En ce 19 septembre, le peuple sénégalais doit non seulement obsédé une pause pour réfléchir sur l’opportunité que le Tout Puissant nous a accordée à travers la personne de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul mais également revisiter son œuvre qui est la solution de tous les maux dont souffrent l’humanité.

Source: htdkh.org

vendredi 19 septembre 2014

[VIDÉO] Visite de Serigne Sidy Moukhtar MBACKE à la Mosquée Massalikoul Djinane

Le Khalife Général des Mourides Serigne Sidy Moukhta MBACKE s’est rendu aux chantiers de la Mosquée Massalikoul Djinane le vendredi 19 septembre 2014 pour constater l’état d’avancement des travaux qui se trouvent actuellement dans une phase très avancée.

Rappelons que le Khalife se trouve à Dakar depuis plusieurs pour les besoins du pèlerinage à la Mecque comme il le fait chaque année.

Source: htcom.sn


samedi 13 septembre 2014

[VIDÉO] La Visite de S. Modou KARA à Cheikh Sidy Moukhtar et S. Bass Abdou Khadre

Cheikh Ahmadou KARA Mbacké rend visite successivement au khalife Général des mourides Serigne Sidy Moctar et à son porte parole Serigne Bassirou Mbacké Abdoul Khadre pour leur faire part de son projet de société de société inspiré des enseignements de Cheikhoul Khadim.

[VIDÉO] La visite de Serigne Modou Kara chez Serigne Bass Abdou Khadre dans sa maison sise sur la VDN

Serigne Bass Abdou Khadre, porte parole du Khalif général des Mourides reçevait Serigne Modou Kara Noreyni dans sa maison sise sur la VDN. Regardez!

[PHOTOS - REPORTAGE] La Visite du Khalife Général des Mourides aux HLM à Dakar