jeudi 16 janvier 2014

Histoire et dimension spirituelle du cimetière Al Bakhiya de Médine

 
Al-Baqî’ est une terre vide où se trouvent généralement plusieurs variétés d’arbres épineux dont celui que l’on appelle al-Gharqad, c’est pour cette raison que le cimetière de Médine se nomme al-Baqî’ al-Gharqad. Plusieurs lieux de Médine sont appelées Baqî’. Lorsque l’on parle du Baqî’ sans qualificatif particulier, c’est le cimetière actuel de la ville de Médine qui est évoqué, c'est-à-dire al-Baqî’ al-Gharqad. Le cimetière se trouve à la sortie est de la mosquée prophétique.

LE PREMIER COMPAGNON A AVOIR ÉTÉ INHUMÉ DANS LE BAQI’ :


Lors de l’émigration, dès son arrivée à Médine, le Prophète désira réserver un endroit spécifique aux défunts musulmans, il se rendit au Baqî’ al-Gharqad et dit :
« Il m’a été ordonné de consacré ce lieu à cette fin» ( Hadith rapporté par al-Hakim dans le Mustadrak 11/193.), l’ordre divin de prendre le Baqî’ comme lieu de sépulture pour les musulmans était le début de la manifestation de la grâce divine accordée à ce lieu. Lors de la deuxième année de l’Hégire et suite à la bataille de Badr y fut inhumé le compagnon ‘Othmân ibn Madh’ûn qui était un des proches du Prophète. Il était connu pour n’avoir jamais consommé d’alcool même dans les temps antéislamique, il fut le trente quatrième à entrer en islam et fut des émigrés de la Mecque. Il participa à la bataille de Badr et décéda six mois plus tard.

Les livres d’histoires mentionnent plus de dix mille compagnons inhumés en ce lieu saint. A leur suite des « successeurs » (tabi’în) y furent inhumés ainsi que de nombreux savants, pieux et saints.
LES PRIVILÈGES RATTACHÉS AU BAQI’ :

De nombreux hadiths évoquent le privilège de mourir à Médine. Etre inhumé dans le Baqî’ assure l’intercession du Prophète le Jour du jugement comme le rapporte ‘Abd Allah ibnu ‘Omar rappelant que le Prophète a dit :
« Que celui qui peut mourir à Médine qu’il le fasse, car j’intercèderai pour qui y décèdera ». ( Rapporté par Tirmidhî 14/84 et Ahmed dans son Musnad 12/94).
C’est aussi être sûr de jouir des prières (dou’as) du Prophète, de sa demande de pardon et de sa prière comme le rappelait seyida ‘Aïcha qui disait : le Prophète a dit :
« Très souvent, dans la dernière partie de la nuit, l’Envoyé d’Allah se rendait au Baqî’ et disait : Que la paix soit sur vous ô demeure des croyants. Vous a été accordé ce qui vous a été promis. Demain arrive rapidement et si Dieu le veut nous vous rejoindrons. Seigneur, pardonne aux gens du Baqî’ al-Gharqad » (Rapporté par Muslim2/669 et Nisâï 1/16).

Celui qui y est enterré sera ressuscité en paix le Jour du jugement comme le disait le Prophète :
« Celui qui meurt dans l’un des deux territoires sacrés (la Mecque et Médine) sera ressuscité apaisé » (Rapporté par al-Bayhaqî 2/248 et Tabarânî dans son Mu’jam as-Saghir 2/468 ).

Etre ressuscité avec le Prophète, Abû Bakr et ‘Omar est un autre des privilèges accordés à ceux qui décèdent à Médine comme le rappelle ‘Abd Allah ibn ‘Omar qui rapporte que le Prophète a dit :
« Je serai le premier au-dessus duquel la terre s’ouvrira le Jour de la résurrection, viendra ensuite Abû Bakr puis ‘Omar et les gens inhumés dans le Baqî’. Ils seront ressuscités avec moi, puis leur succèderont les gens de la Mecque et enfin ceux qui se trouvent entre les deux lieux saints » (Rapporté par Tirmidhî 14/84 et Ahmed 12/94).

Dans un autre hadith se rapportant aux privilèges du Baqî’, le Prophète a dit à Umm Qays bent Muhçin :
« De ce cimetière – al-Baqî’ al-Gharqad – Allah ressuscitera soixante dix mille personnes le Jour du jugement sous la forme de la pleine lune et les fera entrer au paradis sans jugements » (Rapporté par al-Hâkim dans le Mustadrak 16/235 et Tabarânî dans le Mu’jam al-Kabir 18/355).

C’est ainsi que de nombreux musulmans d’Orient et d’Occident implorent Dieu de mourir à Médine et d’être inhumés dans le cimetière du Baqî’. Jusqu’aujourd’hui, les défunts parmi les résidants et les pèlerins sont inhumés au Baqî’.

Les défunts sont déposés à même le sol et la tombe est fermée par des briques comme ce fut déjà le cas lors de l’enterrement du Prophète.

Histoire du Baqî’, Traduit par SLIMANE REZKI, © Octobre 2012, Tabernacle des Lumières

Source: Facebook/ Page Cheikh Ahmadou Bamba

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire