lundi 30 juin 2014

Les règles du jeûne du mois béni de RAMADAN

Le jeûne est l’un des cinq piliers de l’Islam que le SEIGNEUR a recommandé aux croyants ainsi que l’atteste le Coran :
" Ô vous les croyants ! le Jeûne vous est prescrit comme il l’avait été aux confessions antérieures. Ainsi atteindriez-vous la piété" (S2 V 183).

DIEU affirme toujours dans son Livre Sacré :
" En ce mois de jeûne , Ramadan , fut révélé le Coran , lumière éclairant la voie aux hommes et témoignage éclatant de vérité et de salut. Quiconque d’entre vous verra poindre le croissant,qu’il jeûne tout le mois " (S2 V185).


Le mois de ramadan est aux yeux de tous les musulmans un mois de recueillement renfermant des mérites et des profits immenses tirés des pratiques auxquelles on s’y adonne. Les multiples avantages du Jeûne ainsi que du mois de Ramadan sont confirmés par plusieurs Hadiths (sentences) du Prophète (Paix et Salut sur lui) qui expliquent parfaitement la considération que l’ensemble des croyants lui accorde. Dans un hadith rapporté par Tirmidhy le Prophète (Paix et Salut sur lui) dit :

"La première nuit du Ramadan, tout démon, tout djinn rebelle est enchaîné. Toutes les portes de l’enfer sont fermées, aucune ne s’ouvre. Toutes les portes du paradis sont ouvertes , aucune ne se ferme. On lance un appel :
"Ô toi qui veut du bien, accours !"
"Ô toi qui veut faire du mal, cesses !"

Cet appel est renouvelé chaque soir ,et chaque soir DIEU sauve de l’enfer un certain nombre de croyants"
Le jeûne, comme toutes les pratiques de l’Islam a des actes obligatoires (farâ- id) et des actes traditionnels (sunna) qui méritent d’être connus de tous les musulmans pour mener à bien cette pratique. C’est pourquoi nous reproduisons ici des extraits de vers du chapître "le jeûne" tirés de l’ouvrage de Cheikh Ahmadou Bamba Khâdimu-r-Rasûl intitulé (le viatique de la jeunesse Tazawwud-ash-shubbân) qui regroupe l’essentiel de ce que le musulman doit savoir sur le jeûne.

LE JEÛNE

Extrait de l’ouvrage de Cheikh Ahmadou Bamba Khâdimu-r-Rasûl (Le viatique de la jeunesse Tazawwud-ash-Shubbân)

475. Les deux actes obligatoires du Jeûne consistent en la formulation parfaite de l’intention et en notre abstention de tout ce qui rompt le jeûne de connu
476. Ses Actes Traditionnels sont au nombre de trois - ô toi l’intelligent ! - à savoir : le fait que nous hâtions la rupture après le coucher du soleil
477. Deuxièmement, prendre le plus tardivement possible le dernier repas de la nuit ; troisièmement, préserver la langue du bavardage ...
494. Puis le jeûne - soyez réfléchis ! - ne consiste pas seulement à s’abstenir de manger, selon les considérations
495. Car, que de jeûneurs, parmi les gens, qui n’auront de leur jeûne que la faim !
496. Il n’y a de jeûne que lorsque tous les membres s’abstiennent de tout ce qui est susceptible de conduire l’individu à l’erreur
497. Abstenez-vous de tourner le regard vers ce qui est prohibé, de vous diriger vers cela, de l’écouter et de le dire
498. Puis de toute mauvaise pensée, au même titre que votre abstention du manger et du boire bien connue
499. N’abusez ni du dernier repas de la nuit, ni du repas de la rupture, durant votre jeûne, de peur de vous voir privés des récompenses
500. Car quiconque se gave d’aliments, se remplit le ventre d’une quantité abusive de boisson, et se met à dormir
501. Celui-là s’assimile à un animal, car des profits immenses lui échapperont et il subira un péril
502. Certains (des jeûneurs) mangent comme des taureaux au moment de la rupture et au moment de prendre le repas de l’aube
503.Jusqu’à ce que leur ventre pèse lourd et que leur cœur s’obscurcisse et se détourne
504 De la mention des NOMS Sublimes de leur SEIGNEUR, ils se targueront certes d’avoir jeûné, alors qu’ils n’obtiendront du jeûne, même pas la récompense d’un filament au Jour de la Résurrection
505. Puisse DIEU nous préserver de la perdition et de tout ce qui est nuisible dans le temps

Jeûner le mois de Ramadan est une pratique obligatoire pour tout musulman responsable de ses actes ( mukallaf ). Celui qui le renie est un mécréant. Quant à celui qui s’abstient de l’observer de façon délibérée sans empêchement valable, c’est un hérétique s’il ne s’adonne pas à un repentir sincère jusqu’à sa mort et il sera voué à l’enfer.

Quand doit on jeûner ?


Jeûner devient obligatoire quant on voit le croissant lunaire au 29 ème jour du mois de shacbân, ou alors que ce même mois de (shacbân ) compte 30 jours révolus .

S’il arrive qu’une seule personne voit le croissant lunaire, même si la communauté n’observe pas le jeûne, il lui incombe individuellement de le faire. S’il ne jeûne pas en vue de se solidariser avec la communauté, il sera tenu de remplacer ce jour, de même l’expiation lui incombe.

De même s’il voit individuellement le croissant au 29 ème jour du mois de RAMADAN, qui il ne jeûne point le lendemain. Toutefois s’il affiche publiquement son absence de jeûne, il sera puni par la loi (shariCah) à moins qu’il n’ait un empêchement valable le dispensant du jeûne. Précision sur l’apparition du croissant lunaire.

La communauté (des croyants), quant à elle, avant de jeûner, ou de rompre le jeûne, doit recueillir le témoignage de deux hommes certifiant avoir aperçu le croissant et dont l’intégrité est reconnue par tous ; ou alors un groupe d’individus (nombre important) qui ne peuvent pas tous commettre un mensonge au sujet du croissant lunaire et déclarant l’avoir aperçu.
Dans ces deux cas la communauté doit débuter le jeûne s’il s’agit du (RAMADAN), ou marquer la fête de la rupture, ou encore célébrer la fête de Cîdul Adhâ "TABASKI".
Cependant les avis des astronomes comme les concepteurs de calendriers ne sont pas considérés comme des sources concernant l’apparition de la lune.

Si le croissant lunaire n’est pas aperçu par un pays, alors qu’un autre distant de celui ci l’observe, le pays où il n’est pas apparu ne saurait observer le jeûne se basant sur l’apparition dans un autre pays. Chaque pays doit se contenter de l’apparition sur son territoire, si les pays sont distants.

En effet, il y avait un croissant lunaire qui n’avait pas été vu dans le Hijâz et qu’on dit avoir été aperçu dans le Yémen. Quand la nouvelle fut rapportée à Seydina Omar (que DIEU soit satisfait de lui) il rétorqua : nous ne partageons pas le même territoire.

Si le croissant lunaire n’est pas apparu durant la première scrutation du ciel au mois de Shacbân, et que le lendemain dans la journée on se rend compte qu’elle avait apparu de façon sûre, on doit observer automatiquement le jeûne le reste de la journée et remplacer ce jour.

Qu’est ce que le jeûne ?


Le jeûne consiste en la formulation de l’intention dans son cœur « J’ai l’intention de jeûner ce mois obligatoire pour la face de DIEU ». Il consiste aussi à s’abstenir de manger, de boire, de faire l’acte sexuel et ce, avant l’aube jusqu’au coucher du soleil. Parmi ces actes précités, celui qui en commet un seul par inadvertance doit continuer le jeûne, mais doit aussi remplacer ce jour. Par contre celui qui le commet de façon délibérée doit continuer le jeûne mais aussi doit faire l’expiation (Kaffâra).
L’expiation quant à elle est de trois sortes :
- offrir à 60 pauvres chacun ½ « andar » de mil (environ 1kg)
- jeûner deux mois successifs pendant lesquels toute interruption nécessite un recommencement
- affranchir un esclave qu’on a licitement acquis, qui est sa propriété exclusive et qu’il soit un musulman en bonne santé qui n’a aucune déformation.
 Le jeûne incombe à tout individu saint d’esprit jouissant d’une bonne santé, qu’il soit un homme responsable (mukallaf) et n’étant pas dans une marche (voyage) où il doit diminuer le nombre de rakkas de certaines prières, et si c’est une femme qu’elle ne soit pas en période menstruelle ou de lochies.
 Celui qui est malade, s’il craint l’aggravation de la maladie par le jeûne ou une guérison lente, est autorisé à rompre le jeûne. S’il risque la mort, alors la rupture devient obligatoire. Ainsi s’il retrouve sa santé, il doit remplacer les jours non jeûnés. Cependant s’il retarde le remplacement jusqu’au prochain ramadan par négligence, il le remplacera après le mois du jeûne mais sera tenu de donner après chaque rupture du jeune ½ « andar » (environ 1kg).
 La femme en allaitement, si elle a des craintes pour l’état du nourrisson, doit rompre le jeûne. Mais elle doit remplacer les jours manqués et sera tenue de verser chaque jour ½ « andaar » (environ 1kg). Quant à la femme en état de grossesse, si elle a peur pour sa gestation , elle doit rompre le jeûne mais sera tenue de remplacer les jours manqués seulement.
 Une vielle personne qui n’est plus en mesure de jeûner est autorisée à l’abandonner en donnant ½ « andaar » chaque jour (environ 1kg). L’intention de jeûner peut être formulée une fois dans la première nuit, comme il est possible de spécialiser chaque jour du ramadan avec son intention propre.
 Un vomissement ou un rejet gastrique survenu de façon involontaire et que son auteur parvient à rejeter au point que rien ne retourne à la gorge n’annule pas le jeûne. S’il vient jusqu’au niveau de la gorge et retourne (dans l’estomac), le jeûne est annulé. Mais si ces deux actes sont provoqués de façon délibérée par son auteur, ils annulent automatiquement le jeûne. Ainsi le remplacement et l’expiation sont obligatoires.
 Si l’eau utilisée pour se gargariser la bouche arrive jusqu’à la gorge et est avalée , elle annule le jeûne. De même si l’eau reniflée arrive jusqu’à la gorge et est avalée, elle annule le jeûne.
 Les crachats et les glaires s’ils sont abondants, il est recommandé de les rejeter ; mais les avaler n’annule pas le jeûne quelle que soit leur quantité.

Certaines pratiques jugées blâmables pour le jeûneur


 la fréquentation des assemblées de femmes par un homme ou d’assemblées d’hommes par une femme.
 Penser aux femmes et vice versa
 Tenir des propos vains
 Se gargariser la bouche avec de l’eau ou la renifler de façon exagérée.
 Mettre dans la bouche toute chose ayant un goût si minime soit-il comme la gomme arabique
 Goûter une sauce ou la boisson destiné à la rupture
 L’excès de sommeil dans la journée
 Se parfumer ou sentir l’odeur du parfum
 Enduire les yeux de « Kahl » collyre
 Se curer les dents avec une tige non sèche

Certaines pratiques recommandées


 Le dernier repas de la nuit (suhûr) ainsi que sa prise tardivement constituent des actes traditionnels du jeûne.
 De même, hâter la rupture du jeune dès le coucher du soleil, ainsi que préserver sa langue et l’ensemble de ses membres.
 Aussi, rompre le jeûne par du licite, rompre le jeûne avec des dattes puis de l’eau.
 Il est aussi parmi les actes recommandées la vivification du mois par des actes d’adoration, et la fréquence de l’aumône.

dimanche 29 juin 2014

Calendrier des Prières surérogatoires (Nafilas) du Mois Béni de Ramadan [Source: Xurratul Ayni de Serigne Chouhaybou Mbacké]


INTRODUCTION

Les prières surérogatoires ci-après sont des pratiques méritoires durant le Mois Béni de Ramadan, vu les avantages incommensurables qu’elles renferment. Toutefois, il y a lieu de les distinguer des 13 rakac effectuées traditionnellement après chaque prière du soir (cishâ) qui sont constituées de 10 rakac ainsi que de shafac (2 rakac) et Witr (1 rakac).

Durant le mois de Ramadan, ces prières surérogatoires deviennent des pratiques traditionnelles renforcées et se tiennent en assemblée dans les mosquées sous la direction d’un imam. Celui qui a l’intention d’effectuer ces prières peut les effectuer après la prière du soir avant shafac et witr. Par contre celui qui a déjà effectué shafac et witr peut néanmoins continuer ses prières surérogatoires selon le nombre de rakac qu’il désire sans pour autant les reprendre.

PRÉCISION: Dans l’Islam, c’est la nuit qui précède le jour. Ainsi quand on dit première nuit, c’est la nuit de l’apparition du croissant lunaire. Pour être plus claire, la célébration des prières surérogatoires (nafilas) doit précéder le jour du Ramadan. Autrement dit, quand on dit 12 ème nuit, c’est le 11 ème jour dans la nuit, c’est à dire la nuit du 11 au 12 ème jour.

1ère nuit (précède le 1er jour de ramadan) 2e nuit
10 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- ina anzalnahou (2 fois)
- al kafirouna (2 fois)
- ikhlass (2 fois)
6 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- ina ahtaïnakal (10 fois)
3e nuit 4e nuit
6 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- ina anzalnahou (4 fois)
- khoulya ayouhal kafirouna (4 fois)
4 rakas avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- khoulya ayouhal kafirouna(3 fois)
5e nuit 6e nuit
4 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- alam nasraa(1 fois)
- khoul houwa allahou(3 fois)
2 rakas avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)a
- khoul houwa allahou (12 fois)
7e nuit 8e nuit
6 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- khoul ya ayouhal kafirouna (7 fois)
- khoul houwa allahou (7 fois)
2 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- khoul houwa allahou (12 fois)
9e nuit 10e nuit
4 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- tabatt yada (3 fois),
- khoul houwa allahou (1 fois)
4 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois),
- ayatoul koursiyou (1 fois)
- ina anzalnahou (12 fois).
11e nuit 12e nuit
4 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- ina anzalnahou (7 fois)
- khoulya ayouhal kâfirouna (7 fois)
- khoul houwa allahou (7 fois)

Après le salut final dire:
la hawla wala khouwata ila billahi haliyil azimi (70 fois),
Dire ensuite la "salatou ala nabi"comme ceci (70 fois):
Allâhouma salli alâ Mouhammadine wa alâ aâli Mouhammadine.
Kamâ sallayta alâ Ibrâhîma wa alâ âli Ibrâhîma.
Wa bârik alâ Mouhammadine wa alâ âli Mouhammadine.
Kamâ bârakta alâ Ibrahîma wa alâ âli Ibrâhîma
Fîl âlamîna innaka hamîdoune majîdoune
10 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois),
- khoul houwa allahou (6 fois)
13e nuit 14e nuit
2 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- khoul houwa allahou (5 fois)
8 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- izaa djaaha nasroul laahi (7 fois)
15e nuit 16e nuit
6 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- izaa djaaha nasrou laahi (1 fois)
- koul houwa allahou (35 fois)
2 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois),
- izaa zoulzilati (10 fois)
17e nuit 18e nuit
12 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- inaa anzal nahou (2 fois)
- khoul houwa allahou (2 fois)
10 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- sabi hisma (1 fois)
- khoulya ayouhal kafirouna (1 fois)
- khoul houwa allahou (1 fois)
19e nuit 20e nuit
6 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- ikhlass (7 fois)
8 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- inaa anzalnahou (8 fois)
- khoul houwa allahou (3 fois)
21e nuit 22e nuit
4 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- khoul houwa allahou (20 fois)
2 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- sabi hisma (3 fois)
- ina anzalnahou (3 fois)
- khoul houwa allahou (3 fois)
- falakhi (3 fois)
- naassi (3 fois)
23e nuit 24e nuit
4 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- iza jaha nassourou lahi (5 fois)
- khoul houwa allahou (5 fois)
6 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- khoul houwa allahou (3 fois)
25e nuit 26e nuit
8 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- khoul houwa allahou (4 fois)
10 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- al khârihatou (1 fois)
- khoul houwa allahou (5 fois)
27e nuit 28e nuit
12 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- inaa anzal naahou (10 fois)
4 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- watiini (5 fois)
- khoul ya ayouhal kafirouna (5 fois)
- khoul houwa allahou (5 fois)

Après le salut final, demander pardon (dire astagh firoulah) autant de fois que possible.
29e nuit 30e nuit
4 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- watiini (5 fois)
- khoul ya ayouhal kafirouna (5 fois)
- khoul houwa allahou (5 fois)
6 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- khoul houwa allahou (11 fois)

ou: 4 "rakà" avec pour chacun:
- fatiha (1 fois)
- khoul ya ayouhal kafirouna (25 fois)
- khoul houwa allahou (25 fois)

[AUDIO] Touba : Le jeûne débute le lundi 30 juin annonce la commission mandatée par le Khalife

Le jeûne du ramadan commencera lundi 30 juin au Sénégal, a annoncé samedi soir la Commission mandatée par le Khalife Général des Mourides pour l'observation du croissant lunaire à Touba et villages environnants.
« Le croissant de lune annonçant le début du ramadan n’ayant pu être observé samedi, le jeûne du mois de Ramadan commencera lundi », a précisé Serigne Mamoune Bousso , tout en formulant des prières pour un bon Ramadan à toute la communauté musulmane du Sénégal, d’Afrique et d'ailleurs. Écoutez leur déclaration!

vendredi 27 juin 2014

Recommandation du Khalife pour une lecture du saint Coran le vendredi 28 Sha’ban / 27 juin 2014

Le Khalife Général des Mourides Cheikh Sidy Moukhtar MBACKE a donné une Recommandation pour une lecture collective du saint Coran le vendredi 28 Sha’ban 1435.H soit le 27 juin 2014. La recommandation est rendue publique par l’imam ratib de la grande Mosquée de Touba Serigne Mouhamadou Mamoune Bousso. Ainsi, le Khalife recommande à tous les adeptes mourides, aux autorités religieuses et aux musulmans au Sénégal comme à l’étranger d’observer cette lecture collective du Saint coran.
Une recommandation qu’il demande à tout le monde d’observer scrupuleusement dans les mosquées, les écoles coraniques et tout autre lieu de rencontre de la matinée jusqu’à l’heure de la prière du midi.
Source: htcom.sn

jeudi 26 juin 2014

La Vie et l'Œuvre de Serigne Massamba Mbacké, frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba

Naissance et Origines 
Serigne Massamba MBACKE est né à Patar en 1883, quelques mois après la disparition de son vénéré père Mame Mor Anta Sally MBACKE. Il a été baptisé par son grand frère et marabout Cheikh Ahmadou Bamba qui était en compagnie de plusieurs grands disciples dont Serigne Ndame Abdourahmane LO et Mame Thierno Birahim.

En allant à cela, Serigne Touba passe se recueillir devant la tombe de leur père Mame Mor Anta Sally qui lui suggéra d’attribuer au nouveau-né qu’il devait baptiser le prénom de son grand père Massamba Anta Thièbo.

Il est le benjamin des fils de son père Mame Mor Anta Sally dont l’aîné était Mame Mor Diarra suivi de Cheikh Ahmadou Bamba. Quant à sa mère, elle portait le nom de Sokhna Aissatou DIOP. Cette dernière était issue de la famille la plus célèbre de Koki. Auparavant, Sokhna Aissatou Diop était épouse au Damel Lat Dior DIOP avec qui elle a eu un enfant nommé Serigne Mor Isseu DIOP revenait de droit à Mame Mor Anta Sally avec qui elle donna naissance à Serigne Massamba MBACKE.

Education et Formation de Serigne Massamba  
Serigne Massamba a débuté l’étude coranique auprès de son grand frère Cheikh Ahmadou Bamba. Ensuite, c’était au tour de Serigne Ndame Abdourahmane LO, de Mame Thierno Birahim et de Serigne Mbacké BOUSSO de lui parachever ses instructions dans tous les domaines. Aux yeux de ses maîtres, il était un disciple surdoué, fort intelligent, maîtrisant parfaitement et avec rapidité tout ce qu’on lui enseignait. Il était peu âge par rapport aux premiers fils de Cheikh Ahmadou Bamba que sont Serigne Modou Moustapha et Serigne Fallou MBACKE.
Auprès de Serigne Touba, Serigne Massamba jouissait de trois statuts qui se résument ainsi :
Un statut de disciple auréolé de grâces,
Un statut de jeune frère,
Un statut de fils.
De retour de la Mauritanie où le marabout Cheikh Ahmadou Bamba était envoyé en résidence auprès de Cheikh Sidiya du 19/06/1903 en Avril 1907, le village de Thièyène (cercle de Louga) accueillait Serigne Touba et celui-ci resta jusqu’en janvier 1912.
Durant son séjour à Thièyène, le Cheikh a reçu les visites de Serigne Modou Moustapha, de Serigne Fallou et de Serigne Massamba. Il s’est renseigné de l’état de leurs connaissances respectives et leur a fait comprendre qu’ils en ont assez et qu’ils peuvent désormais passer à la phase pratique de leurs savoirs. Ainsi, le Cheikh ordonna à Serigne Massamba de procéder à une pérégrination à travers les contrées du Cayor, du Baol, du Saloum. A son retour, il lui fit part de beaucoup d’individus ayant rallié la noble cause du mouridisme.

A cette époque, Serigne Massamba avait contracté mariage avec certaines épouses issues de familles distinguées dans la droiture.
Parmi elles, on peut citer :
Sokhna Maïmouna DIAKHATE (fille de Serigne Mbaye DIAKHATE) qui a donné naissance à son fils aîné et premier Khalife Serigne Modou Maï MBACKE ainsi qu’à Serigne Abdou Bakhy ;
Sokhna Diobé DIOP de Koky mère de Serigne Mahmadane MBACKE son second Khalif ;
Sokhna Faty Khary DIOP fille de son oncle et mère de Serigne Modou Faty Khary
Sokhna Khoudia DIOP mère de son troisième et actuel khalif Serigne Saliou MBACKE ;
Sokhna Aminata AMAR mère de Serigne Moustapha MBACKE, de Serigne Mame Mor ;
Sokhna Faty DIOP mère de Serigne Abdoul Salam, de Serigne Abdoul Khabir benjamin des fils du marabout.
Pour les filles de Serigne Massamba, on peut évoquer :
Sokhna Daba, Sokhna Amy Bathie, Sokhna Mame Faty MBACKE, Sokhna Daba MBACKE  Nar petite fille de Serigne Dièry Wadane et épouse de Serigne Mourtada MBACKE dernier fils de Serigne Touba avec qui elle a des enfants, Sokhna Bintou MBACKE et Sokhna Astou MBACKE filles de Sokhna Faty DIOP, Sokhna Isseu MBACKE dernière de ses filles.

Missions 
 Depuis la fin de ses études jusqu’à la disparition de son grand frère Cheikh Ahmadou Bamba le 19 juillet 1927, Serigne Massamba ne s’est jamais éloigné du Cheikh. Ace titre, aussi bien à Thiéyène qu’à Diourbel, il s’occupait exclusivement de la confection de chambres de demeurés ou de concessions pour le grand marabout. Cet ingénieux travail à posture debout l’a occupé au moins pendant six années d’affiliée. A cette tache, il était secondé par de fervents talibés. Passée cette période, une autre tache d’ordre purement intellectuel lui était confiée.
Elle consistait à rendre lisibles et très compréhensibles les poèmes et écrits de Cheikh Ahmadou Bamba à Diourbel puis à Touba où des talibés lui apportaient des malles remplies d’écrits du Cheikh. D’ailleurs, l’emplacement où il faisait ce travail est resté jusqu’à nos jours un haut lieu de recueillement et de prières se trouvant dans la concession de son fils Serigne Abdoul Baki à Touba.
Etant ensemble à Diourbel, Serigne Touba recommandait aux talibés de s’adresser à Serigne Massamba qui était la seule habilité à comprendre parfaitement les propos énigmatiques du marabout et à les clarifier avec toute la pédagogie requise aux nombreux disciples. Ayant lancé l’idée de la construction de la mosquée de Diourbel et exigé cent quarante francs (140f) pour le début des travaux, le cheikh qui s’éclipsé momentanément avait ordonné à tout talibé de s’adresser ou de remettre son apport à Serigne Massamba et que celui qui en était incapable, pouvait retourner chez lui.
Il avait également le privilège en compagnie de Serigne Modou Moustapha et de Serigne Fallou MBACKE de rechercher les bonnes pierres devant servir à l’édification de la grande mosquée de Touba. Lesquelles pierres ont été trouvées à Ndock village situé à 7km au sud de Touba. De la même manière, Serigne Massamba vouait une considération et une assistance exemplaires à ses frères aînés et aux fils de Serigne Touba. Il fait partie des premiers à assister Serigne Modou Moustapha, le premier Khalife de Serigne Touba, qui ne cessait de recueillir son avis sur toute entreprise qu’il se chargeait de faire.

 erigne Massamba n’est pas seulement un simple copiste à une belle plume ; il s’est aussi distingué dans l’art d’embellir le Coran et les Qaçidas dans un style exceptionnel d’enluminure qu’il a mis en l’honneur. Il reste jusqu’à nos jours le plus grand enlumineur du mouridisme.

On conserve aujourd’hui jalousement à la Bibliothèque Cheikhoul Khadim de TOUBA des manuscrits dont la facture est rehaussée par son art merveilleux d’une symétrie surnaturelle. Ses entrelacs, ses fresques, ses coniques, ses ronds et les messages de ses traits codés dans des labyrinthes séduisant les regards.

Grand calligraphe, érudit, dévot et serviteur infatigable de son Maître, il n’a jamais daigné offrir ses services d’enlumineur à un autre que le Cheikh. Cet exclusivisme est une reconnaissance au grand Maître car pour lui, c’est par la grâce de celui-ci et dans son service qu’il a acquis ses dons ; c’est comme s’il voulait dire :

" des aptitudes et des dispositions acquises par DIEU ne doivent être destinées qu’au service de DIEU et utilisées que pour la face de DIEU. "

Son attachement à la calligraphie et le rôle qu’il jouait dans ce domaine sous l’ombre du Cheikh étaient tels qu’un jour, alors que Cheikh Ahmadou Bamba se trouvait en déportation en Mauritanie, il lui envoya des malles contenant 24.000 calames ( plumes), taillés selon la rigueur qui sied à son personnage.

Autant Serigne Massamba disposait d’une équipe d’enlumineurs qu’il avait lui-même formée, autant il avait mis sur pied une équipe de conservatoire en chants religieux sur les œuvres du Cheikh, et dont les mélodies jusqu’à nos jours sont à l’honneur.

Serigne Massamba avait une équipe qu’il avait sélectionnée selon des critères des plus pointus allant du timbre de la voix à la parfaite maîtrise de la lecture. Pour Serigne Massamba, chanter les Qaçaïds est, au-delà de la mélodie qui apaise les cœurs et bercent l’âme, un acte d’adoration qu’il faut faire avec une grande concentration. Parmi ses élèves émérites on peut citer :

Serigne Ibra Fall Bouba,
Serigne Modou Kane DIA,
Serigne Allé SYLLA,
Serigne Cheikhou NDAO,
Serigne Ibra SAMB,
Saer Diop,
Mactar Dieng,
Madou Samba Balla,
Serigne Mahib guèye,
Serigne Moussa DIAGNE, etc.

Il mettait son équipe de conservatoire en chants religieux dans les conditions requises pour une bonne prestation et lui accordait tous les égards. Il ne permettait ni paresse ni laxisme, et supervisait lui même les prestations du " Kurel " auprès du CHEIKH . Il insistait sur la circonspection, la concentration, la
bonne prononciation des mots.

Les talents de la première génération allaient déteindre sur les générations futures qui vont se constituer en véritable école.

Ainsi les mélodies dites celles de " Wakeur Serigne Massamba " sont très connues des nombreuses équipes de conservatoire qui foisonnent aujourd’hui. Elles ont résisté au temps et aux multiples innovations de chanteurs à la recherche de célébrité. Elles demeurent des classiques inaltérables qui transcendent le temps.

Quand Serigne TOUBA prit la décision de construire la Grande Mosquée de TOUBA, il avait donné recommandation à Serigne Massamba Mbacké de se baser à la carrière d’où l’on devait extraire les pierres et les transporter à l’emplacement actuel de la Mosquée. Il lui avait dit :

" qui vient participer au travail doit te trouver sur place ; Qui repart doit également te laisser sur place ".

Ainsi Serigne Massamba avait établi son quartier général à la carrière, creusant, extrayant des pierres et les taillant. Durant tout le reste du séjour du Cheikh à Diourbel, Serigne Massamba n’aura d’autre occupation que fournir des pierres aux entrepreneurs chargés de la construction de la Grande Mosquée.

Après le rappel à DIEU de notre vénéré Cheikh, la poursuite des travaux revint à Serigne Mouhammadou Moustapha Mbacké devenu Khalife. Quand il entreprit de poursuivre l’œuvre combien grandiose de construction de la Grande Mosquée, il appela Serigne Massamba et lui demanda de continuer le travail qu’il avait débuté dans le ravitaillement en pierres. Ainsi il établit son nouveau quartier général aux lieux des travaux. Il était toujours sur le chantier de la Mosquée de l’aube au crépuscule, creusant des tranchées et taillant des pierres.

Tout le produit de ses récoltes et les dons pieux qu’il recevait étaient utilisés dans les travaux de la grande mosquée. Il assistait les travailleurs, les encourageait à l’ouvrage et les galvanisait. Il n’hésitait pas à leur acheter des friandises et des amuse-gueule en plus des repas qu’il leur faisait parvenir régulièrement.

Comme signalé plus haut, Serigne Massamba n’a pas connu son père. Serigne TOUBA a entièrement pris en charge son frère depuis la prime enfance. D’ailleurs Serigne Massamba se plaisait fort de dire :

" tout ce que je sais, je le détiens de Serigne TOUBA ; je suis ce qu’il a voulu que je sois ".

Affection fraternelle et paternelle réunie en une seule personne, mais qui allait être supplantée par l’affection due au Maître et Guide.

Son dévouement à Cheikhoul Khadim était tel qu’il ne reculait devant aucune difficulté pour exécuter ses instructions. Pour lui, toutes les volontés du Cheikh sont faisables.

Un jour, le Cheikh appela les disciples pour leur montrer des tasses qu’il avait reçu en dons pieux, et constatant que quelques unes avaient disparus, il demanda aux disciples de sillonner le commerce pour lui en trouver de similaire. Les recherches furent vaines, mais Serigne Massamba ne se décourageait pas. Chaque jour, il refaisait le tour de l’ensemble de commerçants de la ville avec une confiance aveugle que tout ce que le Cheikh recommande est possible. Il persista si bien qu’un jour, un commerçant marocain de la place en fouillant son magasin trouva une caisse de mille tasses non encore ouverte. Ne possédant pas d’argent avec lui, il prit la caisse et laissa son disciple Serigne Youssou Ndao comme gage chez le commerçant. N’est ce pas là un bel exemple de dévouement pour son Cheikh ?

Ce dévouement au Cheikh ne s’est jamais démenti. Après le rappel à DIEU de notre grand Maître, il reporta cet amour et cette soumission sur le Khalife et ses frères. Il disait le plus souvent à Serigne Mouhammadou Moustapha :

" je ne suis pas ton oncle, je suis ton talibé, car tu es le fils de mon Maître ".

En compagnie des fils de Serigne TOUBA, il s’asseyait toujours par terre en signe de soumission. Malgré les injonctions de Serigne Fallou, il refusait de s’asseoir sur une chaise ou dans un fauteuil. Il était serviable et généreux envers la famille du Cheikh.

La noblesse de caractère de Serigne Massamba n’est pas surprenante. Comment un homme éduqué par Serigne TOUBA pourrait être autrement ?

Serigne Massamba était le prototype de l’ascète qui vit parmi ses pairs, et qui sert de miroir à chacun d’eux. Il n’était point un anachorète retiré sur lui-même. Il vivait dans la société parmi les hommes de son temps.

Ses qualités intellectuelles et morales, et son sens des relations humaines faisaient que le Cheikh l’envoyait souvent faire le tour des disciples dans l’ensemble du pays pour raffermir leur foi. Il sillonnait alors le pays en éducateur humble ; les disciples le recevaient et il les entretenait de DIEU et de son Prophète et leur rappelait les vertus qui sont les seules aptes à faire d’eux des mourides sincères.

Pour Serigne Massamba les recommandations de Serigne Touba sont des recommandations de DIEU, donc il les respectait scrupuleusement et les faisait aussi suivre à l’ensemble de ses disciples. Partout où ils passaient, il semait la foi, l’amour du travail dans le sentier de DIEU.

Pendant cette période, les mourides numériquement inférieurs subissaient toutes sortes de vexations et de provocations, mais avec une seule causerie de Serigne Massamba, les disciples emmagasinaient une force morale telle, qu’ils restaient dans les zones les plus hostiles sans fléchir ni faillir d’un iota.

Educateur hors pair, mais aussi homme pieux et généreux, sa générosité est légendaire. Il donnait tout ce qu’il avait, et s’endettait pour satisfaire les autres. Quand il payait ses dettes, il le faisait aussi sans compter. Il ne pouvait connaître le désarroi d’un musulman sans tenter de lui apporter des solutions.

Serigne Massamba ne gardait jamais quelque chose pour le lendemain. C’est comme si les biens de ce monde lui brûlaient les mains ; il s’empressait de satisfaire les nécessiteux et soulager les mourides dans la gêne. Lors des travaux de la Grande Mosquée, combien de simples passants ont bénéficié des repas qu’il apportait quotidiennement pour les travailleurs.

Pendant le mois de Rajab 1361 H. /1942, il vint dire au Khalife Serigne Mouhammadou Moustapha :

" il me reste trois années à vivre sur terre ; je viens aujourd’hui te les concéder pour que tu les ajoutes à ta longévité afin de parachever ta mission ".

Quelques jours après cet entretien avec le Khalife, précisément le 10ème jour du mois de Rajab 1361 H. il s’éteignit.

Serigne Massamba ! Les générations présentes et futures s’inspireront toujours de ta vie combien pleine d’agrément.

Ton amour ardent pour le Cheikh, ton dévouement sans borne et ta serviabilité à jamais sont gravés dans la mémoire des mourides.

mercredi 25 juin 2014

[VIDÉO] La famille Darou Khoudoss remet 110 250 000 F CFA au Khalife Général des Mourides

110.250.000 F CFA (Cent dix millions deux cent cinquante mille) c'est la somme qu'a remise la sainte famille de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké (Wa Darou Khoudoss) à Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké Khalife général des Mourides dans le cadre de leur contribution pour les grands travaux initiés par le Khalife. 
C'est cela le Mouridisme: travailler et donner pour la face de Dieu. 
Une seule et unique autorité: le Khalife Général. 
Un seul objectif: Obtenir l'agrément Cheikhoul Khadim

[VIDÉO] Visite de Serigne Bassirou Abdou Khadre chez Cheikh Béthio à Touba Ndiouroul

Ce que Serigne Saliou Mbacké disait de Serigne Abdou Akim [par Lalla Rokhaya Akim]

Serigne Abdou Akim, fils de Serigne Bassirou Mbacké (IBN Khadim Rassoul) et de Sokhna Mame Khady Sylla, est né en 1937 à Mboul. Mais, il a passé sa vie dans la cité religieuse de Touba.

Serigne Abdou Akim Mbacké est le frère cadet de Serigne Mountakha Mbacké, khalif de Serigne Bassirou Mbacké IBN Khadim Rassoul. Baye Akim comme on l’appelait affectueusement, était un homme de savoir, simple, pieux, très discret et exemplaire. Cet érudit qui, selon lui, Dieu est au début et à la fin de tout, est connu pour son grand attachement au Saint Coran. Sa générosité était connu de tous, particulièrement par les familles diminues et les étrangers. Aussi, était- il un homme très attaché à l’agriculture d’où ses nombreux champs. En outre, il faisait sa retraite spirituelle la plupart du temps dans ces milieux ruraux.

Par sa simplicité, il passait presque inaperçu. Son indifférence face aux biens matériels et au luxe était sans égal. Son détachement et sa sobriété se lisaient à travers son accoutrement parce qu’il portait des habits simples. En outre, son respect pour l’être humain a fait qu’il n’a jamais heurté la sensibilité des gens. Serigne Abdou Akim Mbacké s’est également illustré toute sa vie par le respect de la hiérarchie. Par sa piété, on reconnait son attachement aux recommandations de Serigne Touba et il ne vivait que de la Charia. Profondément attaché aux actes d’adoration, il avait comme compagnons de tous les jours, la prière, la lecture du saint Coran et les panégyriques de Cheikh Ahmadou Bamba.

Grand travailleur, il a fondé plusieurs villages et Daaras pour éduquer et initier les disciples au travail. Il a aussi consacré sa vie à l’enseignement et à l’éducation islamiques. Il était un don du ciel, qui charmait plus que tout le sage de Touba. Serigne Abdou utilisait un moyen subtil pour renvoyer les gens au créateur, Allah, le Tout Puissant. Sa parole, sourire aux lèvres, est toujours pleine d’enseignement.

Mais, au moment où on s’y attendait le moins, Dieu l’a rappelé auprès de lui. Ce vendredi 05 Juillet 2013, une foule immense, surprise par la nouvelle, a envahi le quartier Darou Minam de Touba pour pleurer Serigne Abdou Akim. Ce dernier repose en paix à côté de son père Serigne Bassirou Mbacké IBN Khadim Rassoul. Ce fut des moments de fortes émotions collectives et une grande perte pour la Ummah Islamique. Ce vendredi de triste lune, c’est comme si le monde s’était effondré sur Touba, la ville sainte’’. Le fils de Mouhamadou Bachir s’en est allé, les outils de travail en bandoulière.


On se rappelle Serigne Saliou Mbacké IBN Khadim Rassoul lui disant : « lorsque la nostalgie de Serigne Touba emplit mon cœur, c’est toi que je regarde car c’est en toi que je le vois».

Baye Akim, au-dessus de la mêlée, le dernier des ascètes, le dernier de ceux qui avaient transcendé les biens matériels et le luxe de ce bas monde, a tiré sa révérence à l’âge de 76ans. Il a accompli, d’une manière équilibrée, la mission que Dieu lui avait confiée par le biais de Serigne Bassirou Mbacké. Il est parti mais son œuvre reste. Il a su faire le plus difficile « vivre d’une manière équilibrée dans un monde déséquilibré à priori ». Il se référait aux préceptes de l’Islam, se nourrissait des versets du Coran et des hadiths du prophète Mohamed (PSL) mis en relief par son Grand père Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké.

Serigne Abdou Akim disait ceci : « il n’y a pas de l’Islam moderne, en ce qui concerne l’Islam, je ne connais ni un rajout, ni un diminutif, l’Islam c’est l’Islam. » Il ne s’est intéressé à autre chose qu’à l’Islam. Les questions d’habillements, de manger ou de boire étaient aléatoires pour lui, la vie sur terre lui était une éphéméride, un passage pour une autre vie. Ses ambitions se résumaient au travail et à la recommandation au travail car ‘‘ Seul le travail paie’’. Un sacerdoce hérité de son vénéré Grand Père Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul, mis en exergue en ces termes : ‘‘ Prie Dieu comme si tu ne devais jamais mourir, travaille comme si tu devais mourir demain ’’.

« SERIGNE ABDOU AKIM MBACKE IBN SERIGNE BASSIROU MBACKE dans nos Cœurs, nos Esprits ba Faw »


Lalla Rokhaya Akim

mardi 24 juin 2014

Le Magal de Serigne Massamba Mbacké célébré jeudi à Touba

Le Magal commémorant la naissance de Serigne Massamba Mbacké, frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, aura lieu jeudi à Touba où vont converger des milliers de fidèles.

Lors de la réunion d’évaluation qui s’est tenu mardi, le préfet du département de Mbacké, Makane Mbengue, a souligné que tous les engagements pris au cours du Comité de développement départemental (CDD) ont été respectés.

''Nous avons passé en revue l’ensemble des engagements pris par les services impliqués dans l’organisation. Nous pensons, aujourd’hui, avoir réuni les conditions pour réussir le Magal même s’il y a un certain nombre d’actions à être menées'', a dit M. Mbengue

L’organisateur principal du Magal, Serigne Cheikh Mbacké, petit-fils de Serigne Massamba a remercié les autorités administratives, le comité d’organisation, la presse pour leur dévouement et leur engagement pour relever le défi de l’organisation.

Serigne Massamba Mbacké est né à Patar (Baol) en 1883, quelques jours après le rappel à Dieu de son vénéré père Mame Mor Anta Sali Mbacké. Il a été baptisé par son grand frère Cheikh Ahmadou Bamba, en compagnie d’autres grands disciples dont Serigne Ndame Abdou Rahmane Lô et Mame Thierno Birahim Mbacké.

Source: aps.sn

Traduction française de Ya Khayra Dayfin: Khassida écrit par Serigne Touba en l'honneur du mois de Ramadan

Ô Toi l’Éminent Hôte porteur de bonheur et de bienfaits, je te souhaite la bienvenue et te réserve une hospitalité sans restriction.

Tu restes et demeures un illustre hôte qui ne cesse de nous parvenir ; Il t''est réservé en guise de considération une hospitalité par des actes d''adoration et par la rectitude.

Tu es glorifié auprès du MAÎTRE qui n''a point d''associé ; aussi l''es-tu auprès des hommes de piété, de sciences mais également auprès des hommes de droiture.

Tu ne cesses d''être l''effaceur des péchés, le réalisateur des vœux, le rempart contre les vicissitudes, de façon pérenne.

Tu constitues également une entrave contre les machinations de tout démon ; quant aux gens de bien, tu leur ouvres les portes des bienfaits.

Tu es aussi le dissipateur permanent de tout motif de chagrin qui oppresse les cœurs ; Ô toi qui chasses l''adversité. 

Tu accrois chaque année à notre profit des dons découlant des largesses suffisantes du RICHE, le NOBLE GÉNÉREUX, Celui qui profite par l''accroissement des bienfaits

Ô mois du SEIGNEUR Généreux , c''est par toi que nous avons été gratifiés de la Nuit de la détermination (Laylatul Qadr) ; source de faveur et d''abondance .

Je nourris pour toi un amour intime de ton essence ; par toi, je sollicite auprès de mon Seigneur la plénitude d''un bonheur exempt de toute peine

Et par toi aussi je me repends pour toujours de ce qui a précédé par l''invocation, l''action de Grâce et par le Coran à la gloire exclusive de l''UNIQUE

Auprès de LUI (DIEU) je me suis repenti tout le mois de Shahban après l''avoir entamé au mois de Rajab pour le renouveler en toi. 

Sois donc témoin de mon renoncement à toute futilité. 

Témoignes de mon attachement au cours de ton séjour au Livre Sacré de DIEU ici en ce lieu jusqu''à mon déplacement en ces jours de samedi et dimanche.

Témoignes également de l'' amour intime que je nourris pour toi Ô toi mon espoir ; et sois aussi mon bien aimé le jour de la terreur et du chagrin.

Je t''affectionne ô mois béni de RAMADAN "

lundi 23 juin 2014

A Madiambal Diagne, la République aux antipodes de nos valeurs ne passera pas!


"Quelle sera la suite de cette affaire qui sent l’association de malfaiteurs dans tous les sens ? Bien sûr les doutes sont légitimes : L’Exécutif prend le contre-pied du judiciaire pour libérer ces personnes qui ont commis des faits passibles de la Cour d’assises. Cette décision serait motivée par une volonté d’apaiser le climat et de faire baisser la tension «parce que des menaces de marcher sur le commissariat pour libérer de force les prévenus étaient agitées». Le procureur de la République près le Tribunal régional de Diourbel va-t-il s’auto-saisir et inculpé les auteurs de cet incendie ? Avant d’apporter des réponses à toutes ces questions, l’État renouvelle une nouvelle fois son allégeance à Touba et perd l’essence de son existence : Sa force régalienne." (Le Quotidien)

Mr Madiambal Diagne se plaint de l’État de notre "République". De cette plainte je me suis dit, il y a matière à réflexion, car il y a non seulement derrière une "République" utopique mais un brin de mélancolie. Depuis la victoire de Macky Sall (25 mars 2012), un problème se pose, certains de nos "Républicains" se disent: Ah, notre "République" doit fonctionner, elle doit être debout! Même notre cher Président l'a dit : j'ai été élu pour restaurer la République, n'attendez pas de moi, des routes, des ponts... En disant cela, intellectuels, journalistes, politiques etc.. songent surtout à restaurer la République, mais dommage ils y prennent mal dans la démarche. Parce que juste pour eux, la classe maraboutique opprime la "République", la domestique, la consume au point qu'elle va la tuer. Cette "République" de mon cru, à l'exemple de ce qui se passe en France est utopique, elle ne germera pas au Sénégal, parce que chaque pays à ses propres réalités socio-culturelles. 

L'autorité coloniale l'a essayé, elle est revenue à ses pas, de Senghor à Wade c'était pareil. Ces épisodes de l'histoire devraient constituer des modèles à explorer, à améliorer mais non, il faut faire table rase. C'est une erreur de croire que l’élection de Macky Sall a renversé la classe maraboutique, non, elle a même renforcée cette classe. Cette croyance n'est que métaphorique, une représentation, un mythe qui modèle l'imaginaire de certains de nos républicains. La réalité est autre. L'élection de Macky Sall devrait être un bon moment pour réexaminer cette "République", posément, honnêtement, sans préjugés. Mais malheureusement qu'est qu'on constate une "République" d'opinion, pour ne pas dire de combat, rien que pour les besoins de la restauration. Donc il faut gommer cette classe maraboutique, comme si cette classe maraboutique est le seul obstacle. A cet effet, il faut donner une image simplifiée du marabout, il faut déformer le caricaturer jusqu'à tenir des contrevérités sur le marabout.

Enlevez dans vos têtes, que la classe maraboutique est incapable d'évoluer, elle est plus qu'évoluée que vous, mais évolution ne veut pas dire s'éloigner de ses racines, de sa foi au profit d'une "République" sans foi. Il faut tenir compte de nos réalités socio-culturelles, la classe maraboutique n'est pas l'ennemi, non pas du tout ses ennemis sont : partis politiques, le chômage, eau, bouffe, santé. La menace ne vient pas d'elle, donc ne vous engagez jamais dans une logique d'élimination ou d'éradication de la classe maraboutique. C'est pourquoi j'éprouve de la tristesse, de l'affliction, quand j'entends les manifestes d'une "République" debout, l'exaltation de la République. Une République doit créer de l'ordre, elle ne doit pas détruire l'ordre. Quand un homme politique, Vice-Président de l'Assemblée Nationale insulte une autorité religieuse, alors il est dans une logique de désordre, car c'est lui le premier a brisé les lien de la cohabitation. Alors, on dévie le débat et la critique porte maintenant sur Touba, les mourides. Encore, pour reconstruire notre "République", il faut identifier les divers facteurs interdépendants ou interagissants, de hiérarchiser l'importance de chaque élément, allant des plus plus décisifs au plus lointain.

Interdiction formelle des activités politiques à Touba par le Khalife Général des Mourides

Ce dimanche 22 juin 2014, Serigne Mouhammadou Mountakha ibn Serigne Bassirou Mbacké s’est adressé à la presse sur recommandation du Khalife Général des Mourides Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké.

La quintessence de son discours est l’interdiction formelle des activités politiques sur toutes les limites de la ville sainte de Touba. Il a réitéré que le Khalife Général des Mourides tient au respect strict de cette décision et met en garde tous ceux qui seraient tentés de transgresser cet interdit, car ils n’auront de compte à rendre à personne sinon à lui personnellement.

Mais auparavant, il a abordé les évènements très déplorables qui ont émaillé l’actualité ces derniers temps à Touba. Il a informé s’être rendu auprès de Serigne Abdou Fattah Mbacké pour lui présenter les excuses de toute la famille de Serigne Bassirou Mbacké dont Moustapha Cissé Lô est un disciple. Ce dernier a été victime de son ignorance des règles de fonctionnement qui régissent les familles religieuses, de même que celles de bonne conduite d’un disciple à l’égard de la famille de SERIGNE TOUBA et de tout ce qui se rapporte à lui de près ou de loin a -t-il dit.

Dès lors que Moustapha Cissé Lô se réclame disciple de la famille de Serigne Bassirou, Serigne Mountakha Mbacké dit se faire un devoir de venir solliciter pour lui des excuses auprès de Serigne Abdou Fattah pour cette erreur très regrettable.

Serigne Mountakha Mbacké s’est réjouit du calme, de la sincérité et de la sérénité de Serigne Abdou Fattah Mbacké qui s’est inscrit de sa mission de de bons offices et de réconciliation.

Source: htcom.sn

dimanche 22 juin 2014

Les vérités crues de Serigne Sidy Moctar au ministre de l’Intérieur : “vous n’êtes pas venu à Touba, parce qu’on m’a offensé…mais puisqu' on a causé des dommages à un des vôtres…”

Le moins que l’on puisse dire est que Touba, la Cité religieuse, a fait bourdonner les oreilles du ministre de l’Intérieur, reçu ce samedi en audience par le khalife général des “Mourides”, dans l’affaire Moustapha Cissé Lô.

Pour cause, Serigne Sidy Moctar Mbacké, dans un discours teinté de fermeté et d’amertume, a certes dit à Abdoulaye Daouda Diallo qu’il fait de la paix sociale et de l’union des coeurs entre les citoyens sa principale tasse de thé de tous les jours.

“Je suis là pour tous les fidèles. Je ne saurai cautionner des actes de nature à saper la cohésion sociale.”

Mais aussi, Actusen.com a appris de sources généralement bien informées, que le représentant de Serigne Cheikh Amadou Bamba a craché cette vérité crue à son hôte du jour : “je suis là pour tous les fidèles. Je ne saurai cautionner des actes de nature à saper la cohésion sociale. Surtout quand il s’agit de violences et ce, d’où qu’elles viennent. Seulement, ce que j’ai constaté, pour le déplorer, c’est que vous n’êtes pas venu ici, à Touba, parce qu’on m’a offensé. Mais plutôt parce que quelqu’un parmi vous a vu ses biens détruits”.

Poursuivant, nos sources ajoutent que le khalife général des “Mourides” a dit au premier flic du pays que l’auteur des injures et autres insanités à l’origine des évènements malheureux n’a pas atteint seulement Serigne Abdou Fatah. Il m’a moi aussi atteint. Je suis le grand-frère à Serigne Abdou Fatah ; par conséquent, toutes les injures, qui ont été proférées contre lui, le sont également contre ma modeste personne”. “La paix sociale et l’union des coeurs constituent ma tasse de thé de tous les jours”

Alors, est-ce à cause de cette fermeté absolue affichée par le khalife général des “Mourides” que le ministre de l’Intérieur a finalement décidé de surseoir à sa visite au porte-parole de la famille du vénéré Feu Serigne Fallou Mbacké ? En tout cas, même si Actusen.com ne saurait être affirmatif, il n’en demeure pas moins qu’à Touba, c’est l’avis largement partagé par plus d’un.

Pour rappel, des individus ont incendié, ce samedi soir, les deux domiciles, le véhicule pick-up et la boulangerie du responsable apériste, Moustapha Cissé, ont été incendiés et réduits en cendres. Suite à un enregistrement sonore imputé au parlementaire de “Benno Bokk Yakaar”. S’ensuivent des arrestations du côté des fidèles, qui ont été finalement libérés, ce dimanche.

Source: Actusen.com

La ville sainte de Touba, une ville au caractère sacré [par Same Bousso Abdourahmane]

Lorsque Cheikh Ahmadou Bamba lançait son appel à l'origine de la voie «al- murîdiyya» il déclarait que sa mission principale consistait à la vivification de la tradition prophétique «as- sunna al- muhammadiyya». Pour ce faire, il s'était lancé dans une œuvre d'éducation spirituelle basée sur la science «al-  'ilm», les pratiques cultuelles «al- 'ibâda», la purification de l'âme «tazkiyat an- nafs» et le travail «al- 'amal».


Dès le début, le Cheikh était conscient de la nécessité de disposer d'un endroit bénit et saint à même d'accueillir les germes d'une communauté pieuse qui marche sur le chemin tracé par Allah et Son Prophète.


A l'instar de son bien aimé Prophète (PSL) à qui Dieu avait choisi yathrib (Médine) comme refuge pour les premiers adeptes, Cheikh Ahmadou Bamba a été gratifié par la localité bénie de Touba qui est devenue la capitale de la Murîdiyya.


Pour mieux comprendre le caractère sacré de Touba et le respect scrupuleux qu'elle mérite grâce à ce statut, on doit a priori se référer aux écrits de son fondateur et revisiter les déclarations de ses khalifs (successeurs).


Touba: signification, symbole et fonction

Ce vocable Touba apparaît une fois dans le CORAN, au verset 29 de la sourate 13 ar-ra’d où le TOUT- PUISSANT dit: «Ceux qui croient et font de bonnes œuvres, auront le plus grand bien (tûbâ) et aussi le meilleur retour» . En choisissant ce vocable le Cheikh montre sa volonté de faire de sa cité une passerelle vers le Paradis. Il dit:

 «Ô Seigneur! Fais que ma demeure Touba soit comme son homonyme [le Paradis] par égard pour le meilleur des adorateurs de Dieu»

Dans une étude sur Touba, le chercheur Eric Ross est revenu sur la symbolique de ce nom. La ville, selon cet auteur, a été nommée par Ahmadou Bamba pour Tûbâ, désignation d’un Arbre du paradis dans le «Musnad» d’Ibn Hanbal:

«Un homme dit à l’Envoyé d’Allah (sur lui la grâce et la paix): "Oh Envoyé d’Allah! Prospérité (tûbâ) à celui qui t’a vu et à celui qui t’a été fidèle!" Le Prophète répondit : "Prospérité à qui m’a vu et à qui m’a été fidèle, puis prospérité et encore prospérité et toujours prospérité à qui m’a été fidèle sans m’avoir vu". Un homme lui demanda: "Et qu’est-ce que tûbâ ?" Il répondit: "Un arbre dans le jardin. Le laps de temps pour le franchir est de cent ans. Il constitue les vêtements des gens du jardin paradisiaque, qui apparaissent de l’orifice de ses fruits"» (Al-Musnad d’Ibn Hanbal cité par Gloton 1990 : 130)


Cet arbre paradisiaque nommé Tûbâ dans les hadîths n’est qu’une des facettes de l’Arbre archétypique dans un malakût angélique qui en compte d’autres. Nous citons: la Sidrat al-Muntahâ (l’Arbre de l’extrémité mentionné dans le Coran 53:14), l’olivier béni (Coran 24:35), l’Arbre de la vie et l’Arbre de la connaissance[1].

«D’une désignation d’un arbre de paradis dans les hadîths, Tûbâ vient à désigner l’ensemble des arbres paradisiaques et cosmiques peuplant les textes sacrés...  Bien qu’il fût inspiré par un archétype immatériel du malakût, Touba a été fondé par ses actes dans un paysage bien physique, dans le monde matériel. La spiritualité du fondateur de la ville c’est traduit en actes sur un terrain. Selon l’historiographie de la ville, ce terrain était vierge de tout contenu social ou culturel avant l’œuvre du Cheikh. L’espace était à l’état naturel. Son occupation culturelle, initiée par Cheikh Ahmadou Bamba, allait d’abord être orientée par les actes d’inspiration spirituelle du fondateur».


Le village se trouvait au milieu d’une contrée hostile, dépourvue d’eau où ne pouvait résider que celui qu’habitait la volonté de se détacher des hommes. Ceci explique pourquoi le Cheikh affirmait: «la raison pour laquelle TOUBA et Darou Salam me sont plus chers que les autres lieux que j’ai édifiés réside dans la sincérité de l’intention qui m’inspira l’idée de les fonder. Je n’y suis pas venu pour suivre les traces d’un ancêtre, ni pour chercher un site propice à la culture, ni pour découvrir un pâturage. Mais uniquement pour adorer DIEU l’Unique, avec Son Autorisation et Son Agrément».

L'aspect le plus significatif du statut de cette ville se trouve dans les prières formulées par son fondateur  dans son célèbre poème Matlab al- fawzayn pour qu'elle soit une cité de piété, de savoir et de félicité.


- Fais de ma demeure, une cité de crainte révérencielle, de savoir, d’élévation et de promotion au rang des plus honorables.

- Fais de ma demeure, la citadelle de prédilection de DIEU et du prophète (Prières et bénédictions sur Lui) ici sur notre terre, là où nous vivons.

- Fais de ma demeure, le bastion de l’obéissance à DIEU et du respect de Tradition de l’Envoyé (Prière et Bénédiction sur Lui) pour toujours, et non le parterre des innovations blâmables.

- Fais de ma demeure, le paradis du fidèle qui s’est confié pour la simple face de DIEU et est engagé dans la quête de l’absolu; qu’elle soit aussi un rempart qui entrave et détourne le rebelle qui tente de profaner la décence de l’Islam ou la déférence de cette enceinte»


''Le Cheikh indique d’emblée l’importance accordée aux pratiques cultuelles base de la religion. Il réitère aux talibés leurs obligations imposées par l’Islam. Il fait ainsi de Touba un lieu de dévotion, d’adoration du seigneur et rappelle aussi à l’homme qu’il n’a été créé que pour adorer son seigneur. Il a fondé Touba pour pouvoir bien éduquer les disciples, leur inculquer la crainte révérencielle et faire d’eux des musulmans accomplis.


Tel que rapporté par Serigne Mouhamadou Lamine Diop Dagana, Serigne Mbacké Bousso disait que le Cheikh ne trouvait pas d’endroit mieux indiqué pour l’éducation religieuse des disciples. La fondation de Touba répondait ainsi exclusivement à ce besoin de se retirer dans un endroit sain, calme et propice à l’adoration du Seigneur''[2]



Les règles de conduite à respecter à Touba 


Une lecture des prières formulées  dans  Matlab al- Fawzayn  montre clairement que le Cheikh a bien défini les valeurs à développer et les mauvais actes à bannir à Touba conformément à son statut et aux motifs spirituels de sa fondation.


D'une part, le Cheikh invoque le Tout-Puissant pour que le résident de la cité se  distingue par «al irâda» la volonté et l'aspiration vers Allah,  «at- ta'allum» la quête permanente du savoir, «al- islâh» la réforme et la bienfaisance, «as- sidq» la sincérité «al- wara'» la piété et «at- taqwâ» la crainte référentielle, en somme toutes qualités nécessaires à un croyant exemplaire qui suit le droit chemin.


D'autre part, des prières sont formulées pour le bannissement de tous les actes prohibés par l'Islam tels que «al- fasâd» la corruption, «al- ibtidâ'» l'innovation contraire aux dogmes islamiques, «az- zulm» l'injustice, «al- i'tida» l'abus,  «ittiba' al- hawâ», la libertinage, etc. Les notions mentionnées dans le poème dégagent ainsi la voie à suivre dans la cité bénie en termes d'attitudes à observer et de comportements à éviter sur tous les plans. Il dit dans Fawzayn:

«Détourne rapidement de mon autorité et de ma demeure tout ce qui corrompt, d’où que cela vienne»
«Protège ma demeure contre les pervers et fais couler d'eau abondante pour les habitants»
«Préserve-nous, par égard pour lui, de la prétention, du mensonge et de la distraction»
«Protège-nous de la passion et de ce qui ne nous regarde pas; et fais que, par Toi, nous nous passons, notre vie durant, de tout autre, Ô Toi qui procures  la richesse!»

«Protège ma demeure contre la perversion et le futile, à tout moment»


Tout au long de l'histoire de la cité, les successeurs du fondateur ont œuvré inlassablement pour la préservation de son caractère sacré. Ce caractère qui doit se traduire dans les comportements et la vie quotidienne de ses résidents et ses visiteurs. Du premier Khalif Cheikh Moustapha jusqu'à l'actuel khalif Serigne Cheikh sidy Mokhtar, des décisions majeures ont été prises pour réaffirmer l'interdiction de tout ce qui va à l'encontre des enseignements du Cheikh à Touba. C'est dans cette logique que s'inscrit l'interdiction de la consommation de tabac, de l’usage et du trafic de chanvre indien, de la drogue et tout autre type de stupéfiant, de la pratique de jeux de hasard, de l’adultère, etc.


Au sujet de l'interdiction des manifestations politiques, le cinquième khalif Cheikh Saliou Mbacké avait donné des éclaircissements en ces termes «j'ai dernièrement donné un certain nombre de recommandations [relatives à l'interdiction des manifestations politiques dans la ville sainte de Touba] sur lesquelles je voudrais donner des éclaircissements. Ces recommandations furent en fait motivées par la nécessité de mettre un terme à des comportements que l'on m'a signalés et qui s'avèrent contraires au caractère sacré de la ville; attitudes qui résultent très certainement, à mon sens, d'une méconnaissance des principes de base du site ou d'une négligence mais point d'une intention délibérée de malveillance. J'ai ainsi pris cette décision qui n'est, en vérité, qu'un corollaire logique de la recommandation que j'avais préalablement faite de n'organiser aucune manifestation publique autre que la lecture [du [Coran] et des poèmes du Cheikh dans les limites de la Corniche ceinturant la ville. Cette recommandation que j'avais rendue publique à l'époque ne faisait que s'inscrire dans la droite ligne de mes illustres prédécesseurs comme Cheikh Mouhamadou Fadil et Cheikh Abdoul Ahad qui avaient décidé de confiner les activités profanes aux limites de la ville qui étaient en leurs temps au niveau de l'arrondissement de Ndame. Cette interdiction porte donc sur la ville de Touba en tant que telle et est motivée par la déférence due au Serviteur du Prophète (PSL) mais ne couvre pas nécessairement tout endroit où se trouvent des disciples; au cas où une décision porterait sur l'ensemble de la communauté je le ferais clairement savoir, le moment opportun[3]».


Dans le contexte d'une globalisation ou d'une occidentalisation universalisée, la responsabilité des générations actuelles devient plus importante dans la préservation du statut sacré de la cité de Touba que son fondateur voulait comme «une sanctuaire sure» en l'implorant son Créateur dans son poème:
- Fais de notre sanctuaire un sanctuaire sûr, et sois le garant de sa protection
- Attire vers elle les biens provenant de tous les contrés, et préserve-la des calamités
- Couvre-moi ainsi que ma demeure et les miens de Ta protection contre Satan, Ô Majestueux!
- Ô Dieu, le Protecteur, le Détenteur du commandement, Toi qui es au-dessus de l’ensemble des créatures en les dominant!
- Je Te confie pour toujours mon âme, ma religion, ma famille, ma progéniture et ma demeure

- Ainsi que ma vie sur terre et dans l’au-delà. Épargne-moi donc des malheurs ici-bas et dans l'au-delà[4]

Same Bousso Abdourahmane


[1]    Eric Ross, Touba, le soufisme, et la modernité urbanistique, Actes du Colloque International sur le soufisme
[2]    CHEIKH ABDOUL AHAD MBACKE GAINDE FATMA, L’EXEMPLE DE SERIGNE SALIOU - Principes fondateurs de Touba article publié le jeudi 16 mars 2006 dans le site «www.seneweb.com»
[3]    Allocution de Cheikh Salih Mbacké, Cinquième Calife de Cheikh Ahmadou Bamba,
relative à la préservation du caractère sacré de Touba, le 10 Août 2006,
à l'occasion de la visite des membres du Conseil Rural de la ville

[4]    MATLAB AL – FAWZAYN, Traduction en français de Serigne Cheikhouna MBACKE Abdoul Wadoud