Le Magal de Touba est un moment très attendu de la population sénégalaise. Photo du Magal 2012 avec l'aimable autorisation de Magal Touba.org
Alors que partout dans le monde on célèbre la Saint-Sylvestre, le
plus grand pèlerinage de l’Afrique de l’Ouest débute au Sénégal. À
Touba, ville du centre du pays, c’est le temps du Magal, le grand
pèlerinage de la confrérie mouride. Nos Observateurs nous font découvrir
ce moment de partage pour les musulmans africains.
À l’entrée de Touba, des milliers d’hommes et de femmes avancent
lentement à bord de voitures, bus bondés ou charrettes. Parfois, ce sont
des heures de bouchons qui attendent les pèlerins devant les lieux
cultes mourides. C’est la 118e édition du Magal (ou grand pèlerinage),
entre le 1er et le 3 janvier.
La confrérie musulmane soufie des mourides est l’une des plus
influentes au Sénégal. Rassemblés à Touba, considérée comme "La Mecque
de l’Afrique", ses disciples célèbrent l’exil forcé
au Gabon, en 1895, de Cheikh Ahmadou Bamba.
À l’issue de son exil, il
avait demandé à tous ses disciples de se réunir chaque année pour
commémorer les valeurs du mouridisme. Ils affluent donc en ce moment
vers le mausolée de cette figure sénégalaise.
Chaque année, Touba devient pour quelques jours un centre de
partage et de solidarité. Cette fois, environ deux millions de personnes
sont attendues.
Prières et files d'attente pour la prière font le quotidien des pèlerins.
"J’ai fait huit heures de trajet pour rejoindre Touba"
Khalil
Mbaye est un comptable de Dakar. Il a entrepris en voiture les 200
kilomètres séparant Touba de la capitale, malgré les embouteillages.
"J’ai quitté Dakar dimanche dans la soirée parce que je pensais
éviter le trafic. J’ai pourtant mis huit heures pour rejoindre Touba
alors qu’il ne faut que deux heures en temps normal. Les embouteillages
étaient tellement importants que j’ai mis plus d’une heure pour faire
les 26 derniers kilomètres.
J’ai 28 ans et je viens depuis que j’ai 11 ans à Touba. Tous les
musulmans du Sénégal doivent y aller. Le Magal est un moment de
retrouvailles où il n’y a pas de ségrégation religieuse : toutes les
mouvances, soufies ou non, peuvent assister à la fête sans
discrimination. Même les hommes politiques du pays viennent s’exprimer
ici, parce qu’ils savent que c’est un lieu incontournable pour des
millions de fidèles. C’est avant tout un moment de réflexion."
"Voir le mausolée du Cheikh reste l’un des plus beaux moments de ma vie"
"La première fois que j’ai visité le mausolée du Cheikh Ahmadou
Bamba reste l’un des plus beaux moments de ma vie. La ferveur qui
entoure le Magal est un moment unique. Pendant les journées, nous
récitons le Coran, dès 6 heures du matin jusqu’à la tombée de la nuit,
et nous entonnons des chants religieux. On organise aussi des débats sur
l’état économique et social du pays et on se recueille sur les tombes
des khalifes.
Ce que je constate, c'est que l'oeuvre du Cheikh dépasse la communauté mouride.Cette année, j’ai dépensé environ 15 000 francs CFA (22 €) pour financer mon déplacement. Je garde également une somme pour l’organisation de la fête sur place et j’achète des ouvrages religieux qui sont édités spécialement pour cette occasion."
Ce que je constate, c'est que l'oeuvre du Cheikh dépasse la communauté mouride.Cette année, j’ai dépensé environ 15 000 francs CFA (22 €) pour financer mon déplacement. Je garde également une somme pour l’organisation de la fête sur place et j’achète des ouvrages religieux qui sont édités spécialement pour cette occasion."
Des ouvrages religieux sont spécialement édités pour le Magal.
"Les habitants de Touba accueillent leurs proches mais aussi des inconnus chez eux"
Racine Thiam est professeur d’anglais. Il habite à Mbacké, ville originaire du Cheikh Ahmadou Bamba, dans la banlieue de Touba.
"Le Magal est un moment important pour la vie économique de la
ville. L’arrivée massive de pèlerins ne perturbe pas la vie quotidienne
car les commerces sont préparés. La nourriture est distribuée
gratuitement sans distinction dans les rues, on y tue des centaines de
bœufs pour nourrir la population. Le seul point noir de ces quelques
jours, c’est le trafic.
À Touba, il est en temps normal interdit de fumer. Mais autour de
cet évènement, des vendeurs de tabac à la sauvette se multiplient. Ils
sont réprimandés par la police s’ils se font attraper."
"Je laisse ma chambre aux pèlerins et je dors par terre dans ma véranda"
La ville est en effervescence durant le pèlerinage et les maisons
sont bondées. Chaque famille accueille ses proches, les amis de ses
proches, et souvent même des inconnus. La solidarité est une valeur
centrale de ce pèlerinage, ça amène les gens à se rencontrer.
J’ai moi-même décidé de ne pas me rendre en centre-ville cette
année pour accueillir les pèlerins chez moi. Je loge une dizaine de
personnes qui déposent leurs bagages la journée et viennent dormir le
soir. J’ai même libéré ma chambre pour eux. En attendant, je dors par
terre, sur un matelas, dans ma véranda."
Ce billet a été rédigé avec la collaboration d'Alexandre Capron (@alexcapron), journaliste à FRANCE 24.
Source: http://observers.france24.com/fr
Jeureujeuf Serigne Touba
RépondreSupprimerLes Talibés qui sont hors du Sénégal transforment en Touba aussi leur lieu de résidence. Ceey Serigne Touba, Yalla Nanou Koo Yalla Feeyyal et Jeggeul gnou ngiir moom.
Nous avons créé une Dahira Mouride à Kinshasa, République Démocratique du Congo, depuis plus de trois ans. Le Magal est un des grands moments de cette Dahira. Il est filmé et passé dans les télévisions du Congo. Ceey Serigne Touba
thiey serigne touba
RépondreSupprimer